Nutrition

La gestion du poids chez le chat

Nous ne pouvons que vous encourager à vous intéresser au poids de votre chat car il est plus facile de prévenir le surpoids que de faire maigrir un chat ! Vous êtes au bon endroit pour apprendre les mesures à mettre en place pour que votre chat garde un poids de forme ou revienne à celui-ci s’il est déjà en surpoids.

Vous n’en avez peut-être pas encore pris conscience, mais votre chat est potentiellement déjà en surpoids.

A titre indicatif, une femelle adulte européenne de corpulence normale a une fourchette de poids comprise entre 3,5 et 4 kg. Les mâles européens, eux, ont un poids de forme compris entre 4 et 4,5kg.

Cependant, ces valeurs dépendent énormément de la taille et de la race du chat, aussi, vaut-il mieux vous aider de l’outil ci-dessous qui s’adaptera à tous les chats.

Remarque: Nous avons envoyé de nombreux mails de rationnement personnalisés avec des conseils spécifiques et un ou plusieurs aliments adaptés à la situation de votre animal. C’est un service gratuit que nous fournissons, mais qui prend énormément de temps et reste souvent sans réponse. Nous vous remercions par avance de vos retours, et si vous rencontrez des difficultés à mettre ces mesures en place, nous sommes également disponibles pour vous aider et vous conseiller au mieux. Ne baissez pas les bras!

sommaire

  1. Comment évaluer la corpulence de votre chat
  2. Pourquoi faire maigrir votre chat?
  3. Particularités de l’espèce féline
  4. L’importance de la ration mixte
  5. Repenser le mode de distribution de l’aliment sec
  6. L’astuce des courgettes
  7. Cas particulier des aliments O.N.P
  8. Comment introduire un nouvel aliment chez le chat?
  9. Exemples de rations mixtes
  10. Et pour aller plus loin

Comment évaluer la corpulence de votre chat?

Il est malheureusement urgent de se poser la question car 63% des chats sont en surpoids à l’heure actuelle, au niveau mondial. Et le vôtre en fait peut-être partie. Cet outil créé par la WSAVA permet d’évaluer la condition corporelle de n’importe quel chat, quels que soient sa race, son sexe ou son âge, chez vous et de façon objective.

Plus d’un chat sur deux est en surpoids à l’échelle mondiale, il est urgent d’agir.

Alors, quelle note d’état corporelle /9 attribuez-vous à votre chat?

Pourquoi faire maigrir votre chat?

L’obésité réduit de 2 ans en moyenne, l’espérance de vie de votre chat. Elle multiplie par 4 le risque de développer un diabète, par 4 le risque de troubles urinaires, par 3 le risque d’avoir des problèmes de peau, et de développer des troubles ostéoarticulaires de façon précoce à cause du surpoids.

Il est beaucoup plus difficile de faire maigrir un chat que de prévenir le surpoids. Aussi, vaut-il mieux prendre des dispositions avant que ce dernier ne s’installe.

Particularités de l’espèce féline

Le chat supporte mal la diminution du volume de sa ration, car il gère mal la frustration. Il peut développer des troubles du comportement, voire de l’agressivité si sa sensation de faim n’est pas bien gérée. Si des modifications comportementales surviennent, il est très important de nous en faire part, afin d’éviter que la situation ne s’installe durablement.

Par ailleurs, si la restriction est trop importante, les chats ayant accès à l’extérieur iront manger dans le voisinage (Visualisez-vous le fameux couple de retraités qui adorent nourrir tous les chats du quartier ?).

On évite le rationnement alimentaire dans un premier temps, on procède à une rééducation alimentaire.

C’est pourquoi, il faut en premier lieu repenser son mode d’alimentation pour mieux gérer sa satiété, en introduisant une ration mixte humide et sèche (pâtée et croquettes), et surtout, en changeant le mode de distribution de l’aliment. Ce n’est seulement que lorsque toutes ces mesures ont échoué qu’on envisage de rationner le chat.

De plus, le chat est souvent trop sédentaire. Qu’il ait accès à l’extérieur ou non, Il faut aménager son espace de vie afin d’encourager sa dépense physique, soit pour la recherche de la nourriture, soit en favorisant les interactions avec vous par le jeu.

Enfin, le chat est une espèce qui consomme naturellement peu d’eau. Il est donc important de favoriser sa bonne hydratation, autrement qu’avec une simple gamelle d’eau à disposition.

L’IMPORTANCE DE LA RATION MIXTE

La pâtée a un fort pouvoir rassasiant, car elle est riche en eau et est environ 3 à 4 fois moins calorique que les croquettes à poids équivalent. Elle est donc un élément essentiel dans la gestion de la satiété et la gestion de l’hydratation chez le chat.

Il est important de l’introduire tous les jours, dès le plus jeune âge du chat, lors de la diversification alimentaire.

Il est cependant primordial de choisir une pâtée de bonne qualité, dont la composition et la densité énergétique sont maîtrisées.

Remarque : Contrairement à de bons compromis pour certaines croquettes de grande distribution, il est rare de trouver une pâtée équilibrée à tout point de vue dans les supermarchés. Elles sont souvent très riches en sel et autres exhausteurs de goût, ce qui peut être néfaste sur le long terme, et non adapté à tous les stades de vie. N’hésitez pas à nous demander conseil pour choisir les aliments adéquats.

Distribuez-la en premier, une à deux fois par jour pour améliorer la satiété, et surtout dans une gamelle qui permet d’en ralentir l’ingestion comme un bol d’enrichissement, un tapis de léchage, une gamelle anti-glouton adaptée à la pâtée, un distributeur programmable à compartiments qui permet de fractionner les rations.

Une fois que votre chat aura passé une bonne demi-heure à bien nettoyer la gamelle spéciale ou le tapis de léchage, il est peu probable qu’il se jette sur les croquettes, qui elles, seront disponibles en continu pour respecter le besoin physiologique du chat d’effectuer une dizaine de petits repas par jour, mais leur accès sera plus difficile qu’actuellement, car dans une gamelle adaptée également.

Voici quelques exemples de gamelles adaptées à la distribution d’aliment humide. On en trouve une quantité infinie sur différents sites internet, parfois en animalerie ou en clinique. Posez-vous bien la question de la difficulté qui ne sera pas la même pour tous les modèles et également en fonction de votre chat qui peut développer des trésors d’imagination pour se faciliter la tâche. Aussi, il peut être intéressant (et enrichissant pour votre chat) de changer de modèles de temps à autre, ou de faire un roulement entre plusieurs gamelles.

Remarque sur l’utilisation des gamelles spéciales: Comme précisé précédemment, le chat est un espèce extrêmement sensible aux changements qui peuvent générer un stress. Si la perte de poids est essentielle pour leur santé, il n’est pas question pour autant de révolutionner leur quotidien brutalement en changeant tout du jour au lendemain. Les gamelles spéciales, qu’elles soient pour l’aliment humide ou pour les croquettes, doivent être introduites progressivement, d’abord en étalant peu la pâtée au fond, ou en la plaçant sur les bords selon les modèles, pour faciliter la préhension de la nourriture. De même pour les jouets distributeurs: Si votre chat n’a jamais eu l’habitude de se “dépenser physiquement” pour avoir accès à la nourriture, il est probable qu’il ne s’y intéresse même pas dans un premier temps! Soyez patients, et s’il est conseillé de laisser une petite portion de croquettes dans une gamelle classique les premiers temps, diminuer cette proportion jusqu’à la faire disparaître au profit de gamelles plus compliquées à terme, quand votre chat s’y sera habitué.

Repenser le mode de distribution de l’aliment sec

Pour la partie sèche de la ration, c’est-à-dire les croquettes, il faut essayer de reproduire les conditions naturelles de recherche de nourriture (la chasse, le jeu, l’activité), et donc ne pas laisser les croquettes à disposition dans une gamelle.

C’est aussi un moyen de lutter contre les chats « gloutons » qui vont régulièrement vomir à force de manger leur ration trop rapidement !

Utilisez plutôt des gamelles ludiques comme la Trixie Fun Board, le Catit Senses Food Maze, le Stimulo, l’Intellikat, le Trixie Tunnel Feeder, etc. Habituez votre chat à les utiliser dès le plus jeune âge.

Vous pouvez également utilisez des jouets type Pipolino, la balle distributrice Slim Cat, ou encore des jouets distributeurs motorisés comme le troisième modèle ci-dessous.

Enfin, vous pouvez également utiliser un tapis de fouille -sous surveillance dans les premiers temps pour être certain que votre animal ne le détruit pas- , ou encore disperser des croquettes dans différentes cachettes de votre logement, y compris dans la boîte de transport (n’hésitez pas à consulter notre article à ce sujet) de votre chat pour qu’elle soit associée à quelque chose de positif. Ainsi, vous pouvez organiser une véritable « chasse au trésor » pour votre animal afin de lutter contre l’ennui, très présent chez nos animaux de compagnie, et favoriser l’activité physique !

Tapis de fouille sur Zooplus

L’astuce des courgettes

Saviez-vous qu’environ 80% des chats aiment la courgette ? Avec environ 15 Kcal/100g, elle est un excellent allié dans la perte de poids de votre chat. Riche en eau, et en fibres, elle permet d’améliorer la satiété en augmentant le volume de la ration.

Coupez une courgette en petits dés (en brunoise pour ceux qui connaissent le terme adéquat de cuisine) et faites-la bouillir dans l’eau légèrement salée ou aromatisée avec un peu de bouillon en cube (moins que le dosage habituel, c’est uniquement pour l’arôme) pendant quelques minutes. Une fois égouttée, répartissez-la dans un bac à glaçon. Un glaçon décongelé constitue une dose à ajouter dans la gamelle de votre chat, mélangée à la pâtée ou à part, s’il vous réclame encore à manger après avoir fini sa ration!

Vous pouvez aussi bien la donner crue, peu cuite ou très cuite, selon le goût de votre chat. N’hésitez pas à tester !

Remarque : Vous ne pouvez pas remplacer la courgette par un autre légume qui n’a pas forcément le même apport calorique ou les mêmes propriétés. Et notamment, évitez de donner des haricots verts plus d’une fois par semaine à votre chat, car ils peuvent favoriser certains cristaux urinaires.

Cas particulier des aliments o.n.p

Dans le cadre d’un amaigrissement ou d’une autre maladie, votre vétérinaire peut vous prescrire un aliment dit “diététique” ou “thérapeutique“, c’est-à-dire un aliment de régulation ou de stabilisation d’une pathologie (le terme “traitement” étant interdit concernant un aliment).

Les aliments diététiques de régime sont des aliments à objectif nutritionnels particuliers (O.N.P) qui doivent répondre à un cahier des charges précis et prouver leur efficacité par la réalisation d’études afin d’être approuvés comme tels. Ils sont donc à différencier des aliments « lights » dont la teneur en matières grasses est simplement réduite. Attention aux arguments marketing qui peuvent parfois jouer sur les mots! Vérifiez bien que le terme “diététique” est mentionné sur le paquet pour ne pas vous faire avoir!

La plupart des aliments diététiques pour la régulation du poids sont hyperprotéinés et enrichis en fibres afin de pouvoir couvrir les besoins de l’animal en évitant les carences même sur de petites rations, et gérer sa satiété, tout en évitant une fonte musculaire pendant un amaigrissement. C’est pourquoi, ils doivent être privilégiés par rapport aux aliments lights, afin de mettre toutes les chances de mener à bien votre projet de votre côté.

COMMENT INTRODUIRE UN NOUVEL ALIMENT CHEZ LE CHAT?

Le chat n’est pas un grand adepte de la nouveauté quand il n’y a pas été habitué jeune, et c’est souvent un frein pour le propriétaire lors d’une prescription d’alimentation. C’est pourquoi, une diversification alimentaire dès le plus jeune âge facilitera l’introduction de nouveaux aliments, permettant ainsi d’adapter son régime alimentaire à son mode de vie ou à diverses pathologies (surpoids, troubles urinaires ou rénaux, etc.).

Il est conseillé de présenter une petite portion du nouvel aliment (par exemple une petite portion de courgettes) tous les jours pendant au moins 10 jours consécutifs. Si votre chat n’y touche pas une seule fois en 10 jours, on peut considérer qu’il n’aime pas l’aliment en question. Mais cela peut prendre plusieurs jours avant qu’il n’essaie et adopte l’aliment malgré tout. Persévérez!

Remarque : Il ne faut pas confondre cette méthode avec la transition alimentaire recommandée lors d’un changement d’alimentation, qui permet d’habituer la flore digestive progressivement au nouvel aliment afin d’éviter les troubles digestifs. La transition alimentaire doit progressivement intégrer le nouvel aliment sur au moins une semaine ou 10 jours.

EXEMPLES DE RATIONS MIXTES

Pour un chat de 4 kg, adulte stérilisé de moins de 10 ans, à son poids de forme et en bonne santé. Ces exemples utilisent des aliments physiologiques (par opposition au terme diététique) pour chat adulte stérilisé avec le coût journalier pour chaque ration.

Rappelons que pour un chat qui maintient son poids de forme et qui ne présente pas de troubles du comportement alimentaire, le rationnement n’est pas forcément nécessaire si le mode de distribution de l’aliment permet une bonne satiété.

  • Apport énergétique fourni à 25% par la pâtée et à 75% par les croquettes

58g de sachet Vetessentials adult saumon + 40 g de croquettes HPM Cat Adult Saumon par jour soit 0,98 €/j

  • Apport énergétique fourni à 50% par la pâtée, et à 50% par les croquettes

113g de sachet Neutered Maintenance + 25 g de croquettes Vetessentials Multi-Benefit Chat Adult weight au poulet par jour soit 1,92 €/j

  • Apport énergétique fourni à 75% par la pâtée, et à 25% par les croquettes

131g de mousse Proplan Delicate Dinde + 14g de Neutered Satiety Balance Royal Canin par jour soit 1,04 €/j

Remarque : Les coûts journaliers sont calculés à partir des prix de notre boutique en ligne MyVetShop, qui vous permet de bénéficier d’aliments de qualité à tarifs compétitifs. Mise à jour des prix datant de Janvier 2024. Pour créer un compte client sur ce site et bénéficier de la livraison gratuite, vous aurez besoin du code d’affiliation à la clinique KVJ933.

ET POUR ALLER PLUS LOIN…

Et si vous vous demandez si les croquettes sans céréales sont meilleures pour votre animal ou si les aliments de gammes vétérinaires sont plus chers que les aliments vendus en ligne ou en animalerie, je vous invite à lire l’article sur les idées reçues en nutrition canine et féline, ainsi que celui s’intitulant comment choisir de bonnes croquettes pour son chat, à paraître prochainement.

A vos gamelles!

Article rédigé et documenté par le Dr. Hébert

Tous droits réservés à la Clinique du Chien Vert. Reproduction interdite

Nutrition

Comment choisir de bonnes croquettes pour son animal ?

Comment choisir de bonnes croquettes pour son animal?

INTRODUCTION

Il existe de très nombreuses marques de croquettes et en choisir une adaptée à son animal n’est pas chose facile quand on n’est pas formé en nutrition animale.

Par ailleurs, on trouve aujourd’hui quantités d’informations sur internet dont beaucoup ne sont absolument pas fondées sur des arguments scientifiques valables, et pourtant relayées par des centaines d’utilisateurs soucieux de la santé de leur animal. Elles peuvent être très anxiogènes et il devient très difficile de faire le tri pour démêler le faux du vrai.

Cet article est un complément de l’article « Aide à la lecture d’étiquette d’un aliment pour chien adulte » pour approfondir certains points concernant la nutrition de votre animal grâce à la synthèse des dernières publications scientifiques.

Vous pouvez également compléter votre lecture par l’article « les idées reçues en nutrition canine et féline » afin de casser des croyances infondées.

Si vous souhaitez la meilleure alimentation possible pour votre animal, il faudra envisager de passer à la ration ménagère. Toutefois, les croquettes peuvent constituer un très bon compromis, et pour certaines pathologies, c’est parfois le seul choix possible!

SOMMAIRE

Cliquez sur le numéro correspondant pour vous rendre directement au paragraphe concerné

1/ Les protéines

2/ Le taux de phosphore

3/ Les glucides et l’amidon

4/ Les acides gras essentiels: Omégas 3 et 6

5/ La liste d’ingrédients

6/ Avec ou sans céréales?

7/ Recherche et développement

8/ L’aliment, le premier médicament

9/ Les aliments à objectifs nutritionnels particuliers (O.N.P)

10/ La législation dans l’industrie petfood

11/ L’impact écologique

12/ Sites d’informations fiables

LES PROTEINES

Elles sont très importantes dans le régime des chiens qui sont des carnivores à tendance omnivore et dont le besoin journalier en protéines est 4 à 6 fois supérieur au nôtre. Elles sont encore plus importantes dans le régime des chats qui sont des hypercarnivores et dont le besoin journalier en protéines est 6 à 8 fois supérieur au nôtre.

Le pourcentage affiché ne veut pas dire grand-chose en réalité, il faut le corréler à la densité énergétique de l’aliment pour calculer l’apport réel en grammes afin de savoir si la ration que vous donnez à votre animal couvre bien ses besoins ! Et ceci est valable pour chaque pourcentage brut des constituants de croquettes. Voilà pourquoi une analyse de ration est individuelle et vise à confirmer que votre chien, ou votre chat, reçoit bien tout ce dont il a besoin.

La qualité des protéines est à privilégier à la quantité. Une protéine ayant une mauvaise digestibilité ne profitera pas à l’animal et sera évacuée dans les selles. La qualité sanitaire de la viande choisie est elle aussi importante (seuils de résidus médicamenteux, présence de parasites, etc.) et dépend d’une législation propre à chaque pays. Les normes françaises sont plutôt strictes par rapport à celles d’autres pays. Une croquette française vous garantit donc une meilleure qualité sanitaire.

Une protéine est constituée d’un enchaînement d’acides aminés. Il existe des recommandations internationales pour chacun de ces acides aminés. Certaines marques de croquettes (en majorité des marques de qualité vétérinaire) ne se réfèrent plus à la quantité de protéines à apporter mais plutôt à s’appliquer à couvrir les besoins en chaque acide aminé les composant, selon les normes fixées par la FEDIAF. C’est donc en réalité l’aminogramme d’un aliment, c’est-à-dire sa composition en acides aminés, qui est le seul vrai indicateur de la capacité d’un aliment à couvrir les besoins protéiques de votre animal et non plus le pourcentage de protéines. Cette analyse est chère pour les fabricants de croquettes, donc réalisée surtout par de grands fabricants et elle est peu accessible et interprétable par le public.

Remarque : Un besoin protéique non couvert amènera votre chien ou votre chat à manger plus que ce qu’il ne devrait pour essayer de combler ses besoins, le prédisposant ainsi au risque de surpoids. Un apport protéique très important fera augmenter le prix de l’aliment tandis qu’une partie des protéines non utilisées seront éliminées dans les fèces.

LE TAUX DE PHOSPHORE

Le phosphore est un élément important à surveiller. S’il est nécessaire à la croissance osseuse en association avec le calcium pour les chiots et pour les chatons, il devient néfaste sur le long terme, lorsqu’il est en quantité trop élevée, et peut notamment engendrer une insuffisance rénale.

C’est également un des marqueurs de la qualité des protéines. En effet, plus il est élevé, plus importante est la proportion d’utilisation de carcasses et de farines animales dans l’aliment en question. Calculez le rapport % protéines / % phosphore et vous aurez une idée de la qualité des protéines utilisées :

<25 : Protéines de piètre qualité

25-30 : qualité médiocre

30-35 : qualité acceptable

>35 : Bonne qualité

Remarque : lorsque le fabricant ne communique pas son taux de phosphore sur l’étiquette, ce n’est, en général, pas bon signe !

LES GLUCIDES ET L’AMIDON

Les glucides regroupent en réalité l’amidon, les fibres solubles et insolubles (ces dernières correspondent au taux de cellulose mentionné sur les étiquettes). L’amidon est une source d’énergie utilisable par les cellules de l’organisme au même titre que les autres macronutriments (protéines et lipides), digestible pour les chats et les chiens grâce à des milliers d’années de domestication par l’Homme et à leur capacité génétique à fabriquer une enzyme capable de découper l’amidon : l’amylase.

Le taux de glucides n’est pas indiqué sur les étiquettes des aliments, mais on peut s’en rapprocher en calculant l’ENA (l’extractif non azoté) qui représente, en gros, la somme de l’amidon et des fibres solubles d’un aliment, sans pour autant connaître la proportion de l’un par rapport à l’autre. Il est donc à interpréter avec précautions :

Par exemple, le taux d’amidon doit être limité dans un aliment pour « diabétique », mais la quantité de fibres solubles permettant de stabiliser la glycémie doit être, elle, augmentée. Le taux d’ENA calculé sera donc élevé et pourtant ces croquettes répondront à l’objectif Nutritionnel Particulier (ONP) pour être qualifiées d’aliment diététique pour les diabétiques.

On peut calculer l’ENA en soustrayant à 100 le pourcentage de protéines, de matières grasses, de cellulose ou de fibres, le taux de cendres et enfin le pourcentage d’humidité (estimée à 10% si non mentionnée).  

ENA= 100 – %prot -%MG -%cellulose – %cendres – %humidité

Enfin, l’amidon, qu’il provienne de céréales ou d’autres sources comme les légumineuses ou la pomme de terre principalement utilisées dans les croquettes sans céréales, constitue le liant de la croquette, qui permet sa forme et sa tenue. Il est donc présent dans toutes les croquettes de quelque nature que ce soit ! Les fabricants de croquettes sans céréales ont pourtant tendance à un marketing mensonger en jouant sur la confusion « céréales = amidon / sans céréales = sans amidon ». Mais c’est faux !

Les fibres, quant à elles, selon leur nature soluble ou insoluble sont essentielles à la bonne consistance des selles et au soutien de la flore digestive, ou encore à la bonne régulation de la glycémie (fibres solubles). Un manque de fibres insolubles (cellulose) sera souvent responsable de selles liquides par exemple.

Il n’existe actuellement pas de minimum ou de maximum recommandé pour les glucides, mais à trop forte teneur, ils vont augmenter la densité énergétique de l’aliment, c’est-à-dire la quantité de calories contenues dans une ration et donc favoriser le surpoids de nos animaux, eux aussi trop sédentaires de nos jours. Il est utile de rappeler que le surpoids multiplie le risque de diabète par 4 (mais aussi de beaucoup d’autres maladies.)

LES ACIDES GRAS ESSENTIELS: OMEGAS 3 ET 6

Les acides gras essentiels participent à la bonne régulation de l’inflammation dans l’organisme. Ils soutiennent les fonctions cardiaque, rénale et cérébrale, participent à la beauté du poil et la santé de la peau, ralentissent le vieillissement et la dégénérescence des articulations. C’est pourquoi on les trouve en grande quantité dans des aliments diététiques comme les aliments dermatologiques ou à visée articulaire. Les omégas 3 d’origine animale (DHA, EPA ) sont plus facilement assimilables par l’organisme que ceux d’origine végétale (comme les graines de lin).  Cependant, dans le but de préserver les fonds marins, préférez-les issus de pêche raisonnée et durable avec certification à l’appui !

Enfin, les omégas 3 sont très fragiles s’ils sont exposés à l’air. Achetez-les en capsules plutôt qu’en bouteille (ou en pompe, même « airless ») car ils deviennent inactifs, voire toxiques une fois oxydés.

LA LISTE D’INGREDIENTS

Ne vous laissez pas tromper par une liste d’ingrédients longue comme le bras avec des aliments originaux, rares ou exotiques (moule verte, myrtille, etc.) mais en quantité infinitésimale et qui constituent des arguments marketing avant tout sans apporter un bénéfice significatif à cette dose-là à votre animal. En revanche, préférez un aliment à composition constante (évitez les listes d’ingrédients qui ne mentionnent pas spécifiquement poulet, agneau ou bœuf par exemple, par opposition au terme « viandes » qui va utiliser la matière première la moins chère du marché à un instant T et donc changer sa composition.

De même, tous les aliments ne sont pas aussi bien tolérés chez le chien.  Par exemple un apport trop important de légumineuses peut donner un inconfort digestif et créer une inflammation chronique (ballonnements, flatulences, selles molles ou liquides), d’autant plus pour des races déjà à risque comme les bouledogues ou les boxers. L’ajout de yucca, argile, charbon ou autre ingrédient absorbant l’eau ou les gaz dans un aliment à destination d’un adulte en bonne santé doit vous mettre la puce à l’oreille sur la digestibilité de l’aliment.

AVEC OU SANS CEREALES?

Il y a souvent confusion entre céréales = amidon ou glucides, ou encore glucides=diabète. Tout ceci est FAUX, c’est le surpoids et l’obésité qui multiplient par 4 le risque de diabète, mais les gammes « sans céréales » l’exploitent dans leur marketing.

Dans les gammes sans céréales, l’amidon provient d’autres sources que le blé, le maïs ou le riz. Le plus souvent, il s’agit de pommes de terre, de légumineuses (pois, lentilles, etc.), ou de patates douces. Une fois encore, gardez votre esprit critique, car le taux d’ENA dans les croquettes sans céréales est bien souvent supérieur à celui de croquettes de qualité vétérinaire, dont l’amidon est fourni par les céréales.

D’autre part, cette mode relativement récente commence à révéler quelques limites avec l’apparition de certaines pathologies directement imputables à l’alimentation sans céréales comme le développement de certaines pathologies cardiaques (cardiomyopathie dilatée parfois réversible par changement d’aliment) chez le chien ou l’apparition de cristaux urinaires d’oxalate de calcium avec certains aliments comme la patate douce.

La prudence est donc de mise par manque de recul.

RECHERCHE & DEVELOPPEMENT

Avec l’arrivée sur le marché des croquettes sans céréales, les grands groupes de Petfood (Proplan, Royal Canin, Hill’s etc.) ont essuyé beaucoup d’attaques et de critiques. Il n’en reste pas moins que ces grands groupes ont pour la plupart des années de recherche en nutrition derrière eux et qu’ils possèdent des résultats scientifiquement prouvés sur des cheptels entiers (normes sanguines et urinaires induites par tel ou tel aliment, etc.). Ils sont également les seuls sauf quelques exceptions à effectuer des tests sur produit fini pour vérifier que la composition réelle correspond bien à ce qu’il y a sur l’étiquette. Enfin, Ce sont aussi les seuls à pouvoir produire des aliments diététiques pour traiter ou stabiliser certaines pathologies. Une fois encore, l’efficacité de ces aliments est prouvée par des études scientifiques (par exemple les croquettes pour lutter contre l’arthrose).

On ne peut malheureusement pas en dire autant des petits producteurs de croquettes qui achètent souvent des recettes « toutes faites » sur catalogue (on peut trouver les mêmes recettes à la virgule près, dans des packagings et des marques différentes !), et surtout sans contrôle de la composition réelle après leur production, ni de ce que l’aliment va induire chez l’animal.

Exemple : 5 marques qui utilisent la même recette « toute prête » achetée sur catalogue, sans céréales, au poulet, patates douces et herbes : Franklin, Jaquo, My Pet Says, Unipeps et Well Fur (source : publication du 25 janvier 2021 sur la page facebook du Dr Charlotte Devaux)

Tout le reste (packaging, communication parfois même mensongère) n’est que du marketing !

L’ALIMENT, LE PREMIER MEDICAMENT!

Manger mieux pour une meilleure santé : Une croquette haut de gamme et dont la digestibilité est bonne permettra de donner une ration juste et mesurée pour un volume de selles moins conséquent, une espérance de vie plus longue et une meilleure santé générale puisque l’aliment est le premier « médicament » !

Remarque : Attention en réalité, il s’agit d’une expression car d’un point de vue légal, il est interdit en France de dire qu’un aliment prévient, traite ou guérit une maladie. Tout ceux qui prétendent le contraire ne respectent pas la législation française.

LES ALIMENTS A OBJECTIFS NUTRITIONNELS PARTICULIERS (O.N.P)

En revanche, il existe des catégories d’aliment qui ont prouvé leur efficacité dans la régulation de certaines pathologies. Ce sont les aliments à « Objectifs Nutritionnels Particuliers ». Les ONP sont très codifiés et contrôlés. Les normes à respecter sont fixées par règlement européen, puis l’aliment doit prouver à l’ANSES qu’il remplit ces conditions et qu’il est efficace pour mentionner son ONP sur le paquet et être commercialisé en France. Les ONP les plus courants sont les aliments de soutien à la fonction rénale en cas d’insuffisance rénale chronique, les aliments de soutien du métabolisme articulaire en cas d’arthrose, les aliments de régulations de la glycémie en cas de diabète et les aliments permettant la régulation du poids.

Attention, là encore, le marketing et le packaging peuvent encore une fois être trompeurs :

Par exemple, on trouve en animalerie ou sur internet des croquettes dont le nom peut évoquer une efficacité pour lutter contre l’arthrose avec parfois les mots « joint » ou « mobility » alors qu’elles ne remplissent pas du tout les ONP. Et ceci reste tout à fait légal, car elles ne mentionnent jamais le mot arthrose. Elles utilisent des détours comme « santé articulaire » ou « soutien des articulations ». C’est ce qui s’appelle jouer sur les mots ! Donc attention à bien utiliser les aliments à ONP prescrits par votre vétérinaire. Ce sont les seuls dont l’efficacité a été prouvée !

LA LEGISLATION DANS L’INDUSTRIE PETFOOD

Tout d’abord, concernant les normes sanitaires françaises : elles sont bien plus strictes en France qu’à l’étranger, ainsi la qualité des protéines animales, des résidus médicamenteux et autres sont bien plus contrôlés pour les aliments produits sur notre territoire.

En second lieu, concernant la législation de l’étiquetage en France, même si elle n’est souvent pas respectée par les Petfooders: Certaines appellations mensongères peuvent porter à confusion.

Par exemple : « croquettes 100% naturelles », « viande fraîche », « sans sous-produits animaux », ou encore l’utilisation de photographies de beaux poulets rôtis, ou de poissons entiers, etc. Toutes ces mentions sont fausses et interdites ! (cf. notre article sur les idées reçues en nutrition canine et féline)

Attention également aux fausses promesses des soi-disant aliments thérapeutiques que nous avons déjà évoqués dans le paragraphe précédent concernant les aliments à ONP. Vous pouvez trouver ces aliments frauduleux à moitié prix en grande distribution ou sur des sites d’animalerie en ligne comme, par exemple, les aliments pour la « santé urinaire » qui vous laissent croire qu’ils peuvent dissoudre les cristaux urinaires sans aucun contrôle de leur efficacité réel ou du ph urinaire que leur consommation induit, ou encore les aliments pour le « soutien des articulations » qui contiennent deux fois moins de compléments alimentaires spécifiques que le réel aliment thérapeutique pour arthrose.

Le troisième abus le plus couramment observé concerne l’appellation « hypoallergénique » d’un aliment. Les croquettes hypoallergéniques sont produites grâce à un procédé de fabrication précis, doublé d’une chaîne de production dédiée pour éviter toute contamination par des éléments potentiellement allergisants, et ne correspondent pas seulement à une liste d’ingrédients sortant de l’ordinaire.

Attention donc aux allégations mensongères ! N’hésitez pas à nous demander conseil si vous avez un doute.

L’IMPACT ECOLOGIQUE

Un aliment fabriqué en France avec des viandes françaises permet de diminuer l’impact écologique. De même, pour la provenance omégas 3 sous forme d’huile de poissons, une certification « pêche durable » assure la pérennité de la biodiversité et des écosystèmes marins. Les grands groupes de fabrication font aujourd’hui beaucoup d’efforts pour limiter l’impact écologique de la production, c’est d’ailleurs pour cela qu’ils arrêtent tous la production d’échantillons et préfèrent accorder une garantie de l’appétence de leurs produits. Les emballages sont eux aussi travaillés pour conserver les bienfaits de la croquette au maximum tout en étant le moins polluant possible.

On trouve maintenant également des croquettes à base de poisson uniquement, issu de pêche raisonnée, ou encore des croquettes à base d’insectes. Je vous renvoie au paragraphe correspondant dans l’article « les idées reçues en nutrition canine et féline ».

CONCLUSION

Vous l’aurez compris la nutrition est une science complexe mais qui nous passionne ! Alors n’hésitez pas à partager avec nous à ce sujet lors des visites de votre animal. Beaucoup de problèmes peuvent aujourd’hui être évités ou stabilisés grâce à un aliment adapté et de bonne qualité.

Et si un aliment, d’aussi bonne qualité soit-il, ne convient pas à votre animal pour x raisons, le mieux reste encore d’en essayer un autre de qualité équivalente mais de composition différente !

Vous pouvez également consulter :

  • Le blog du Dr Géraldine Blanchard, vétérinaire spécialisée en nutrition, sur le site www.cuisine-a-crocs.com,
  • Ecouter les podcasts « La truffe dans la Gamelle » du Dr Charlotte Devaux, elle aussi spécialisée en nutrition
  • La chaîne Youtube « Nutrition Vétérinaire » du Docteur et Maître de conférences en nutrition Sébastien Lefebvre à l’école Vétérinaire de Lyon.

Article rédigé et documenté par le Dr. Hébert

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Nutrition

Aide à la lecture d’étiquette d’un aliment pour chien adulte

Introduction

Il existe de très nombreuses marques de croquettes et la lecture des étiquettes n’est pas évidente. Voici un article pour aider à les décrypter. Les limites données correspondent aux recommandations internationales fournies par le rapport de la FEDIAF, collectif d’experts en nutrition, pour un chien adulte en bonne santé.

Cet article simplifie au maximum les recommandations actuelles pour vous donner des généralités, mais en réalité, il faudrait vérifier une étiquette et les pourcentages qu’elle mentionne en fonction de l’apport calorique de l’aliment à examiner et des besoins énergétiques du chien qui les mange. Une analyse de ration devrait donc être individuelle !

Pour aller plus loin, nous vous invitons à consulter l’article plus complet : comment choisir de bonnes croquettes pour son animal?

Si vous cherchez des alternatives aux croquettes, consultez notre article sur la ration ménagère. Enfin, les idées reçues en nutrition canine et féline vous guideront peut-être dans vos choix en cassant des croyances infondées.

N’hésitez pas à apporter la photographie de votre sac de croquettes en consultation (constituants analytiques et liste d’ingrédients) et précisez-le au moment de la prise de rendez-vous afin que nous puissions prendre le temps nécessaire pour en parler avec vous et vous conseiller au mieux.

LES CONSTITUANTS ANALYTIQUES

Les protéines

Elles sont très importantes dans le régime alimentaire des chiens qui sont des carnivores à tendance omnivore. Les dernières recommandations pour un chien adulte en bonne santé conseillent un taux de protéines au moins supérieur à 25%. En revanche, il n’existe pas de valeur supérieure à ne pas dépasser. Une fois les besoins de votre animal couverts, le surplus sera de toute façon éliminé dans les selles et fera augmenter la quantité d’un déchet décelable dans le sang, appelé “urée”, et traité par les reins. Il faut donc absolument privilégier la qualité à la quantité, et s’appliquer à couvrir le besoin de votre animal, sans chercher la surdose.

Les protéines étant constituées d’un enchaînement d’acides aminés, certaines marques vont raisonner sur la proportion de chaque acide aminé pour couvrir les besoins de l’animal pour chacun d’eux. Une façon de reproduire un peu la protéine « idéale » si vous voulez. Le taux de protéines n’est alors plus interprétable (il est souvent plus bas d’ailleurs) et c’est alors l’aminogramme qu’il faut analyser. En pratique, les petites marques n’ont pas les moyens financiers de réaliser des aminogrammes et les grands groupes sont frileux pour les divulguer.

Il convient donc de retenir que le taux de protéine seul ne veut pas dire grand-chose.

Les matières grasses

Ou lipides. Généralement, elles sont comprises entre 12 et 18%. Les matières grasses fournissent une énergie facile et peu chère comme les glucides, mais il ne faut jamais perdre de vue que le besoin protéique de l’animal doit toujours être couvert, sans quoi, il aura du mal à réguler sa satiété et des carences délétères abimeront son organisme au long cours. De plus, le taux de matières grasses contenues dans l’aliment de votre chien doit être adapté en fonction de son activité physique et de sa corpulence. Si votre chien commence à prendre du poids, il vaut peut-être mieux choisir une gamme avec un taux de MG plus faible.

Humidité, cendres et cellulose

Le taux d’humidité d’une croquette chien, lorsqu’il n’est pas mentionné sur l’étiquette est estimé autour de 10%. Le taux de cendres ou de minéraux résulte en partie de la combustion de carcasses, mais aussi de l’ajout de minéraux. Il doit rester inférieur à 9% selon les recommandations. En pratique, nous vous conseillons plutôt un taux avoisinant les 7-8%. Enfin, la cellulose correspond aux fibres insolubles qui sont indispensables à un bon transit. Un excès ou un manque de fibres ne manqueront pas de créer des désordres digestifs (flatulences, selles molles ou liquides, constipation).  En pratique, leur taux est faible pendant la croissance et va augmenter au cours de la vie de votre animal. Pour un chien adulte, le taux de cellulose doit être inférieur à 5%.

Les glucides

Depuis plusieurs années, ils ont mauvaise presse et on leur fait la chasse. Energie peu coûteuse par rapport aux protéines, ils permettent de rassasier votre animal, et à la croquette d’avoir sa forme et sa texture. Le chien est tout à fait capable de les digérer grâce à son amylase pancréatique et salivaire. Ils sont indispensables au traitement de certaines pathologies et à limiter pour d’autres. Il ne faut donc pas les diaboliser absolument ! Ils ne sont pas mentionnés sur l’étiquette, mais pour les calculer et avoir une explication plus complète, je vous invite vivement à lire la partie qui leur est dédiée dans l’article « comment choisir de bonnes croquettes pour son animal ? ».

Il n’y a actuellement aucune recommandation (ni minimale, ni maximale) concernant le taux de glucides pour les carnivores domestiques (chien comme chat).

Le phosphore et le calcium

Le phosphore constitue un marqueur de la qualité des protéines dans l’aliment (on en reparlera un peu plus loin). Nous vous recommandons de ne pas dépasser un taux de 1% – 1,1% dans un aliment pour chien adulte en bonne santé, car le phosphore en trop forte concentration engendre des problèmes rénaux sur le long terme. A l’inverse du taux de cellulose, le taux de phosphore doit diminuer à mesure que votre chien vieillit. Il est ajouté en supplément dans un aliment chiot, car il sert à la croissance osseuse et son apport dépend de la quantité de calcium dans l’aliment.

Plus le phosphore est bas, plus les protéines sont de bonne qualité et bien assimilables par l’organisme (moins elles utilisent de carcasses ou de farines animales). Si l’étiquette de l’aliment que vous avez choisi pour votre chien ne mentionne pas le taux de phosphore, ce n’est pas bon signe !

Pour un aliment adulte, le rapport calcium/ phosphore doit être proche de 1.

Les acides gras essentiels

Les Omégas 3 et Omégas 6 mentionnés sur l’étiquette, sont des acides gras essentiels nécessaires au bon fonctionnement de l’organisme (reins, cœur, cerveau, peau, articulations, etc.) Il vaut mieux privilégier un apport en omégas 3 d’origine animale (DHA, EPA par exemple) qui seront plus profitables que ceux d’origine végétale (graines de lin par exemple). Le rapport entre les omégas 6 et 3 permet de vérifier qu’il y a suffisamment d’omégas 3 par rapport aux omégas 6 et de bien réguler l’inflammation dans le corps. Pour que l’équilibre soit respecté, le rapport Omégas 6/Omégas 3 doit être inférieur à 8 selon les recommandations officielles. En pratique, essayez de viser un rapport inférieur à 4.

LA LISTE D’INGREDIENTS

La liste d’ingrédients est aussi très importante car les aliments ne sont pas tous aussi bien tolérés les uns que les autres chez le chien. Par exemple, les légumineuses (pois, lentilles, etc.) peuvent donner un inconfort digestif (ballonnements, flatulences, diarrhée), alors que le riz, lui est une source d’amidon facilement digestible.  Choisissez un aliment à composition constante, c’est-à-dire mentionnant la protéine animale utilisée (poulet, bœuf, canard, etc.) et évitez le terme « viandes » qui signifie que la composition de la croquette peut varier en fonction des prix du marché.

Les intolérances et sensibilités sont à caractère individuel, mais méfiez-vous des aliments qui contiennent des ingrédients absorbants l’eau et les gaz comme du charbon, de l’argile, du yucca, etc. Ils peuvent laisser suspecter que la digestibilité de l’aliment n’est pas optimale.

Enfin, gardez un œil critique sur les très longues listes d’ingrédients qui mentionnent des éléments rares ou exotiques en infime quantité (moule verte, myrtille, etc.). Il s’agit surtout de marketing sans réel bénéfice, à ces doses-là, pour la santé de votre animal.

LA DENSITE ENERGETIQUE DE L’ALIMENT

Elle est souvent mentionnée en Kcal/100g ou Kcal/kg. La plupart du temps, elle est calculée et non mesurée sur l’aliment fini car ce serait trop coûteux. Elle doit correspondre au besoin énergétique de votre animal qui va dépendre de son âge, de sa race, de son activité physique, de sa corpulence et de son statut reproductif (stérilisé ou entier). Si elle est trop élevée, une petite ration suffira à couvrir les besoins de votre animal, et il risque d’avoir trop faim et donc d’être en surpoids. Elle est importante pour calculer la ration précise pour votre animal.

Pour évaluer la corpulence de votre chien, je vous renvoie à l’article la gestion du poids chez le chien.

JUGER DE LA FIABILITE DU FABRICANT

Le rapport protéines/phosphore et le taux de cendres

Le packaging vous promet un beau filet de poulet, un saumon entier ou des ingrédients frais. Ces deux éléments vont vous permettre d’évaluer la qualité de l’aliment.

Le rapport protéines/ phosphore est un marqueur de la qualité des protéines. Lorsqu’il est inférieur à 25, les protéines sont de très mauvaise qualité, entre 25 et 30 elles sont de qualité médiocre, entre 30 et 35, elles sont de qualité acceptable et lorsqu’il est supérieur à 35, les protéines sont de bonne qualité.

Attention toutefois, ce rapport n’est pas interprétable pour un aliment chiot, artificiellement supplémenté en phosphore et en calcium pour les besoins liés à la croissance osseuse.

Le taux de cendres (ou minéraux) sur un aliment adulte varie en fonction de la quantité de minéraux bien sûr mais aussi en fonction de la quantité de carcasses utilisées dans l’aliment. S’il dépasse les 8%, on peut estimer que la qualité n’est pas au rendez-vous.

Respect de la législation

Si on trouve sur le paquet de l’aliment les mentions « 100% naturel », « sans sous-produits animaux », ou la photographie d’un filet de poulet, d’un rôti, d’un saumon entier ou d’aliments pour humains, le fabricant utilisent forcément des allégations mensongères d’une part, et ne respecte pas la législation française d’autre part. Il s’agit uniquement d’arguments marketing. Pour en savoir plus, je vous renvoie au paragraphe correspondant dans l’article « comment choisir de bonnes croquettes pour son animal ? »

Conclusion

La nutrition est un sujet passionnant mais dont le flot d’informations déversées sur internet rend la maîtrise très difficile. Comme pour la nutrition humaine, il est possible de lire tout et son contraire. N’hésitez pas à aborder le sujet avec nos vétérinaires en consultation afin de vous guider dans vos choix ou de répondre à vos questions. Pour aller plus loin, je vous invite à consulter les autres articles de nutrition sur notre site.

Vous pouvez également consulter :

  • Le blog du Dr Géraldine Blanchard, vétérinaire spécialisée en nutrition, sur le site www.cuisine-a-crocs.com,
  • Ecouter les podcasts « La truffe dans la Gamelle » du Dr Charlotte Devaux, elle aussi spécialisée en nutrition
  • La chaîne Youtube « Nutrition Vétérinaire » du Docteur et Maître de conférences en nutrition Sébastien Lefebvre à l’école Vétérinaire de Lyon.

Article rédigé et documenté par le Dr. Hébert

Tous droits réservés à la clinique du chien vert. Reproduction interdite.

Prévention

Le printemps et les parasites

Avec le printemps viennent le soleil, des températures douces, l’envie de sortir, mais aussi les parasites ! Puces, tiques, moustiques et compagnie font leur grand retour!

Les puces sont en réalité présents toute l’année, on peut les repérer directement dans le pelage de votre animal ou on peut voir leurs déjections : des petits grains noirs sont présents à la surface de la peau. Lorsqu’on les mouille elles deviennent rouges car il s’agit de sang digéré. Les puces peuvent transmettre le ténia (vers plat) à votre animal. Elles peuvent également transmettre une hémobartonnellose à votre chat.

Les tiques peuvent ressortir au moindre redoux, même au cœur  de l’hiver. Les transmettent de nombreuses maladies, comme la piroplasmose ou la maladie de Lyme.

Les phlébotomes sont de tous petits moustiques (des moucherons piqueurs). On les trouve dans le sud de la France et de l’Europe. Ils transmettent la Leishmaniose aux chiens.

Les poux sont présents toute l’année. Ils s’accrochent fermement au poil de votre animal.

Les aoutâts portent mal leur nom, ils ne sont pas présents qu’au mois d’aout! Quelques jours de beau temps et les voila de sortie! Ce sont des larves d’acarien qui mangent les couches superficielles de la peau. Ils déclenchent d’importantes démangeaisons, surtout chez les chats!

Il est donc important de traiter votre animal contre ses parasites tout au long de l’année. Il existe de nombreuses solutions pour traiter les parasites : comprimés, pipettes, colliers… N’hésitez pas à venir en discuter avec nous! En fonction de votre animal et de son mode de vie nous vous conseillerons la solution la plus adaptée!