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SOMMAIRE DU BLOG

A – B – C – D – E – F – G – H – I – J – K – L – M – N – O – P – Q – R – S – T – U – V – W – X – Y – Z

C

COMPORTEMENT

Rudiments d’éducation canine (article)

G

GENERAL

Accueil d’un chaton/chat à la maison (article)

Accueil du chiot/chien à la maison (article)

Comment bien transporter mon chat? (article + vidéo)

N

NUTRITION

Aide à la lecture d’étiquette d’un aliment pour chien adulte (article)

Comment choisir de bonnes croquettes pour son animal? (article)

Les idées reçues en nutrition canine et féline (article)

La gestion du poids chez le chien (article)

La gestion du poids chez le chat (article)

P

PATHOLOGIES

Les chenilles processionnaires (vidéo)

Les épillets (vidéo)

La Leishmaniose (vidéo)

La piroplasmose (vidéo)

PREVENTION

Le printemps et les parasites (article)

T

THERAPIE

L’arthrose chez le chien: Quelles solutions pour mon animal? (article)

Le laser thérapeutique (vidéo)

Chiens, Général

Accueil d’un chiot/chien à la maison

Introduction

SOMMAIRE

Introduction

  1. Les renseignements à prendre avant adoption:
    1. Les bonnes questions à se poser
      1. La gestion du quotidien
      2. La gestion des vacances
    2. Quelle race choisir?
      1. Ne pas s’arrêter à des critères
      2. Les chiens de 1ère et 2ème catégorie
    3. A quel âge et où adopter un chien?
    4. Les obligations légales avant adoption
      1. Le certificat d’engagement et de connaissance
      2. Identification, certificat de cession et certificat de santé
    5. Et pourquoi pas un deuxième chien?
  2. Quels sont les frais de santé à prévoir pour mon animal?
    1. L’identification
    2. Les plans de santé et les assurances
    3. Les vaccins
      1. Maladie de carré, Hépatite de Rubarth, Parvovirose et Leptospirose
      2. Rage
      3. Piroplasmose et maladie de Lyme
      4. Leishmaniose
    4. Vermifuges
    5. Anti-parasitaires externes
    6. Puberté et Stérilisation
  3. Respecter les besoins fondamentaux du chien
  4. L’alimentation
  5. Entretien général: dents, griffes, pelage, yeux et oreilles
    1. Les dents
    2. Les griffes
    3. Le pelage
    4. Les yeux et les oreilles
  6. Education et apprentissages

Conclusion


Les renseignements à prendre avant adoption

Les bonnes questions à se poser?

Avant d’envisager l’adoption d’un chien, demandez-vous si votre mode de vie est adapté au bien-être de votre futur animal:

La gestion du quotidien:

Combien d’heures allez-vous le laisser seul à la maison par jour? Avez-vous la possibilité de l’emmener avec vous au travail, de travailler depuis votre domicile, de rentrer déjeuner le midi pour lui offrir une pause? Si ce n’est pas possible, avez-vous l’opportunité de vous organiser avec des amis, voisins ou membres de la famille pour qu’il soit promené dans la journée? Ou avez-vous prévu le budget nécessaire pour lui permettre d’aller dans une garderie ou de faire appel à un pet-sitter?

Malheureusement, trop de chiens sont livrés à eux-mêmes 8 à 10h par jour. Si la conséquence la plus grave est celle qui concerne le bien-être de l’animal en premier lieu, il est également possible que cela engendre des conséquences désagréables pour le propriétaire lui-même : destructions au domicile, fugues et risques d’accidents, plaintes des voisins pour vocalises, troubles comportementaux divers, ainsi qu’une inévitable dégradation de la relation avec votre animal.

Le chien est un être sociable, qui a besoin de présence et d’interactions au quotidien. La compagnie d’un autre animal dans le domicile n’est pas suffisante.

La gestion des vacances

Pourrez-vous l’emmener avec vous ou envisager de modifier vos habitudes si ce n’est pas le cas? Ou bien pourrez-vous trouver une solution de garde qui respectera ses besoins sociaux (interactions avec l’humain, mais aussi avec ses congénères, sorties et activités) ?

Quelle race choisir?

Il existe bien sûr des traits de caractère inhérents à certaines races, comme un gros besoin d’activités physique et intellectuelle chez les chiens de berger par exemple, ou encore le besoin de pister, renifler ou reproduire des séquences de prédation chez certaines races sélectionnées pour la chasse. Il peut donc être intéressant de se renseigner sur les traits généraux de caractère liés à une race, en gardant toutefois à l’esprit que chaque individu est différent, y compris au sein d’une même race, afin de vous interroger sur les compatibilités avec votre personnalité d’une part, et votre mode de vie d’autre part. Cela peut sembler évident, malheureusement nous l’observons encore trop régulièrement dans notre quotidien professionnel: Adopter un malinois, par exemple, taillé pour le travail au côté de l’humain, qui a besoin d’une grosse dépense intellectuelle et physique, et le laisser enfermer dans une cour ou un jardin sans aucune stimulation, risque de générer rapidement des troubles de son comportement par ennui. Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres choix de race parfois totalement inappropriés pour le mode de vie auquel nous les destinons.

En revanche, gardez à l’esprit que si certaines races sont moins exigeantes concernant le besoin d’activité au quotidien, il n’en reste pas moins essentiel de respecter les besoins fondamentaux communs à toute l’espèce canine, détaillés dans un paragraphe ci-après. La race de chien de canapé par excellence n’existe pas! Il s’agit juste d’individus plus résilients que d’autres, dont l’ennui et le mal-être ne sont peut-être pas décelés correctement, ou ignorés par le propriétaire.

NON!!!!!

Par ailleurs, il y a énormément de chiens issus de croisement, et n’appartenant pas à une race précise, qui ont aussi leur personnalité propre et qui n’attendent qu’une chouette famille pour les adopter pour la vie, ou leur offrir une seconde chance s’ils sont en refuge.

Ne pas rechercher “des critères”

Si je n’avais qu’un conseil à vous donner concernant l’adoption d’un chien, ce serait de ne pas chercher à répondre à une liste de critères, mais plutôt d’y aller au feeling. Comme pour les interactions entre humains, il y a des relations qui coulent de source dès les premières secondes avec un animal. En vous arrêtant sur le choix d’une femelle de telle race, de telle robe et de tel gabarit, ou en réservant un chiot d’une portée à l’avance, vous vous fermez certainement la porte à une belle rencontre qui parfois nous correspond mieux.

Les chiens de 1ère et 2ème catégorie

Il y a cependant une particularité concernant les chiens de première et deuxième catégorie car leur adoption est encadrée par une règlementation bien précise.

Les chiens de première catégorie regroupent les chiens de type American Staffordshire Terrier, c’est à dire ayant l’apparence et les critères physiques de la race, sans être inscrits au Livre des Origines Françaises (LOF), les chiens de type Mastiff et les chiens de type Tosa.

Les chiens de deuxième catégorie quant à eux, regroupent les American Stafforshire Terrier et les Tosa qui sont inscrits au LOF, et les Rottweillers LOF ou non.

L’adoption de ces races n’est possible que pour une personne majeure ayant un casier judiciaire vierge, et titulaire d’un permis de détention et d’un certificat d’aptitude correspondant à une formation de 7h. Le chien doit obligatoirement être identifié et vacciné contre la rage, être soumis à une évaluation comportementale par un vétérinaire agréé entre l’âge de 8 mois et d’un an, être déclaré en mairie sur la commune d’habitation du détenteur, et auprès de l’assurance de responsabilité civile du propriétaire.

Outre les contraintes administratives, il existe aussi un certain nombre de contraintes pour le chien en lui-même, tout au long de sa vie, comme l’accès interdit à certains lieux publics, le port obligatoire de la muselière. Les chiens de première catégorie doivent quant à eux être obligatoirement stérilisés.

Le non-respect des lois encadrant la détention des chiens de catégorie est susceptible d’aboutir à une peine d’emprisonnement, une amende, et la saisie de l’animal.

Retrouvez l’ensemble des informations sur cette page du site agriculture.gouv.

A quel âge et où adopter un chien?

Afin que le chiot acquière les bons auto-contrôles au contact de sa mère et du reste de la portée, nous vous déconseillons les adoptions avant l’âge de 8 semaines, idéalement même 9 semaines.

Pour privilégier les bonnes conditions de développement dans les deux premiers mois de sa vie, nous vous conseillons de rencontrer les parents du chiot, et de vous renseigner sur le lieux et les conditions dans lesquelles ils ont grandi pour déceler d’éventuelles situations qui pourraient poser problème: Les parents sont-ils anxieux ou détendus vis à vis des étrangers et de l’humain en général? Les chiots ont-ils été manipulés et mis en contact avec différentes personnes, ou au contraire isolés dans un lieu à l’écart des activités humaines? Le chiot est-il venu vers vous spontanément? Est-il actif, anormalement calme, ou au contraire anormalement excité?

Pour éviter les affres de la jeunesse, les pipis intempestifs à essuyer et autres débordements, il peut parfois être intéressant d’adopter un chien adulte. Les personnes travaillant dans les refuges ou les associations sont souvent à même de vous renseigner sur la personnalité des différents chiens à adopter, afin de vous conseiller au mieux par rapport à votre mode de vie. Ensuite, laissez la magie du premier contact opérer et observez, écoutez-vous, et faites-vous confiance. J’ai fait personnellement ce choix et je ne le regrette pas : je peux vous assurer que les chiens adultes ont énormément d’amour à donner, et une éternelle reconnaissance de leur offrir une belle vie. Après un temps d’adaptation, exactement comme lors de l’arrivée d’un chiot à la maison, ils sont tout à fait autant capables d’apprendre qu’un jeune chien: l’apprentissage est possible à tout âge quand il est bien mené!

Je vous conseille également de vérifier que la puce d’identification du chiot que vous souhaitez adopter commence bien par le numéro 250 (puce française) afin de ne pas encourager les élevages intensifs et dans des conditions exécrables dans certains pays (une filière particulièrement connue est celle des chiots provenant des pays de l’est et qui finissent sur le marché français par le biais de certains élevages, salons du chiots ou animaleries par exemple, dont l’âge est souvent faux et la santé souvent plus fragile étant donné les conditions dans lesquelles ils ont été élevés).

Enfin, si vous souhaitez adopter dans un pays étranger, renseignez-vous bien sur les conditions d’importation sur le territoire français. Souvent les formalités sont lourdes et nécessitent à minima un vaccin rage en cours de validité, c’est-à-dire sur un animal âgé d’au moins 3 mois + 21 jours (date de validité du vaccin rage), correctement identifié et muni d’un passeport.

Vous pouvez vous renseigner auprès des services vétérinaires de votre département ou par le biais du site AnivetVoyage qui n’est pas un site officiel mais qui liste les formalités par pays.

Attention, si les formalités d’importation ne sont pas respectées, les conséquences sont très lourdes pénalement pour le détenteur, et très lourdes pour l’animal, cela conduira au mieux à une mise sous surveillance sanitaire de l’animal, au pire à une saisie avec euthanasie obligatoire s’il y a suspicion de rage.

Les obligations légales avant adoption

Certificat d’engagement et de connaissance

La loi visant à lutter contre la maltraitance animale promulguée en novembre 2021 rend obligatoire depuis le 1er octobre 2022, la signature d’un certificat d’engagement et de connaissance pour tout acquéreur d’un animal de compagnie (chien, chat, furet, lapin) 7 jours avant l’adoption. Ce certificat a pour but de sensibiliser le futur propriétaire aux besoins physiologiques, comportementaux et médicaux de l’animal qu’il s’apprête à adopter, l’obligation de son identification, et les implications financière et logistique que la détention d’un animal entraîne.

Ce certificat est obligatoire, même pour les dons entre particuliers. Un décret à venir fixera bientôt les sanctions prévues si ces conditions préalables à l’adoption ne sont pas respectées, ou si le certificat n’est pas conforme.

Le certificat peut être remis par le cédant qui doit s’assurer que la signature a bien eu lieu au moins 7 jours avant l’adoption par l’acquéreur, mais également par un éleveur, un vétérinaire, un membre d’une association de protection animale ou refuge.

Voici un modèle de certificat. Vous pourrez trouver des informations complémentaires mises à jour sur ce site gouvernemental.

Identification, certificat de cession, et certificat de santé

Tout animal, qu’il soit acheté ou donné, doit être cédé à son nouveau propriétaire en étant identifié par une puce électronique, avec un certificat de cession de la part du précédent propriétaire (particulier, éleveurs et autres professionnels, ou refuges et associations), ainsi qu’un certificat vétérinaire mentionnant l’identification de l’animal, et faisant état de son état de santé au moment de la visite. Le certificat vétérinaire est une obligation légale pour le cédant, et permet à l’acquéreur d’être averti d’un potentiel problème de santé tel qu’une pathologie cardiaque, une hernie ombilicale ou une autre pathologie décelable lors de l’examen clinique par un professionnel. Son absence est passible d’une amende pour le cédant, pouvant s’élever d’un montant de 135 à 750€.

Vous pouvez retrouver toutes les informations, formalités obligatoires et documents à fournir sur cette page du site Icad.

Et pourquoi pas un deuxième chien?

Si vous êtes déjà l’heureux propriétaire d’au moins un autre chien, et que vous vous posez la question d’en adopter un autre, gardez à l’esprit que ce nouvel arrivant ne sera pas seulement une bouche de plus à nourrir: chaque chien aura besoin de moments réguliers consacrés à lui-seul (séance d’apprentissages, de travail, promenades ou autres activités), pour forger votre relation et pour son bon épanouissement. Il est conseillé de plutôt choisir un individu dans la même tranche d’âge que votre chien, et ayant le même niveau d’activité afin que leur entente soit optimale, et qu’il n’y en ait pas un qui harcèle tout le temps l’autre. En outre, je vous conseille bien évidemment, de prévoir plusieurs mises en contact avant de prendre votre décision afin de vérifier leur compatibilité de caractère.

Petite mise en garde: s’il est certain que cette adoption comblera le besoin social de vos animaux, ne considérez pas pour autant qu’elle vous exemptera de les sortir sous prétexte qu’ils s’occuperont à deux. C’est une grossière erreur qui pourrait vous mener à l’apparition de comportements désagréables (destructions, vocalises, etc.), ou encore de bagarres par manque d’activité et frustration.

Et s’ils nous comblent de bonheur au quotidien, c’est une autre paire de manches quand il s’agit des faire garder plusieurs chiens à la fois.

En résumé, l’adoption d’un deuxième chien peut vraiment améliorer le quotidien des animaux déjà présents à la maison, mais nécessite une mûre réflexion et un peu de préparation!

Quels sont les frais de santé à prévoir pour mon chien?

L’identification

Si votre chiot doit vous être cédé ou vendu déjà identifié (cf. obligations légales avant adoption), il arrive encore parfois que certains ne soient pas en règle lors de la première consultation pédiatrique avec leur nouveau propriétaire, ou que des chiens trouvés errant sur la voie publique ne soient toujours pas identifiés. L’identification des chiens est une obligation légale après l’âge de 4 mois (loi de 2012 – article L212-10). L’absence d’identification est une vraie perte de chance pour retrouver les propriétaires de l’animal et est désormais passible d’une amende pouvant s’élever à 750€ depuis décembre 2020 (décret 2020-1625).

L’identification consiste à la mise en place d’un insert électronique sous la peau, dans le cou de votre animal. La puce électronique ne se voit pas, et se lit à l’aide d’un appareil spécial. Sa lecture donne accès à numéro unique qui est attribué à votre animal et enregistré sur l’ICAD (site national qui permet d’enregistrer et de centraliser les informations liées au numéro de puce de votre animal, telles que votre adresse, votre numéro de téléphone, sa description physique, son nom, etc.). Une fois l’identification réalisée, vous recevez la carte d’identité de votre animal, avec la possibilité de tenir à jour vos coordonnées et informations directement sur le site de l’ICAD, en cas de déménagement, perte ou vol de l’animal, et même déplacement temporaire.

Les plans de santé et les assurances

Il est possible de budgétiser les frais à prévoir sur la première année de vie de votre chien et d’établir un plan de santé qui permet d’échelonner les paiements. Par la suite, il peut être intéressant de se renseigner sur les assurances de santé qui vous permettent, selon les forfaits, de rembourser une proportion plus ou moins importante des soins sur votre animal. Il en existe de nombreuses sur le marché actuellement dont certaines bénéficient même de la télétransmission ( Santévet, Bulle Bleue, Jim&Joe), ou de l’avancée des frais via le système PAYVET par exemple.

A l’heure où la médecine et les capacités de soins progressent à vitesse grand V, ainsi que l’espérance de vie de nos animaux de compagnie, cela permet une meilleure prise en charge de l’animal pour les soins très onéreux, comme les chirurgies orthopédiques (fracture ou rupture des ligaments croisés) et autres accidents ponctuels, mais aussi la prise en charge de maladies chroniques sur le long cours (maladies endocriniennes, dermatologiques, cancéreuses, etc.).

Les vaccins

Maladie de Carré, Hépatite de Rubarth, Parvovirose et Leptospirose

Les vaccins dit « classiques » du chiot protègent contre des maladies virales ou bactériennes : La maladie de Carré (virus), l’hépatite de Rubarth (virus), la parvovirose (virus) et la leptospirose (bactérie). Comme chez l’Homme, la vaccination a permis d’éradiquer certaines maladies en France et reste donc fortement recommandée mais pas obligatoire. Les premiers vaccins se font à partir de l’âge de 8 semaines chez le chiot, en 2 ou 3 injections à 1 mois d’intervalle selon l’âge auquel le protocole a été commencé. En effet, 3 injections sont recommandées si le protocole est commencé dès l’âge de 8 semaines, d’après les consensus internationaux édités par la WSAVA (World Small Animal Veterinary Association), car les anticorps maternels interfèrent encore avec la construction de l’immunité du chiot. En revanche, deux injections à un mois d’intervalle suffisent à partir de l’âge de 12 semaines

Les premiers rappels ont lieu 12 mois plus tard pour l’ensemble des valences, ensuite, la partie CHP s’effectue tous les 3 ans et la leptospirose reste annuelle.

Nous avons choisi un vaccin L4 pour la leptospirose. Il s’agit d’une maladie essentiellement transmise par les rongeurs ou par le biais des eaux stagnantes. Nous sommes donc particulièrement concernés par cette maladie dans le secteur avec le canal de Jonage. Il existe de nombreuses souches de leptospires. Les vaccins L classiques protègent seulement contre 2 souches, le « L multi » contre 3 et les L4 contre 4 sérovars différents (le plus complet actuellement pour la France). C’est donc tout naturellement cette dernière option que nous retenu compte tenu du risque épidémiologique de la région.

Rage

Ce vaccin n’est obligatoire que pour passer les frontières mais il reste toutefois conseillé. La France est indemne de rage vulpine depuis 2001, mais il y a régulièrement des cas à cause d’animaux importés illégalement depuis des pays non indemnes de rage.

La première injection se fait à partir de l’âge de 12 semaines et doit être renouvelée au bout d’un an, puis tous les 3 ans, avant la date anniversaire.

En cas de voyage à l’étranger, n’hésitez pas à vous renseigner avant votre départ, car certaines destinations impliqueront un titrage d’anticorps antirabiques avant de revenir sur le territoire français.

Voici quelques sites d’informations officielles :

Pour les voyages, vous pouvez vous renseigner sur AnivetVoyage

Piroplasmose et Maladie de Lyme

De toutes les pathologies transmises par les tiques, la piroplasmose et la maladie de Lyme sont les seules contre lesquelles il existe un vaccin. Comme pour les autres maladies parasitaires, la première injection se fait à partir de l’âge de 6 mois, quand l’immunité du chiot est dite “mature”, et sur un animal correctement vermifugé, avec un rappel 3 à 4 semaines plus tard la première année, Ensuite, la vaccination est renouvelée une fois par an, à la date anniversaire.  Attention ce vaccin ne se substitue pas à une protection antiparasitaire externe qui reste la prévention la plus importante ! Si vous souhaitez en apprendre plus sur la piroplasmose, je vous invite à visionner notre vidéo à ce sujet.

Leishmaniose

Il s’agit d’une maladie parasitaire également, mais transmise par les phlébotomes qui sont de petits insectes piqueurs présents dans le sud de la France et sur tout le pourtour méditerranéen. Cependant, avec les changements climatiques, le phlébotome remonte de plus en plus vers le nord, et on commence à voir émerger des cas autochtones dans le rhône. Cette maladie est transmissible à l’homme par l’intermédiaire de la piqûre de l’insecte et le chien constitue un réservoir pour le parasite responsable de la leishmaniose. Cette maladie est incurable. La prévention passe par l’application d’un anti-parasitaire adapté, et par la vaccination qui s’effectue en une injection unique dès l’âge de 6 mois, avec un rappel annuel par la suite. Comme pour la piroplasmose ci-dessus, le vaccin ne se substitue pas à une protection antiparasitaire externe !  Vous pouvez également retrouver une vidéo bien plus complète à ce sujet ici.

Vermifuges

Pourquoi est-ce important de vermifuger son animal? Outre l’inconfort digestif, les selles molles, la toux et parfois des symptômes plus graves pour l’animal atteint, tous les parasites de nos animaux domestiques sont transmissibles à l’humain. Le risque de contagion est particulièrement élevé pour les jeunes enfants qui portent tout à la bouche, ainsi que pour les personnes immunodéficientes.

Il est conseillé de vermifuger un chiot contre les parasites internes tous les mois jusqu’à l’âge de 6 mois. Ensuite, à l’âge adulte, le vermifuge est espacé à tous les 3 mois. Les vermifuges ne persistent pas dans l’organisme et agissent dans les heures ou jours suivant la prise du comprimé. Voilà pourquoi le rythme de vermifugation est à adapter en fonction du mode de vie de l’animal. Dans les collectivités (élevage, refuges), ou lorsque le chien est au contact d’autres animaux (chats, chevaux, vaches, poules, etc.), le vermifuge peut être donné plus régulièrement.

Les vers traités par les vermifuges classiques ne sont souvent pas visibles dans les selles de l’animal, car ils sont fixés à la paroi du tube digestif. Seuls les oeufs, microscopiques, sont excrétés dans les déjections, parfois sans aucun symptôme, parfois accompagnés de selles molles, diarrhées, démangeaisons anales se traduisant souvent par le signe du “traineau” chez le chien.

En cas de doute sur une infestation, il est possible de réaliser une analyse de selles ou coproscopie pour vérifier si une vermifugation est nécessaire.

Attention, certaines familles de parasites, comme les giardias, ne sont pas tuées par les vermifuges classiques. Lorsqu’ils sont détectés dans une coproscopie, un traitement spécifique est prescrit.

Anti-parasitaires externes

Les parasites externes regroupent les puces, les tiques, certains acariens, les poux, les cheylétielles, mais aussi les phlébotomes, moustiques, mouches et autres insectes volants qui peuvent parfois être à l’origine de certaines maladies. La protection contre ces parasites doit être efficaces toute l’année, car il y a de moins en moins d’interruption dans les cycles de vie des différents parasites du fait de l’habitat mixte de nos animaux (chat qui sort à l’extérieur et rentre dormir sur le canapé par exemple) et des changements climatiques. Par exemple, il n’est pas rare d’avoir des cas de piroplasmose en janvier, quand les propriétaires pensent qu’il n’y a pas de tiques en hiver.

Il existe divers moyen de protéger votre animal contre ces parasites, qui vont dépendre du mode de vie de l’animal (baignades, accès aux chambres, etc.), ainsi que des zones où il va voyager et de son entourage. Les antiparasitaires externes se déclinent sous forme de pipettes, de comprimés ou de colliers.

Notre équipe est disponible pour vous renseigner au mieux sur le traitement le plus adapté pour votre animal.

Puberté & Stérilisation

La puberté du chien correspond à la première imprégnation par les hormones sexuelles et s’accompagne souvent d’un changement de comportement, comme le fait de lever la patte pour uriner chez le mâle. Les apprentissages que les propriétaires avaient mis en place auparavant peuvent alors être remis en question par l’animal. Un vrai ado en somme!

Selon les individus, cette période peut survenir entre l’âge de 6 mois et environ 1 an.

A la question “A quel âge dois-je stériliser mon chien ou ma chienne?”, il n’existe pas une réponse claire et unique. Il faut déjà distinguer le cas du chien mâle et de la femelle. Les recommandations peuvent aussi varier selon la race, le gabarit du chien, et selon des caractères propres à l’individu (absence de descente d’un testicule chez le mâle par exemple, ou conformation de la vulve chez la chienne).

Chez la femelle, la stérilisation consiste à retirer les ovaires (ovariectomie) ou les ovaires et l’utérus dans certains cas (ovariohystérectomie). Cette intervention prévient entre autres l’apparition de tumeurs mammaires si elle est réalisée tôt, ainsi que les infections de l’utérus (pyomètre) quel que soit l’âge de l’animal.

Age lors de la stérilisationDiminution du risque de développer des tumeurs mammaires
Avant les 1ères chaleurs99.5%
Avant les 2èmes chaleurs92%
Avant les 3èmes chaleurs74%
Après 2.5 ans0
risque de développer une tumeur mammaire en fonction du nombre de cycles sexuels (Vetreproduction)

En l’absence de stérilisation, une chienne sur 2 développera une tumeur mammaire au cours de sa vie, ce qui est 3 fois plus élevé que chez la femme. Attention, le chien mâle peut aussi développer des tumeurs mammaires (1% des cas rapportés de tumeurs).

Malgré ce bénéfice indéniable, il existe aussi des inconvénients à la stérilisation de la femelle, comme la prise de poids, parfois une incontinence urinaire hormonale post-stérilisation, ou autres pathologies dont la fréquence varie en fonction des races. Voilà pourquoi les recommandations de stérilisation chez la femelle sont personnalisées lors des consultations pédiatriques, en fonction de la race de votre chiot, de son gabarit, de son mode de vie (présence d’autres chiens à la maison par exemple) et de ses caractéristiques anatomiques.

Ce qui est certain en revanche, c’est que l’idée de faire faire une portée à sa chienne pour son bien-être est complètement fausse, et pourtant elle a la vie dure! De plus, les formalités administratives se sont considérablement alourdies depuis quelques années pour lutter contre la maltraitance animale et les abandons: Faire naître des chiots, même pour un particulier et pour une seule portée, nécessite d’obtenir un numéro de SIRET auprès de la chambre des commerces, ainsi qu’une déclaration de portée. De plus, nous vous rappelons que les chiots doivent être placés ou vendus en étant identifiés, avec un certificat de bonne santé et un certificat de cession au minimum.

Chez le mâle, la castration pré-pubertaire est rarement recommandée. Elle est préconisée en cas de troubles comportementaux liés aux hormones sexuelles, comme le marquage urinaire intempestif à la maison, les chevauchements trop fréquents (peluches, coussins, jambes ou autres animaux), l’agressivité exacerbée envers les chiens mâles entiers, les perturbations émotionnelles comme les anorexies prolongées lorsqu’il y a une femelle en chaleur dans les parages, ou les fugues pour recherche de partenaires. Elle doit alors survenir relativement tôt après l’apparition de ces comportements indésirables pour espérer les meilleurs résultats possibles.

La castration permet aussi de prévenir l’apparition de prostatite ou d’hyperplasie bénigne de la prostate (HBP) qui touche 50% des chiens entiers après 5 ans, et 90% des chiens de plus de 9 ans. On peut donc envisager de stériliser les mâles bien plus tard que les femelles!

Il existe également une castration chimique pour les mâles, donc réversible, grâce à un implant placé sous la peau, qui a une durée d’action de 6 à 12 mois après un délai de mise en place d’environ 1 mois. Cette méthode peut s’avérer intéressante si vous vous interrogez sur l’influence des hormones sexuelles de votre chien sur son comportement, avant d’envisager une castration définitive par exemple, ou encore en cas de contre-indication majeure à une anesthésie générale rendant impossible toute opération.

Respecter les besoins fondamentaux du chien

Outre les besoins alimentaires et hygiéniques qui coulent de source, il est primordial de répondre aux différents besoins de votre chien pour favoriser un bien-être optimal et éviter l’apparition de troubles comportementaux. Si le propriétaire pense souvent au besoin d’activité physique, le chien a également un besoin social vis à vis de l’humain, mais aussi de ses congénères, et un besoin de dépense mentale qui peut être en partie couvert par l’exploration (utilisation du flair) et les interactions avec vous (apprentissages, jeux d’intelligence, etc.).

N’oubliez pas que le chien passe de longues heures seul, à attendre que vous rentriez à la maison, il n’est absolument pas suffisant qu’il ait accès uniquement à votre jardin, même si c’est à volonté. Il a besoin de sortir pour diversifier ses journées, explorer de nouveaux endroits avec son nez, faire de nouvelles rencontres pour être à l’aise dans un maximum de situations. Plus votre chien sera isolé, plus les sorties obligatoires, par exemple pour aller chez le vétérinaire, seront compliquées (excitation, aboiements, peur ou parfois même agressivité) car il sera incapable de maîtriser ses émotions dans des situations trop inhabituelles.

A l’inverse, il n’est pas nécessaire de vous forcer à faire des promenades de plusieurs kilomètres par jour avec votre chien. L’activité et la stimulation de votre chien, dont une partie va passer par la dépense physique plusieurs fois par semaine, c’est vrai, peuvent aussi se composer de petits jeux pour rechercher la nourriture (c’est l’activité qui occupe le plus temps dans la journée d’un chien libre dans la nature), comme disperser des croquettes dans un espace donné (en intérieur comme en extérieur), favoriser la mastication avec des jouets adaptés pour entretenir sans abîmer ses dents, ou passer quelques minutes plusieurs fois par jour à le solliciter pour lui apprendre de nouvelles choses, en réviser d’autres, ce qui stimulera son éveil et ses capacités intellectuelles.

L’alimentation

La nutrition est une discipline complexe, et l’offre sur le marché est très importante en regard de la place de nos animaux de compagnie dans nos famille aujourd’hui. Il est important de choisir des croquettes adaptées à l’âge et au gabarit de votre chiot, mais vous pouvez rapidement être perdu entre les choses parfois complètement erronées que vous pouvez lire sur internet, les conseils de vendeurs d’animalerie ou de professionnels comme certains éducateurs qui véhiculent à leur tour des idées reçues par manque de formation, et ce que l’on vous explique en consultation. Si vous voulez vous faire votre propre idée, n’hésitez pas à lire nos différents articles de nutrition qui pourront vous donner les bases de lecture d’une étiquette, répondre à certaines questions que vous vous posez ou réfuter certaines idées reçues qui subsistent malgré tout. Vous y trouverez également des références fiables vers des sites extérieurs ou des comptes à suivre sur les réseaux sociaux. Mais surtout, rappelez vous que tous les chiots sont différents et ont des besoins spécifiques: En fonction de leur gabarit, de leurs particularités de races comme par exemple une prédisposition au surpoids ou des tendances à la maldigestion, la rapidité de leur croissance, mais aussi leur mode de vie avec vous, leur degré d’activité, d’éventuelles pathologies qui peuvent amener à changer leurs besoins nutritionnels,etc.

Plus que n’importe quels autres des professionnels dans le milieu canin, nous sommes à même de procéder à une analyse nutritionnelle des croquettes que vous avez choisies et vous conseiller au mieux pour adapter l’alimentation à votre chien.

La croissance est une étape clé de la vie du chien : mal gérée avec un aliment ou un degré d’activité inadaptés, elle peut entraîner des fragilités tout au long de sa vie (système immunitaire, articulations,…).

Pour un chiot et jusqu’à l’âge de 5 ou 6 mois, nous vous recommandons de fractionner les quantités journalières d’aliment en 3 repas. La nourriture est un merveilleux outils pour vous aider à occuper votre chien dans la journée, que vous soyez présent à la maison, ou absent, mais également comme récompenses pour renforcer les apprentissages. Et oui! Vous n’êtes pas obligés de donner des friandises, parfois caloriques et déséquilibrées nutritionnellement parlant pour tous les apprentissages, vous pouvez utiliser une partie de la ration habituelle de votre chien, pour éviter tout désordre digestif, toute carence ou excès, et surtout une prise de poids trop importante.

Pour les chiens adultes, nous recommandons de conserver plutôt deux repas par jour pour éviter de trop surcharger l’estomac, mais certains individus se calent d’eux-mêmes sur un repas unique quand cela leur convient mieux.

En revanche, pour des raisons pratiques, mais aussi médicales, nous vous invitons à donner des repas fixes. Si votre chiot ne finit pas ses gamelles dans la demi-heure, n’hésitez pas à la mettre de côté et à la reproposer au prochain repas, complétée avec la ration suivante. Votre chien prendra l’habitude de manger son repas en une fois, ce qui vous rendra service pour les traitements à donner au moment du repas, mais aussi lorsque vous devez prévoir une activité physique avec votre chien, ou que vous partez en déplacement. Cela limitera aussi la prise de poids, puisque vous maitriserez parfaitement la quantité donnée par jour, et vous permettra de remarquer plus facilement des modifications de l’appétit (diminution ou augmentation de l’appétit) qui constituent des signes d’appels de potentielles maladies. Enfin dans le cas des propriétaires multi-possesseurs, cela limitera le risque de bagarres entre animaux, d’échange de nourriture pour les régimes alimentaires spécifiques, ou d’apparition de protection de ressources qui est un comportement naturel du chien mais non souhaitable.

Entretien général: dents, griffes, pelage, yeux et oreilles

Les différents paragraphes qui suivent constituent la base du Medical Training, c’est-à-dire la réalisation de soins, parfois poussés, avec le consentement de l’animal. Plus vous habituerez votre chiens à ces diverses manipulations, plus vous serez à même de faire différents soins à la maison, y compris la réalisation de pansements, l’administration de médicaments, etc. Gardez en mémoire que la notion de plaisir est importante pour obtenir la coopération de l’animal. Les récompenses doivent être nombreuses, les exercices courts et décomposés en étapes intermédiaires faciles, conduisant au succès.

Les dents

Comme chez l’humain, la plaque dentaire constituée de milliers de bactéries va rapidement s’accumuler sur les dents de votre chien, et être responsable de l’apparition de tartre (la coloration des dents) et de maladie parodontale (maladie touchant les structures de soutien de la dent, responsable d’infections, de douleurs très importantes et de la mauvaise haleine). Le moyen le plus efficace pour réguler la formation de plaque et éviter l’apparition de maladie parodontale est le brossage des dents quotidien de votre chien, ainsi que la mastication d’objets adaptés pour favoriser la salivation, et avoir une action mécanique de frottement (essentiellement sur les prémolaires et les molaires, très peu sur les incisives et les canines pour l’activité masticatoire) sans pour autant abîmer les dents.

L’apprentissage du brossage se fait dès le plus jeune âge pour augmenter la tolérance de votre animal, mais est possible à tout âge. Le brossage est réalisé avec un gel buccal adapté aux chiens absolument et une brosse à dents souple, en nylon.

Retrouvez le tutoriel pas à pas pour l’apprendre à votre chien:

Et pour plus d’informations à ce sujet, je vous laisse lire notre article sur la santé bucco-dentaire du chien et du chat.

Les griffes

Si la coupe des griffes n’est pas obligatoire sur un chien très actif, nous vous recommandons de vérifier chaque doigt très régulièrement pour contrôler que l’usure de la griffe est bonne et qu’il n’y a pas de défaut de l’ongle (dédoublement, fragilité, coloration inhabituelle, etc.) Parfois un petit défaut d’aplomb du membre, ou d’un doigt, peut conduire à une absence d’usure de la griffe qui pousse en continu, et augmente alors le risque de blessure, d’accrochage, ou de glissements de votre animal.

Si votre chien fait peu d’activité, ou se déplace essentiellement sur des terrains meubles et non abrasifs, il est probable que vous ayez besoin de raccourcir les griffes de votre animal.

Les griffes qui peuvent particulièrement poser problème, sont celles des pouces des antérieurs de votre chien, car elles ne touchent pas le sol. Certaines races, comme le Beauceron par exemple, ont souvent des ergots sur les postérieurs également.

Si la griffe est claire, vous pouvez distinguer la matrice de l’ongle, partie rose, sensible et vascularisée, par transparence. Les griffes se coupent à quelques millimètres de cette partie à laquelle il ne faut pas toucher, avec une pince spéciale. L’exercice est plus complexe si les griffes sont foncées, il faut alors épointer précautionneusement, petit à petit, en raccourcissant encore si la griffe reste trop longue.

Le fait de toucher la matrice de l’ongle est douloureux, mais ne met pas en danger la vie de votre chien. Un saignement important peut parfois être observé, il faut alors bien désinfecter et faire un pansement compressif quelques minutes, et demander un avis vétérinaire si nécessaire.

Comme pour le brossage de dents, décomposez bien l’exercice, et commencez dès le plus jeune âge, à grand renfort de récompenses à chaque petit progrès vers la bonne voie.

Le pelage

Un brossage régulier n’est jamais inutile, il permet d’enlever le poil mort et de faire respirer la peau, pour éviter les petites pellicules. De plus, cela vous permet de repérer la présence de petites lésions de peau (boutons, rougeurs) ou de parasites (puces, tiques) avant l’apparition de symptômes plus importants comme des démangeaisons, pouvant être eux-mêmes à l’origine de lésions plus graves et difficiles à soigner.

Vous pouvez tout à fait laver votre chiot à son arrivée à la maison, avec un shampooing adapté aux chiens, et bien le sécher car ils régulent moins bien leur température que les adultes, en insistant sur les zones de plis pour éviter les macérations (aisselle, aine, espaces interdigités). Evitez en revanche de mouiller les oreilles pour ne pas favoriser les otites.

Evitez également les savons qui peuvent être trop détergents et agressifs pour la peau, ou avoir un pH inadapté à la peau du chien.

Chez l’adulte, nous recommandons un shampooing par mois maximum, sauf dans le cas d’un shampooing traitant une pathologie de peau en particulier, s’il a été prescrit par un vétérinaire.

Si votre chien s’est sali, un simple rinçage à l’eau claire suivi d’un séchage est parfois suffisant.

La plupart des toiletteurs n’acceptent les chiots qu’à partir de l’âge de 6 mois.

Les yeux et les oreilles

Les soins des yeux et des oreilles ne sont pas obligatoires pour tous les individus, mais il est conseillé d’habituer votre chien à toute sorte de manipulations quand il est jeune, pour faciliter la réalisation d’éventuels soins par la suite. Dites-vous que si vous êtes amené à toucher les oreilles de votre chien pour la première fois alors qu’il a une otite, il y a peu de chances qu’il se laisse faire car cela sera forcément douloureux en plus d’être nouveau.

Touchez régulièrement ces zones lors des séances de câlins avec votre animal, rendez ce geste agréable et habituel. Récompensez l’immobilité et la bonne volonté de votre chien.

Comme toujours décomposez l’exercice en de multiples petites étapes pour favoriser le succès et donner confiance à votre animal.

Lorsque votre chien sera à l’aise avec le contact des ces zones du visage, vous pourrez commencer à introduire un coton humidifié avec un peu de sérum physiologique par exemple.

Les nettoyants pour les yeux ont diverses spécificités selon les propriétés recherchées. Ils sont disponibles sans ordonnance, sur simple demande à l’accueil. Du sérum physiologique en unidoses stériles peut tout à fait convenir en dépannage.

Les nettoyants auriculaires sont des produits spécifiques et huileux, pour bien décoller le cérumen (substance marron et grasse produite par les glandes de l’oreille) et ne pas agresser le conduit auditif. Ils peuvent également être délivrés sans ordonnance, aussi, n’hésitez pas à demander conseil à nos assistants à l’accueil.

éducation et apprentissages

école du chiot et éducateurs

L’aide d’éducateurs est précieuse pour vous aider à mieux comprendre les réactions de votre chien et évoluer dans le bon sens, que vous ayez déjà eu des chiens auparavant ou pas. Les dernières décennies ont été riches d’évolutions sur le plan comportemental. Choisissez un éducateur avec des méthodes positives et actuelles, respectueuses de l’animal, mais adapté au schéma comportemental de l’espèce. Exit les colliers étrangleurs, les discours sur la dominance ou la soumission qui sont des notions totalement obsolètes.

Je tiens également à faire une petite mise en garde au sujet de l’école du chiot, qui consiste à faire des classes d’éducation réservées aux chiots. Souvent l’école du chiot est utilisée pour la sociabilisation de votre chien à ses congénères et l’apprentissage des ordres de base. Elles sont très bénéfiques quand elles sont bien menées et encadrées par un professionnel compétent, mais si vous vous retrouvez dans un endroit où elle consiste à lâcher tous les chiots d’âges et de gabarits différents en même temps, fuyez!

C’est le meilleur moyen pour rendre un chiot un peu timide complètement réactif à ses congénères, ou un chiot un peu trop sûr de lui, harceleur vis à vis des autres chiens. Les interactions entre chiens doivent être surveillées et encadrées avec vigilance pour éviter toute mauvaise expérience qui conditionnera le comportement de votre chien par la suite.

La mauvaise expérience ne se traduit pas uniquement par une bagarre, mais aussi par un contact forcé avec un chien qui essaie de fuir, une excitation trop importante et non gérée, un environnement trop bruyant et oppressant pour certains chiens qui préfèrent être en retrait. Il vaut parfois mieux travailler la sociabilisation avec un chien adulte bien équilibré, amical ou indifférent, même si les gabarits sont différents, plutôt qu’avec un autre chiot coûte que coûte qui maîtrises moins ses émotions et peut engendrer des traumatismes.

Un bon éducateur saura vous conseiller sur un autre chien dont le caractère est adapté à la sociabilisation de votre chien, et saura également comment diriger la séance et contrôler les interactions afin de faire progresser votre chien.

Apprentissages

Concernant les apprentissages de base, c’est-à dire la propreté, le rappel, l’autonomie, mais aussi la marche en laisse, la régulation des aboiements et des mordillements, je vous invite vivement à vous reporter à notre article très complet sur l’éducation.

Gardez à l’esprit que la récompense alimentaire vous fera gagner un temps considérable, en augmentant la motivation de votre chien à bien faire!

Le principe s’appliquant quasiment à tous les apprentissages est de décomposer l’exercice en de multiples petites étapes faciles pour aller progressivement vers l’objectif final. Récompensez chaque effort, et une fois l’étape maîtrisée (c’est à dire un succès au moins 3 ou 5 fois de suite), vous pouvez passez à l’étape suivante.

Si votre chien se trompe plusieurs fois d’affilée, s’énerve, se frustre, ou se déconcentre, c’est que l’exercice n’est pas assez bien décomposé, que vous êtes passé trop rapidement à l’étape suivante, ou que votre séance est trop longue par rapport à ses capacités de concentration.

Il vaut alors mieux s’interrompre et repartir plus tard sur une base plus simple, avec de courtes séances répétées plutôt qu’une seule grosse séance.

Le travail quotidien a beaucoup d’avantages et entraîne une progression rapide. Cela ne fera que renforcer votre relation avec votre chien!

Conclusion

Les consultations pédiatriques sont des consultations plus longues que d’habitude, afin d’aborder un certain nombre de sujets avec vous. Selon les cas, elles sont au nombre de deux ou trois, ainsi qu’une consultation pubertaire pour faire le point lorsque commence l’adolescence. Elles sont une occasion rêvée d’un vrai échange entre propriétaire et vétérinaire afin de se concentrer un maximum sur les particularités de votre chiot et de sa situation à la maison. Si nous ne proposons pas encore à l’heure actuelle d’ateliers en éducation pour vous aider à domicile, nous pouvons tout à fait répondre à vos interrogations lors de ces consultations spécifiques. Aussi, n’hésitez pas à préparer une liste de questions que nous pourrons aborder en plus des thèmes habituels.

Article documenté et rédigé par le Dr Perrine Hébert

Tous droits réservés à la Clinique du Chien Vert. Reproduction interdite

Chats

Comment Bien Transporter Mon Chat?

Cet article dédié uniquement au transport du chat est initialement une section de l’article sur l’accueil du chat à la maison, regroupant de nombreuses autres informations sur les soins à prévoir, les conseils concernant son alimentation et l’organisation de son espace de vie. N’hésitez pas à aller le consulter pour de plus amples détails.

Le transport du chat est souvent la bête noire de nombreux propriétaires qui doivent enfermer le chat de longues heures à l’avance et subir des miaulements intempestifs, ou qui arrivent les avant-bras lacérés de griffures avec un animal qui baigne dans ses urines ou couvert de selles, les pupilles dilatées et les oreilles plaquées.

Suivez nos conseils pour rendre cette situation incontournable dans la vie de votre chat plus sereine.

SOMMAIRE

  1. Choisir une caisse de transport adaptée
  2. Habituer votre chat à sa caisse
  3. Limiter le stress pendant le transport
  4. A la clinique
  5. Vidéo: 10 conseils pour transporter votre chat chez le vétérinaire

Choisir une caisse de transport adaptée

  1. La taille de votre caisse de transport doit être adaptée au gabarit de votre chat, ni trop étroite, ni trop spacieuse pour que votre chat se sente en sécurité.
  2. Préférez une caisse rigide plutôt qu’un sac de transport qui a tendance à s’affaisser sur le chat, ce qui est une source de stress supplémentaire pour lui.
  3. Choisissez une caisse avec plusieurs systèmes d’ouverture, idéalement démontable pour ne pas être obligé d’aller extirper votre chat du fond de la caisse.

Même si vous avez rencontré des difficultés pour placer le chat dans sa boîte à la maison, une fois chez le vétérinaire, cette dernière devient synonyme de lieu de refuge pour lui car il peut s’y cacher.

Aller chercher un chat au fond de sa caisse augmente encore plus son malaise et son stress, et peut déclencher un agression par peur en l’absence de possibilité de fuite.

Aussi, dès votre entrée en salle de consultation, placez la boîte sur la table et ouvrez la porte. Laissez quelques minutes au chat pour montrer le bout de nez et sortir doucement de la caisse. Si l’animal reste prostré au fond, il vaut toujours mieux enlever le couvercle de la boîte et laisser le chat confortablement installé dans le bac sous lui pour l’examiner, que d’aller le chercher ou de renverser la caisse pour le forcer à sortir.

Voilà pourquoi le choix de la boîte est essentiel dans la gestion du stress lors de consultation.

Exemples :Les deux premiers modèles sont adaptés car démontables et/ou avec plusieurs systèmes d’ouvertures. Nous déconseillons le troisième modèle, car il oblige à aller chercher le chat au fond du panier.

Certains propriétaires ne manquent pas d’imagination quand il s’agit de trouver des solutions de transport. Voici quelques exemples aussi originaux qu’insolites. Et même si cela peut faire sourire, votre chat peut s’échapper ou se blesser en cas de stress important (bruits de circulation, aboiements ou perturbations dans la salle d’attente). Sachez que nous mettons à disposition des cages de prêt gratuitement contre une caution pour amener votre chat en toute sécurité à la clinique si vous ne disposez pas d’une boîte adaptée.

Habituer votre chat à la caisse

La boîte de transport doit faire partie intégrante de l’environnement quotidien de votre chat, si possible dès son plus jeune âge ou dès son arrivée à la maison, afin qu’elle ne soit pas uniquement associée à des situations stressantes comme un transport en voiture qui peut rendre votre chat nauséeux, ou une consultation chez le vétérinaire.

Placée dans un coin tranquille, cachée ou en hauteur, aménagée avec un plaid doux et propre que votre chat apprécie, elle constituera un parfait petit coin de repos à l’écart de l’agitation.

Si votre chat a du mal à s’y intéresser, n’hésitez pas à placer quelques friandises de temps en temps pour l’inciter à aller explorer cet endroit et le rendre très attractif!

Trucs & Astuces: Apprendre à son chat à aller dans la caisse de transport tout seul

Il est tout à fait possible d’apprendre son chat à aller spontanément dans la caisse grâce à la méthode du shaping qui consiste à “attraper et renforcer” un comportement proposé spontanément par l’animal. Par exemple, apprendre à son animal à s’assoir en récompensant avec une friandise les fois où il s’assoit spontanément, puis y associer un mot qui fera office de commande vocale.

Dans le cadre de l’apprentissage de la caisse de transport, vous pouvez renforcer dans un premier temps le fait que votre chat regarde la boîte ou s’en approche. Si ce n’est pas le cas, susciter son intérêt à l’aide d’un jouet comme une canne à pêche ou un petit plumeau et récompenser fortement quand il engage sa tête à l’intérieur de la boîte. Au fur et à mesure, votre chat devrait proposer de s’engager un peu plus dans la caisse, dans l’espoir d’avoir une friandise. Vous pouvez aussi l’inviter à aller de plus en plus loin en l’attirant avec le jouet de plus en plus au fond, et récompensez généreusement avec une friandise de forte valeur (quelque chose que votre chat aime énormément) chaque petit pas supplémentaire. Une fois que votre chat a compris le principe, vous pouvez associer un mot pour l’inviter à rentrer.

Le mot d’ordre est la patience, faire des séances courtes et répétées et garder son calme. Il est normal de ne pas atteindre l’objectif dès la première séance. Rappelez-vous que l’échec permet aussi à votre chat d’apprendre, par absence de récompense à sa proposition. Si votre chat échoue plusieurs fois de suite, c’est que vous avez voulu aller trop vite! Il vous faudra reprendre à l’étape précédente pour mettre votre chat en situation de succès et lui donner envie de continuer.

Tous les apprentissages auront aussi pour effet de renforcer considérablement la relation avec votre chat. Ne vous en privez pas!

Limiter le stress pendant le transport

  1. Il existe de nombreuses présentations de phéromones synthétiques apaisantes qui peuvent être pulvérisées dans la boîte au moins 30 minutes avant d’y placer votre chat.
  2. Malgré une bonne désensibilisation, le transport peut balloter l’animal et générer un stress qui amènera votre chat à parfois uriner ou faire des selles dans la boîte. Placer toujours une alèse ou un linge absorbant en plus d’une couverture douillette à l’odeur de la maison dans le fond du bac.
  3. Veillez à bien caler la boîte dans la voiture (au pied du siège passager, derrière le siège conducteur, ou encore sur un siège attachée avec la ceinture de sécurité) pour éviter que votre animal ne soit secoué ou que la caisse ne se renverse.
  4. Commencez par des petits trajets “à blanc” de temps en temps pour habituer progressivement votre animal aux mouvements de la voiture et à votre conduite.
  5. Si votre animal est nauséeux, il existe des solutions médicamenteuses pour éviter qu’il ne vomisse ou ne salive de façon trop importante. Parlez-en à nos vétérinaires en consultation.
  6. A pied, préférez porter la caisse à deux mains devant vous, ou à l’aide d’un petit chariot à roulettes, pour éviter le balancement et les heurts contre vos jambes.

A la clinique

Notre clinique s’efforce d’avoir la démarche la plus respectueuse des besoins fondamentaux du chat (Approche Cat friendly) aussi bien dans son accueil, que pour les manipulations (contention, soins) ou l’hospitalisation de votre chat. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à nous les poser.

  1. A votre arrivée, nos assistants vont vous installer dans la partie de la salle d’attente réservée aux chats.
  2. Placez la caisse en hauteur sur le meuble prévu à cet effet.
  3. Coupez tout contact visuel avec les autres animaux, y compris les autres chats, en couvrant la caisse avec une petite couverture propre sur l’étagère sous le meuble de support.
  4. Si la salle d’attente est particulièrement bruyante (monde, chien qui aboie), il est parfois préférable de mettre votre chat dans une autre pièce au calme. Nos assistants vous le proposeront spontanément mais s’ils sont occupés et que vous sentez votre animal stressé, n’hésitez pas à nous solliciter.
  5. Si votre chat a fait ses besoins dans sa caisse de transport, prévenez-nous dès votre arrivée pour le changer rapidement et le laisser le moins possible dedans.
  6. Si votre animal est particulièrement stressé, signalez-le lors de la prise de rendez-vous pour convenir d’un horaire de la journée le plus calme possible.

NB: Il vaut parfois mieux envisager un tranquillisant par voie orale à donner à la maison deux heures avant consultation, ou une tranquillisation gazeuse très rapide en consultation sur un animal très anxieux, plutôt que de le laisser dans un niveau de stress très élevé qui peut d’une part être délétère pour sa santé (décompensation cardiaque sur un problème occulte par exemple) et d’autre part augmenter le risque d’agression pour les fois suivantes si on ne prend pas en compte son malaise, rendant ainsi les soins médicaux de façon générale bien plus compliqués à la maison comme en clinique. N’hésitez pas à nous en parler.

Vidéo : 10 conseils pour transporter votre chat chez le vétérinaire

Retrouvez ici tous les conseils de transport de votre chat dans une vidéo de Royal Canin en partenariat avec le GRIF (Groupe de Réflexion et d’Intérêts Félins)

Article rédigé et documenté par le DV. Perrine Hébert

Reproduction interdite. Tous droits réservés à la Clinique du Chien Vert

Chats, Comportement

Accueil d’un chaton/chat à la maison

Vous venez d’adopter un chat? Félicitations! Voici un petit guide pour vous aider à bien démarrer votre nouvelle vie avec lui: Quelles sont les particularités de cette espèce? Quels sont les soins à prévoir à son arrivée et au cours de sa vie? Comment le nourrir et aménager son espace de vie? Quand prévoir sa stérilisation?

SOMMAIRE

Introduction: Les particularités de l’espèce féline

  1. A quel âge et où adopter un chat?
  2. Dois-je laisser sortir mon chat? A quel âge?
  3. Quels soins et frais à prévoir pour mon chat?
    1. Les assurances de santé animale
    2. Les vaccins
      1. Typhus, Herpèsvirose, Calicivirose, Leucose
      2. Rage
    3. Dépistage sanguin du sida et de la leucose féline (Test FIV/ FelV)
    4. Identification
    5. Certificat d’engagement et de connaissance
    6. Vermifuges
    7. Anti-parasitaires externes
    8. Stérilisation et Puberté
  4. Alimentation et Boisson
  5. Organisation de l’espace de vie
    1. Zone de repos
    2. Zone d’élimination ou de propreté
    3. Zone d’alimentation et de boisson
    4. Zone d’activité
    5. Zone de passage et de marquage
  6. Savoir décrypter les comportements de mon chat
    1. Les signaux de communication
    2. La punition chez le chat
    3. La gestion du stress
  7. Comment bien transporter mon chat?
    1. Choisir une caisse de transport adaptée
    2. Habituer votre chat à la caisse
    3. Limiter le stress pendant le transport
    4. A la clinique
    5. Vidéo: 10 conseils pour transporter votre chat chez le vétérinaire

Conclusion: Pour aller plus loin


Introduction: les particularités de l’espèce féline

Non, le chat n’est pas un “petit chien”

C’est une espèce parfois bien plus indépendante que ce les propriétaires pensaient, et un animal qui masque beaucoup ses symptômes et faiblesses, rendant parfois une maladie invisible aux yeux de la famille avec qui il vit, et malheureusement, un diagnostic trop tardif. Mais sa relative indépendance ne signifie pas pour autant que vous pouvez prendre un chat et le laisser 12h par jour seul enfermé à la maison! Votre chat a besoin d’interactions, de combler ses besoins d’activités physique et mentale, en plus de ses autres besoins fondamentaux. Ses habitudes comportementales et alimentaires sont très différentes de celles des chiens également. C’est un animal très curieux et joueur, taillé pour la chasse et la prédation, dont le non-respect des besoins physiologiques peut vite rendre la vie très difficile à ses propriétaires. Mais c’est aussi une espèce qui dort beaucoup, en moyenne 15 heures par jour par cycle de 3-4 heures. Enfin, le chat a également un statut de proie, en plus de celui de prédateur, ce qui en fait un animal un peu craintif parfois. Toutes ces particularités comportementales nécessitent quelques connaissances pour que la cohabitation avec votre chat se passe au mieux.

A quel âge et où adopter un chat?

Il est encore possible de trouver facilement des portées de chatons cédés de façon totalement illégale entre particuliers. Vous penserez certainement faire une bonne affaire en récupérant un de ces minuscules chatons gratuitement. Pourtant, pour la bonne sociabilisation et la bonne acquisition des auto-contrôles, nous recommandons de laisser le chaton jusqu’à l’âge de 12 semaines avec sa mère et ses frères et soeurs lorsque c’est possible (au grand minimum 9 semaines) .

En pratique, les chatons souvent donnés ou trouvés plus tôt peuvent présenter des troubles comportementaux par défaut d’apprentissage, de sociabilisation ou d’acquisition des auto-contrôles, assez embêtants par la suite.

Aussi, n’hésitez pas à adopter par le biais d’associations ou de refuges, qui regroupent et sauvent souvent des chats de tout âge qui cohabitent ensemble et qui sont donc dotés de meilleurs auto-contrôles de la morsure et de la griffure la plupart du temps. D’autre part, les bénévoles de ces associations sauront vous renseigner sur le caractère du chat qui vous fait craquer, et parfois vous conseiller un chat dont le caractère correspondra mieux à votre mode de vie.

De plus, c’est l’assurance d’avoir un chaton qui a déjà été examiné par un vétérinaire pour connaître son état de santé, qui a également été identifié, vacciné, et parfois même déjà été stérilisé.

Enfin, il est également possible d’adopter un chat adulte, pensez-y, quand on veut éviter la case course-poursuite et nouvelle décoration typiquement féline, qui sont indissociables de l’arrivée énergique d’un jeune chaton à la maison.

N’oubliez pas également que ces institutions permettent de lutter efficacement contre la pullulation de chats errants, qui ont une espérance de vie réduite par absence de soins et transmission de maladies par le biais de stérilisation de chats “des rues”.

Pour toutes ces raisons, nous ne pouvons que vous encourager à passer par l’une d’entre elles.

Si toutefois, vous trouvez un très jeune chaton isolé, ou une portée non sevrée et sans mère, n’hésitez pas à nous consulter pour adapter au mieux les soins à mettre en place et favoriser les bons apprentissages si vous souhaitez les garder par la suite.

Acquisition des auto-contrôles lors des interactions avec la fratrie, la mère ou d’autres chats.

Dois-je laisser sortir mon chat? A quel âge?

Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse à cette question. Si vous avez la possibilité et le souhait de laisser sortir votre chat, assurez-vous qu’il soit bien habitué à votre maison depuis plusieurs mois avant de le laisser sortir. Dans le cas des chatons, nous recommandons vivement de les garder en intérieur au moins jusqu’à la stérilisation, ou après la puberté, qu’ils soient correctement identifiés, vaccinés pour être protégés de maladies transmissibles de chat à chat, et protégés contre les parasites externes et internes, afin d’éviter de contaminer toute la famille et votre lieu de vie.

Si votre logement est proche d’une route passante, prévoyez de sécuriser votre jardin afin qu’il ne puisse pas en sortir à l’aide de clôtures spéciales, ou d’un parc clos qui lui permette de profiter de l’extérieur sans risque. Cela limitera la possibilité de bagarres avec d’autres chats par la même occasion.

Si vous habitez en appartement avec un balcon, sécurisez-le à l’aide d’un filet ou d’un grillage pour éviter que votre chat ne tombe. Malheureusement nous voyons encore trop de chats dits “parachutistes” parce que leurs propriétaires les pensaient trop agiles pour ne pas tomber, ou pas intéressés par ce qu’il se passe dehors.

Nota bene: Attention également aux fenêtres oscillo-battantes qui sont extrêmement dangereuses, voire dans certains cas, mortelles, pour les chats s’ils se coincent dedans (asphyxie ou circulation sanguine arrêtée). Il existe également des systèmes pour empêcher que votre chat ne reste coincé.

Quels soins et frais à prévoir pour mon chat?

Le chat a gagné le coeur des propriétaires avec le temps et n’est désormais plus relégué à la simple chasse des rongeurs à l’extérieur de la maison. La qualité des soins, et donc l’espérance de vie ont considérablement progressé ces dernières années pour l’espèce féline. Il est donc important d’imaginer que même si vous avez trouvé, ou qu’on vous a donné un chaton gratuitement, il y a des soins à prévoir pour assurer sa santé, sa sécurité, et la vôtre par la même occasion: A commencer par les traitements anti-parasitaires externes (puces, tiques, etc.) et internes (vermifuge pour les parasites intestinaux).

Ensuite, et à minima l’identification et la stérilisation à ne réaliser qu’une seule fois au cours de la vie de votre petit compagnon.

La vaccination, bien que non obligatoire, est vivement conseillée, et ce même pour un chat d’intérieur strict. En revanche, les protocoles ne sont pas les mêmes pour un chat qui n’a pas accès à l’extérieur, ou pour un chat qui sort.

Nous allons détailler ces différents points par la suite.

Les assurances de santé animale

Il est possible de budgétiser les frais à prévoir sur la première année de vie de votre chat et d’établir un plan de santé qui permet d’échelonner les paiements. Par la suite, il peut être intéressant de se renseigner sur les assurances de santé qui vous permettent, selon les forfaits, de rembourser une proportion plus ou moins importante des soins sur votre animal. Il en existe de nombreuses sur le marché actuellement dont certaines bénéficient même de la télétransmission ( Santévet, Bulle Bleue, Jim&Joe), ou de l’avancée des frais via le système PAYVET par exemple.

A l’heure où la médecine et les capacités de soins progressent à vitesse grand V, ainsi que l’espérance de vie de nos animaux de compagnie, cela permet une meilleure prise en charge de l’animal pour les soins très onéreux, comme les chirurgies orthopédiques (fracture ou rupture des ligaments croisés) et autres accidents ponctuels, mais aussi la prise en charge de maladies chroniques sur le long cours (maladies endocriniennes, dermatologiques, cancéreuses, etc.).

Les vaccins

Typhus, Herpèsvirose, Calicivirose, et Leucose

Ces maladies virales sont très courantes, contagieuses et parfois mortelles. Il est donc important de protéger votre animal selon un protocole vaccinal adapté.

Le typhus (gastro-entérite fréquemment mortelle) et le coryza (maladie féline touchant toute la sphère ORL (nez, yeux, bouche) liée à une association de virus comme l’herpès et le calicivirus, entre autres) sont des maladies dues à des virus extrêmement contagieux et résistants dans l’environnement, qui peuvent être transmises à tous les chats, y compris ceux vivant exclusivement en intérieur, par le biais de nos vêtements, nos sacs et nos semelles de chaussures.

La vaccination contre la leucose, elle, est recommandée pour les chats en contact avec d’autres congénères (chats vivant en partie à l’extérieur, expositions félines, reproduction, etc.)

La vaccination peut être mise en place dès l’âge de 8 semaines, à raison de 2 ou 3 rappels (à 8, 12 et 16 semaines d’âge) selon l’âge auquel le protocole de vaccination a été commencé (Recommandations internationales rédigées par la WSAVA, World Small Animal Veterinary Association). De récentes études ont montré que les anticorps maternels interfèrent encore avec la mise en place de l’immunité du chaton entre 8 et 12 semaines d’âge. Il faut donc renforcer cette immunité avec une injection à 16 semaines d’âge au moins.

Les premiers rappels ont lieu 12 mois plus tard, puis tous les ans à tous les trois ans en fonction du mode de vie de votre chat.

Rage  

Ce vaccin n’est pas non plus obligatoire sauf pour passer une frontière, ou dans certaines compagnies de transport, et n’est légalement valide que s’il est certifié sur un passeport unique lié au numéro d’identification également unique de votre animal (puce électronique ou tatouage).

La première injection se fait à l’âge de 12 semaines et doit être renouvelée tous les ans, 2 ans ou 3 ans en fonction des laboratoires.

Si vous prévoyez de voyager avec votre animal, les formalités varient en fonction du pays de destination et il faut parfois s’y préparer presque 6 mois à l’avance pour remplir toutes les conditions. Pour connaître ces formalités et ne pas vous retrouver coincé, vous pouvez consulter le site AnivetVoyage, et vous renseigner auprès de l’ambassade du pays de destination.

Dépistage sanguin du Sida et de la Leucose féline (test Fiv/felV)

Le sida félin et la leucose sont deux maladies virales transmissibles par contact avec les congénères (voie sexuelle et effractions cutanées lors des griffures et des morsures essentiellement) mais ils peuvent aussi, malheureusement, être transmis directement de la mère au chaton lors de la gestation.

Ce deux maladies sont immunodéficientes, c’est à dire qu’elles s’attaquent au système immunitaire du chat, et raccourcissent ainsi l’espérance de vie de votre animal. De plus, le chat porteur peut parfois présenter un risque de transmission aux autres chats si le propriétaire est multi-possesseur, ou si le chat a accès à l’extérieur et qu’il a des contacts avec d’autres chats.

Il est donc important de dépister votre chaton à partir de l’âge de 4 mois au moins, pour éviter toute interférence avec les anticorps maternels encore présents chez un chaton plus jeune. Ce test se réalise avec une prise au sang isolée, ou lors du bilan sanguin pré-anesthésique recommandé avant l’anesthésie nécessaire à la stérilisation.

Identification

Crédits Photo: AdobeStock

L’identification des chats est une obligation légale après l’âge de 7 mois (loi de 2012 – article L212-10). L’absence d’identification est désormais passible d’une amende pouvant s’élever à 750€ depuis décembre 2020 (décret 2020-1625).

L’identification consiste à la mise en place d’un insert électronique sous la peau, dans le cou de votre animal. La puce électronique ne se voit pas, et se lit à l’aide d’un appareil spécial. Sa lecture donne accès à numéro unique qui est attribué à votre animal et enregistré sur l’ICAD (site national qui permet d’enregistrer et de centraliser les informations liées au numéro de puce de votre animal, telles que votre adresse, votre numéro de téléphone, sa description physique, son nom, etc.) Elle peut se faire dès la première consultation pédiatrique sans anesthésie, ou au moment de la stérilisation, sous anesthésie pour plus de confort si votre animal n’a pas accès à l’extérieur d’ici là.

Comme l’insert électronique n’est pas visible sur votre animal, nous proposons également de tatouer la lettre “P” comme “Puce” dans son oreille droite lors de l’anesthésie pour sa stérilisation si vous le désirez.

Rappelons toutefois que tout animal doit normalement être cédé déjà identifié, qu’on vous le donne ou que vous l’achetiez, avec un certificat de cession, un certificat vétérinaire de santé et une identification valide.

Certificat d’engagement et de connaissance

La loi visant à lutter contre la maltraitance animale promulguée en novembre 2021 rend obligatoire depuis le 1er octobre 2022, la signature d’un certificat d’engagement et de connaissance pour tout acquéreur d’un animal de compagnie (chien, chat, furet, lapin) 7 jours avant l’adoption. Ce certificat a pour but de sensibiliser le futur propriétaire aux besoins physiologiques, comportementaux et médicaux de l’animal qu’il s’apprête à adopter, l’obligation de son identification, et les implications financière et logistique que la détention d’un animal entraîne.

Ce certificat est obligatoire, même pour les dons entre particuliers. Un décret à venir fixera bientôt les sanctions prévues si ces conditions préalables à l’adoption ne sont pas respectées, ou si le certificat n’est pas conforme.

Le certificat peut être remis par le cédant qui doit s’assurer que la signature a bien eu lieu au moins 7 jours avant l’adoption par l’acquéreur, mais également par un éleveur, un vétérinaire, un membre d’une association de protection animale ou refuge.

Voici deux modèles de certificats. Vous pourrez trouver des informations complémentaires mises à jour sur ce site gouvernemental.

Vermifuges

Il est conseillé de vermifuger votre chaton contre les parasites internes tous les mois jusqu’à l’âge de 6 mois. Si par la suite, votre chat a accès à l’extérieur, il faut maintenir une vermifugation trimestrielle au minimum.

Pour un chat d’intérieur strict, une vermifugation ponctuelle reste nécessaire, surtout s’il y a des enfants à la maison ou que votre animal a récemment attrapé des puces.

Le vermifuge peut se donner sous forme de comprimé ou s’appliquer comme une pipette anti-puce, entre les poils à la base du cou, avec parfois un spectre d’action plus large qu’en cachet. Le vermifuge agit dans les heures ou jours suivant l’application. Il n’est pas rémanent contrairement aux traitements contres les parasites externes. Voilà pourquoi certains chats, bons chasseurs, sont parasités malgré le respect du rythme d’administration conseillé tous les 3 mois. En cas de doute, une coproscopie (analyse des selles) est recommandée pour voir si votre animal est infesté ou non.

Attention toutefois, certains parasites internes, comme les protozoaires, ne sont pas traités par les vermifuges classiques mais restent transmissibles à l’Homme. Aussi, si votre chat souffre de désordres digestifs chroniques, parlez-en à la clinique.

Anti-parasitaires externes

Les parasites externes du chat regroupent les puces, les tiques, les poux, la gale (y compris gale des oreilles), aoûtats, cheylétielles et bien d’autres encore. Certains sont visibles à l’œil nu comme les puces et les tiques, mais d’autres non ! Aussi, la protection contre les parasites externes doit être continue toute l’année si votre chat a accès à l’extérieur, ou ponctuelle si votre chat est en intérieur uniquement.

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le chat ne se gratte pas forcément en cas d’infestation s’il n’est pas allergique. Et si la démangeaison est légère, elle peut parfois se confondre avec l’activité de toilettage du chat. Il est donc préférable d’agir en prévention, plutôt qu’après une infestation de votre animal et de votre maison !

Il existe divers moyens de protéger votre chat contre ces parasites : pipettes, comprimés ou colliers.

Certaines pipettes aujourd’hui sont efficaces pendant 3 mois et intègrent parfois même un vermifuge complet pour une meilleure observance en pratique. Certains parasites spécifiques comme les poux du chat, ou les acariens responsables de la gale des oreilles nécessitent un traitement particulier. N’hésitez pas à nous demander conseil à l’accueil !

Stérilisation et puberté

chat errant en défaut de soins.
crédit photo depositphotos Elwynn

L’âge de la puberté chez le chat dépend de la longueur du jour et de l’augmentation de la luminosité. Elle peut débuter entre 4 et 10 mois selon les races chez la femelle, et 4 à 6 mois chez le mâle. Elle se traduit par un changement de l’odeur des urines, l’apparition de marquage urinaire en petits jets sur des surfaces verticales chez le mâle, ainsi que des fugues et des bagarres occasionnant le plus souvent des abcès et la transmission de maladies (sida du chat, leucose).

Chez la femelle en revanche, elle se traduit par des miaulements intempestifs, des roulades, des fugues par cycles de 10-12 jours suivis de quelques semaines de repos. Attention, la gestation peut survenir dès les premières chaleurs si la femelle a accès à l’extérieur, alors même que la croissance de l’animal n’est pas terminée, ce qui entraîne de graves conséquences et laisse parfois même des séquelles.

La stérilisation est le premier rempart pour protéger votre chat des maladies infectieuses, des tumeurs et autres maladies hormono-dépendantes. Par exemple, le risque de tumeur mammaire pour une chatte ayant été stérilisée avant ses premières chaleurs est quasiment nul.

La stérilisation permet également de limiter la prolifération de chats errants qui ne reçoivent pas les soins nécessaires, et participe aussi à la diminution du taux d’abandon d’animaux, et à la préservation de la petite faune sauvage décimée par l’augmentation du nombre de chats en France.

L’idée de laisser une chatte avoir une portée avant de la faire stériliser pour son « bien-être » est encore assez répandue dans l’opinion publique et sur internet, mais est pourtant totalement fausse, car basée sur l’anthropomorphisme. Une gestation n’est pas nécessaire au bien-être de votre chatte. La stérilisation permet de réduire la taille du territoire de votre chat lorsqu’il a accès à l’extérieur.

Appauvrissement de la petite faune sauvage lié à l’activité de chasse de chats même correctement nourris

Des pays proches de la France comme la Belgique, ont déjà statué sur le sujet en rendant la stérilisation de tous les chats obligatoires avant l’âge de 5 mois depuis le 1er novembre 2017. Et cette mesure semble porter ses fruits, car le nombre d’euthanasies de chats n’ayant pas trouvé d’adoptants en refuge a diminué de moitié depuis !

Si la stérilisation chirurgicale est la meilleure option pour les particuliers, il existe cependant des solutions pour retarder l’apparition de chaleurs en milieu professionnel. En revanche, l’utilisation de la pilule contraceptive chez la chatte est à proscrire absolument car elle induit quasi systématiquement des infections de l’utérus (pyomètre) ou des tumeurs mammaires, parfois même après une seule prise.

La stérilisation peut être réalisée à n’importe quel âge, mais de récentes études ont montré qu’une stérilisation précoce (avant l’âge de 4 mois) permet une meilleure prévention de l’obésité chez le chat, car à cette période, le chat est encore en plein pic de croissance, donc son métabolisme est élevé et la masse grasse, encore rare. D’autre part, la stérilisation avant la première imprégnation hormonale limite aussi, comme nous l’avons expliqué plus haut, le risque de maladies hormono-dépendantes telles que les tumeurs mammaires chez la femelle par exemple, et le risque de marquage urinaire par exemple, chez le mâle.

Bien, maintenant que nous avons abordé toute la partie soins, voyons un peu comment accueillir votre chat à la maison dans de bonnes conditions.

Alimentation et boisson

Le chat est un carnivore strict. Il a un besoin protéique élevé. Aussi, ses croquettes doivent avoir un taux de protéines en conséquence, et de bonne qualité pour être facilement assimilables. Toutefois, son alimentation doit également contenir d’autres macro et micronutriments pour éviter toute carence. Un chat ne peut se nourrir uniquement de viande! L’aliment doit également être adapté au stade physiologique (croissance, adulte, sénior, stérilisé ou non), et à la corpulence de votre chat, ainsi qu’à une éventuelle pathologie qui nécessiterait un régime spécifique (insuffisance rénale, diabète, etc.).

Le chat effectue naturellement 10 à 15 petits repas par jour et tolère mal les longs jeûnes. Il est donc recommandé de laisser accès à un peu de nourriture dans une gamelle ludique ou un jouet distributeur pour favoriser l’activité par le biais de la recherche de nourriture, et lutter contre l’ennui. A l’inverse, le fait de limiter l’accès de votre chat à sa nourriture en ne distribuant que deux repas par jour sans lui laisser autre chose entre ces deux repas, peut favoriser l’apparition de troubles comportementaux tels que les agressions par prédation par exemple.

Pour aller plus loin au sujet de l’alimentation, n’hésitez pas à consulter notre article sur la gestion du poids chez le chat, ainsi que celui sur les idées reçues en nutrition canine et féline.

Et bien entendu, nos vétérinaires restent à votre disposition pour répondre à vos questions en consultation!

Le chat est par ailleurs une espèce qui boit relativement peu. Il est donc essentiel de favoriser sa bonne hydratation par le biais d’une alimentation mixte humide et sèche, c’est-à-dire pâtée, mousses ou bouchées ET croquettes, dès le plus jeune âge de votre animal, afin de prévenir un certain nombre de problèmes (cristaux urinaires, problème rénal, etc.) et assurer un meilleure satiété : Et oui, la pâtée étant riche en eau (environ 85% d’humidité), elle occupe plus de volume dans l’estomac, et est 3 à 4 fois moins calorique à poids équivalent que les croquettes (environ 5% d’humidité).

Le chat n’étant pas un grand adepte de la nouveauté, n’hésitez pas à opérer une diversification alimentaire dès son plus jeûne âge et si possible, avant l’âge de 6 mois, pour faciliter les potentiels changements d’alimentation par la suite si nécessaire, ainsi qu’à toujours effectuer une transition alimentaire sur au moins une semaine à 10 jours, à chaque changement d’aliment pour éviter les troubles digestifs.

Laissez-lui toujours une gamelle d’eau fraîche, renouvelée tous les jours, ou une fontaine à eau pour favoriser la prise de boisson. En effet, les chats ont du mal à percevoir la surface d’une eau immobile et choisiront préférentiellement de l’eau courante (exemple du chat qui vous demande à boire au robinet).

Organisation de l’espace de vie

On vit chez son chat et non l’inverse.

Il faut absolument accepter cette idée car certains chats ont moins de capacité d’adaptation à l’environnement de leurs propriétaires que d’autres, et des troubles comportementaux difficiles à vivre peuvent rapidement apparaître (griffades, marquage urinaire, etc.)

Ainsi, l’espace de vie doit être bien organisé et compartimenté pour qu’il respecte au mieux ses besoins physiologiques, afin d’éviter l’apparition de ces troubles. L’espace de vie du chat est naturellement composé de différents champs territoriaux qui sont généralement bien distincts les uns des autres.

Zone de repos

Installez-lui plusieurs lieux de repos douillets, à l’écart de l’agitation de la vie de famille dans un espace ouvert ou confiné (cachette) selon sa préférence, ou encore en hauteur, au chaud l’hiver, et au frais l’été, et surtout loin de la litière et des gamelles. En moyenne, un chat peut avoir 5 zones de repos différentes. Respectez si possible les lieux de repos qu’il choisit de lui-même ou proposez-lui des alternatives plus confortables pour l’inciter à changer sans le contrarier.

Les zones de repos sont souvent encadrées par des zones de griffades pour dissuader d’autres animaux de les utiliser. Pensez une fois encore à observer votre chat et à placer des supports adéquats aux bons endroits pour éviter qu’il n’abîme vos meubles.

L’activité de toilettage du chat peut à la fois avoir lieu dans une zone de repos ou dans une zone d’activité. Cette activité occupe 4% de la journée du chat. Toute modification du comportement de toilettage (augmentation ou diminution) doit vous alerter et être signalée au vétérinaire. Elle peut être liée aussi bien à un problème médical (douleur buccale, arthrose, faiblesse liée à une pathologie) qu’à un trouble comportemental (anxiété, dépression).

Zone d’élimination ou de propreté

crédit photo: La Compagnie des Animaux

L’acquisition de la propreté est relativement facile et rapide chez le chat, surtout s’il est resté suffisamment longtemps au contact de sa mère. Comme expliqué plus haut il est conseillé d’avoir une litière de plus que le nombre de chats à la maison, et également au moins une litière par étage. Pour un chat, ce sont donc deux litières préférentiellement découvertes, spacieuses et nettoyées absolument tous les jours, à installer dans un endroit calme mais pas trop, et généralement surtout pas coincée dans un petit coin car le chat aime bien « partager » cet aspect de sa vie en surveillant ce qu’il se passe (vulnérabilité lors de l’élimination qui nécessite une surveillance de l’environnement).

Cette zone doit être éloignée des autres champs d’activité du chat et surtout de celle de l’alimentation et de la boisson ! Evitez également la proximité avec des appareils électroménagers bruyants comme la machine à laver, qui pourraient effrayer votre chat et l’empêcher d’utiliser sa litière. Parfois également, la trappe d’une litière à couvercle peut décourager votre chat de l’utiliser si celle-ci se rabat sur lui et vient lui taper les fesses lorsqu’il en sort ou qu’il y rentre.

Les critères du chat pour choisir une zone d’élimination sont la capacité du substrat à absorber les urines, la propreté ou une odeur qui le stimule (certains produits ménagers), et la possibilité de pouvoir surveiller son environnement tout en étant au calme. Voilà pourquoi certains chats vont préférer votre couette ou votre canapé si le bac à litière, son emplacement, sa propreté ou encore la nature du substrat ne lui conviennent pas!

Vous pouvez tester différents types de substrats afin de sélectionner celui que votre chat préfère, et en mettre une couche suffisante pour que votre chat puisse gratter et recouvrir ses déjections. La litière agglomérante a pour avantage de former des “cailloux” faciles à retirer une fois que votre chat a uriné, malgré tout l’intégralité du bac doit être nettoyé régulièrement, et parfois même changé quand les odeurs persistent dans le plastique devenu poreux.

Si votre chat a tendance à faire toujours au même endroit, en dehors la litière, vous pouvez essayer de déplacer celle-ci à proximité de ce lieux, de lui proposer un bac plus grand, moins haut, ou un substrat différent, bref de varier les paramètres, pour essayer de l’attirer de nouveau vers cet endroit.

Attention, toute punition du chat en cas de malpropreté, même si cette dernière est exaspérante pour beaucoup d’entre nous, ne fait qu’aggraver l’anxiété de votre chat, dégrader votre relation, et de ce fait diminuer considérablement sa propension à retrouver un comportement d’élimination normal. N’hésitez pas à prévoir une consultation comportementale avec un vétérinaire pour essayer de trouver la source du problème.

Enfin, si votre chat devient malpropre subitement, il est toujours utile de vérifier qu’il ne souffre pas d’un problème médical avant d’envisager une cause comportementale. Il faut donc envisager un rendez-vous à la clinique rapidement.

Nota Bene: La miction (l’action d’uriner) est à ne pas confondre avec le marquage urinaire. Lors de miction, le chat s’accroupit et urine sur des surfaces horizontales, tandis qu’en cas de marquage, le support est vertical, la queue généralement droite et frétillante, et est parfois accompagné de miaulements.

Zone d’alimentation et de boisson

La zone de repas du chat n’est pas nécessairement isolée mais doit être protégée, en hauteur par exemple, s’il y a des enfants ou des chiens à la maison, pour qu’il puisse manger tranquillement. L’alimentation peut aussi faire partie de la zone d’activité si vous utilisez des jouets distributeurs comme le pipolino ou la balle slim cat pour combler le besoin de jeu de votre chat. Comme pour les autres champs territoriaux, vous pouvez proposer plusieurs options à votre chat en disposant plusieurs gamelles dans la maison par exemple, et voir laquelle il utilise préférentiellement.

Pensez toutefois à adapter l’emplacement de sa nourriture au stade de vie de votre chat, en facilitant son accès avec une petite marche ou un carton vide si votre animal commence à montrer des hésitations pour sauter, monter ou descendre (signes d’inconfort potentiellement liés à l’apparition d’arthrose)

Cette zone doit obligatoirement être éloignée de la zone d’élimination sous peine d’apparition de troubles comportementaux. Vous ne mangeriez pas dans vos toilettes, votre chat non plus!

Zone d’activité (jeux, chasse, Observation)

position d’affût

La prédation est inscrite dans le patrimoine génétique du chat. Il est donc essentiel de pouvoir lui offrir de quoi combler cet instinct par le biais d’aménagements, de gamelles ludiques, de jouets, ou d’interactions avec vous, d’autant plus si votre chat n’a pas accès à l’extérieur. Le chat se lassant assez rapidement des jouets statiques, vous pouvez privilégier les jouets animés, alliant ou non distribution de l’aliment, ou utiliser des jouets comme les cannes à pêche, ou les plumeaux pour jouer avec lui. Internet regorge également d’idées d’aménagement intérieurs comme des parcours muraux pour permettre à votre chat de se dépenser.

exemples d’enrichissement du milieu intérieur

Cette zone comprend aussi des postes d’observation (de la famille ou de l’extérieur), souvent en hauteur (escaliers, hamac à chat à ventouses sur une vitre, arbre à chat près d’une fenêtre, etc.)

Une fois encore, attention, si vous habitez en étage, sécurisez bien les fenêtres ouvertes (filets, grillage) ou le balcon si votre animal peut y avoir accès. De même en ce qui concerne les fenêtres oscillo-battantes. Je vous renvoie ci-dessus, au paragraphe “dois-je laisser sortir mon chat?”

Concernant les jeux avec votre chat, prenez l’habitude d’utiliser un jouet et de ne pas chahuter avec les mains. Si l’excitation monte trop, cessez toute interaction jusqu’au retour au calme du chat, puis reprenez avec une énergie moins intense. A force de répétitions, le chat apprendra à mieux gérer son niveau d’excitation et cela évitera tout débordement qui pourrait finir en morsure ou en griffure.

Dans les interactions avec les plumeaux, cannes à pêche, bouchons attachés à une ficelle, etc; il est essentiel de laisser votre chat attraper le jouet de temps en temps afin de ne pas favoriser le développement d’agression redirigée par frustration.

Vous pouvez également trouver des jouets animés qui stimuleront votre chat, surtout s’il vit strictement en intérieur, même en votre absence.

Exemples de jouets animés:

Trixie Active-Mouse.
Maxizoo

Zones de passage entre les différents champs territoriaux

Bien que le chat y passe peu de temps, ce sont des zones très importantes sur lesquelles le chat marque fréquemment en se frottant le visage contre les meubles par exemple. Les phéromones déposées lors du frottement du visage du chat servent à l’apaiser et le rassurer car le chat emprunte quasiment toujours les mêmes chemins pour passer d’une zone à l’autre. Aussi, prenez garde si vous changez de mobilier ou la disposition des meubles, cela peut être perturbant pour votre chat et source de stress.

Par ailleurs, faire ses griffes est un comportement naturel du chat, au même titre que le mordillement chez le chien. Il est donc primordial de lui offrir la possibilité de griffer un support pour éviter tout accident sur votre canapé ou le papier peint. Certains chats préfèrent les supports horizontaux, d’autres verticaux. Variez également les matières (poteaux en sisal, griffoir en carton, bûche de bois posée au sol ou fixée verticalement) et OBSERVEZ.

C’est vraiment le mot-clé pour un chat bien dans ses pattes, vous l’aurez compris non?

Savoir décrypter le comportement de son chat

Les signaux de communication du chat

chaton apeuré

Apprenez à reconnaître les différents signaux de communication de votre chat pour réagir au bon moment, cesser une action qui le met mal à l’aise, le rassurer quand il a peur, ou éviter de se faire griffer ou mordre tout simplement, et ainsi forger une relation d’amour et de confiance!

chat joueur

La punition chez le chat

La punition physique quelle que soit sa forme (tape sur le nez, prendre son chat par la peau du cou, l’asperger avec de l’eau,etc.) chez le chat est à proscrire totalement, elle ne permet pas au chat d’apprendre quoi que ce soit. Pire, elle dégrade votre relation et abîme la confiance qu’il peut avoir en l’humain, et augmente significativement le risque d’agression comme le conclut cette étude scientifique:

Contrairement à ce qu’on peut lire ou entendre sur internet, et parfois même dans le milieu vétérinaire, prendre un chat par la peau du cou ne reproduit pas ce que la mère fait avec ses chatons, car elle utilise ce comportement uniquement pour déplacer sa portée, lorsque les chatons sont tout petits! Porter un chat adulte par la peau du cou est douloureux à cause du poids de l’animal et générateur de stress. Si votre chat peut tolérer cette situation la première fois qu’elle a lieu, il est probable qu’il apprendra à agresser avant qu’il n’arrive les prochaines fois, pour vous mettre à distance.

Quelles sont les alternatives possibles alors?

  1. Si votre chat est agressif et que la manipulation ne peut être reportée (soins, rendez-vous vétérinaire ou voyage), vous pouvez utiliser une grande serviette éponge pour recouvrir et emballer tout votre animal, ainsi que des gants de jardinage pour protéger vos mains, afin de l’immobiliser ou de le placer doucement et sans brutalité dans sa boîte de transport par exemple. Si au contraire la manipulation peut être différée, il est préférable de la reporter, et de prendre le temps de l’aborder plus doucement, de lui laisser le temps de comprendre que la manipulation n’est pas douloureuse, et de récompenser son calme et sa docilité par un aliment très appétent (friandise, pâtée). En clinique, il est toujours préférable d’envisager les soins sous tranquillisation gazeuse plutôt que de contraindre le chat stressé ou agressif, afin de ne pas augmenter son stress et son agressivité pour des futures consultations.
  2. En amont des situations qui pourraient poser problème (manipulations diverses, soins, voyages en caisse de transport, etc.), il est fortement recommandé de pratiquer du medical training à grand renfort de récompenses alimentaires. Bien que cela soit plus courant chez le chien, de nombreuses espèces y sont parfaitement réceptives: chat, cheval, et même les animaux maintenus en captivité dans des zoos ou parcs animaliers! Le principe est de commencer “petit” avec par exemple un contact doux de quelques secondes sur la patte du chat si vous envisagez un jour de pouvoir lui couper les griffes, et de récompenser son immobilité et son absence de réaction négative. Ensuite, on avancera pas à pas, en appuyant sur un doigt pour dégager la griffe. Une fois que cette étape est maîtrisée, on peut introduire le coupe-griffe, le présenter au chat, le laisser flairer et s’y intéresser, l’actionner dans le vide pour l’habituer au bruit, et lui faire sentir le contact du métal froid sur les doigts ou les coussinets par exemple. Et enfin, couper une griffe seulement, puis lors d’une autre séance, deux, etc.

Plus votre chat sera habitué à des manipulations variées, introduites doucement et sans contrainte, plus il sera tolérant à la nouveauté, parfois même pour des soins plus invasifs, comme des prises de sang chez le vétérinaire, sans aucune contention!

La gestion du stress

Le stress dans cette espèce peut prendre des proportions très importantes allant d’un simple isolement, une modification de comportement qui ne vous inquiète pas plus que ça, à de la malpropreté, des marquages (griffes, urines, selles), du léchage compulsif, mais aussi de l’auto-mutilation, des troubles du comportement alimentaire, et parfois des agressions gravissimes sur les membres de la famille de l’animal, humains comme animaux.

La non gestion du stress et la progression des symptômes sont des causes majeures d’abandon de l’animal ou de demandes d’euthanasie.

Encore une fois, la punition de votre chat, lors de malpropreté par exemple, ne peut qu’aggraver le stress déjà exprimé par votre animal, certes de façon invisible pour un oeil non averti dans les premiers temps, et compliquer le retour à une situation normale.

Il est donc essentiel de consulter dès les premières modifications du comportement de votre chat, même si ces modifications ne sont, à ce stade, pas dérangeantes pour vous (dépilation liée au léchage compulsif par exemple).

Dépilation liée à l’anxiété chez un chat.
Crédits photo Muriel Marion Zoopsy

Concernant la gestion du stress en consultation vétérinaire, cela commence chez vous, dès la mise dans la boîte de transport pour venir en clinique. En effet, le transport est souvent une source de malaise importante chez le chat. La clinique du Chien Vert met tout en oeuvre pour s’adapter au comportement de votre chat et limiter son stress. Retrouvez tous nos conseils dans le paragraphe ci-après.

Comment bien transporter mon chat ?

Le transport du chat est souvent la bête noire de nombreux propriétaires qui doivent enfermer le chat de longues heures à l’avance et subir des miaulements intempestifs, ou qui arrivent les avant-bras lacérés de griffures avec un animal qui baigne dans ses urines ou couvert de selles, les pupilles dilatées et les oreilles plaquées.

Suivez nos conseils pour rendre cette situation incontournable dans la vie de votre chat plus sereine.

Choisir une caisse de transport adaptée

  1. La taille de votre caisse de transport doit être adaptée au gabarit de votre chat, ni trop étroite, ni trop spacieuse pour que votre chat se sente en sécurité.
  2. Préférez une caisse en dur plutôt qu’un sac de transport qui a tendance à s’affaisser sur le chat, ce qui est une source de stress supplémentaire pour lui.
  3. Choisissez une caisse dans un matériau solide, avec plusieurs systèmes d’ouverture, idéalement démontable pour ne pas être obligé d’aller extirper votre chat du fond de la caisse.

Même si vous avez rencontré des difficultés pour placer le chat dans sa boîte à la maison, une fois chez le vétérinaire, cette dernière devient synonyme de sécurité pour lui car il peut s’y cacher.

Aller chercher un chat au fond de sa caisse augmente encore plus son malaise et son stress, et peut déclencher un agression par peur en l’absence de possibilité de fuite.

Aussi, dès votre entrée en salle de consultation, placez la boîte sur la table et ouvrez la porte. Laissez quelques minutes au chat pour montrer le bout de nez et sortir doucement de la caisse. Si l’animal reste prostré au fond, il vaut toujours mieux enlever le couvercle de la boîte et laisser le chat confortablement installé dans le bac sous lui pour l’examiner, que d’aller le chercher ou de renverser la caisse pour le forcer à sortir.

Voilà pourquoi le choix de la boîte est essentiel dans la gestion du stress lors de consultation.

Exemples :Les deux premiers modèles sont adaptés car démontables et/ou avec plusieurs systèmes d’ouvertures. Nous déconseillons le troisième modèle, car il oblige à aller chercher le chat au fond du panier.

Habituer votre chat à la caisse

La boîte de transport doit faire partie intégrante de l’environnement quotidien de votre chat, si possible dès son plus jeune âge ou dès son arrivée à la maison, afin qu’elle ne soit pas uniquement associée à des situations stressantes comme un transport en voiture qui peut rendre votre chat nauséeux, ou une consultation chez le vétérinaire. Placée dans un coin tranquille, cachée ou en hauteur, aménagée avec un plaid doux et propre que votre chat apprécie, elle constituera un parfait petit coin de repos à l’écart de l’agitation.

Si votre chat a du mal à s’y intéresser, n’hésitez pas à placer quelques friandises de temps en temps pour l’inciter à aller explorer cet endroit et le rendre très attractif!

Trucs & Astuces: Apprendre à son chat à aller dans la caisse de transport tout seul

Il est tout à fait possible d’apprendre son chat à aller spontanément dans la caisse grâce à la méthode du shaping qui consiste à “attraper et renforcer” un comportement proposé spontanément par l’animal. Par exemple, apprendre à son animal à s’assoir en récompensant les fois où il s’assoit spontanément, puis y associer un mot qui fera office de commande vocale.

Dans le cadre de l’apprentissage de la caisse de transport, vous pouvez renforcer dans un premier temps le fait que votre chat regarde la boîte ou s’en approche. Si ce n’est pas le cas, susciter son intérêt à l’aide d’un jouet comme une canne à pêche ou un petit plumeau et récompenser fortement quand il engage sa tête à l’intérieur de la boîte. Au fur et à mesure, votre chat devrait proposer de s’engager un peu plus dans la caisse, dans l’espoir d’avoir une friandise. Vous pouvez aussi l’inviter à aller de plus en plus loin en l’attirant avec le jouet de plus en plus au fond, et récompensez généreusement avec une friandise de forte valeur (quelque chose que votre chat aime énormément) chaque petit pas supplémentaire. Une fois que votre chat a compris le principe, vous pouvez associer un mot pour l’inviter à rentrer.

Le mot d’ordre est la patience, faire des séances courtes et répétées et garder son calme. Il est normal de ne pas atteindre l’objectif dès la première séance. Rappelez-vous que l’échec permet aussi à votre chat d’apprendre, par absence de récompense à sa proposition. Si votre chat échoue plusieurs fois de suite, c’est que vous avez voulu aller trop vite! Il vous faudra reprendre à l’étape précédente pour mettre votre chat en situation de succès et lui donner envie de continuer.

Tous les apprentissages auront aussi pour effet de renforcer considérablement la relation avec votre chat. Ne vous en privez pas!

Limiter le stress pendant le transport

  1. Il existe de nombreuses présentations de phéromones synthétiques apaisantes qui peuvent être pulvérisées dans la boîte au moins 30 minutes avant d’y placer votre chat.
  2. Malgré une bonne désensibilisation, le transport peut balloter l’animal et générer un stress qui amènera votre chat à parfois uriner ou faire des selles dans la boîte. Placer toujours une alèse ou un linge absorbant en plus d’une couverture douillette à l’odeur de la maison dans le fond du bac.
  3. Veillez à bien caler la boîte dans la voiture (au pied du siège passager, derrière le siège conducteur, ou encore sur un siège attachée avec la ceinture de sécurité) pour éviter que votre animal ne soit secoué ou que la caisse ne se renverse.
  4. Commencez par des petits trajets “à blanc” de temps en temps pour habituer progressivement votre animal aux mouvements de la voiture et à votre conduite
  5. Si votre animal est nauséeux, il existe des solutions médicamenteuses pour éviter qu’il ne vomisse ou ne salive de façon trop importante. Parlez-en à nos vétérinaires en consultation.
  6. A pied, préférez porter la caisse à deux mains devant vous, pour éviter le balancement et de la cogner contre vos jambes.

A la clinique

Notre clinique s’efforce d’avoir la démarche la plus respectueuse des besoins fondamentaux du chat (Approche Cat friendly) aussi bien dans son accueil, que pour les manipulations (contention, soins) ou l’hospitalisation de votre chat. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à nous les poser.

  1. A votre arrivée, nos assistants vont vous installer dans la partie de la salle d’attente réservée aux chats.
  2. Placez la caisse en hauteur sur le meuble prévu à cet effet.
  3. Coupez tout contact visuel avec les autres animaux, y compris les autres chats, en couvrant la caisse avec une petite couverture propre sur l’étagère sous le meuble de support.
  4. Si la salle d’attente est particulièrement bruyante (monde, chien qui aboie), il est parfois préférable de mettre votre chat dans une autre pièce au calme. Nos assistants vous le proposeront spontanément mais s’ils sont occupés et que vous sentez votre animal stressé, n’hésitez pas à nous solliciter.
  5. Si votre chat a fait ses besoins dans sa caisse de transport, prévenez-nous dès votre arrivée pour le laisser le moins possible dedans.
  6. Si votre animal est particulièrement stressé, signalez-le lors de la prise de rendez-vous pour convenir d’un horaire de la journée le plus calme possible.

Vidéo : 10 conseils pour transporter votre chat chez le vétérinaire

Retrouvez ici tous les conseils de transport de votre chat dans une vidéo de Royal Canin en partenariat avec le GRIF (Groupe de Réflexion et d’Intérêts Félins)

Conclusion

Des sources intéressantes et fiables pour aller plus loin:

En nutrition:

  1. Dr Charlotte Devaux sur facebook
  2. Pour des rations ménagères équilibrées: Dr Géraldine Blanchard

Pour les conseils généraux approuvés par un comité expert

Société internationale de Médecine Féline (ISFM) : conseils de soins pour chats

Article rédigé et documenté par le Dr. Hébert

Tous droits réservés à la Clinique du Chien Vert. Reproduction interdite

Comportement

Rudiments d’éducation canine

Introduction

Cet article a pour but d’aider les propriétaires de chiens qu’ils soient chiots ou adultes, dans les apprentissages de base à la maison. Il existe bien entendu des centaines de méthodes différentes et celle-ci n’est pas meilleure qu’une autre. Elle a simplement été approuvée par expérience personnelle et a pour vocation de vous aider à mettre en place quelques principes d’éducation positive pour les apprentissages courants que nous abordons souvent lors des consultations de primovaccination chiot. Ces consultations étant longues et riches en informations, je vous propose un résumé dans cet article.

Je ne peux que vous conseiller de lire l’article en entier bien entendu car de nombreuses sections se recoupent. Toutefois, comme il est très long, vous pouvez également vous reporter au sommaire pour consulter le paragraphe désiré.

Pour les propriétaires ayant plusieurs chiens, je vous conseille vivement de travailler vos chiens séparément pour avoir des conditions de concentration optimale. L’idéal étant que le chien qui ne travaille pas ne vous voit pas pour ne pas perturber votre séance par sa frustration.

SOMMAIRE

Introduction

  1. Principes de base
  2. Comprendre le langage de votre chien
  3. Les outils pour réussir
    1. La récompense
    2. La durée des séances
    3. La difficulté des séances
    4. Saisir le bon moment
    5. Que faire en cas d’échec?
    6. Le niveau d’exigence
    7. La cohérence
  4. L’aide des éducateurs
  5. Couvrir les besoins de votre chien
  6. La propreté
  7. Le rappel
  8. La marche en laisse
    1. Le suivi naturel et la marche au pied
    2. La désensibilisation au collier
    3. La désensibilisation à la laisse
    4. l’apprentissage de la marche en laisse
  9. Les mordillements
  10. Les aboiements
  11. Les chiens qui sautent sur les jambes
  12. La socialisation et la sociabilisation
  13. La désensibilisation et la gestion des peurs
  14. L’apprentissage de la solitude et de l’autonomie
  15. Faire lâcher un objet
  16. Désamorcer la protection de ressource
  17. Les bases du medical training
  18. Quand l’éducation ne suffit plus
  19. Pour éviter les accidents: éduquez aussi les enfants
  20. Gérer les friandises et le poids de votre chien

Conclusion


Principes de base

L’éducation dès le plus jeune âge, si elle bien menée, permet d’éveiller votre chiot, de construire une relation de confiance et de complicité avec lui.  Si vous adoptez un chien adulte, il est tout à fait possible de suivre ces conseils également, il faudra peut-être simplement les adapter en fonction du comportement du chien en réponse à vos demandes et peut-être aussi en fonction des traumatismes qu’il a pu connaître, ou de ses expériences passées en général.

Le but de l’éducation est de renforcer les comportements désirés, qu’ils soient proposés naturellement par le chien, ou au contraire acquis par apprentissage, et d’éteindre les comportements indésirables. Gardez toutefois à l’esprit qu’il est quasiment impossible d’éteindre totalement un comportement naturel du chien. Par exemple, les mordillements chez le chiot. L’éducation aura donc pour but dans ce cas d’apprendre au chien ce qu’il a le droit de mordiller ou non et de rediriger son attention, comme nous le verrons plus loin.

comprendre le langage de votre chien

Avant de commencer, il est essentiel de savoir reconnaître les signaux de communication de votre chien (stress, peur, apaisement, menace, etc.) pour savoir quand arrêter un exercice et ainsi toujours éduquer son chien dans le respect et la confiance, afin d’obtenir toute sa motivation et sa coopération.

Les outils pour réussir

La récompense

Elle est obligatoire pour entretenir la motivation de votre animal. Il est primordial d’identifier ce qui fait le plus plaisir à votre chien. Le plus souvent, il s’agit de récompenses alimentaires, mais parfois aussi de jeu (balle par exemple). Notez qu’il est rare que la caresse soit suffisante.  Des caresses, votre chien en a de toute façon, et certains n’aiment pas cela plus que ça contrairement à ce que son maitre croit.

  • Lors d’un nouvel apprentissage, la récompense doit être systématique et survenir dès la première ébauche du comportement souhaité pour mettre votre chien sur la bonne voie. Ce n’est qu’une fois l’apprentissage acquis, que la récompense peut devenir aléatoire, et ce tout au long de la vie de votre chien, pour qu’il continue de répondre à vos demandes dans l’attente et l’espoir d’obtenir sa récompense. Ne perdez jamais de vue qu’un chien est un éternel opportuniste. S’il ne trouve pas d’intérêt à exécuter ce que vous lui demandez, il finira tôt ou tard par le faire à peu près, voire plus du tout, ou seulement s’il n’y a rien de plus intéressant à faire.
  • La valeur de la récompense : Il est important de pouvoir hiérarchiser ce qui plait le plus à votre chien (Par exemple: croquette habituelle < biscuit pour chien industriel < dé de fromage < dé de jambon) afin de garder sa motivation si la difficulté de l’exercice augmente.

la durée des séances

Il ne s’agit pas de faire le même exercice pendant une demi-heure avec un chiot car vous perdrez sa concentration et sa motivation. Pour un bon apprentissage, les séances doivent être courtes, variées et répétées régulièrement. Vous verrez qu’au fur et à mesure, votre chien proposera de plus en plus de nouveaux comportements spontanément. Soyez patients et renforcez uniquement la bonne réponse sans jamais vous énerver. Vous ne feriez que lui faire perdre l’envie de vous proposer de nouvelles choses.

la difficulté des séances

Il est important d’augmenter progressivement la difficulté de l’exercice pour éviter les situations d’échec. Par exemple, pour travailler le rappel, commencez dans un environnement peu stimulant comme la maison, ou le jardin. Une fois le rappel parfaitement maîtrisé dans cet environnement, recommencez dans un environnement avec plus de distractions, l’objectif ultime étant que votre chien puisse revenir quand vous l’appelez alors qu’il y a d’autres chiens dans les parages.

Saisir le bon moment

 N’essayez pas d’obtenir une réponse parfaite avant de récompenser. Encouragez chaque ébauche de bonne réponse avec une friandise immédiate. Ensuite, vous pourrez devenir plus exigeant.

L’entraînement au clicker peut permettre de « marquer » plus précisément le bon comportement. Pour cela, il faut déjà « armer » le clicker au préalable, en faisant comprendre au chien qu’un click = une friandise. Puis lors des séances d’éducation, clickez dès l’ébauche du bon comportement et récompensez derrière.

Que faire en cas d’échec?

Si votre chien ne propose pas la bonne réponse, il est probable qu’il n’ait pas compris votre demande ou que l’objectif à atteindre soit trop compliqué.

  • Essayez de mieux décomposer l’exercice. Par exemple, si le harnais lui fait peur, focalisez-vous déjà sur le fait de passer la tête volontairement dans un anneau très lâche formé par une écharpe ou une grande laisse qui n’enserrent pas le cou du chien. Puis serrez la boucle au fur et à mesure, et enfin réessayez avec le harnais à grand renfort de récompenses à chaque fois que votre chien fait preuve de bonne volonté.
  • Revenir aux bases : Si votre chien n’arrive pas à comprendre votre demande malgré tout, revenez sur un exercice connu et maîtrisé qui pourra être récompensé afin de ne pas générer une frustration et un désintérêt de sa part. Vous réessaierez plus tard, lors des prochaines séances.

le niveau d’exigence

Votre exigence doit être adaptée à l’âge de votre chien, à son niveau de dressage et de motivation. Si votre chien est déjà bien avancé en éducation, votre exigence peut être plus importante. En effet, si vous récompensez l’approximation du comportement désiré, votre chien sera seulement « à peu près » éduqué et vous obéira uniquement si ce qu’il avait prévu de faire est moins intéressant.

la cohérence

Utilisez un mot unique par exercice. Toujours le même. Pour tous les membres de la famille. Plus vos phrases seront courtes, mieux elles seront comprises.

l’aide des éducateurs

Les méthodes d’éducation ont énormément évolué dans les dernières décennies, parallèlement aux dernières découvertes concernant le comportement de nos animaux de compagnie. Aussi est-il important de s’entourer de professionnels avec des méthodes respectueuses et des connaissances récentes. Exit les colliers étrangleurs, les martinets et autre punitions physiques, les notions de hiérarchie et de dominance inter-spécifique (manger après vous, ne pas monter sur le canapé, etc.). Si vous tombez sur un professionnel qui utilise encore ces méthodes et ces notions, je vous conseille de trouver quelqu’un d’autre.

Outre l’aide apportée pour décrypter le comportement d’un chien et vous aider à instaurer un cadre sain pour de meilleures relations avec votre chien, les éducateurs en positif font soit des cours collectifs par âge (école du chiot) ou niveau d’éducation, ou ont à disposition un réseau de propriétaires de chiens permettant des balades collectives canines (il existe aussi quelques groupes de balades collectives sur les réseaux sociaux).

Ces activités sont essentielles pour dépenser et travailler la sociabilisation de votre chien dès son plus jeune âge.

Couvrir les besoins de son chien

Avant même de l’éduquer, il faut veiller à couvrir les besoins de votre chien. Ses besoins de dépense physique, mais aussi ses besoins de dépense intellectuelle. Cela passe donc aussi par l’apprentissage de l’ennui, de la solitude et de l’autonomie.

Couvrir les besoins de votre chien, c’est l’emmener se promener, lui accorder du temps de qualité et des interactions sociales que ce soit avec l’humain ou avec ses congénères.

A tous ceux qui me répètent: « Oh mais je n’ai pas besoin de le sortir, j’ai un grand jardin », je pense que les différents confinements liés à la crise sanitaire vous auront démontré qu’il y a de quoi déprimer ou devenir fou par manque d’activité et de stimulation.

Alors imaginez à l’échelle d’une vie ?

Nos animaux domestiques passent déjà une bonne partie de leur journée seuls à attendre que l’on rentre du travail pour la plupart. Vous devez donc impérativement lui offrir un moment privilégié à votre retour à la maison, tous les jours. Une promenade, si possible avec une partie en liberté, pour se dépenser, renifler, marquer. Toutes ces activités sont essentielles pour le bien-être de votre chien.

Les interactions sociales peuvent être un moment de jeu (balle, frisbee, jeu d’intelligence), d’apprentissage (travailler un nouveau tour, ou retravailler des choses déjà vues y compris la marche au pied ou le rappel par exemple), de câlins ou de toilettage (brosse), etc. Il peut également s’agir de donner rendez-vous à un copain-chien dont vous connaissez le propriétaire pour une séance de jeu entre congénères.

Cependant, dans le cadre de l’apprentissage, il est important d’envisager ce type d’interactions dans de bonnes conditions afin que ces moments soient agréables pour tout le monde. N’essayez pas de demander de la concentration à votre chien directement à votre retour à la maison. Il est joyeux, il aura d’abord besoin de vous retrouver et de se dépenser.

Concernant la dépense intellectuelle, beaucoup de jeux d’intelligence sont accessibles à des prix raisonnables dans les animaleries. Ils permettent à votre chien de réfléchir pour accéder à une ou plusieurs friandises cachées à l’intérieur du jouet. L’utilisation du flair du chien est également une activité qui lui demande beaucoup de concentration. C’est pourquoi le pistage ou mantrailing, même amateur, est une excellente activité pour dépenser intellectuellement votre chien. Beaucoup de stages sont désormais accessibles au public dans toutes les régions de France. Enfin, travailler ou retravailler quelques minutes par jour divers apprentissages pour votre chien avec friandises à la clé, permettra d’augmenter sa capacité de concentration et sa propension à proposer spontanément de nouvelles choses lorsque vous voulez lui apprendre quelque chose de nouveau. Cela peut passer du simple changement de positions (assis, couché, debout), à des petits tricks amusants comme « roule », « rampe » ou le « pan, t’es mort ! », mais aussi à des apprentissages utiles comme vous rapporter un objet (clés, chaussons, etc.).

Exemples de dépense physique : promenade en liberté, jeu avec des congénères, jeu de balle, nage, agility

Exemples de dépense intellectuelle : tapis de fouille, cacher des friandises dans divers endroits de la maison ou du jardin, mantrailing ou pistage, jeux d’intelligence, apprentissages.

Exemples de jeux d’occupation et d’intelligence sur zooplus

La propreté

Contrairement aux autres apprentissages, il est important de comprendre que la propreté ne s’acquiert pas en quelques jours. En effet, un chiot de 2 mois est dans l’incapacité physiologique de se retenir 8 heures d’affilée. Des accidents sont donc tout à fait normaux, même si le principe de propreté est compris par votre chien.

Pour apprendre la propreté à un chien, je vous conseille :

  • De toujours accompagner votre chien (ce qui est obligatoire pour un chien vivant en appartement mais pas forcément pour un chien vivant en maison)
  • De sortir toujours par la même issue, afin que le chien apprenne au fur et à mesure à aller se placer devant l’issue en question pour signifier qu’il a envie de sortir (il faudra bien renforcer ce comportement par une récompense).
  • D’accompagner son chien en laisse jusqu’à l’endroit où il a le droit de faire ses besoins (une zone en particulier du jardin, ou en dehors de votre terrain) Pensez à ramasser les déjections au fur et à mesure, c’est obligatoire en ville, et c’est recommandé aussi dans votre terrain car cela évitera la coprophagie du chien et limitera les infestations parasitaires.
  • D’associer un mot à cette action, par exemple : « nom du chien + fais tes besoins »
  • De récompenser systématiquement avec une récompense alimentaire le fait de faire ses besoins dehors pour accroître la motivation du chien à faire ses besoins à l’extérieur.
  • De ne pas rentrer immédiatement après les besoins pour éviter que votre chien qui apprécie ce moment privilégié avec vous n’apprenne à se retenir de faire dehors pour prolonger ce moment et ainsi, dans certain cas, faire dès le retour à la maison.

Si vous trouvez une flaque d’urine ou des selles à la maison, sans avoir vu faire votre chien, contentez-vous de nettoyer cet incident sans rien dire. Si en revanche, vous prenez votre chien sur le fait, vous pouvez le surprendre (avec un bruit inhabituel, une onomatopée, frapper dans ses mains, etc.) sans le gronder, pour l’interrompre et le porter (si son gabarit le permet encore) dehors. Attendez alors qu’il reprenne ce qu’il était en train de faire et récompensez chaleureusement avec une friandise et des encouragements à la voix.

Remarque 1 : Personnellement, je n’utilise pas la méthode consistant à disposer des alèses en intérieur pour apprendre au chien à aller faire à cet endroit. Hormis si vous utilisez une litière (ne concerne que les petits chiens uniquement) par la suite, elle ne fait que rallonger l’apprentissage de la propreté à mon sens.

Remarque 2 : Les chiens qui vivent à l’extérieur uniquement (vivement déconseillé à cause du manque d’interactions sociales) ou à qui le maître laisse un accès libre à l’extérieur ont un apprentissage beaucoup plus long de la notion de propreté. Je ne saurais que vous conseiller de réaliser d’abord le processus d’apprentissage ci-dessus, avec votre chiot, même si votre chien est amené à vivre essentiellement à l’extérieur par la suite.

le rappel

C’est l’un des apprentissages les plus importants à travailler dès le départ et à répéter tout au long de la vie de votre chien pour avoir de longues balades sereines en liberté.

Le rappel consiste à ce que le chien revienne vers vous immédiatement lorsque vous l’appelez en cas de danger, en cas de croisement de piétons, d’un autre chien, ou à l’abord d’une route à la fin d’un chemin. Votre chien doit donc interrompre sa course pour faire demi-tour et revenir vers vous rapidement.

Le rappel sera d’autant plus difficile à obtenir si votre chien est très indépendant ou s’il chasse spontanément car le fait de courir après une proie est un excellent renforçateur.

Il est primordial de commencer cet apprentissage dans un environnement connu, donc moins stimulant pour votre chien.  Accroupissez-vous et appelez votre chien par son nom en tapant éventuellement dans vos mains avec une voix très joyeuse. Utilisez une grande longe de 10 m pour l’inciter doucement à revenir vers vous s’il ne revient pas spontanément. Récompensez avec une friandise de haute valeur et laissez-le repartir immédiatement après.

Le secret d’un bon rappel, c’est de laisser son chien retrouver sa liberté dans la majorité des cas car la liberté constitue un très bon renforcement positif.

Vous pouvez également travailler cet apprentissage en renforçant avec une friandise chaque retour spontané de votre chien vers vous, ainsi qu’en pratiquant le suivi naturel, c’est-à-dire ne pas appeler votre chien à un croisement de chemins s’il est devant vous, le laisser se tromper, prendre de l’avance et se rendre compte que vous avez pris un chemin différent. Renforcez généreusement lorsqu’il vous rattrapera au bout de quelques dizaines de mètres sur le bon chemin. Au fur et à mesure, votre chien sera plus attentif à vous, et attendra de voir quel chemin vous allez prendre au lieu de partir loin devant. Vous pouvez aussi pratiquer des parties de “cache-cache” avec votre chien.

Une fois le rappel parfaitement exécuté dans un environnement peu stimulant, augmentez la difficulté de l’exercice en travaillant dans un espace clos (champ en dehors des périodes de culture par exemple), mais en liberté ; puis dans un espace ouvert avec quelques distractions (forêt); et enfin à terme dans un espace en présence de piétons et d’autres chiens. Vous pouvez sécuriser chaque progression grâce à la grande longe de 10-15 mètres laissée lâche derrière le chien.

Si votre chien se retrouve en échec, repassez au niveau précédent puis recommencez. Veillez aussi à avoir des friandises de haute valeur pour rendre le fait de revenir vers vous plus attractif que l’endroit qu’il avait prévu de renifler, ou le chien qu’il a repéré au loin.

Remarque : Les longes en biothane sont souples et imputrescibles, elles sont résistantes et se nettoient très facilement lorsqu’elles ont trainé dans la boue. On en trouve facilement sur des longueurs de 5, 1O ou 15 mètres. C’est un investissement sûr, qui vous servira également si vous envisagez de vous mettre au pistage.

la marche en laisse

Avoir un collier et une laisse n’est pas du tout naturel pour le chien. Il est probable qu’il tire dans la direction opposée si vous exercez une traction dans un sens. C’est pourquoi, personnellement, je travaille toujours la marche au pied en liberté, le suivi naturel et la désensibilisation à la laisse et au collier avant de commencer la marche en laisse. Bien sûr, dans quelques cas d’urgence, vous serez obligé d’exercer une traction sur la laisse pour l’empêcher d’aller dans un endroit dangereux, comme une route par exemple. Aussi, je vous invite à toujours vérifier votre matériel avant même de sortir de l’enceinte de la maison : votre collier doit être suffisamment ajusté pour qu’il ne passe pas par-dessus la tête de votre chien, même en cas de forte traction (réaction de peur, écart). Dans l’idéal, je vous conseille même des harnais à double point d’attache, un sur le poitrail, un sur le dos, avec une laisse à deux mousquetons pour avoir deux points d’ancrage sur votre chien en cas de réaction brutale. Cela permettra d’éviter qu’il ne vous échappe malencontreusement.

Le suivi naturel et la marche au pied

Commencez par travailler en liberté dans le jardin ou dans un espace clos la marche à côté de vous sur quelques pas en donnant l’ordre « au pied » par exemple, tout en tenant une friandise à hauteur du nez de votre chien. Récompensez au bout de quelques pas et recommencez, recommencez, recommencez. Une fois que votre chien vous suit pendant au moins une minute ou deux, vous pourrez passer à l’étape marche en laisse après la désensibilisation à la laisse et au collier.

La désensibilisation au collier

Personnellement, je laisse systématiquement un collier à mes chiens, même au repos à la maison, avec une médaille comportant leur nom, leur numéro de puce, et un numéro de téléphone. Passés les premiers grattages liés à la nouveauté, le collier est généralement très bien accepté et la désensibilisation se fait d’elle-même. Je vous conseille toutefois d’éviter les colliers en nylon qui peuvent brûler à force de frottement, ainsi que tous les colliers réglables en tissu ou les colliers tressés qui vont se détendre et passer par-dessus la tête du chien. Privilégiez les colliers en cuir ou assimilé (non extensible) qui permettent un ajustement parfait en rajoutant des trous si nécessaire et qui n’irritent pas la peau.

la désensibilisation à la laisse

Vous pouvez, dans un premier temps, laisser une cordelette légère d’environ 80 cm, attachée au collier de votre chien, traîner derrière lui sous surveillance, par petites sessions d’un quart d’heure ou de demi-heures, pour qu’il s’habitue à cette chose étrange qui vient lui caresser le dos, ou parfois s’emmêler dans ses pattes, ou se coincer dans les meubles. Réitérez l’exercice jusqu’à ce qu’il ne soit plus paniqué quand la laisse le touche ou qu’elle se coince, et qu’il soit à l’aise en cas de légère tension (main douce qui suit le mouvement du chien). La désensibilisation est alors terminée.

Concernant le choix de la laisse, je vous déconseille les laisses à enrouleur, même pour les chiens de petits gabarits, qui sont peu pratiques à manier et n’apprennent pas à votre chien à marcher sans tirer. J’affectionne plus les laisses dites « 3 points » qui comportent deux mousquetons à chaque extrémité, et des anneaux d’attache permettant de régler la longueur de la laisse selon le besoin.

Laisse Halti Zooplus

L’Apprentissage de la marche en laisse

Une fois la marche au pied en liberté acquise, il est très simple de passer à la marche en laisse, car l’attention de votre chien est focalisée sur vous. La seule chose qui change cette fois, c’est que votre chien est relié à vous par le biais de la laisse.

Si le chien tire en avant, je vous conseille de vous arrêter ou de faire demi-tour autant de fois que nécessaire. Dès que votre chien a marqué l’arrêt et qu’il n’y a plus de tension sur la laisse, refaites quelques pas en répétant “au pied”, ordre que vous aurez travaillé au préalable comme dans le paragraphe ci-dessus. Faites des sessions courtes récompensées par un peu de liberté et de « non-travail » où votre chien peut renifler, marquer et trottiner où bon lui semble. Cette méthode peut être assez longue, et si elle est insuffisante sur votre chien, je vous conseille de passer à l’étape suivante.

Si la technique de l’arrêt ou du demi-tour est insuffisante, je vous recommande d’investir dans un harnais avec un point d’attache sur le poitrail et un point d’attache sur le dos, qui doit être lui aussi parfaitement ajusté. Il en existe des multitudes comme le Truelove Country Plus, le Rabbitgoo, l’Animalin, etc. Lorsque votre chien marche correctement c’est la partie de la laisse attachée sur le dos qui prime, contact détendu, souple et sans tension. Récompensez régulièrement avec une friandise de courtes séquences (d’abord 10 mètres, puis 20, puis 30, etc.). En revanche, si votre chien tire, prenez le relai avec la partie de la laisse attachée au poitrail (d’où l’intérêt d’avoir une laisse avec deux mousquetons) : La traction induite par le chien va l’obliger à tourner vers vous grâce au point d’ancrage sur le poitrail. Associez chaque demi-tour vers vous et relâchement de la tension à l’ordre au pied. Si le chien ne tire plus sur quelques mètres, récompensez généreusement.

Harnais Truelove Country Plus

N’oubliez pas que cet exercice demande beaucoup de concentration à votre chien. Il doit être suivi par une période de « non-travail » pendant laquelle le chien a le droit de faire ce qu’il veut, idéalement en liberté, ou en grande longe lâche (à garder dans un sac-à-dos pour prendre le relai à la fin de l’exercice).

les mordillements

Les mordillements constituent un comportement tout à fait naturel chez le chiot, car c’est leur principal mode d’interactions avec le reste de la portée et leur mère. Les mordillements vont également s’accentuer pendant la période de changement de dentition (passage des dents de lait aux dents permanentes), soit à partir de l’âge de 3-4 mois chez le chien et jusqu’au milieu ou à la fin de la puberté. Il est donc important que vous intégriez que vous ne pourrez pas faire totalement disparaître ce comportement. En revanche, vous pourrez apprendre à votre chien ce qu’il a le droit de mordiller ou pas.

Lorsque le chiot vous mordille, vous ou un autre membre de la famille, c’est un appel au jeu, il sollicite ainsi votre attention (comme les aboiements, ou le fait de vous sauter dessus). Il est donc nécessaire de lui apprendre que ce n’est pas la bonne façon de vous solliciter. Comment ? En ne répondant absolument pas à ce type de sollicitations. Comme pour les aboiements, vous allez ignorer totalement le chien qui vous agrippe le pantalon ou vous mordille les mains, soit en restant immobile, soit en vous déplaçant lentement et dans le calme, sans un regard pour votre chien, sans une parole et surtout sans le repousser avec les mains car tout ceci signifie pour lui qu’il a réussi à attirer votre attention, et donc que les mordillements fonctionnent.

En contrepartie, dès les premières secondes d’interruption de ce comportement, parce qu’il s’arrête de lui-même, parce qu’il a été distrait, ou une pour une autre raison, il faut lui accorder l’attention qu’il recherche ! Sans pour autant augmenter trop son degré d’excitation mais instaurez un contact visuel, physique, parlez-lui, caressez-le, jouez même, par l’intermédiaire d’une peluche, d’une grosse corde ou d’une balle à faire rouler doucement sur le sol.

En revanche, si le chien ne s’arrête pas de lui-même, isolez-le jusqu’à l’obtention de quelques secondes de calme, ou appliquez les astuces décrites dans le paragraphe concernant les aboiements ci-après.

Pour combler le besoin de mordiller de votre chien, offrez-lui des jouets adaptés comme un nylabone (os en nylon aromatisé dont la dureté, l’arôme et la taille peuvent être choisis), des bois de cerf, des grosses cordes. Tous ces jouets doivent être utilisés sous surveillance. Si la corde s’effiloche, elle doit être immédiatement remplacée.

Je déconseille les os de manière générale, même les fémurs de bœuf, car ils représentent encore aujourd’hui le premier motif de chirurgies digestives sur corps étrangers.

Les aboiements

Pour travailler les aboiements, il s’agit tout d’abord de comprendre pourquoi votre chien aboie ?

Est-ce par excitation au moment où vous attrapez la laisse pour le sortir, au moment où vous préparez sa gamelle, ou lorsque vous rentrez après une longue absence ?

Est-ce par peur lorsque des inconnus voudraient s’approcher de lui pour le caresser, ou lorsque vous le laissez seul à la maison ? Je vous renvoie pour cela au paragraphe sur l’apprentissage de la solitude ainsi que celui sur la désensibilisation.

Est-ce lorsqu’il aperçoit un autre chien au loin ? Auquel cas il peut s’agir soit d’agressivité liée un défaut de sociabilisation, de frustration car il n’a pas accès à son congénère pour aller jouer, ou de peur également liée à un défaut de sociabilisation. Je vous renvoie pour cela au paragraphe sur la sociabilisation.

Enfin, aboie-t-il en courant le long du portail toute la journée ? Dans ce cas, votre chien manque probablement d’activité physique et mentale. Il s’ennuie. Je vous renvoie pour cela au paragraphe s’intitulant couvrir les besoins de son chien.

Chaque situation va donc nécessiter un apprentissage un peu différent. Dans le cas d’un chiot, il s’agit souvent d’excitation ou de jeu. Il convient alors de leur apprendre que pour obtenir notre attention, ils doivent être calmes. L’apprentissage peut être très rapide si vous êtes précis et que vous tenez bon sur les premiers jours. Tout d’abord, restez parfaitement indifférent à ses vocalises. Ne lui accordez aucune attention, même un regard. Si les vocalises s’accompagnent d’un chien qui vous saute dessus, déplacez-vous lentement sans le repousser avec les mains (cela constitue un appel au jeu pour le chien).

 Si le chien s’arrête parce qu’il voit que cela n’a pas d’emprise sur vous, parce qu’il s’est fatigué ou parce que quelque chose d’autre l’a distrait, récompensez immédiatement avec une friandise et accordez lui l’attention tant recherchée une petite minute, puis repartez. Vous pouvez également associer un mot au fait qu’il arrête d’aboyer disant d’une voix guillerette « oui c’est bien silence + nom du chien ». Recommencez dès que la situation se représente. Il va s’arrêter de plus en plus rapidement.

Si le chien ne se calme pas de lui-même alors que vous l’avez ignoré quelques minutes, vous pouvez :

  • Soit l’isoler dans une petite pièce peu stimulante (couloir, wc) dans laquelle il ne peut pas vous voir et attendre qu’il se calme (les premières fois, cela va prendre un moment, et il est probable que les premières minutes, il fasse encore plus de bruit !). Restez à proximité, ouvrez-lui, récompensez-le et accordez-lui de l’attention dès quelques secondes de calme dans un premier temps.
  • Soit, avoir dans la poche un objet qui fait un bruit inhabituel afin d’attirer l’attention de votre chien pour interrompre les aboiements (un jouet qui couine, une application de sons de klaxons et de sirènes gratuites pour smartphone qui peut très bien fonctionner si vous avez préparé votre coup à l’avance et mis le son suffisamment fort). Votre chien ne doit pas se rendre compte que vous êtes à l’origine du bruit, et comme précédemment, dès que votre chien arrête d’aboyer, récompensez avec une friandise tout en félicitant oralement ; « C’est bien Silence + nom du chien » et accordez-lui votre attention une petite minute.

Le secret de la réussite est de réagir toujours de la même façon, au bon moment, et de répéter la séquence complète.

les chiens qui sautent sur les jambes

Les sauts constituent une manifestation de joie et d’excitation au même titre que les aboiements et les mordillements.

Il convient donc d’y réagir de la même façon que ce qui a été décrit dans les deux paragraphes précédents.

Lorsque vous arrivez à la maison le soir, votre chien peut manifester sa joie, si son excitation n’est pas trop débordante. C’est-à-dire s’il remue la queue et vient se frotter à vos jambes sans sauter, vous pouvez lui faire un gros câlin. Si au contraire, il vous fait mal et n’arrive pas à se contrôler, restez immobile et impassible jusqu’à ce qu’il propose de lui-même de s’asseoir ou de se coucher. Vous pouvez lui demander calmement de s’asseoir ou de se calmer, et ne répondre à sa demande d’attention que s’il obtempère. Mais ne lui demandez pas de se tenir immobile trop longtemps, n’oubliez pas que ses heures d’attente en votre absence ont été particulièrement longues.

Une fois ces apprentissages maîtrisés avec les adultes de la famille, procédez de même avec vos enfants en leur expliquant comment faire. Il est souvent plus difficile de canaliser l’énergie de votre chien avec les enfants, car ils crient, courent ou font de grands gestes, ce qui est une formidable invitation au jeu pour votre chien.

la socialisation et la sociabilisation

La socialisation, c’est exposer son chien aux différents stimuli qu’il va rencontrer dans sa vie et lui faire découvrir le monde (les bruits de la ville, de la campagne, de la maison comme l’aspirateur, le sèche-cheveux par exemple). La socialisation concerne également les autres espèces : chats, poules, rongeurs, etc. Ainsi que l’espèce humaine (jeunes enfants si vous n’en avez pas à la maison, personnes âgées avec une canne, bref, tout ce qui peut sembler inhabituel pour le chien). La période de socialisation est très courte et court jusqu’à l’âge de 3 mois. Au-delà, il sera plus compliqué que votre chien n’ait pas peur des nouveaux stimuli. Une fois la socialisation faite, elle est acquise pour la vie.

La sociabilisation en revanche, c’est le fait de rendre votre chien sociable, c’est-à-dire qu’il acquière la capacité de vivre en groupe, qu’il s’agisse d’autres chiens, ou d’humains (s’adapter à la vie de famille). Elle se travaille tout au long de la vie du chien, car la désociabilisation vis-à-vis de ses congénères est malheureusement tout à fait possible : Si vous prenez l’habitude de vous crisper et de tirer sur la laisse chaque fois qu’un chien arrive en face, que vous empêchez votre chien d’aller voir son congénère, ou que vous vous fâchez, votre chien va associer la présence d’autres chiens au stress, à la peur, et à un panel de choses négatives (voire la punition comme le coup de collier dans les cervicales par exemple). Il va alors développer un comportement de méfiance puis d’agressivité vis-à-vis de ses congénères.

SI vous ne pouvez aborder le contact avec un autre chien dans le calme, en liberté ou avec une laisse détendue pour ne pas biaiser le langage corporel de votre propre chien, je vous conseille de vous faire encadrer par un professionnel pour désamorcer la désociabilisation de votre chien qui est en bonne voie et pouvoir rétablir des bases de communication saines.

La sociabilisation est essentielle dès le plus jeune âge du chien. D’abord, concernant sa propre espèce : communication avec les congénères, acquisition des autos-contrôles et des codes propres à l’espèce canine. Cette sociabilisation est à maintenir tout au long de la vie du chien si vous voulez avoir un chien détendu qui ne vous arrache pas le bras à chaque fois qu’il voit un chien sur le trottoir d’en face, ou éviter les bagarres, attaques et accidents.

Comme expliqué précédemment, elle peut se réaliser grâce aux écoles du chiot, ou par le biais de promenades collectives canines encadrées par un professionnel, ou avec des propriétaires avertis, aux chiens équilibrés. L’autre avantage de croiser d’autres chiens régulièrement, c’est que cet évènement sera moins extraordinaire pour lui s’il est devenu une habitude. Il sera donc beaucoup plus facile de le faire revenir si son besoin social est régulièrement couvert.

Attention, cependant, il y a une petite subtilité : Sociabiliser ne signifie pas forcer le contact !

chien timide

Notamment pour les chiens peureux. Il est essentiel de respecter le rythme du chien et enseigner à ses enfants ou aux personnes que l’on croise dans la rue et qui veulent caresser votre chiot trop mignon, que le chien n’a pas forcément envie de contact. Pour interpréter les signaux de votre chien je vous renvoie au paragraphe comprendre le langage de votre chien.

Chien qui appréhende le contact: posture d’évitement, se lèche les babines. Voici le parfait exemple du chien pour qui la caresse n’est vraiment PAS une récompense!

La sociabilisation est un succès lorsque votre chien parvient à se sentir à l’aise en présence d’autres chiens, d’humains étrangers à la famille, et agir comme à son habitude. Il ne doit être ni inhibé par la peur, ni au contraire ingérable par un trop grand degré d’excitation.

Petit point sur l’école du chiot: ATTENTION, ATTENTION! Toutes les écoles du chiot ne se valent pas. Si la séance consiste à lâcher des chiots tous ensemble sans gérer leurs interactions, c’est alors une très mauvaise idée! Les chiots ne savent pas gérer leurs émotions. Laisser les chiots excités ou harceleurs aller embêter non-stop les chiots timides, peureux ou tout simplement plus calmes, c’est un raccourci direct vers les problèmes de réactivité entre congénères plus tard. Si en revanche la séance consiste à apprendre le calme en présence d’autres chiens, alors c’est super, foncez. Gardez donc un esprit critique envers l’activité que l’on vous propose et surveillez attentivement l’état émotionnel de votre chien lors des séances. Si elles génèrent des émotions trop intenses (surexcitation, stress, peur, frustration, etc.), arrêtez tout immédiatement!

Une séance de mise en contact avec un adulte équilibré, qui communique clairement et calmement vaut cent fois mieux qu’une mauvaise école du chiot qui peut traumatiser votre chien à vie, ou au contraire lui apprendre à être surexcité dès qu’il voit un autre chien.

la désensibilisation et la gestion des peurs

La désensibilisation consiste à augmenter la tolérance de votre chien à un stimulus ou une situation qu’il juge inconfortable ou qui lui fait peur, mais également à le rendre indifférent dans des situations qui génèrent excitation ou frustration. Pour ce faire, il convient de décomposer la situation problématique en petites séquences à travailler au fur et à mesure jusqu’à ce que votre chien soit parfaitement à l’aise.

Exemple : si votre chien craint le bruit et la foule, ne commencez pas par l’emmener au marché. Vous obtiendrez l’effet inverse de celui escompté !

Commencez par travailler dans un endroit rassurant pour votre chien comme la maison, avec des stimuli progressifs comme de la musique de plus en plus forte au fur et à mesure des séances, des bruits désagréables comme taper sur des casseroles, d’abord dans la pièce à côté puis de plus en plus proche. Également avec le bruit de la brosse à dent électrique, le sèche-cheveux ou l’aspirateur. Si votre chien reste calme et immobile, arrêter le bruit et récompensez à la voix et avec une friandise. Au contraire, s’il est déjà paniqué, rajoutez une étape au processus : trouvez un stimulus moins fort, augmentez la distance par rapport à votre chien et réessayez jusqu’à ce que votre chien ne réagisse pas. Vous pouvez également lui proposer une occupation agréable pendant l’exercice comme un Kong® fourré avec de la pâte de viande ou du kiri, un tapis de léchage avec de la pâtée, pour l’inviter à se détendre plus facilement et ne pas focaliser son attention sur l’objet de ses peurs. Une fois ces différentes étapes parfaitement maitrisées, essayez les rassemblements de personnes tout en restant d’abord à bonne distance (marché, proximité d’école au même moment que les récréations, parc fréquenté, etc.). Placez-vous suffisamment loin pour que votre chien soit à l’aise, récompensez et essayez de réduire la distance au fur et à mesure.

L’apprentissage de la solitude et de l’autonomie

La plupart des propriétaires aime que leur chien soit très attaché à eux, et qu’il les suive partout (parfois même jusqu’aux toilettes ou dans la salle de bain), qu’il soit « pot-de-colle ». Mais l’envers du décor de ces situations du quotidien, c’est que lorsqu’il est seul, le chien manifeste beaucoup de détresse et d’anxiété, soit en vocalisant, soit en détruisant, et parfois jusqu’à l’automutilation tant son mal-être est important. Lui apprendre à être plus autonome, c’est lui permettre de vivre plus heureux et plus serein en toutes circonstances.

Savez-vous réellement ce que votre chien fait en votre absence ? Aujourd’hui, on peut facilement trouver des caméras sur secteur qui fonctionnent avec le wifi et sont consultables à distance sur votre smartphone pour avoir une idée de ce que votre chien fait quand il est seul.

Comment apprendre à son chien à être autonome? Comme toujours, il existe différentes méthodes :

  • Vous pouvez renforcer le fait qu’il s’isole spontanément dans une autre pièce ou qu’il trouve une occupation tout seul. Laissez-lui également un peu d’autonomie en promenade en liberté, quand il prend un peu (pas des kilomètres !) d’avance pour aller renifler à droite, à gauche (trouvez un juste milieu qui vous convienne).
  • Vous pouvez lui apprendre à rester sur son tapis (ou n’importe quel lieu facilement déplaçable et identifiable. Personnellement, j’utilise un tapis de bain) : d’abord, en lui demandant de s’asseoir dessus une seconde, puis récompensez. Puis, en reculant de quelques pas, face au chien, en associant un mot comme « reste » par exemple ou « pas bouger », et en lui demandant de tenir la position quelques secondes avant de donner un ordre d’interruption qui signe la fin de l’exercice, comme « c’est fini ». Augmentez la distance entre vous au fur et à mesure, n’oubliez jamais d’interrompre vous-même l’exercice et de récompensez généreusement. Au fur et à mesure de l’apprentissage, votre chien proposera spontanément d’aller se placer sur son tapis. Renforcez, et interrompez.
  • Vous pouvez lui proposer une occupation agréable sur son tapis (Kong® fourré, tapis de fouille, tapis de léchage, etc.) dans une autre pièce, ou si c’est trop difficile, en augmentant au fur et à mesure la distance avec vous.
  • Vous pouvez repenser totalement le mode de distribution de la nourriture en utilisant des jouets distributeurs comme le Kong Wobbler® (existe en grand et en petit modèle) ou le Pipolino, pour ne citer que ceux-là. Cela aura pour avantage d’améliorer la satiété de votre chien au quotidien en augmentant significativement la durée des repas et donc de mieux gérer son poids. Mais cela va aussi permettre de lutter contre l’ennui. Habituez-le progressivement à ce type de distribution en intégrant une partie de sa ration, d’abord en votre présence, pour que cette action ne soit pas systématiquement associée à votre départ, puis en votre absence. Il m’arrive régulièrement de donner l’intégralité de la ration répartie dans différents jouets pour recréer le comportement naturel lié à la recherche de la nourriture une partie de journée.

ATTENTION!

Apprendre à son chien à être plus autonome ne signifie pas que vous pouvez le laisser seul 8 heures par jour toute la semaine, puis rentrer vous coucher. Votre chien a besoin de contact social. Je vous renvoie pour cela au paragraphe s’intitulant couvrir les besoins de votre chien.
jeu avec congénères

Grâce au développement du télétravail, il est aujourd’hui plus facile de ne pas laisser son chien seul trop longtemps. Et si vous ne faites pas partie de ceux qui télétravaillent, il existe diverses solutions : étudiants ou pet-sitters professionnels qui se déplacent à domicile pour venir sortir votre chien, un membre de la famille ou un ami qui habite près de chez vous, un de vos enfants s’ils sont au moins au collège pour pouvoir le sortir en rentrant, et si vous avez sympathisé avec un propriétaire lors de balades collectives, vous pouvez établir un roulement pour vous rendre des services mutuels en fonction de vos emplois du temps respectifs.

Enfin, il existe aussi des garderies de jour pour les chiens qui, bien que représentant un certain budget, permettent à la fois de lutter contre l’ennui, dépenser votre chien, et travailler sa sociabilisation !

faire lâcher un objet

Votre chien vous a encore piqué une chaussure et vous n’arrivez pas à l’attraper pour lui retirer ? Quel magnifique renforcement positif vous lui donnez là, en lui courant après et en criant, lui qui n’arrivait pas à capter votre attention pour pouvoir jouer avec vous ! Alors à moins d’avoir un budget chaussure illimité car si vous continuez de réagir ainsi, cela va devenir une habitude pour lui, je vous invite plutôt à lui proposer une activité ou un autre objet de substitution pour qu’il lâche votre chaussure facilement et sans dégât. Mais si vous voulez que cette astuce fonctionne, cela implique lui accorder quelque chose qui a plus de valeur que ce qu’il est déjà en train de faire : soit un vrai moment de jeu avec vous, soit un jouet vraiment très attirant pour compenser (une balle à friandises, un nylabone, un Kong® fourré, etc.). Dès que votre chien a lâché, dites-lui « c’est bien, lâche, + nom du chien » et récompensez en jouant ou avec une friandise.

Quand il s’agit de faire lâcher la balle à votre chien pour la relancer, le principe est simple : S’il ne lâche pas, le jeu s’arrête ! Ne lui courez pas après car on en revient à une forme de jeu, qui certes ne vous convient pas à vous, mais lui convient peut-être à lui. Faites un troc entre la balle et une friandise en disant le mot « lâche » et relancez immédiatement quand vous avez obtenu le lâcher. Attention à ne pas sortir la friandise trop tôt, car il est probable que votre chien pose la balle loin de vous pour venir chercher la friandise. Ne récompensez que la séquence complète « je vais chercher la balle ; je la rapporte ; je la lâche ».

désamorcer la protection de ressources

La protection de ressource se définit par la défense quoi qu’il en coûte (grognement, claquement de dents, morsures, attaques) d’une chose que votre chien veut garder pour lui. Cela peut concerner un objet, de la nourriture, un os que vous lui avez donné, un jouet qu’il aime beaucoup, l’accès à un lieu (le portail, la porte de la maison), ou bien une personne (son maître, un enfant de la famille dans laquelle il vit). Elle fait partie du répertoire comportemental inné du chien, mais peut devenir dramatique si elle est mal gérée car la simple menace de départ peut vite se transformer en morsure d’un humain ou bagarres entre congénères.

Cette possessivité s’aggrave en cas d’antécédents traumatiques chez le chien, de malnutrition, mais aussi en cas de frustrations répétées lors d’une mauvaise gestion du lâcher d’objets comme expliqué dans le paragraphe précédent, ou encore par manque d’activité. En effet si votre chien s’ennuie, il va probablement plus défendre ses seules ressources d’occupation. C’est pourquoi, il est primordial que l’intervention de l’humain pour détourner l’attention d’un objet accaparé par votre chien soit positive. Le chien doit comprendre que l’approche de l’humain signifie « obtenir quelque chose de mieux » et non pas « on me retire mon jouet sans contrepartie ».

Si vous souhaitez travailler cet aspect avec votre chien, vous pouvez commencer avec un objet qui n’a pas beaucoup de valeur à ses yeux. Donnez-le-lui. Puis demandez-lui de le lâcher en échange d’une friandise. Et enfin rendez-lui l’objet. Répétez sur de courtes séquences, mais régulières. Par la suite, augmentez la valeur de l’objet.

Si vous souhaitez travailler autour de la nourriture, proposez d’abord à votre chien d’interrompre son repas pour une surprise dans une gamelle que vous allez placer un peu à distance de sa gamelle actuelle. Au fur et à mesure de sa progression, vous pourrez rapprocher sa gamelle, et, à terme, l’interrompre pour poser la surprise directement dans sa gamelle. Ensuite, laissez-le finir son repas sans le déranger.

Si votre chien montre des signes de stress ou de menace, ne vous fâchez surtout pas. Vous ne feriez qu’aggraver ce phénomène et lui donner raison de se méfier de l’approche de l’humain. Recommencez l’exercice avec une autre ressource de moindre valeur à ses yeux, et une récompense qui lui fait vraiment plaisir.

Et si malgré différents essais, vous trouvez que votre chien ne progresse pas dans le bon sens, ne tardez pas à vous faire encadrer par un professionnel compétent pour éviter les accidents.

les bases du medical training

Contrairement à ce vous croyez peut-être, le medical training ne va pas uniquement rendre service à votre vétérinaire. Il va également vous permettre d’effectuer les premiers soins à la maison, en cas de blessure (évaluer l’urgence, désinfecter, faire un pansement), mais aussi la bonne réalisation des soins du quotidien (nettoyer les oreilles, couper les griffes) et l’administration des traitements (donner des comprimés, mettre des gouttes dans les yeux ou dans les oreilles).

Le medical training s’appuie sur la désensibilisation progressive aux manipulations de toutes les parties du corps (la bouche, les yeux, les oreilles, les pattes) de votre chien à grand renfort de récompenses en cas de coopération de sa part.

Dans un premier temps, travaillez le contact des mains avec une zone en particulier. Insistez sans forcer jusqu’à obtenir quelques secondes d’immobilité, puis récompensez. Répétez. Une fois cette étape maîtrisée, travaillez le contact et l’ébauche d’une manipulation (approchez un flacon fermé et remuez-le, touchez la patte avec le coupe-griffe, etc.). Soyez patient, répétez. Ne soyez pas trop gourmand pendant une séance pour ne pas agacer votre chien. Il vaut mieux y revenir plus tard.

Vous pouvez même entraîner votre chien à se laisser brosser les dents pour les races qui ont facilement du tartre, ou encore l’habituer à la tondeuse pour soigner ou toiletter.

Le medical training passe aussi par confiance. Nous recommandons régulièrement aux propriétaires de nouveaux chiens de passer à l’occasion d’une balade avec leur compagnon, à l’accueil de la clinique pour recevoir un bonbon, une caresse et ainsi s’habituer à venir pour des choses plus positives et agréables qu’une piqûre. Tous ceux qui ont joué le jeu sont extrêmement surpris des résultats et soulagés de voir que leur animal vient avec plaisir chez le vétérinaire.

Bien que cela prenne du temps, le jeu en vaut la chandelle!

quand l’éducation ne suffit plus

Cet article s’efforce de vous prodiguer des conseils généraux qui s’appliquent pour des chiens qui manquent simplement d’éducation sans toutefois souffrir de vrais troubles comportementaux. Seulement, si vous avez beau être patients et appliqués et que rien n’y fait ; Si votre chien dort peu, détruit, n’arrive pas à apprendre ou à surmonter certaines peurs, il est possible qu’il souffre d’une pathologie comportementale comme un déficit de l’attention, une hyperactivité, une sociopathie, des phobies, etc.

Or, bon nombre de pathologies comportementales bloquent totalement les capacités d’apprentissage.

Un diagnostic doit alors être établi par un vétérinaire spécialisé en comportement, afin de déterminer si un traitement médical est nécessaire. Certains traitements sont temporaires et facilitent le réapprentissage dans de bonnes conditions, quand d’autres troubles du comportement nécessiteront des traitements à vie, au contraire. L’important est que vous réagissiez avant de ne plus être en mesure de supporter votre chien, ou d’avoir un accident. N’hésitez pas à nous solliciter pour vous diriger vers les bons professionnels.

pour éviter les accidents: éduquez aussi les enfants!

Ne reprochez pas à un chien d’être un chien !

Il peut être parfaitement sociabilisé et adapté à la vie de famille, vous lui en demandez peut-être simplement trop. Il est essentiel d’apprendre à vos enfants à respecter le chien pour leur sécurité et le bien de votre chien.

Il est interdit de déranger un chien pendant qu’il dort tranquillement dans son panier, ou pendant qu’il mange. Surveillez les signaux de communication qu’il envoie (voir le paragraphe sur le langage du chien), s’il montre des signes d’inconfort, demandez aux enfants de ne pas l’importuner. Idem si le chien s’est déplacé plusieurs fois gentiment pour se mettre à l’écart, demandez aux enfants de ne plus aller le déranger. Cela implique évidemment que le chien ne soit jamais seul sans surveillance avec les enfants, aussi gentil soit-il !

Enfin, une fois que les enfants sont en âge d’y parvenir et que votre chien maîtrise à la perfection avec vous, apprenez à vos enfants à faire ces mêmes exercices avec le chien. Pour renforcer leur relation de confiance. Pour mieux communiquer. Pour une bonne harmonie familiale.

L’aggravation par les réseaux sociaux

Beaucoup de vidéos montrant des scènes soit disant “mignonnes” d’un enfant avec un chien sont partagées et repartagées sur les réseaux sociaux : Le bébé qui s’approche en rampant d’un chien qui fait 3 fois sa taille et s’agrippe à ses poils pour se mettre debout; Le petit de 3 ans qui fait du poney sur le dos du chien; Les enfants qui veulent être pris en photo dans le panier du chien; etc. Essayez maintenant de regarder ces vidéos d’un oeil neuf, à la lueur de votre nouvelle compétence pour lire les signaux du chien? Combien ne montre aucun signe d’inconfort pendant ces séquences? … Quasiment aucun!

gérer les friandises et le poids de votre chien

Depuis le début de cet article, vous lisez « récompensez, récompensez, et récompensez encore » et vous vous dites « Mais mon chien va devenir obèse ! ».

J’entends souvent cette remarque un peu inquiète en consultation.

Généralement, la période d’éducation intense est corrélée à la croissance du chiot, donc à un métabolisme élevé qui brûle facilement les calories. Il est d’ailleurs rare de voir un chiot en surpoids.

En outre, il y a récompenses et récompenses. Voici une liste des densités énergétiques de différents types de récompenses.

FriandisesCalories
1 friandise Royal Canin Educ3 Kcal/ bonbon
100 g de Biscroks® de Pedigree365 Kcal
100 g de Knackis®274 Kcal
100 g de jambon blanc134 Kcal
100 g d’emmental380 Kcal
100 g de friandises canard séché Calibra Joy® 234 Kcal
100 g de bâtonnet de saumon Calibra Joy® 286 Kcal

Si votre chien a des problèmes de surpoids, l’apport calorique généré par une quantité connue de récompenses peut être intégré dans son calcul de ration et déduite de sa ration de croquettes, les jours d’entraînement.

Pour l’éducation, j’affectionne les bâtonnets de saumon, d’agneau ou de boeuf Calibra Joy® car ils peuvent se découper en tout petits morceaux, ou, pour varier, j’utilise des quarts de rondelles de Knackis®. L’apport calorique est donc tout à fait raisonnable.

Enfin, rappelons qu’une fois l’apprentissage parfaitement acquis, la récompense peut devenir aléatoire. Elle peut aussi être représentée par l’interruption de l’exercice et une session de jeu si votre chien a une activité favorite.

Conclusion

La liste des apprentissages présentés dans cet article est bien entendu non exhaustive. Vous voici maintenant paré pour apprendre de chouettes tours à votre compagnon et retrouver avec lui le goût de la liberté en toute sérénité. N’hésitez pas à nous faire part de vos difficultés en consultation, nous prenons toujours le temps pour vous faire une démonstration ou essayer de trouver une solution!

Tous droits réservés à la Clinique du Chien Vert

Article rédigé et documenté par le DV Hébert

Thérapie

L’Arthrose chez le Chien: Quelles solutions pour mon animal?


SOMMAIRE

Introduction: Qu’est-ce-que l’arthrose?

  1. D’abord la prise de conscience du propriétaire
  2. Comment l’arthrose se dépiste-t-elle?
  3. Les signes évocateurs d’arthrose
  4. Les facteurs prédisposant à l’arthrose
    1. Le surpoids
    2. La sédentarité
    3. Une alimentation de mauvaise qualité
    4. Des antécédents d’atteinte osseuse
  5. Les solutions pour aider votre animal à la maison
    1. La gestion du poids
    2. L’activité physique
      1. Le suivi d’activité
      2. L’échauffement
      3. Le type d’activités
      4. Contre-indications à l’activité
    3. Le couchage
    4. L’importance de l’alimentation
    5. Les compléments alimentaires
      1. Les omégas 3 EPA & DHA
      2. Les autres compléments alimentaires
    6. Les aménagements et aides du quotidien
  6. Les solutions thérapeutiques en clinique
    1. La chirurgie
    2. Les traitements allopathiques par voie orale
    3. L’ostéopathie
    4. Le laser thérapeutique
    5. La phytothérapie
    6. Le cannabidiol thérapeutique
    7. Protocole d’injections de polymères d’acides gras
    8. Protocole d’injections d’anticorps monoclonaux
    9. Les perfusions antalgiques en hospitalisation

Conclusion & vidéo de prévention


Introduction: Qu’est-ce-que l’arthrose ?

L’arthrose se définit par une destruction progressive des cartilages au niveau des articulations. Ces cartilages permettent d’amortir les chocs lors des mouvements. Leur usure entraîne donc un mauvais fonctionnement de l’articulation, une réduction de l’amplitude articulaire et induit la transmission de l’information douloureuse aux structures anatomiquement adjacentes, puis au système nerveux central. L’arthrose est une maladie chronique, incurable, et provoque des douleurs et des difficultés locomotrices pouvant aller jusqu’à la paralysie selon la zone touchée. La douleur liée à l’arthrose est une douleur dite « complexe » qui est souvent amplifiée au niveau du système nerveux central par un phénomène d’hypersensibilisation. En effet, il existe différents types de douleurs : mécaniques, inflammatoires, neuropathiques, centrales, nociplastiques,  etc. C’est pourquoi, la gestion de la douleur ne consiste pas seulement à l’utilisation d’anti-inflammatoires, qui en plus d’avoir de lourds effets secondaires, sont parfois insuffisants voire totalement inefficaces.

Ainsi, la prise en charge de l’arthrose est multimodale et nécessite une étroite collaboration entre le propriétaire et le vétérinaire pour adapter les protocoles dans la durée.

D’abord, la prise de conscience du propriétaire

A retenir: A ses prémices, l’arthrose se traduit par une succession de phases douloureuses entrecoupées par des phases asymptomatiques.

Ce n’est pas parce qu’un chien est naturellement joyeux, qu’il ne souffre pas.

Malheureusement, cette maladie est extrêmement sous-estimée par les propriétaires car le chien n’exprime pas forcément la douleur de façon compréhensible pour l’humain. En effet, 70% des chiens de plus de 8 ans sont touchés pour seulement 23% de diagnostiqués. Certes, elle est plus souvent visible sur les chiens grands et lourds, mais toutes les races et tous les gabarits peuvent être touchés ! Et parce que le chien est encore joyeux, la plupart des propriétaires considèrent qu’il n’y aucune douleur. Mais le retard de la prise en charge de l’arthrose entraîne une véritable perte de chance car les réponses aux différents protocoles sont moins bonnes, une grande vulnérabilité émotionnelle (isolement, dépression, dépérissement) s’installe, et une réduction considérable de l’espérance de vie de l’animal en découle.

Comment l’arthrose se dépiste-t-elle?

La suspicion d’arthrose peut se faire par palpation et manipulation du vétérinaire lors de son examen clinique, et est généralement confirmée par une radiographie ou un scanner. Mais le recueil des commémoratifs concernant le quotidien du chien à la maison est au moins aussi important pour faire la part entre une simple douleur ponctuelle et de l’arthrose. Le diagnostic de cette affection repose donc sur les observations et la précision des réponses du propriétaire aux questions posées par le vétérinaire, l’examen orthopédique de l’animal et l’imagerie.

L’ensemble de ces éléments permet au vétérinaire de déterminer quel type de douleur affecte votre animal et comment y répondre au mieux à un instant T. L’efficacité de la prise en charge doit être régulièrement réévaluée pour être adaptée en fonction de l’évolution du type et de l’intensité de la douleur.

Les articulations préférentiellement touchées chez le chien sont le coude, la hanche, le genou, mais tous les os du corps sont susceptibles d’être atteints, y compris la colonne vertébrale.

Comme expliqué précédemment, l’arthrose est progressive et irréversible. Plus sa prise en charge est précoce, meilleur sera le confort de l’animal dans la durée. Elle influe aussi sur son espérance de vie.

Dans certains cas, l’arthrose touche des animaux extrêmement jeunes à cause d’une malformation articulaire, d’un antécédent traumatique osseux, ou d’une d’une maladie telle que la dysplasie (anomalie de congruence articulaire héréditaire qui peut toucher les coudes ou les hanches de tous les chiens à croissance rapide ou de races prédisposées).

Dans le cas de la dysplasie, si elle est correctement dépistée et prise à temps, un traitement chirurgical peut améliorer significativement le confort de vie du chien et empêcher ou retarder la survenue d’une arthrose précoce.

Les signes évocateurs d’arthrose

Nous avons créé un questionnaire que vous pouvez remplir en ligne en créant votre espace membre sur notre site (renseignements à l’accueil) pour apprendre à évaluer la douleur de votre animal. N’hésitez pas à revenir vers nous avec le score de votre animal pour discuter des solutions possibles en fonction de l’intensité de sa douleur. Le score de douleur permet aussi un meilleur suivi pour estimer la réponse aux solutions thérapeutiques mises en place lors des précédentes consultations.

Les signes qui doivent vous alerter à la maison sont nombreux. Votre chien peut en présenter un seul ou plusieurs. En voici une liste non exhaustive :

  • Baisse d’entrain (moins enclin à bouger qu’avant, moins joyeux, moins joueur)
  • Modification de l’appétit (baisse de l’appétit, appétit capricieux)
  • Augmentation du temps de sommeil ou au contraire troubles du sommeil par difficulté à trouver une position confortable
  • Diminution des interactions avec les congénères ou le propriétaire (moins expressif, fait moins la fête)
  • Réticences aux promenades, traîne derrière vous
  • Boiterie à froid après une période de repos ou après un effort physique prolongé
  • Irritabilité voire agressivité lors de contacts avec certaines zones du corps (brossage, caresses, …), appréhension au contact de la main
  • Difficultés à se lever (s’y reprend à plusieurs fois, se plaint), à monter (hésitations, piétinements, chutes, glissades) ou à descendre un obstacle (marche d’escalier, canapé, voiture, etc.)
  • Vocalises (couinements, cris, grognements)
  • Malpropreté (urines ou selles) par difficulté à se mettre dans la bonne position (parfois un chien mâle arrête de lever la patte pour uriner), constipation en cas de douleur pour s’accroupir ou pour arrondir le dos.

Les facteurs prédisposant à l’arthrose

Le surpoids

Le surpoids est l’un des facteurs de risques le plus important concernant l’apparition d’arthrose précoce. Il accélère l’usure des cartilages dans l’articulation abîmée par surcharge. Par conséquent, l’arthrose apparaît non seulement plus rapidement, mais la douleur est elle aussi accrue. Aussi est-il nécessaire de contrôler strictement la corpulence de votre animal s’il souffre déjà d’arthrose. Pour mettre en place les mesures adéquates pour réguler l’appétit de votre chien et ainsi réussir à le faire maigrir ou à maintenir un poids optimal, je vous invite à lire l’article sur la gestion du poids chez le chien.

La sédentarité

La sédentarité, qui va souvent de pair avec le surpoids, est également un axe de progression de la maladie. En effet, moins l’activité physique est importante, plus vite la musculature s’amoindrit. De ce fait, les articulations sont moins soutenues, et la douleur, plus importante. De plus, l’immobilité réduit encore plus l’amplitude articulaire sur les zones touchées, engendrant boiterie et compensations qui vont accélérer les lésions sur une nouvelle partie du corps, encore saine. C’est d’ailleurs pour débloquer les compensations que l’ostéopathie est importante dans le suivi de cette maladie.

Maintenez une activité physique douce et régulière avec votre chien (marche au pas, nage, etc.) pour entretenir sa musculature et sa mobilité. Nous verrons un peu plus loin comment trouver le bon dosage de cette activité.

Une alimentation de mauvaise qualité

Une alimentation qui ne couvre pas les besoins de votre chien, créera des manques et des carences sur le long terme, accélérant ainsi le vieillissement de l’organisme : Cela peut concerner aussi bien la quantité que la qualité des protéines permettant une assimilation optimale, un manque d’apport en omégas 3 qui sont des régulateurs naturels de l’inflammation, l’ajout en quantité suffisante de chondroprotecteurs (compléments alimentaires parfois intégrés directement dans l’aliment pour soutenir les articulations) et la présence d’anti-oxydants pour ralentir le vieillissement.

Des antécédents d’atteinte osseuse

Fractures, accidents, chutes, toute fragilité osseuse ou anomalie articulaire y compris des maladies comme la dysplasie, l’ostéochondrite disséquante ou la spondylose entre autres, rendent les régions touchées plus susceptibles d’être atteintes par de l’arthrose de façon précoce.

Les solutions pour aider votre animal à la maison

De nombreuses mesures peuvent être envisagées chez vous pour aider votre animal au quotidien. Cet article va vous en présenter quelques-unes. Mais ce qui compte le plus, c’est de maintenir et d’adapter vos efforts sur la durée !

La gestion du poids

Eh oui, vous avez certainement l’impression que l’on ne vous parle que de ça et pourtant c’est LA première chose à envisager pour soulager votre animal et augmenter son confort de vie sur le long terme. Comme précédemment évoqué, le surpoids aggrave vraiment les douleurs liées à l’arthrose et réduit la mobilité de l’animal. Le premier objectif que vous devez vous fixer en cas de diagnostic d’arthrose est de ramener votre chien à un poids de forme. Et tous les membres de la famille doivent prendre part à cet objectif pour sa bonne réussite. Une amélioration de la mobilité du chien peut être observée dès 11 à 18% d’amaigrissement. Au fur et à mesure de la perte de poids de votre chien, vous remarquerez un meilleur confort et un regain de motivation de votre chien à se déplacer. Cela doit constituer un encouragement pour poursuivre vos efforts!

Pour la bonne mise en œuvre de ce projet, un poids cible et un plan d’amaigrissement peut être établi en consultation à la clinique afin de réaliser cette perte de poids dans de bonnes conditions et en évitant toute fonte musculaire. Lisez et utilisez également les astuces décrites dans l’article sur la gestion du poids chez le chien pour vous aider.

L’activité physique

Le suivi d’activité

La tenue d’un journal d’activité physique est importante pour repérer la durée ou l’intensité d’exercice à partir desquelles votre chien montrera des signes d’inconfort et de douleur.

Notez par exemple que tel jour, vous avez fait une promenade de 2h et observez si votre chien trainait la patte, a présenté des raideurs ou une boiterie en fin de promenade, ou au moment de se relever après s’être reposé à la suite de cet effort. Ou encore pire, s’il a mis plusieurs jours à s’en remettre. Si tel est le cas, alors l’intensité de l’exercice n’était pas adaptée au stade d’arthrose de votre animal. Il vaudra mieux par la suite prévoir des sorties plus courtes mais plus régulières pour entretenir musculature et mobilité sans aller jusqu’à la douleur.

L’échauffement

Par ailleurs, il est conseillé en début de sortie de garder votre chien en laisse une dizaine de minutes, afin d’échauffer tranquillement son corps avant qu’il n’aille sauter dans tous les sens. Ne perdez pas de vue qu’un chien est un éternel optimiste. Il est peu probable qu’il se régule de lui-même pour ne pas se faire mal, car il sera tellement content de sortir avec vous qu’il ne se ménagera pas.

Le type d’activités

Privilégiez la marche au pas, allure à 4 temps qui oblige à faire fonctionner de façon symétrique les 4 membres de votre chien. Si votre chien est déjà sportif, vous pouvez prévoir une légère traction, par exemple avec une ceinture de canicross et un harnais adapté, ou encore une légère pente pour accentuer un peu l’exercice.

Si votre chien souffre déjà d’une arthrose avancée, évitez absolument les départs brutaux et sans échauffement liés à des jeux de balles par exemple, ou encore les chocs répétés et sauts liés à des activités comme l’agility. Ces activités ne feraient qu’endommager un peu plus les cartilages en souffrance au niveau des articulations abîmées.

En revanche, la nage est une bonne alternative si votre chien aime l’eau. Elle permet un fonctionnement des 4 membres, sans la surcharge pondérale grâce à la poussée d’Archimède. Elle reste néanmoins difficile à pratiquer en plein hiver, et n’est pas indiquée si le chien met longtemps à sécher car le froid et l’humidité peuvent aggraver les douleurs liées à l’arthrose.

Contre-indications à l’activité

Il est à noter que si votre chien est en surpoids, qu’il n’a pas l’habitude de faire de l’exercice et qu’il souffre d’arthrose avancée, il est déconseillé de reprendre une activité trop importante dès le départ car cela pourrait aggraver les lésions articulaires. La reprise d’une activité modérée pourra être envisagée après amaigrissement, avec l’accord de votre vétérinaire.

Si l’arthrose de votre chien est déjà tellement avancée qu’il est mal après la moindre activité, il ne faut surtout pas le forcer. Il faudra envisager une alternative médicale par le biais de la physiothérapie pour garder du tonus musculaire et travailler la proprioception.

Le couchage

En cas de douleurs articulaires, il est crucial que le couchage de votre chien soit de bonne qualité car un bon sommeil est un sommeil réparateur. Privilégiez les tapis orthopédiques en mousse à mémoire de forme spécialement conçus pour soutenir les articulations de votre animal. Evitez les paniers à bords hauts qui nécessiteraient d’être enjambés, et prévoyez une taille qui permette à votre chien de s’étendre de tout son long si la position « en boule » est trop inconfortable pour lui.

De nombreux modèles sont aujourd’hui apparus sur le marché : l’Orthobed, les paniers orthopédiques Memory pour chien, ou encore le panier Trixie Vital Sofa en sont trois exemples.

exemple de panier à mémoire de forme

La pièce où dort votre chien a aussi son importance. Une pièce chauffée à l’abri de l’humidité améliorera significativement le confort de votre chien et ralentira son vieillissement général au-delà de ralentir la progression de l’arthrose.

L’importance de l’alimentation

Il existe des aliments diététiques répondant à un objectif nutritionnel particulier (O.N.P)pour lutter contre l’arthrose, dont l’efficacité, comme tous les aliments à O.N.P, a été prouvée scientifiquement et validée par l’ANSES pour améliorer les signes liés à l’arthrose.

Exemple : j/d, Metabolic + Mobility du laboratoire Hill’s, Mobility Support du laboratoire Royal Canin, HPM Joint & Mobility du laboratoire Virbac, CJD Joint Support Spécific du laboratoire Dechra, JM Joint Mobility Pro Plan du laboratoire Purina

Et comme toujours, attention ! Vous pouvez également trouver des aliments qui prônent un « soutien des articulations » ou une ” bonne santé articulaire ” sans répondre aux critères spécifiques des O.N.P. Prenez donc garde aux allégations mensongères. Je vous laisse consulter le paragraphe dédié à ces dérives dans l’article “comment choisir de bonnes croquettes pour son animal?”.

Les compléments alimentaires

Les omégas 3 EPA & DHA

Les omégas 3 d’origine animale souvent issus d’huile de poisson des mers froides sont des régulateurs naturels de l’inflammation. Les omégas 3 d’origine animale sont bien plus assimilables que les omégas 3 d’origine végétale (graines de lin, huile de colza ou soja) mais doivent provenir d’une pêche raisonnée pour éviter la destruction des fonds marins. Ils craignent l’oxydation de l’air et doivent être choisis en capsules ou en gélules plutôt qu’en pompes ou bouteilles. Pour répondre à une indication en cas d’arthrose, ils doivent être apportés à hauteur de 310 mg par kilogramme de poids métabolique (c’est-à-dire le poids à la puissance 0,75) par jour, soit 1,8 grammes par jour pour un chien de 10 kg ! Ils sont toujours à prendre au milieu du repas pour en faciliter l’absorption.

Autres compléments alimentaires

Les plus connus sont la glucosamine et le sulfate de chondroïtine, l’acide hyaluronique, le collagène de type II, ou encore l’extrait de moule verte de Nouvelle-Zélande. Les compléments à base de plante seront abordés dans la partie sur la phytothérapie dans la section sur les solutions thérapeutiques en clinique.

La glucosamine et le sulfate de chondroïtine sont des protecteurs des cellules du cartilage articulaire et atténueraient les manifestations de l’inflammation in vitro. Malheureusement, les résultats in vivo restent controversés en raison de leur absorption notamment, et aucune méta-analyse EBM (Evidence-Based medicine) ne prouvent leur efficacité réelle à ce jour. Les études portant sur l’efficacité du collagène de type II ou de l’acide hyaluronique par voie orale restent quant à elles des études isolées, qui nécessiteraient d’être reproduites à grande échelle et avec un lot témoin pour éliminer un effet « placébo ». Enfin, l’effet de l’extrait de moule verte de Nouvelle-Zélande tient à l’utilisation du manteau de la moule et non de sa coquille et de sa teneur variable en omégas 3 type EPA & DHA. A ce compte-là, il vaut mieux supplémenter directement avec une dose connue d’un mélange d’EPA et de DHA.

Nous recommandons donc d’utiliser ces compléments alimentaires pour ce qu’ils sont, c’est-à-dire uniquement des compléments, qui peuvent avoir un rôle préventif et soulager un début d’atteinte par de l’arthrose, sans toutefois baser sa prise en charge thérapeutique sur ces molécules.

Les aménagements et aides du quotidien

 Investissements peu coûteux, ils constituent une véritable aide au quotidien pour soulager votre animal et éviter les douleurs aigües liées à un faux-mouvement ou une chute. Ainsi, on peut facilement trouver sur internet aujourd’hui des rampes pour monter dans les coffres de voiture, des marchepieds pour atteindre le fauteuil ou le canapé ou en descendre, des tapis anti-dérapants à placer sur les trajets les plus empruntés par vos chiens, si la nature du sol (le carrelage par exemple) fait qu’ils ont tendance à glisser et que la douleur ou le manque de musculature ne leur permet plus de se retenir. En effet, ces chutes et glissades peuvent déclencher une nouvelle crise algique et fragiliser l’équilibre précaire de la stabilisation de la douleur.

Le port de bottines anti-dérapantes ou l’utilisation d’un harnais de maintien pour soulager l’arrière-train de votre chien peuvent aussi être envisagés.

Toutes ces adaptations nécessitent un nouvel apprentissage pour vos animaux et doivent être présentées et introduites de façon positive (en décomposant l’exercice et avec récompense !) avant un stade d’arthrose (donc de douleur) trop avancé pour que le chien y trouve un intérêt d’utilisation au quotidien.

Les solutions thérapeutiques en clinique

Les solutions en cliniques sont nombreuses et ne se limitent pas à l’usage de médicaments prescrits par le vétérinaire.

La chirurgie

Dans certains cas, la chirurgie constitue une solution palliative quand la douleur et l’arthrose sont trop importantes pour être gérer médicalement. Ainsi, une prothèse totale de hanche uni ou bilatérale peut être envisagée pour soulager une sévère arthrose coxo-fémorale avec un taux de réussite de 90% dans la reprise d’une activité normale si l’animal est ramené à un poids de forme. Les autres chirurgies palliatives les plus courantes sont les prothèses de genou ou les arthrodèses qui consistent à « fixer » une articulation devenue trop douloureuse. Le principal frein à cette solution est le coût très élevé de ces interventions spécialisées.

Intérêt des dépistages précoces pour prévenir l’arthrose :

Mais la chirurgie est surtout intéressante en prévention si un diagnostic précoce de dysplasie a pu être posé, avant l’apparition d’une boiterie ou l’usure du cartilage articulaire, ou s’il y eu rupture de fatigue des ligaments croisés antérieurs du genou. Les deux interventions préventives les plus courantes sont la symphysiodèse qui permet d’augmenter la couverture de la tête fémorale et de réduire la laxité des hanches pour améliorer une dysplasie des hanches. Et l’arthroscopie du coude pour retirer un fragment du coronoïde, forme de dysplasie du coude chez le chien. En améliorant le fonctionnement des articulations en question, la chirurgie prévient ou retarde l’apparition de l’arthrose.

Prothèses totales de hanches.
copyright Dr Ragetly CHV frégis

Les traitements allopathiques par voie orale

Ils regroupent les anti-inflammatoires, les opioïdes (dérivés morphiniques), et d’autres molécules issues de la médecine humaine. Indispensables à un certain stade d’évolution de la maladie, leur usage est à limiter au maximum, car ils ont de nombreux effets secondaires et contre-indications (insuffisance rénale ou hépatique, ulcères digestifs, somnolence, accoutumance). La médication par ces molécules nécessite un suivi sanguin régulier pour surveiller leur tolérance par l’organisme.

Les protocoles d’accompagnement de fin de vie, quand il n’existe plus aucune autre solution satisfaisante , consistent à les employer en mesurant la balance bénéfice/risque.

C’est pourquoi il est nécessaire d’agir dès les premiers signes de la maladie afin de retarder leur utilisation.

L’ostéopathie

L’ostéopathie ou Médecine Manuelle Vétérinaire (MMV) permet de lever les blocages de compensation en réponse à une douleur chronique, un effort physique inadapté, un traumatisme ponctuel, ou un simple suivi pour un animal qui a une activité sportive soutenue (canicross, traineau, chien de travail de sécurité, de recherche en décombres, etc.) Sans pathologie particulière, une séance par an suffit généralement, mais elles peuvent être rapprochées en cas d’arthrose ou de rééducation à la suite d’une chirurgie (hernie discale, rupture des ligaments croisés, arthrodèse, etc.) ou d’un traumatisme par exemple. Les séances se déroulent à la clinique du chien vert, en rendez-vous de 45 minutes environ.

Laser thérapeutique

Anti-inflammatoire, anti-douleur, décontracturant, ou encore cicatrisant. Les applications du laser thérapeutique sont nombreuses. Il est d’une grande aide dans la gestion des douleurs liées à l’arthrose. Les séances sont courtes (environ 10 minutes), non invasives et indolores. Les protocoles dédiés à la gestion des douleurs arthrosiques comportent 6 séances réparties sur 3 semaines pour débuter, puis une séance par mois en entretien.  On peut également utiliser le laser pour la cicatrisation d’escarres de vieillesse dans les cas d’arthrose avancée.

Plusieurs études scientifiques ont montré que son utilisation permet de diminuer significativement les scores de douleur et de réduire l’usage des anti-inflammatoires.

Les séances ont lieu sur rendez-vous à la clinique et le devis est disponible sur demande à l’accueil.

Pour de plus amples informations et applications du laser, vous pouvez visionner la vidéo de notre clinique à son sujet ici.

Phytothérapie

La phytothérapie consiste à traiter ou stabiliser une pathologie par des principes actifs naturels, par opposition à des principes actifs de synthèse, contenus dans les extraits glycérinés de plantes sous forme de sirop. Avec une efficacité clinique prouvée, et peu de contre-indications ou d’effets secondaires, c’est une alternative de choix pour soulager les maladies chroniques telles que l’arthrose. Les plantes utilisées dans la préparation seront choisies selon leurs propriétés pour cibler un type de douleur en particulier, aider à la réparation tendineuse ou ligamentaire quand cela est nécessaire, “reminéraliser” pour ralentir la dégénérescence articulaire, ou encore pour ralentir le vieillissement ou améliorer la vascularisation.

L’avantage de cette thérapie est qu’elle est faite sur mesure pour votre animal, en prenant en compte les comorbidités de l’arthrose telle que la dépression, ainsi que les pathologies co-existantes comme une insuffisance cardiaque ou un déficit cognitif par exemple. Elle peut être administrée en longues cures, mais nécessite des pauses régulières pour éviter l’accoutumance de l’organisme, et la perte d’efficacité.

Cas particulier de l’ Harpagophytum

Très utilisée en traitement d’appoint humain, l’harpagophytum est une plante d’afrique australe ramassée essentiellement en Namibie dont la racine a des propriétés anti-inflammatoires. Elle est aujourd’hui menacée à l’état sauvage à cause de son utilisation comme anti-douleur naturel. Il existe des alternatives non menacées, locales et tout aussi efficaces qui doivent être privilégiées. Si vous prenez vous-même de l’harpagophytum, faites attention à sa provenance et choisissez un label fiable qui assure la pérennité de l’espèce, un travail équitable ou des cultures responsables.

Cannabidiol thérapeutique

Le chien est une espèce particulièrement sensible au cannabidiol ou CBD grâce au grand nombre de récepteurs CBD1 dans son organisme. Le CBD est un cannabinoïde lipidique non psychoactif (sans THC). Il peut être intéressant dans la gestion de douleurs chroniques réfractaires aux traitements classiques, mais aussi dans l’amélioration du confort de vie général quand la douleur a atteint un tel stade qu’elle a des répercussions émotionnelles, grâce à son effet anxiolytique, anti-dépresseur et sa capacité à améliorer la qualité du sommeil. Enfin, il peut potentialiser l’effet de traitements classiques, comme les anti-inflammatoires, en permettant parfois de diminuer leurs doses pour en limiter les effets secondaires.

Le CBD doit être choisi dans sa forme la plus pure possible car le THC (composé psychoactif que l’on trouve communément dans la marijuana ou le haschisch) est extrêmement toxique dans l’espèce canine.

Il constitue donc un complément de traitement à ne pas négliger dans la prise en charge de l’arthrose et dans l’amélioration de la qualité de vie et de l’état émotionnel de l’animal.

Protocole d’injections de polymères d’acides gras

L’ARA 3000 beta® est un copolymère d’acides gras qui régule l’inflammation dans l’articulation et freine la dégénérescence du cartilage qui va de pair avec les maladies articulaires chroniques telles que l’arthrose. Ce protocole sans effet secondaire a donc un grand intérêt sur une arthrose débutante à modérée car il va ralentir sa progression tout en réduisant la douleur. En outre, c’est un protocole peu coûteux une fois la phase d’attaque achevée, car les injections se font tous les 3 ou 6 mois en fonction du confort de chien. Le protocole d’attaque, lui, comprend trois injections à 7 jours d’intervalle, puis une 4ème injection 15 jours après la 3ème et ensuite les injections passent à un rythme trimestriel ou semestriel en fonction du score de douleur.

Ce protocole convient en cas de douleur légère à modérée.

Protocole d’injections d’anticorps monoclonaux

Révolution récente dans la prise en charge de la douleur, le Librela® dont l’équivalent existe enfin chez le chat, est un anticorps purifié canin qui cible le neuro-messager de la douleur exprimé au niveau articulaire et central. Sa tolérance est excellente grâce à la spécificité d’espèce de l’anticorps et à son mode d’élimination par le corps qui sollicite très peu le foie et les reins. Il ne présente donc pas d’effet secondaire et peut être utilisé en cas de pathologies co-existantes avec l’arthrose qui contre-indiquent l’usage de médicaments classiques telles que l’insuffisance rénale, cardiaque, hépatique, etc.

Toutefois, il ne prend en charge « que » la douleur sans ralentir la progression de l’arthrose. Il est donc important de bien réguler la reprise d’activité pour les chiens en surpoids ou dont les articulations sont très endommagées, car ils peuvent se sentir pousser des ailes et aggraver leurs lésions s’ils ressentent moins la douleur.

Ce protocole consiste en 2 injections à 28 jours d’intervalle pour atteindre un état d’équilibre, puis au besoin selon le score de douleur. Ainsi, certains chiens garderont un rythme d’une injection par mois, quand d’autres tolèreront un espacement croissant des injections suivantes.

Ce protocole convient en cas de douleur modérée à sévère et constitue une solution très appréciable chez les chiens pour lesquelles l’allopathie présente des contre-indications majeures.

Physiothérapie

La physiothérapie ou rééducation fonctionnelle vétérinaire s’envisage lorsque l’activité physique est trop douloureuse en cas d’arthrose, ou à la suite d’une intervention chirurgicale (rupture des ligaments croisés, hernie discale) ou d’une blessure (tendinite, entorse, etc.). Elle permet de rétablir la force verticale d’appui au sol du ou des membres atteints, d’améliorer la proprioception, d’entretenir la masse musculaire et la mobilité articulaire par le biais d’exercices sur des machines spécifiques (tapis immergé, plateforme mobile, ballons, etc.) ou par des manipulations douces de kinésithérapie.

Perfusions antalgiques en hospitalisation

Lorsque les diverses solutions évoquées ci-dessus ne suffisent plus à offrir un confort de vie acceptable pour l’animal, une hospitalisation pour une perfusion antalgique à base de morphine et de molécules anesthésiantes des récepteurs à la douleur périphériques et centraux peut être envisagée sur 24 ou 48h. Ces perfusions constituent également une solution médicale de secours en cas de paralysie brutale si une chirurgie n’est pas envisageable.

Parce qu’elle utilise des molécules soumises à réglementation, cette solution n’est envisageable qu’en clinique. De plus, cette perfusion a des effets sédatifs puissants qui peuvent être impressionnants pour le propriétaire, l’animal a donc besoin d’un temps de « récupération » avant de pouvoir en mesurer les effets réels et son usage doit rester ponctuel.

Conclusion

Il est indispensable d’avoir une approche multimodale de l’arthrose qui est une maladie dégénérative, irrémédiable et incurable, qui peut survenir plus ou moins tôt dans la vie de nos animaux de compagnie.  

Comme chez l’humain, cette maladie évolue en une succession de crises de douleur et de phases asymptomatiques dans un premier temps. Ces dernières auront tendance à s’amenuiser à mesure que la maladie progresse. N’attendez pas que la douleur soit permanente pour agir car elle sera bien plus difficile à soulager efficacement une fois installée.

Un suivi régulier, un dialogue avec votre vétérinaire, ainsi qu’un diagnostic le plus précoce possible permettront de la stabiliser et de mieux soulager durablement votre chien.

Enfin, n’oubliez jamais que nos animaux n’ont pas la possibilité d’exprimer leur douleur oralement, et que ce n’est pas parce qu’un chien est naturellement joyeux qu’il ne souffre pas. Il est donc essentiel de repérer tout changement de comportement ou d’habitudes qui sont les précurseurs d’une boiterie ou d’un mal-être persistant. C’est parfois un véritable combat pour le praticien de faire prendre conscience à un propriétaire que son animal est en souffrance. Malheureusement, une fois que l’arthrose se complique d’une composante émotionnelle (léthargie, troubles de l’appétit, dépression), le pronostic vital de l’animal est engagé.

Pour finir, je vous laisse visionner la campagne de prévention et de dépistage de l’arthrose du laboratoire Zoetis qui est extrêmement marquante et émouvante (sous-titrée en français).

Vidéo “In Silence” Zoetis

Article rédigé et documenté par le DV Hébert

Tous droits réservés à la Clinique du Chien Vert. Reproduction interdite.

Nutrition

La gestion du poids chez le chien

Introduction

Vous avez décidé de faire maigrir votre chien ? Félicitations !

Cet article va vous donner les clés pour empêcher la prise de poids de votre chien ou vous aider à le faire maigrir s’il est déjà en surpoids.

Vous n’avez peut-être pas encore conscience à l’heure actuelle que votre animal est déjà en surpoids.

SOMMAIRE

  1. Comment évaluer la corpulence de votre chien?
  2. Pourquoi faire maigrir votre chien?
  3. Les causes du surpoids chez le chien
  4. Particularités de races
  5. Est-il possible de faire maigrir mon animal en diminuant sa ration habituelle?
  6. Les causes d’échec de l’amaigrissement
  7. Repenser le mode de distribution de l’aliment
  8. L’importance de la ration mixte
  9. L’astuce des courgettes
  10. Gérer les réclamations de friandises
  11. Et l’activité physique dans tout ça?
  12. Comment introduire un nouvel aliment chez le chien?
  13. Exemples d’aliments pour la régulation du poids chez le chien

Remarque: Nous envoyons de nombreux mails de rationnement personnalisés avec des conseils spécifiques et un ou plusieurs aliments adaptés à la situation de votre animal. C’est un service gratuit que nous fournissons, mais qui prend énormément de temps et reste souvent sans réponse!! Nous vous remercions par avance de vos retours, et si vous rencontrez des difficultés à mettre ces mesures en place, ou que votre chien ne perd pas de poids malgré sa ration personnalisée, nous sommes également disponibles pour vous aider et vous conseiller au mieux. Parfois, il faut réévaluer le poids de forme, ou encore envisager le dépistage de certains troubles hormonaux. Vous pouvez venir peser votre animal sans rendez-vous, directement à l’accueil pour constater le fruit de vos efforts. Enfin, n’oubliez pas qu’une fois le poids de forme atteint, une ration de stabilisation doit être recalculée afin d’éviter que votre animal ne continue de maigrir

Comment évaluer la corpulence de votre chien?

La première chose à faire est d’évaluer vous-même, de façon objective, à la maison, la corpulence de votre chien.

Cet outil créé par la WSAVA permet d’évaluer la note d’état corporel de n’importe quel chien. C’est un peu l’équivalent de l’indice de masse corporelle (IMC) chez l’humain si vous voulez !

Alors, quelle note d’état corporel /9 attribuez-vous à votre chien ?

Pourquoi faire maigrir votre chien?

On considère un chien comme obèse à partir de 15% de surpoids par rapport au poids idéal. Le poids idéal, pour les animaux ayant eu une croissance normale, est à peu près le poids que votre chien faisait à l’âge d’un an et demi, c’est-à-dire à sa sortie d’adolescence.

L’obésité réduit l’espérance de vie de votre chien de 2 ans en moyenne (cela peut varier selon la race du chien). Elle multiplie par 4 le risque de développer un diabète ou des troubles urinaires, par 3 le risque d’avoir des problèmes de peau, et de développer des troubles ostéoarticulaires de façon précoce à cause du surpoids. Comme l’obésité est une maladie inflammatoire, elle va également abaisser les défenses immunitaires de votre animal, le rendant plus vulnérable face à des infections chroniques. Enfin, le surpoids prédispose également aux maladies cardiovasculaires.

Il est beaucoup plus facile de maintenir un poids de forme, que de faire maigrir son chien, car il faudra changer ses habitudes alimentaires, augmenter, dans certains cas, sa dépense énergétique. De plus, un véritable cercle vicieux s’installe au fur et à mesure que votre chien prend du poids : Sa couche de graisse l’isole du froid et diminue encore sa dépense énergétique. Il est, en outre, moins enclin à bouger – on note réduction de la mobilité dès 6% de surpoids ! – car il est essoufflé, ou ses articulations deviennent douloureuses, donc il se dépense moins, diminuant ainsi son besoin calorique, donc sa ration. Les portions sont plus difficiles à tenir. C’est pourquoi, il vaut mieux prévenir le surpoids que le traiter.

Les causes du surpoids chez le chien

Il est malheureusement urgent de se poser la question car 59% des chiens sont en surpoids à l’heure actuelle au niveau mondial, et 25% en France.

Les causes du surpoids chez le chien sont multiples : mauvaise alimentation, sédentarité, excès d’écarts alimentaires, psychologie du propriétaire.

En effet, la plupart des propriétaires sur-nourrissent leur animal par amour, pensant lui faire plaisir ! Une étude a également montré que 11% des maîtres préfèrent que leur animal soit un peu rond, et 50% des propriétaires pensent qu’un animal en surpoids est aussi heureux qu’un animal mince.

Environ ¼ des propriétaires donnent des restes de table chaque jour à leur animal, en plus de sa ration, et 29% des chiens reçoivent aussi des friandises quotidiennement !

Un autre facteur d’aggravation majeure est que le propriétaire ne se rend le plus souvent pas compte que son animal est trop enrobé. En effet, plus d’un propriétaire sur deux n’a pas conscience que son animal est en surpoids. C’est pourquoi, l’obésité chez le chien progresse aujourd’hui aussi vite que chez l’humain dans nos sociétés occidentales.

D’autres facteurs peuvent augmenter le risque de prendre du poids, comme la stérilisation, qui diminue le besoin énergétique de votre animal car il ne produira plus d’hormones sexuelles. Il est donc essentiel de surveiller le poids de votre chien dans les 3 à 12 mois suivant sa stérilisation, et d’établir un programme nutritionnel avec votre vétérinaire (calcul de ration, changement d’aliment, modification du mode de distribution de l’aliment, etc.). De même, à mesure que votre chien vieillit, il fait moins d’exercice (à partir de 4 ans en général). L’augmentation de l’âge est donc également un facteur de risque.

29% des chiens reçoivent des friandises quotidiennement, 25%, des restes de table chaque jour.

Particularités de races

Certaines races sont prédisposées au surpoids comme le Labrador, le Golden Retriever, le Cocker Anglais, les Beagles, le Cavalier King Charles ou encore les Carlins. Il faudra donc faire doublement attention pour ces races-là car leur besoin énergétique journalier est naturellement diminué par rapport à d’autres races. La ration calculée, en plus de tenir compte de l’activité physique de votre animal, de son caractère reproductif entier ou stérilisé, de sa note d’état corporel, de son âge, devra aussi tenir compte des critères de race !

Aussi, n’hésitez pas à nous demander un calcul de ration précis pour votre animal, plutôt que de suivre les recommandations, très générales et souvent par fourchette de poids, à l’arrière du paquet de ses croquettes.

Est-il possible de faire maigrir son animal en diminuant sa ration habituelle?

Possible oui, dans une certaine mesure, mais bon pour sa santé, non. Un aliment complet pour chien adulte en bonne santé est formulé pour que la ration complète couvre ses besoins journaliers. Une diminution de cette ration entrainerait carences et malnutrition qui pourraient avoir de graves conséquences sur le long terme. Voilà pourquoi il est essentiel d’établir un plan d’amaigrissement avec votre vétérinaire qui va passer obligatoirement par l’utilisation d’un aliment diététique adapté au régime de votre chien (très riche en protéines et en fibres afin de couvrir les besoins nutritionnels et d’apporter de la satiété) parmi d’autres mesures, le temps de recouvrer un poids de forme. Puis dans un second temps, en phase de stabilisation du poids, votre chien pourra de nouveau manger un aliment physiologique adapté à un chien adulte en bonne santé.

Remarque: Une carence en protéines incitera inconsciemment votre chien à manger plus pour couvrir ce besoin spécifique. Vous aurez donc d’autant plus de mal à gérer sa satiété, ce qui sera totalement contre-productif dans le cadre d’un amaigrissement.

Les causes d’échec de l’amaigrissement

La mauvaise gestion de la satiété, la sensation d’affamer votre chien, et l’habitude de céder face aux réclamations de votre animal sont des grandes causes d’abandon du plan nutritionnel établi par votre vétérinaire. Voilà pourquoi il est essentiel de le tenir informé des difficultés que vous rencontrez à la maison pour adapter ces mesures.

Un plan nutritionnel ne comporte pas seulement des mesures diététiques comme nous le verrons par la suite, mais également des modifications du mode de distribution et des habitudes de votre animal.

Rappelez-vous que c’est pour le bien-être et la santé de votre chien que vous mettez tout cela en œuvre ! Cela doit être votre motivation principale pour tenir bon !

Repenser le mode de distribution de l’aliment

Pour la partie sèche de la ration, c’est-à-dire les croquettes, il faut essayer de reproduire les conditions naturelles de recherche de nourriture, et donc ne pas laisser les croquettes à disposition dans une gamelle classique.

Utilisez des gamelles dites « anti-gloutons » pour ralentir le temps d’ingestion. Il en existe une multitude !

Fractionnez la dose de croquettes de la journée calculée par votre vétérinaire en plusieurs repas. Jusqu’à 3-4 par jour si vous en avez la possibilité.

Vous pouvez également utilisez des jouets type Pipolino ou kong wobbler pour mettre une partie de la ration sèche afin d’occuper votre chien pendant votre absence par exemple. Cela permettra également de lutter contre l’ennui, très important chez nos animaux de compagnie qui restent seuls et inactifs une bonne partie de la journée.

L’importance de la ration mixte

La pâtée a un fort pouvoir rassasiant, car elle est riche en eau et est environ 4 fois moins calorique que les croquettes à poids équivalent. Elle est donc un élément essentiel dans la gestion de la satiété de votre chien.

Elle augmente aussi l’appétence de la ration pour les chiens plus difficiles lors des changements d’aliments. Il est cependant primordial de choisir une pâtée de bonne qualité, dont la composition et la densité énergétique sont maîtrisées, et plus spécifiquement, une pâtée hypocalorique si votre chien est au régime.

Elle peut représenter un budget pour les grands chiens, mais rappelez-vous que cette phase d’amaigrissement est temporaire, même si elle doit être progressive pour être bien supportée par l’animal.

La quantité de pâtée donnée peut couvrir jusqu’à la totalité du besoin énergétique de votre animal si vous ne désirez pas utiliser de croquettes. Discutez-en avec votre vétérinaire afin de prévoir le calcul de ration en fonction.

Remarque : Contrairement à de bons compromis pour certaines croquettes de grande distribution, il est rare de trouver une pâtée équilibrée et adaptée à la perte de poids dans le commerce.

Comme pour les croquettes, prévoyez de fractionner les doses de pâtée au moins deux fois par jour si vous le pouvez. Vous pouvez également ralentir le temps d’ingestion de la pâtée, afin d’améliorer la sensation de satiété, en utilisant des tapis de léchage sous surveillance.

Tapis de léchage à ventouses
disponible à la clinique

Pour les propriétaires les plus motivés, une ration ménagère est également possible. Constituée d’aliments frais, elle est bien plus volumineuse qu’une ration de croquettes à besoin énergétique équivalent. Ainsi la satiété et l’appétence sont excellentes. Si vous souhaitez choisir cette option, je vous invite à consulter l’article qui lui est dédié.

L’astuce des courgettes

Avec environ 15 Kcal/100g, elle est un excellent allié dans la régulation de l’appétit de votre chien. Riche en eau, et en fibres, elle permet d’améliorer la satiété en augmentant le volume de la ration.

Elle peut donc compléter la ration de pâtée ou de croquettes selon les préférences de votre chien et le mode de distribution de ces aliments que vous avez choisis, sans pour autant dépasser 10 g par kilo de poids et par jour.

Le gros avantage de la courgette est qu’elle est peu coûteuse par rapport à la pâtée. De plus, vous pouvez préparer de grandes quantités à l’avance, les portionner et les décongeler au fur et à mesure des besoins. En revanche, elle ne pourra jamais, à elle seule, couvrir les besoins de votre animal, elle ne sert donc qu’à le rassasier, en parallèle d’une ration adaptée à son plan d’amaigrissement.

Nous vous conseillons de couper une courgette en cubes plus ou moins gros selon la taille et les préférences de votre chien, et de la blanchir dans l’eau bouillante ou aromatisée avec un peu de bouillon dégraissé en cube (pas à la dilution habituelle, car c’est juste pour l’arôme) pendant quelques minutes. Vous pouvez aussi bien la donner crue, peu cuite ou très cuite, selon le goût de votre chien. Il faut tester !

Remarque : Vous pouvez remplacer la courgette ponctuellement par un autre légume comme les haricots verts, mais attention, seule la courgette est aussi peu calorique, donc cet extra doit rester occasionnel.

Gérer les réclamations et les friandises

Afin que vos efforts soient payants, il faut bien répertorier tous les écarts alimentaires que vous donnez à votre chien, y compris ceux auxquels vous ne pensez pas comme le fameux « bâtonnet pour les dents », aussi inefficace que calorique (à lire ici). Si votre chien a l’habitude de réclamer à table, l’astuce est de garder une poignée de sa ration journalière de croquettes dans un petit bocal hermétique et propre sur la table. Donnez-lui une de ces croquettes s’il vient réclamer. Il est probable qu’un peu déçu d’avoir quelque chose d’habituel, il réclame de moins en moins. Essayez également de ne plus céder à chacune de ses demandes afin de pouvoir espacer ses réclamations au fur et à mesure.

Et si malgré tout, vous donnez quelque chose qui ne fait pas partie de la ration calculée, pensez à en informer votre vétérinaire afin que celui-ci le prenne en compte dans son calcul de ration.

Et l’activité physique dans tout ça?

L’amaigrissement du chien passe d’abord par la réduction des calories ingérées sur l’ensemble de la journée. Si votre chien est en grand surpoids, il vaut mieux ne pas reprendre une activité physique trop importante au départ, car cela présente un risque pour ses articulations et son cœur. Commencez petit à petit, avec des promenades d’une demi-heure une à deux fois par jour et augmentez au fur et à mesure de sa perte de poids, selon le plan nutritionnel établi à la clinique. Vous verrez avec bonheur et plaisir, à quel point il retrouvera de la vitalité ainsi que l’envie de se promener et de jouer à mesure qu’il se rapprochera de son poids de forme. N’est-ce pas la plus belle des récompenses ?

Prévoyez une activité physique régulière, douce et modérée comme de la marche au pas, au départ. En revanche, les jeux de balle avec départ brutal et sans échauffement, ou les courses derrière le vélo sont à proscrire si votre chien présente un surpoids de plus de 5%.

Si votre chien apprécie l’eau par contre, vous pouvez prévoir des sessions de nage avec un leurre (bâton ou balle qui flotte) car la poussée d’Archimède permet de soulager les articulations du surpoids de l’animal.

Remarque 1: Adaptez toujours le niveau d’intensité de l’exercice physique à son essoufflement lors de l’activité et à sa capacité de récupération après l’exercice (courbatures, raideurs, difficultés à se lever, voire boiterie qui peuvent être des signes d’arthrose précoce liée au surpoids)

Remarque 2 : Comme pour les humains, ce qui compte avant tout dans la reprise d’activité physique, c’est la régularité. Il vaut mieux Une balade tranquille 3-4 fois par semaine, qu’une activité intense et ponctuelle le week-end car elle n’apportera aucun résultat !

Comment introduire un nouvel aliment chez le chien?

Bien moins difficile que le chat, le chien n’est cependant pas toujours un adepte de la nouveauté. C’est pourquoi une diversification alimentaire dès le plus jeune âge facilitera l’introduction de nouveaux aliments, permettant ainsi d’adapter son régime alimentaire à son mode de vie ou à diverses pathologies (surpoids, troubles urinaires ou rénaux, etc.)

Il est conseillé de présenter une petite portion du nouvel aliment (par exemple une petite portion de courgettes) tous les jours pendant plusieurs consécutifs dans une gamelle classique pour en faciliter l’accès. Sa ration habituelle, elle, doit être distribuée dans une gamelle anti-glouton à minima pour que votre chien ait à fournir un petit effort pour manger ce qu’il a l’habitude de manger. Si votre chien ne touche pas au nouvel aliment, n’augmentez pas le reste de la ration pour autant. La sensation de faim peut le pousser à essayer. Persévérez !

Et si malgré tout, votre chien refuse le nouvel aliment, il en existe plusieurs qui peuvent convenir à la perte de poids. Comme expliqué précédemment, la pâtée peut aussi augmenter l’appétence de la ration.Enfin, sachez que la plupart des marques de gamme vétérinaire garantissent l’appétence de leur produit (satisfaction ou remboursement). Alors ne baissez pas les bras!

Remarque : Il ne faut pas confondre cette méthode avec la transition alimentaire recommandée lors d’un changement d’alimentation, qui permet d’habituer la flore digestive progressivement au nouvel aliment afin d’éviter les troubles digestifs. Cette transition aliment doit intégrer progressivement le nouvel aliment dans la ration sur une semaine à 10 jours.

Exemples d’aliments pour la régulation du poids chez le chien

Les aliments diététiques de régime sont des aliments à objectif nutritionnels particuliers (O.N.P) qui doivent répondre à un cahier des charges précis et prouver leur efficacité par la réalisation d’études afin d’être approuvés comme tels. Ils sont donc à différencier des aliments « lights » dont la teneur en matières grasses est simplement réduite.

Comme détaillé précédemment, la plupart des aliments diététiques pour la régulation du poids sont hyperprotéinés et enrichis en fibres afin de pouvoir couvrir les besoins de l’animal et gérer sa satiété, tout en évitant une fonte musculaire pendant un amaigrissement. C’est pourquoi, ils doivent être privilégiés par rapport aux aliments lights, afin de mettre toutes les chances de mener à bien votre projet de votre côté.

Voici quelques exemples de ces aliments qui peuvent être intégrés dans un plan d’amaigrissement :

Certains de ces aliments secs sont également déclinés en version humide (pâtée)

Vous pouvez retrouver ces aliments et d’autres de qualité vétérinaire sur le site de notre boutique en ligne MyVetShop. Pour créer un compte client et bénéficier de la livraison gratuite, vous aurez besoin du code d’affiliation à la clinique KVJ933.

Nous pouvons vous calculer des rations personnalisées sur demande pour vous aider dans la perte de poids de votre chien.

Conclusion

Si votre chien est à son poids de forme, mais a un féroce appétit, il est tout à fait possible d’utiliser les astuces citées ci-dessus tout en utilisant un aliment physiologique pour chien adulte en bonne santé, ou un aliment utilisé dans les phases de stabilisation du poids qui vous permettront des rations plus généreuses. Si vous vous demandez comment choisir un aliment pour votre chien, je vous invite à lire les articles intitulés aide à la lecture d’étiquette d’un aliment pour chien adulte et comment choisir de bonnes croquettes pour son animal ?

 Enfin, si vous ne jurez que par les croquettes sans céréales, ou si vous pensez que les aliments de gammes vétérinaires sont plus chers que les aliments vendus en ligne ou en animalerie, je vous invite à lire l’article concernant les idées reçues en nutrition canine et féline.

Article rédigé et documenté par le Dr.Hébert

Tous droits réservés à la Clinique du Chien Vert. Reproduction interdite.

Nutrition

Les idées reçues en nutrition canine et féline

Les idées reçues en nutrition canine & féline

Voici une liste non exhaustive d’idées reçues sur l’alimentation du chien et du chat qui reviennent souvent en consultation. Peut-être y trouverez-vous des réponses à vos interrogations ou cela permettra-t-il de casser des habitudes que vous pensiez justes. S’il persiste des doutes ou des inquiétudes, n’hésitez pas à nous en parler en consultation.

SOMMAIRE

Cliquez sur le numéro correspondant pour vous rendre directement au paragraphe concerné

I- IDEES RECUES COMMUNES AUX DEUX ESPECES

1/ Les croquettes sans céréales sont meilleures pour mon animal

2/ Les croquettes vétérinaires sont plus chères que celles vendues sur internet

3/ Le B.A.R.F est meilleur que les croquettes

4/ Le pH gastrique acide des carnivores détruit toutes les bactéries

5/ Un carnivore ne doit manger que de la viande

6/ Les glucides sont toxiques et vont rendre mon animal diabétique

7/ La pâtée va faire grossir mon animal

8/ La pâtée favorise le tartre

9/ Je peux couvrir les besoins en calcium de mon animal avec des laitages

10/ Les croquettes vétérinaires sont faites pour rendre mon animal malade, et que j’achète plus de traitements

11/ J’ai toujours nourri mes animaux comme ça et ils ont vécu super vieux

12/ Une ration ménagère équilibrée, c’est 1/3 de viande, 1/3 de féculents et 1/3 de légumes

13/ Pour faire maigrir mon animal, je vais juste réduire la ration de ses croquettes habituelles

14/ Les croquettes à base d’insectes sont plus écologiques

15/ Il se régule tout seul

16/ Si la prise de sang de mon animal est bonne, alors il n’a pas de carences

II – IDEES RECUES EN NUTRITION CANINE

1/ Mon chien est en surpoids, pourtant il ne mange qu’une fois par jour

2/ Un chien de grande race a besoin d’être supplémenté en calcium et en phosphore pendant sa croissance

3/ Je donne un Dentastix tous les jours à mon chien pour ses dents

4/ Il faut supplémenter en calcium pour redresser les oreilles de mon chiot

5/ Mon chien n’est pas sédentaire, je le sors matin, midi, et soir pour ses besoins

III – IDEES RECUES EN NUTRITION FELINE

1/ Un chat doit boire du lait

2/ Non ce n’est pas du gras, c’est sa “poche primordiale”

3/ Non Docteur, il n’a pas grossi, c’est son poids d’hiver

4/ Il est impossible de faire maigrir un chat

5/ Un chat doit avoir à manger à volonté

IDEES RECUES COMMUNES AUX DEUX ESPECES

LES CROQUETTES SANS CEREALES SONT MEILLEURES POUR MON ANIMAL

Dans les gammes sans céréales, l’amidon qui est le liant de la croquette et lui donne sa forme et sa texture, provient d’autres sources que le blé, le maïs ou le riz. Mais elles en contiennent bien ! Et les marques « sans céréales » jouent sur cette confusion. Dans la majeure partie des cas, il s’agit de pommes de terre, de légumineuses (pois, lentilles, …), ou de patate douce, etc. Le taux d’amidon n’est pas communiqué sur l’étiquette de l’aliment mais on peut calculer le taux d’ENA (amidon + fibres solubles) (cf. comment choisir de bonnes croquettes pour mon chien) Et dans la plupart des cas, il est égal ou supérieur aux croquettes de bonne qualité dont l’amidon est fourni par les céréales.

D’autre part, l’alimentation sans céréales est une mode relativement récente qui véhicule des allégations souvent mensongères en faisant appel à l’alimentation ancestrale et « naturelle » du chat et du chien. Lors de leur domestication, il y a des milliers d’années, le chat et le chien ne mangeaient pas plus de pois, de lentilles ou de patates douces qu’aujourd’hui ! Et de nombreuses fouilles archéologiques ont révélé la présence de céréales dans des fossiles de fèces de l’ancêtre du chien et du chat tels qu’on les connait. Ils possèdent tous deux un gène capable de produire une enzyme qui digère l’amidon, sécrétée par le pancréas (chat et chien) et dans la salive (chien seulement).

Ce type d’alimentation commence à révéler quelques limites avec l’apparition de certaines pathologies directement imputables à l’alimentation sans céréales comme le développement de certaines pathologies cardiaques (cardiomyopathie dilatée parfois réversible par changement d’aliment) chez le chien et le chat, ou l’apparition de cristaux urinaires d’oxalate de calcium avec certains ingrédients comme la patate douce. La prudence est donc de mise par manque de recul. Mieux vaut se fier à un aliment dont la composition est parfaitement connue et maîtrisée parce qu’il est produit depuis des décennies et amélioré suite aux conclusions de centaines d’études scientifiques fiables et reproductibles.

LES CROQUETTES VETERINAIRES SONT PLUS CHERES QUE CELLES VENDUES SUR INTERNET

FAUX ! De nombreuses cliniques vétérinaires travaillent aujourd’hui avec des sites partenaires comme Kalivet, Chronovet ou Vetoavenue pour ne citer que ceux-là, qui vous permettent d’avoir un aliment vétérinaire à un tarif compétitif par rapport à celui proposé sur des sites d’animalerie en ligne. L’avantage de ces sites, c’est la certitude concernant la provenance de l’aliment, puisque ces sites se fournissent dans nos centrales d’achat de médicaments. En outre, vous bénéficiez d’un conseil vétérinaire personnalisé et adapté à votre animal par l’équipe de la clinique qui le suit habituellement. Enfin, la livraison est gratuite dans la clinique partenaire de votre choix. Il ne vous reste plus qu’à passer récupérer votre sac à l’accueil, aux horaires d’ouverture habituels.

A titre d’exemple :

tarifs datant de janvier 2022

  • Le prix d’un aliment chat adulte stérilisé en sac de 2,5 kg de la marque Hill’s sur kalivet est à 10,3€/kg contre 10€/kg pour un sac de 2,5 kg d’aliment chat adulte stérilisé de la marque Purizon + 4,99€ de frais de port sur un célèbre site d’animalerie en ligne commençant par « z » soit, au total, 12€/kg prix global.
  • Le prix d’un aliment porc & volaille français chien adulte grande race en sac de 12 kg de la marque Virbac est à 4,41€/kg sur Kalivet contre 4,33€/kg (livraison offerte pour ce conditionnement) pour un sac de 12kg de Carnilove Adult Large Breed saumon & dinde toujours sur le même site d’animalerie en ligne.

Les coûts sont donc tout à fait comparables, voire moins chers que sur les sites d’animalerie dans certains cas avec, en prime, une qualité avérée et un conseil médical personnalisé.

Remarque 1 : Il vaut mieux toujours privilégier les conditionnements les plus gros pour avoir un prix au kilo plus bas, tout en restant sur un conditionnement adapté au nombre d’animaux que vous avez à la maison pour éviter une perte de la qualité nutritive si le sac reste ouvert trop longtemps (oxydation). Veillez également à conserver votre aliment dans son emballage d’origine en faisant sortir un maximum d’air, et en enfermant le tout dans un container à croquettes placé dans un endroit sec et tempéré.

Remarque 2 : Si vous comparez avec un aliment bas de gamme de supermarché avec un prix avoisinant les 2€ au kilo ou moins, évidemment, il n’y a pas de miracle, mais vous pouvez vous douter qu’à ce prix-là, la qualité est clairement catastrophique et la composition inadaptée à votre animal.

LE B.A.R.F EST MEILLEUR QUE LES CROQUETTES

Le B.A.R.F est une alimentation à base de viande crue, d’abats, d’aliments et de légumes crus, de laitages, d’os charnus et souvent, mais pas toujours, une absence de céréales. Les risques liés à cette alimentation sont nutritionnels et sanitaires.

D’abord nutritionnel, car les rations de B.A.R.F sont très souvent déséquilibrées, soit à cause d’un manque en certains éléments (notamment en zinc, en cuivre, acides gras essentiels par exemple) créant des carences sur le long terme, soit par excès en certains éléments (calcium, phosphore, vitamine A, …). Ce mode d’alimentation est difficile à maîtriser et à équilibrer au quotidien, même avec un encadrement professionnel.

Ensuite sanitaire, car le risque de contaminations bactérienne et parasitaire liées aux diverses manipulations et préparation, et au mauvais respect de la chaîne du froid est élevé. C’est pourquoi, il est particulièrement dangereux pour les personnes immunodéprimées, en cours de chimiothérapie, les jeunes enfants, les femmes enceintes, etc. Nous recommandons vivement de congeler la viande au moins une quinzaine de jours pour s’affranchir du risque parasitaire, ainsi qu’une cuisson à cœur (au moins 70°c pendant quelques minutes) pour réduire le risque de contamination bactérienne.

Quant aux rations B.A.R.F toutes prêtes que l’on peut trouver dans le commerce, elles sont elles aussi forcément déséquilibrées par absence de personnalisation au cas de votre animal, et toujours carencées en vitamines, oligo-éléments et acides gras essentiels tout en étant assez caloriques.

« Quelle est l’alternative possible alors si je veux donner une alimentation « naturelle » à mon animal ? » Nous vous recommandons une ration ménagère à base de viande ou de poisson mais cuits, d’un complément minéral et vitaminé (CMV), de légumes, de féculents, de laitages, d’huile de poisson et de colza, et parfois de fruits, qui sera calculée sur mesure pour votre animal et couvrira tous ses besoins nutritionnels ! (cf.article dédié)

LE PH GASTRIQUE ACIDE DES CARNIVORES DETRUIT TOUTES LES BACTERIES

Encore une idée reçue qui va souvent de pair avec les adeptes du B.A.R.F et pourtant c’est bien faux !

Si vous donnez une ration contaminée, les selles seront contaminées. Et cela a été prouvé dans de nombreuses études grâce à des analyses de selles d’animaux domestiques nourris au B.A.R.F. Certes, le ph gastrique sur un estomac plein est inférieur au nôtre, et c’est encore plus vrai chez le chat. Il est également vrai que la plupart de ces animaux n’exprimeront pas une salmonellose ou une listériose comme un humain le ferait, mais il n’en reste pas moins qu’ils sont contaminants et représentent alors une « arme biologique » dangereuse pour les jeunes enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées.

UN CARNIVORE NE DOIT MANGER QUE DE LA VIANDE

Et non ! L’ingestion d’une proie ne correspond pas à un repas de viande uniquement. Les os contiennent du calcium, du phosphore, les abats des vitamines, les yeux des acides gras essentiels, la peau, les poils et le contenu du tube digestif, des fibres parmi beaucoup d’autres choses. Un régime à base de viande (muscle) crue ou cuite est donc totalement déséquilibré et dangereux pour votre animal.

Le régime alimentaire d’un carnivore doit couvrir ses besoins en protéines, en graisses, en acides gras essentiels, en vitamines, en minéraux, en fibres et ainsi de suite, soit par le biais d’un aliment complet sous forme de croquettes ou de pâtée, soit par le biais d’une ration ménagère complétée d’un CMV (Complément Minéral et Vitaminé).

Remarque : Le chien est un carnivore à tendance omnivore et a un besoin protéique 4 à 6 fois supérieur à celui d’un humain. Le chat, lui, est un hypercarnivore avec un besoin protéique 6 à 8 fois supérieur au nôtre.

LES GLUCIDES SONT TOXIQUES ET VONT RENDRE MON ANIMAL DIABETIQUE

FAUX ! Des milliers d’années de domestication du chien et du chat les ont rendus capables de digérer l’amidon en sécrétant une enzyme appelée amylase produite par le pancréas. Certes, l’amylase du chat est moins efficace que celle du chien, et le régime alimentaire du chat doit voir sa teneur en glucides réduite par rapport à celle du chien. Mais l’amidon constitue une source d’énergie facilement utilisable par l’organisme et moins couteuse que les protéines, et moins calorique que les lipides. D’autres glucides sont aussi essentiels à nos animaux de compagnie, comme les fibres insolubles (cellulose) qui participent au transit, à la bonne digestion et nourrissent la flore digestive; ou les fibres solubles, essentielles à la régulation de la glycémie. Ils ne sont donc pas à diaboliser absolument !

Si la ration d’une chienne allaitante ou en gestation manque de glucides, on peut observer une mortinatalité plus importante par exemple. De même, s’ils sont absents de la ration d’un chaton ou d’un chiot en croissance, ces derniers perdront leur capacité à fabriquer de l’amylase, les exposant ainsi à des problèmes de mal-digestion chronique tout au long de leur vie, ou une perte de chance concernant la gestion de certaines pathologies grâce aux glucides. En effet, certaines pathologies ne peuvent être stabilisées que grâce à un apport adéquat en glucides spécifiques.

En revanche, en proportion trop importante, les glucides augmentent la densité énergétique de l’aliment, c’est-à-dire la quantité de calories qu’il apporte pour une ration donnée, favorisant ainsi le risque de surpoids. Et c’est bien le surpoids qui favorise le développement du diabète, des maladies cardio-vasculaires, des troubles ostéoarticulaires. Pas les glucides! Si votre animal est déjà diabétique en revanche, il faudra absolument limiter l’apport de certains glucides comme l’amidon, et à l’inverse, enrichir la ration avec certains glucides spécifiques, comme les fibres solubles.

C’est pourquoi, il est important de veiller à garder votre animal à son poids de forme. Je vous invite vivement à lire nos articles sur la gestion du poids chez le chien et le chat, afin de savoir évaluer la corpulence de votre animal et de gérer son poids sans l’affamer ou augmenter sa frustration et le risque de troubles comportementaux qui en découlent.

LA PÂTEE VA FAIRE GROSSIR MON ANIMAL

La pâtée de gamme vétérinaire constitue un aliment complet 4 fois moins calorique que les croquettes à poids équivalent. Mais elle doit être formulée et choisie pour convenir au stade de vie de votre animal, et à ses besoins particuliers (par exemple hypocalorique si votre animal est en surpoids). Elle est un excellent allié pour la perte de poids car son volume et sa richesse en eau permettent de rassasier l’animal. Elle est aussi recommandée en ration mixte chez le chat (croquettes + pâtée) pour contrecarrer le fait que le chat est un « petit buveur » et réduire ainsi les risques de cystite ou troubles urinaires et rénaux.

Mais la pâtée est aussi tout à fait adaptée au chien et peut être donnée en remplacement d’une partie de la ration de croquettes pour rassasier votre animal, augmenter l’appétence de la ration, tout en maitrisant l’apport calorique global sur la journée pour éviter tout surpoids.

D’autre part, leur teneur en glucides est généralement réduite par rapport aux croquettes, pour celles et ceux qui voudraient les éviter.

Il existe beaucoup de pâtées de bonne qualité pour animal en bonne santé mais aussi déclinées en aliments diététiques (troubles digestifs, insuffisance rénale, diabète, etc.) accessibles également en clinique ou sur les sites partenaires cités ci-dessus.

En revanche, nous vous mettons en garde contre les pâtées de grande distribution qui pour augmenter leur appétence ont souvent des teneurs en sodium très élevées et qui peuvent être très déséquilibrées ou trop caloriques.

Retenez que ce n’est pas parce qu’un aliment plait à votre animal qu’il est bon pour lui, exactement comme pour nous !

Pâtée : environ 1Kcal/g

Croquettes : entre 3 et 4 Kcal/g

LA PÂTEE FAVORISE LE TARTRE

C’est plutôt le manque de croquettes dans une ration et donc le manque d’action mécanique par frottement sur les dents qui favorise le tartre. Toutefois, il existe d’autres moyens de prévenir l’apparition de la plaque dentaire. Je vous invite pour cela à lire l’article dédié à la santé bucco-dentaire par ici !

En revanche, si vos animal souffre de certaines pathologies buccales, elle peut être déconseillée.

JE PEUX COUVRIR LES BESOINS EN CALCIUM DE MON ANIMAL AVEC DES LAITAGES

En théorie oui, en pratique non !

Pourquoi ? car les besoins en calcium du chien et du chat sont 10 fois supérieurs aux nôtres. Pour couvrir les besoins en calcium d’un chat adulte en bonne santé, il faudrait lui faire avaler 5 yaourts natures par jour. Et pour couvrir les besoins en calcium d’un chien de 20kg, il faudrait lui donner 1,250 kg de fromage blanc chaque jour.

Autant dire, mission impossible !

C’est pourquoi l’usage d’un complément minéral et vitaminé (CMV) est obligatoire pour équilibrer une ration ménagère, et même une ration mixte, c’est-à-dire une partie croquettes/une partie ration ménagère.

LES CROQUETTES VETERINAIRES SONT FAITES POUR RENDRE MON ANIMAL MALADE ET QUE J’ACHETE PLUS DE TRAITEMENTS

Vraiment ? Si vous pensez réellement une telle chose, il n’y a rien que nous puissions dire ou faire pour vous convaincre de notre bonne foi. Et cela me blesse d’avoir à l’inclure dans cet article, mais cette idée reçue circule sur certains réseaux sociaux. Notre équipe composée de vétérinaires et d’assistants est passionnée et engagée dans le bien-être et les soins qu’elle apporte aux animaux. Elle a à cœur la bonne santé de votre animal mais aussi des nôtres. Nous ne ferions jamais quoi que ce soit qui puisse aller contre ça, et je pense pouvoir parler au nom de la profession en disant que personne ne choisirait un cursus aussi long et difficile pour empoisonner sciemment un animal quand notre premier rôle est de soigner, soulager et guérir.

J’AI TOUJOURS NOURRI MES ANIMAUX COMME CA ET ILS ONT VECU SUPER VIEUX!

Il y a des gens qui fument et qui boivent de l’alcool toute leur vie et qui vivent très vieux également. Cela ne prouve pas pour autant que c’est bon pour la santé et que c’est une recommandation à suivre.

Le but de cet article est de rétablir des vérités pour essayer de répondre au mieux aux besoins nutritionnels du chat et du chien.

UNE RATION MENAGERE EQUILIBREE C’EST 1/3 DE VIANDE, 1/3 DE LEGUMES, 1/3 DE FECULENTS

FAUX ! Une ration ménagère comprend de la viande ou du poisson cuits ou parfois crus, des abats de temps en temps, des légumes, des féculents, des acides gras essentiels, un complément minéral et vitaminé (CMV) mais aussi parfois des fruits, des laitages. Le tout en proportions relatives différentes selon le stade de vie de votre animal, son mode de vie, sa corpulence. Elle est donc propre à chaque animal à un instant « t » et ne peut pas être généralisée ou reproduite pour un cas différent.

Bien équilibrée, elle est en revanche un excellent allié dans la gestion du poids de votre animal, car elle représente un gros volume grâce à sa composition à partir d’aliments frais, donc riches en eau. De plus, elle est plus appétente qu’une croquette ou autre aliment industriel, même complet.

Pour en savoir plus, je vous invite à lire l’article dédié à la ration ménagère ici.

POUR FAIRE MAIGRIR MON ANIMAL, JE VAIS JUSTE REDUIRE LA RATION DE SES CROQUETTES HABITUELLES

Tout dépend de l’espèce pour commencer : La perte de poids ne s’effectue pas tout à fait de la même façon chez le chien et le chat qui n’ont pas le même comportement alimentaire, ni le même besoin protéique. Et cela dépend également de la quantité de poids à perdre pour rattraper un poids de forme. Si le surpoids est supérieur à 15%, votre animal est considéré comme souffrant d’obésité et cela demande une prise en charge spécifique pour éviter les dérèglements et conséquences qui vont de pair avec cette maladie.

Dans la majorité des cas, il est déconseillé de garder l’aliment habituel pour faire maigrir son animal (sauf aliment thérapeutique spécifique pour gérer une autre pathologie). D’abord parce qu’en réduisant la ration dans sa globalité, votre animal aura faim, vous mènera au mieux une vie d’enfer ou peut, au pire, développer des troubles du comportement ; mais aussi parce qu’en réduisant la ration, vous réduisez l’apport en protéines, essentielles au régime alimentaire du chien et du chat comme nous l’avons vu précédemment, et que vous risquez de créer une carence délétère pour son organisme.

Il vaut mieux utiliser un aliment dédié à la perte de poids qui sont enrichis en protéines et en fibres pour quand même garder un volume de croquettes conséquent, et donc gérer sa satiété tout en couvrant les besoins de votre animal, et en évitant la fonte musculaire liée à une perte de poids trop rapide ou un régime déséquilibré. La perte de poids doit être progressive et encadrée pour que vos efforts soient payants tout en vous assurant de ne pas mettre votre animal en danger.

Une nouvelle alimentation n’est pas la seule mesure à mettre en place dans le cadre d’un amaigrissement. Pour découvrir toutes les choses à mettre en œuvre pour faire maigrir votre animal et réussir à évaluer sa corpulence, vous pouvez lire l’article sur la gestion du poids du chien et du chat.

LES CROQUETTES A BASE D’INSECTES SONT PLUS ECOLOGIQUES

Malheureusement, la réponse est non. Seules des parties de l’animal que nous ne consommons pas (de facto appelés « sous-produits » à partir du moment où elles sont destinées à l’alimentation animale, même s’il s’agissait d’un filet entier de poulet par exemple) sont utilisées en industrie petfood. Les considérations écologiques concernant l’impact de la production de viande à l’heure actuelle ne sont donc pas imputables à l’alimentation de nos animaux de compagnie, contrairement à un élevage d’insectes créé spécifiquement pour cet usage.

IL SE REGULE TOUT SEUL

Si votre animal ne finit pas sa gamelle en une fois mais prend du poids d’année en année après ses 1,5 ans (approximativement le moment où il a son poids de forme si la croissance s’est bien déroulée), alors il se régule mal ! Le suivi du poids s’effectue entre autres au moment de la visite vaccinale annuelle de votre animal. Un chat qui aurait pris 500g en une année est l’équivalent d’un humain qui aurait pris entre 7 et 10 kilos !

Pour rappel, 59% des chiens et 63% des chats sont en surpoids au niveau mondial, et il vaut mieux agir en prévention qu’en correction !

SI LA PRISE DE SANG DE MON ANIMAL EST BONNE, ALORS IL N’A PAS DE CARENCE

Malheureusement non. Les analyses de routine en clinique concernent essentiellement l’hématologie (nombre de globules rouges, globules blancs, plaquettes, etc.), la biochimie (pour vérifier le fonctionnement des reins, du foie, du pancréas, la glycémie, etc.) Il existe des prises de sang en laboratoires externes pour doser les vitamines, le cuivre, le zinc, le calcium et ainsi de suite, mais là encore, elles n’apporteront pas de réponse. En effet, le corps est une machine tellement performante et complexe, qu’il trouvera toujours une solution pour contrecarrer un manque ou un excès en essayant de réduire les dommages collatéraux, jusqu’à un état d’épuisement extrême et irréversible, sans que cela ne se voit aux analyses. Par exemple, pour lutter contre un manque de calcium, il ira puiser des réserves dans les os, augmentant ainsi le risque de fractures spontanées, tout en maintenant une calcémie normale.

Ainsi, seule l’analyse de ration à la lumière des besoins connus pour chaque élément et pour chaque espèce, permettra de vérifier si les besoins nutritionnels de votre animal sont couverts.

Parfois, le poil de votre animal donne des indices supplémentaires en complément de l’analyse de ration, car il peut être terne, et sa peau squameuse ou grasse, mais ce n’est pas toujours le cas, même lorsque la ration est très déséquilibrée. La brillance du poil n’est donc pas un argument fiable à 100%.

IDEES RECUES EN NUTRITION CANINE

MON CHIEN EST EN SURPOIDS, POURTANT IL NE MANGE QU’UNE FOIS PAR JOUR

Ce n’est pas le nombre de repas qui compte, mais bien l’apport calorique sur toute une journée.

Si votre chien est en surpoids, c’est que son apport calorique dépasse ses besoins réels. L’amaigrissement de votre animal doit être établi dans un programme sur mesure adapté à la quantité de poids à perdre, et mis en œuvre avec un ou des aliments spécifiques pour ne pas mettre en danger sa santé. N’hésitez pas à nous en parler et retrouver tous nos conseils dans l’article dédié à la gestion du poids chez le chien.

Dans le cadre d’un amaigrissement, il est au contraire conseillé de fractionner les repas pour améliorer la satiété.

Remarque : Listez bien tout ce que votre chien va manger sur la journée. Pas uniquement les croquettes ! Nous vous conseillons de tenir un petit journal sur plusieurs jours d’affilée sans changer vos habitudes (friandises + croquettes + pâtée + bâtonnet pour les dents s’il y en a + activité physique éventuelle) pour avoir une idée précise du nombre de calories ingérées par jour.

UN CHIEN DE GRANDE RACE A BESOIN D’ETRE SUPPLEMENTE EN CALCIUM ET EN PHOSPHORE PENDANT SA CROISSANCE

C’est VRAI si votre chien mange une ration ménagère, est nourri au BARF (nous les déconseillons pour la croissance car trop difficile à équilibrer, surtout sur des races à croissance rapide) ou a une ration mixte (croquettes + autre chose). L’ajout d’un CMV est obligatoire pour couvrir ses besoins accrus pendant la croissance. Rappelons qu’un adulte a déjà un besoin en calcium 10 fois supérieur au nôtre, alors imaginez pendant la croissance !

Mais c’est FAUX si votre chien mange un aliment complet (croquettes ou pâtée ou les deux) adapté à son âge, à son gabarit (chiot grande race) et que cet aliment est de bonne qualité. Apportez un excès de calcium est aussi délétère qu’un manque de calcium car il risque de créer des carences en Zinc et en Cuivre par exemple, ou de perturber le bon développement de la croissance.

Un suivi du poids et de la corpulence afin de contrôler le bon développement des aplombs et de la musculature en évitant un surpoids précoce qui endommagerait les articulations chez votre vétérinaire habituel est recommandé chaque mois toute au long de la croissance de votre animal, afin d’éviter les erreurs qui pourraient lui porter préjudice pour le reste de sa vie.

JE DONNE UN DENTASTIX TOUS LES JOURS A MON CHIEN POUR SES DENTS

Pourquoi une telle idée reçue dans cet article ? Elle a pourtant tout à voir avec la nutrition et avec la santé bucco-dentaire de votre chien car les bâtonnets pour les dents (Dentastix Pedigree Oral Care étant les plus connus, mais il en existe une multitude !), en plus d’être peu efficaces, sont assez caloriques en apportant 320 Kcal/100g. Si vous avez l’habitude d’en donner un ou plusieurs par jour à votre chien, cela augmente considérablement son apport calorique global de la journée ! Il est donc nécessaire de le mentionner dans la liste des choses que votre chien ingère en plus des friandises et des croquettes, dans le cadre d’un amaigrissement.

Par ailleurs, compte tenu du manque d’efficacité avéré de ce type de bâtonnet, si vous le donnez pour la santé bucco-dentaire et non comme une simple friandise, je vous invite à lire l’article dédié à la santé bucco-dentaire afin de trouver une alternative efficace et moins calorique pour lutter contre le tartre.

IL FAUT SUPPLEMENTER EN CALCIUM POUR REDRESSER LES OREILLES DE MON CHIOT

FAUX ! Les oreilles du chien ne sont pas une structure osseuse (Il n’y a qu’à regarder un crâne de chien pour s’en rendre compte, il n’y a pas d’oreilles !) et n’ont donc pas besoin de calcium. Le cartilage de l’oreille est riche en collagène et en protéines, c’est donc une carence en protéines qu’il faut rechercher si les oreilles de votre chiot s’affaissent. Cela arrive essentiellement au moment où la croissance est la plus importante, car le besoin protéique est alors encore plus élevé que d’habitude (surtout chez les grandes races).

Il convient donc de vérifier que les croquettes sont correctement formulées et que les protéines utilisées sont de bonne qualité (Pour juger de cela, je vous renvoie vers l’article « comment choisir de bonnes croquettes pour chien »), qu’elles sont adaptées au gabarit de votre animal et que la ration que vous lui donnez couvre bien ses besoins. Si toutes ces conditions sont remplies, il faudra également vérifier que votre chiot est correctement déparasité et qu’il assimile bien sa nourriture (volume et consistance des selles, flatulences, corpulence, etc.)

Comme dit précédemment, nous vous recommandons un suivi mensuel pendant toute la croissance, en particulier pour les grandes races pour lesquelles de petites erreurs peuvent engendrer de gros problèmes par la suite (mauvaise congruence articulaire et dysplasie, arthrose précoce, etc.)

MON CHIEN N’EST PAS SEDENTAIRE, JE LE SORS MATIN, MIDI, ET SOIR POUR SES BESOINS

Lors du calcul du besoin énergétique de votre chien pour établir une ration adaptée à son poids ou prévoir une perte de poids, un chien actif, au sens des nutritionnistes, est un chien qui a une activité physique intense en liberté, au moins deux heures par jour (course à pied avec son maitre ou vélo par exemple et non pas juste en liberté dans un grand jardin)

De fait, la plupart des chiens sont en réalité sédentaires. On applique donc un coefficient qui ampute son besoin énergétique calculé de 20%.

Parfois les coefficients peuvent se superposer, par exemple si votre animal est stérilisé ou s’il appartient à une race dont le métabolisme est génétiquement plus lent que pour d’autres races. Le besoin énergétique est alors diminué d’autant pour permettre à votre animal de maintenir un poids de forme, tout en couvrant l’intégralité de ses besoins.

Remarque : Si votre chien est en grand surpoids, il faut d’abord le faire maigrir avant d’envisager une activité physique intense, au risque d’engendrer des lésions irréversibles sur les articulations.

Pour approfondir, consultez l’article dédié à la gestion du poids chez le chien.

IDEES RECUES EN NUTRITION FELINE

UN CHAT DOIT BOIRE DU LAIT

Le chat sécrète une enzyme capable de digérer le lactose contenu dans le lait maternel jusqu’à l’âge de 4 à 7 semaines (lactase). Mais plusieurs études scientifiques ont montré que certains chats pouvaient tolérer de petites quantités de lait de vache (environ 100 ml pour un chat de 4 kg) à l’âge adulte. Le moyen le plus simple de le savoir est de surveiller les selles de votre animal après lui en avoir donné.

Si le lait de vache n’est absolument pas essentiel à l’alimentation du chat, il a pour avantage de pouvoir stimuler la prise de boisson dans cette espèce qui s’hydrate spontanément très peu. Ainsi, si vous êtes certain de sa bonne tolérance chez votre chat, vous pouvez vous en servir pour « aromatiser » son eau de boisson et augmenter la quantité d’eau bue chaque jour.

Outre l’intolérance digestive potentielle, le principal écueil à l’adjonction de lait à l’eau de boisson, c’est l’apport calorique de ce dernier : Plus de 47 Kcal/100g, ce qui n’est pas négligeable quand 63% des chats au niveau mondial sont en surpoids, et que le besoin énergétique d’un chat de 4 kg est seulement de 200 Kcal par jour! Il existe beaucoup d’autres méthodes pour stimuler la prise de boisson de votre animal, notamment avec les fontaines à eau, en passant par une ration mixte pâtée/croquettes, ou en ajoutant des courgettes crues ou cuites à sa ration (informations à retrouver dans l’article sur la gestion du poids chez le chat).

Aussi nous ne recommandons pas forcément de donner du lait à votre chat, même s’il le tolère bien, surtout s’il a déjà un peu d’embonpoint.

Remarque 1 : Le lait de vache ne convient absolument pas à l’allaitement du chaton (ni du chiot d’ailleurs) et ne peut en aucun cas remplacer le lait maternel ou le lait maternisé pour chaton.

Remarque 2 : Le lait « pour chat » vendu en grande surface est du lait sans lactose. Nous ne le recommandons pas non plus.

NON, CE N’EST PAS DU GRAS, C’EST SA “POCHE PRIMORDIALE”

Navrée de vous décevoir, mais le petit bidon qui pend et se balance sous le ventre de votre chat, entre ses deux postérieurs, que certains appellent la « poche primordiale » n’est autre qu’une réserve de gras, plus connu sous le nom de pannicule adipeux. Sa présence est donc synonyme de surpoids, au même titre que nos fameuses « poignées d’amour » même si le reste de son corps est encore de corpulence « normale » à l’œil.

Vous pouvez retrouver un tableau et des schémas pour vous aider à évaluer la corpulence de votre animal dans l’article sur la gestion du poids chez le chat.

NON DOCTEUR, IL N’A PAS GROSSI, C’EST SON POIDS D’HIVER

Si votre vétérinaire voit chaque année votre chat à la même époque de l’année, en hiver, pour ses vaccins par exemple, et que ce dernier a pris du poids, il ne s’agit pas d’une variation saisonnière, mais bien d’une augmentation de la masse grasse.

Une fois son poids d’adulte atteint (vers 1,5 ans environ, si le chat n’est pas déjà en surpoids à ce moment-là), votre chat doit maintenir son poids d’année en année !

Il peut exister une petite variation saisonnière entre l’hiver et l’été, de 200 ou 300 grammes mais pas plus. Mais à l’été suivant, votre chat doit retrouver son poids précédent.

IL EST IMPOSSIBLE DE FAIRE MAIGRIR UN CHAT

C’est plus difficile que pour un chien, c’est vrai. Et c’est d’autant plus compliqué, que votre chat a accès à l’extérieur ou que vous êtes multi-possesseur. C’est pourquoi, il faut, en premier lieu, éviter la prise de poids à tout prix :

En stérilisant plus précocement que ce qui était préconisé il y a quelques dizaines d’années, pour bénéficier du pic de croissance et de son métabolisme élevé tout en évitant le rebond fatidique « ralentissement du métabolisme à l’âge adulte + sédentarité + réduction du besoin énergétique par la stérilisation (qui reste recommandée chez le chat rappelons-le) »

En introduisant très tôt chez le chaton une diversification alimentaire pour pouvoir gérer sa satiété plus tard en donnant une ration mixte « pâtée + croquettes » dont l’apport calorique est maîtrisé.

En favorisant l’exercice physique de votre chat qui est trop sédentaire.

Je vous renvoie pour approfondir cela à l’article sur la gestion du poids chez le chat.

UN CHAT DOIT AVOIR A MANGER A VOLONTE

FAUX ! Le chat a besoin de faire plusieurs repas par jour (10 à 15 repas par jour), c’est une certitude! Mais si votre chat régule mal son appétit, il faut l’habituer à ne pas manger à volonté dès le plus jeune âge. Attention, cela ne veut pas dire que votre chat doit avoir faim, car c’est une espèce qui tolère très mal la frustration.

Aussi, devez-vous absolument gérer la satiété de votre chat et lutter contre son ennui pour qu’il réduise de lui-même son apport calorique quotidien.

Article rédigé et documenté par le Dr. Hébert

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