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Comment Bien Transporter Mon Chat?

Cet article dédié uniquement au transport du chat est initialement une section de l’article sur l’accueil du chat à la maison, regroupant de nombreuses autres informations sur les soins à prévoir, les conseils concernant son alimentation et l’organisation de son espace de vie. N’hésitez pas à aller le consulter pour de plus amples détails.

Le transport du chat est souvent la bête noire de nombreux propriétaires qui doivent enfermer le chat de longues heures à l’avance et subir des miaulements intempestifs, ou qui arrivent les avant-bras lacérés de griffures avec un animal qui baigne dans ses urines ou couvert de selles, les pupilles dilatées et les oreilles plaquées.

Suivez nos conseils pour rendre cette situation incontournable dans la vie de votre chat plus sereine.

SOMMAIRE

  1. Choisir une caisse de transport adaptée
  2. Habituer votre chat à sa caisse
  3. Limiter le stress pendant le transport
  4. A la clinique
  5. Vidéo: 10 conseils pour transporter votre chat chez le vétérinaire

Choisir une caisse de transport adaptée

  1. La taille de votre caisse de transport doit être adaptée au gabarit de votre chat, ni trop étroite, ni trop spacieuse pour que votre chat se sente en sécurité.
  2. Préférez une caisse rigide plutôt qu’un sac de transport qui a tendance à s’affaisser sur le chat, ce qui est une source de stress supplémentaire pour lui.
  3. Choisissez une caisse avec plusieurs systèmes d’ouverture, idéalement démontable pour ne pas être obligé d’aller extirper votre chat du fond de la caisse.

Même si vous avez rencontré des difficultés pour placer le chat dans sa boîte à la maison, une fois chez le vétérinaire, cette dernière devient synonyme de lieu de refuge pour lui car il peut s’y cacher.

Aller chercher un chat au fond de sa caisse augmente encore plus son malaise et son stress, et peut déclencher un agression par peur en l’absence de possibilité de fuite.

Aussi, dès votre entrée en salle de consultation, placez la boîte sur la table et ouvrez la porte. Laissez quelques minutes au chat pour montrer le bout de nez et sortir doucement de la caisse. Si l’animal reste prostré au fond, il vaut toujours mieux enlever le couvercle de la boîte et laisser le chat confortablement installé dans le bac sous lui pour l’examiner, que d’aller le chercher ou de renverser la caisse pour le forcer à sortir.

Voilà pourquoi le choix de la boîte est essentiel dans la gestion du stress lors de consultation.

Exemples :Les deux premiers modèles sont adaptés car démontables et/ou avec plusieurs systèmes d’ouvertures. Nous déconseillons le troisième modèle, car il oblige à aller chercher le chat au fond du panier.

Certains propriétaires ne manquent pas d’imagination quand il s’agit de trouver des solutions de transport. Voici quelques exemples aussi originaux qu’insolites. Et même si cela peut faire sourire, votre chat peut s’échapper ou se blesser en cas de stress important (bruits de circulation, aboiements ou perturbations dans la salle d’attente). Sachez que nous mettons à disposition des cages de prêt gratuitement contre une caution pour amener votre chat en toute sécurité à la clinique si vous ne disposez pas d’une boîte adaptée.

Habituer votre chat à la caisse

La boîte de transport doit faire partie intégrante de l’environnement quotidien de votre chat, si possible dès son plus jeune âge ou dès son arrivée à la maison, afin qu’elle ne soit pas uniquement associée à des situations stressantes comme un transport en voiture qui peut rendre votre chat nauséeux, ou une consultation chez le vétérinaire.

Placée dans un coin tranquille, cachée ou en hauteur, aménagée avec un plaid doux et propre que votre chat apprécie, elle constituera un parfait petit coin de repos à l’écart de l’agitation.

Si votre chat a du mal à s’y intéresser, n’hésitez pas à placer quelques friandises de temps en temps pour l’inciter à aller explorer cet endroit et le rendre très attractif!

Trucs & Astuces: Apprendre à son chat à aller dans la caisse de transport tout seul

Il est tout à fait possible d’apprendre son chat à aller spontanément dans la caisse grâce à la méthode du shaping qui consiste à “attraper et renforcer” un comportement proposé spontanément par l’animal. Par exemple, apprendre à son animal à s’assoir en récompensant avec une friandise les fois où il s’assoit spontanément, puis y associer un mot qui fera office de commande vocale.

Dans le cadre de l’apprentissage de la caisse de transport, vous pouvez renforcer dans un premier temps le fait que votre chat regarde la boîte ou s’en approche. Si ce n’est pas le cas, susciter son intérêt à l’aide d’un jouet comme une canne à pêche ou un petit plumeau et récompenser fortement quand il engage sa tête à l’intérieur de la boîte. Au fur et à mesure, votre chat devrait proposer de s’engager un peu plus dans la caisse, dans l’espoir d’avoir une friandise. Vous pouvez aussi l’inviter à aller de plus en plus loin en l’attirant avec le jouet de plus en plus au fond, et récompensez généreusement avec une friandise de forte valeur (quelque chose que votre chat aime énormément) chaque petit pas supplémentaire. Une fois que votre chat a compris le principe, vous pouvez associer un mot pour l’inviter à rentrer.

Le mot d’ordre est la patience, faire des séances courtes et répétées et garder son calme. Il est normal de ne pas atteindre l’objectif dès la première séance. Rappelez-vous que l’échec permet aussi à votre chat d’apprendre, par absence de récompense à sa proposition. Si votre chat échoue plusieurs fois de suite, c’est que vous avez voulu aller trop vite! Il vous faudra reprendre à l’étape précédente pour mettre votre chat en situation de succès et lui donner envie de continuer.

Tous les apprentissages auront aussi pour effet de renforcer considérablement la relation avec votre chat. Ne vous en privez pas!

Limiter le stress pendant le transport

  1. Il existe de nombreuses présentations de phéromones synthétiques apaisantes qui peuvent être pulvérisées dans la boîte au moins 30 minutes avant d’y placer votre chat.
  2. Malgré une bonne désensibilisation, le transport peut balloter l’animal et générer un stress qui amènera votre chat à parfois uriner ou faire des selles dans la boîte. Placer toujours une alèse ou un linge absorbant en plus d’une couverture douillette à l’odeur de la maison dans le fond du bac.
  3. Veillez à bien caler la boîte dans la voiture (au pied du siège passager, derrière le siège conducteur, ou encore sur un siège attachée avec la ceinture de sécurité) pour éviter que votre animal ne soit secoué ou que la caisse ne se renverse.
  4. Commencez par des petits trajets “à blanc” de temps en temps pour habituer progressivement votre animal aux mouvements de la voiture et à votre conduite.
  5. Si votre animal est nauséeux, il existe des solutions médicamenteuses pour éviter qu’il ne vomisse ou ne salive de façon trop importante. Parlez-en à nos vétérinaires en consultation.
  6. A pied, préférez porter la caisse à deux mains devant vous, ou à l’aide d’un petit chariot à roulettes, pour éviter le balancement et les heurts contre vos jambes.

A la clinique

Notre clinique s’efforce d’avoir la démarche la plus respectueuse des besoins fondamentaux du chat (Approche Cat friendly) aussi bien dans son accueil, que pour les manipulations (contention, soins) ou l’hospitalisation de votre chat. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à nous les poser.

  1. A votre arrivée, nos assistants vont vous installer dans la partie de la salle d’attente réservée aux chats.
  2. Placez la caisse en hauteur sur le meuble prévu à cet effet.
  3. Coupez tout contact visuel avec les autres animaux, y compris les autres chats, en couvrant la caisse avec une petite couverture propre sur l’étagère sous le meuble de support.
  4. Si la salle d’attente est particulièrement bruyante (monde, chien qui aboie), il est parfois préférable de mettre votre chat dans une autre pièce au calme. Nos assistants vous le proposeront spontanément mais s’ils sont occupés et que vous sentez votre animal stressé, n’hésitez pas à nous solliciter.
  5. Si votre chat a fait ses besoins dans sa caisse de transport, prévenez-nous dès votre arrivée pour le changer rapidement et le laisser le moins possible dedans.
  6. Si votre animal est particulièrement stressé, signalez-le lors de la prise de rendez-vous pour convenir d’un horaire de la journée le plus calme possible.

NB: Il vaut parfois mieux envisager un tranquillisant par voie orale à donner à la maison deux heures avant consultation, ou une tranquillisation gazeuse très rapide en consultation sur un animal très anxieux, plutôt que de le laisser dans un niveau de stress très élevé qui peut d’une part être délétère pour sa santé (décompensation cardiaque sur un problème occulte par exemple) et d’autre part augmenter le risque d’agression pour les fois suivantes si on ne prend pas en compte son malaise, rendant ainsi les soins médicaux de façon générale bien plus compliqués à la maison comme en clinique. N’hésitez pas à nous en parler.

Vidéo : 10 conseils pour transporter votre chat chez le vétérinaire

Retrouvez ici tous les conseils de transport de votre chat dans une vidéo de Royal Canin en partenariat avec le GRIF (Groupe de Réflexion et d’Intérêts Félins)

Article rédigé et documenté par le DV. Perrine Hébert

Reproduction interdite. Tous droits réservés à la Clinique du Chien Vert

Chats, Comportement

Accueil d’un chaton/chat à la maison

Vous venez d’adopter un chat? Félicitations! Voici un petit guide pour vous aider à bien démarrer votre nouvelle vie avec lui: Quelles sont les particularités de cette espèce? Quels sont les soins à prévoir à son arrivée et au cours de sa vie? Comment le nourrir et aménager son espace de vie? Quand prévoir sa stérilisation?

SOMMAIRE

Introduction: Les particularités de l’espèce féline

  1. A quel âge et où adopter un chat?
  2. Dois-je laisser sortir mon chat? A quel âge?
  3. Quels soins et frais à prévoir pour mon chat?
    1. Les assurances de santé animale
    2. Les vaccins
      1. Typhus, Herpèsvirose, Calicivirose, Leucose
      2. Rage
    3. Dépistage sanguin du sida et de la leucose féline (Test FIV/ FelV)
    4. Identification
    5. Certificat d’engagement et de connaissance
    6. Vermifuges
    7. Anti-parasitaires externes
    8. Stérilisation et Puberté
  4. Alimentation et Boisson
  5. Organisation de l’espace de vie
    1. Zone de repos
    2. Zone d’élimination ou de propreté
    3. Zone d’alimentation et de boisson
    4. Zone d’activité
    5. Zone de passage et de marquage
  6. Savoir décrypter les comportements de mon chat
    1. Les signaux de communication
    2. La punition chez le chat
    3. La gestion du stress
  7. Comment bien transporter mon chat?
    1. Choisir une caisse de transport adaptée
    2. Habituer votre chat à la caisse
    3. Limiter le stress pendant le transport
    4. A la clinique
    5. Vidéo: 10 conseils pour transporter votre chat chez le vétérinaire

Conclusion: Pour aller plus loin


Introduction: les particularités de l’espèce féline

Non, le chat n’est pas un “petit chien”

C’est une espèce parfois bien plus indépendante que ce les propriétaires pensaient, et un animal qui masque beaucoup ses symptômes et faiblesses, rendant parfois une maladie invisible aux yeux de la famille avec qui il vit, et malheureusement, un diagnostic trop tardif. Mais sa relative indépendance ne signifie pas pour autant que vous pouvez prendre un chat et le laisser 12h par jour seul enfermé à la maison! Votre chat a besoin d’interactions, de combler ses besoins d’activités physique et mentale, en plus de ses autres besoins fondamentaux. Ses habitudes comportementales et alimentaires sont très différentes de celles des chiens également. C’est un animal très curieux et joueur, taillé pour la chasse et la prédation, dont le non-respect des besoins physiologiques peut vite rendre la vie très difficile à ses propriétaires. Mais c’est aussi une espèce qui dort beaucoup, en moyenne 15 heures par jour par cycle de 3-4 heures. Enfin, le chat a également un statut de proie, en plus de celui de prédateur, ce qui en fait un animal un peu craintif parfois. Toutes ces particularités comportementales nécessitent quelques connaissances pour que la cohabitation avec votre chat se passe au mieux.

A quel âge et où adopter un chat?

Il est encore possible de trouver facilement des portées de chatons cédés de façon totalement illégale entre particuliers. Vous penserez certainement faire une bonne affaire en récupérant un de ces minuscules chatons gratuitement. Pourtant, pour la bonne sociabilisation et la bonne acquisition des auto-contrôles, nous recommandons de laisser le chaton jusqu’à l’âge de 12 semaines avec sa mère et ses frères et soeurs lorsque c’est possible (au grand minimum 9 semaines) .

En pratique, les chatons souvent donnés ou trouvés plus tôt peuvent présenter des troubles comportementaux par défaut d’apprentissage, de sociabilisation ou d’acquisition des auto-contrôles, assez embêtants par la suite.

Aussi, n’hésitez pas à adopter par le biais d’associations ou de refuges, qui regroupent et sauvent souvent des chats de tout âge qui cohabitent ensemble et qui sont donc dotés de meilleurs auto-contrôles de la morsure et de la griffure la plupart du temps. D’autre part, les bénévoles de ces associations sauront vous renseigner sur le caractère du chat qui vous fait craquer, et parfois vous conseiller un chat dont le caractère correspondra mieux à votre mode de vie.

De plus, c’est l’assurance d’avoir un chaton qui a déjà été examiné par un vétérinaire pour connaître son état de santé, qui a également été identifié, vacciné, et parfois même déjà été stérilisé.

Enfin, il est également possible d’adopter un chat adulte, pensez-y, quand on veut éviter la case course-poursuite et nouvelle décoration typiquement féline, qui sont indissociables de l’arrivée énergique d’un jeune chaton à la maison.

N’oubliez pas également que ces institutions permettent de lutter efficacement contre la pullulation de chats errants, qui ont une espérance de vie réduite par absence de soins et transmission de maladies par le biais de stérilisation de chats “des rues”.

Pour toutes ces raisons, nous ne pouvons que vous encourager à passer par l’une d’entre elles.

Si toutefois, vous trouvez un très jeune chaton isolé, ou une portée non sevrée et sans mère, n’hésitez pas à nous consulter pour adapter au mieux les soins à mettre en place et favoriser les bons apprentissages si vous souhaitez les garder par la suite.

Acquisition des auto-contrôles lors des interactions avec la fratrie, la mère ou d’autres chats.

Dois-je laisser sortir mon chat? A quel âge?

Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse à cette question. Si vous avez la possibilité et le souhait de laisser sortir votre chat, assurez-vous qu’il soit bien habitué à votre maison depuis plusieurs mois avant de le laisser sortir. Dans le cas des chatons, nous recommandons vivement de les garder en intérieur au moins jusqu’à la stérilisation, ou après la puberté, qu’ils soient correctement identifiés, vaccinés pour être protégés de maladies transmissibles de chat à chat, et protégés contre les parasites externes et internes, afin d’éviter de contaminer toute la famille et votre lieu de vie.

Si votre logement est proche d’une route passante, prévoyez de sécuriser votre jardin afin qu’il ne puisse pas en sortir à l’aide de clôtures spéciales, ou d’un parc clos qui lui permette de profiter de l’extérieur sans risque. Cela limitera la possibilité de bagarres avec d’autres chats par la même occasion.

Si vous habitez en appartement avec un balcon, sécurisez-le à l’aide d’un filet ou d’un grillage pour éviter que votre chat ne tombe. Malheureusement nous voyons encore trop de chats dits “parachutistes” parce que leurs propriétaires les pensaient trop agiles pour ne pas tomber, ou pas intéressés par ce qu’il se passe dehors.

Nota bene: Attention également aux fenêtres oscillo-battantes qui sont extrêmement dangereuses, voire dans certains cas, mortelles, pour les chats s’ils se coincent dedans (asphyxie ou circulation sanguine arrêtée). Il existe également des systèmes pour empêcher que votre chat ne reste coincé.

Quels soins et frais à prévoir pour mon chat?

Le chat a gagné le coeur des propriétaires avec le temps et n’est désormais plus relégué à la simple chasse des rongeurs à l’extérieur de la maison. La qualité des soins, et donc l’espérance de vie ont considérablement progressé ces dernières années pour l’espèce féline. Il est donc important d’imaginer que même si vous avez trouvé, ou qu’on vous a donné un chaton gratuitement, il y a des soins à prévoir pour assurer sa santé, sa sécurité, et la vôtre par la même occasion: A commencer par les traitements anti-parasitaires externes (puces, tiques, etc.) et internes (vermifuge pour les parasites intestinaux).

Ensuite, et à minima l’identification et la stérilisation à ne réaliser qu’une seule fois au cours de la vie de votre petit compagnon.

La vaccination, bien que non obligatoire, est vivement conseillée, et ce même pour un chat d’intérieur strict. En revanche, les protocoles ne sont pas les mêmes pour un chat qui n’a pas accès à l’extérieur, ou pour un chat qui sort.

Nous allons détailler ces différents points par la suite.

Les assurances de santé animale

Il est possible de budgétiser les frais à prévoir sur la première année de vie de votre chat et d’établir un plan de santé qui permet d’échelonner les paiements. Par la suite, il peut être intéressant de se renseigner sur les assurances de santé qui vous permettent, selon les forfaits, de rembourser une proportion plus ou moins importante des soins sur votre animal. Il en existe de nombreuses sur le marché actuellement dont certaines bénéficient même de la télétransmission ( Santévet, Bulle Bleue, Jim&Joe), ou de l’avancée des frais via le système PAYVET par exemple.

A l’heure où la médecine et les capacités de soins progressent à vitesse grand V, ainsi que l’espérance de vie de nos animaux de compagnie, cela permet une meilleure prise en charge de l’animal pour les soins très onéreux, comme les chirurgies orthopédiques (fracture ou rupture des ligaments croisés) et autres accidents ponctuels, mais aussi la prise en charge de maladies chroniques sur le long cours (maladies endocriniennes, dermatologiques, cancéreuses, etc.).

Les vaccins

Typhus, Herpèsvirose, Calicivirose, et Leucose

Ces maladies virales sont très courantes, contagieuses et parfois mortelles. Il est donc important de protéger votre animal selon un protocole vaccinal adapté.

Le typhus (gastro-entérite fréquemment mortelle) et le coryza (maladie féline touchant toute la sphère ORL (nez, yeux, bouche) liée à une association de virus comme l’herpès et le calicivirus, entre autres) sont des maladies dues à des virus extrêmement contagieux et résistants dans l’environnement, qui peuvent être transmises à tous les chats, y compris ceux vivant exclusivement en intérieur, par le biais de nos vêtements, nos sacs et nos semelles de chaussures.

La vaccination contre la leucose, elle, est recommandée pour les chats en contact avec d’autres congénères (chats vivant en partie à l’extérieur, expositions félines, reproduction, etc.)

La vaccination peut être mise en place dès l’âge de 8 semaines, à raison de 2 ou 3 rappels (à 8, 12 et 16 semaines d’âge) selon l’âge auquel le protocole de vaccination a été commencé (Recommandations internationales rédigées par la WSAVA, World Small Animal Veterinary Association). De récentes études ont montré que les anticorps maternels interfèrent encore avec la mise en place de l’immunité du chaton entre 8 et 12 semaines d’âge. Il faut donc renforcer cette immunité avec une injection à 16 semaines d’âge au moins.

Les premiers rappels ont lieu 12 mois plus tard, puis tous les ans à tous les trois ans en fonction du mode de vie de votre chat.

Rage  

Ce vaccin n’est pas non plus obligatoire sauf pour passer une frontière, ou dans certaines compagnies de transport, et n’est légalement valide que s’il est certifié sur un passeport unique lié au numéro d’identification également unique de votre animal (puce électronique ou tatouage).

La première injection se fait à l’âge de 12 semaines et doit être renouvelée tous les ans, 2 ans ou 3 ans en fonction des laboratoires.

Si vous prévoyez de voyager avec votre animal, les formalités varient en fonction du pays de destination et il faut parfois s’y préparer presque 6 mois à l’avance pour remplir toutes les conditions. Pour connaître ces formalités et ne pas vous retrouver coincé, vous pouvez consulter le site AnivetVoyage, et vous renseigner auprès de l’ambassade du pays de destination.

Dépistage sanguin du Sida et de la Leucose féline (test Fiv/felV)

Le sida félin et la leucose sont deux maladies virales transmissibles par contact avec les congénères (voie sexuelle et effractions cutanées lors des griffures et des morsures essentiellement) mais ils peuvent aussi, malheureusement, être transmis directement de la mère au chaton lors de la gestation.

Ce deux maladies sont immunodéficientes, c’est à dire qu’elles s’attaquent au système immunitaire du chat, et raccourcissent ainsi l’espérance de vie de votre animal. De plus, le chat porteur peut parfois présenter un risque de transmission aux autres chats si le propriétaire est multi-possesseur, ou si le chat a accès à l’extérieur et qu’il a des contacts avec d’autres chats.

Il est donc important de dépister votre chaton à partir de l’âge de 4 mois au moins, pour éviter toute interférence avec les anticorps maternels encore présents chez un chaton plus jeune. Ce test se réalise avec une prise au sang isolée, ou lors du bilan sanguin pré-anesthésique recommandé avant l’anesthésie nécessaire à la stérilisation.

Identification

Crédits Photo: AdobeStock

L’identification des chats est une obligation légale après l’âge de 7 mois (loi de 2012 – article L212-10). L’absence d’identification est désormais passible d’une amende pouvant s’élever à 750€ depuis décembre 2020 (décret 2020-1625).

L’identification consiste à la mise en place d’un insert électronique sous la peau, dans le cou de votre animal. La puce électronique ne se voit pas, et se lit à l’aide d’un appareil spécial. Sa lecture donne accès à numéro unique qui est attribué à votre animal et enregistré sur l’ICAD (site national qui permet d’enregistrer et de centraliser les informations liées au numéro de puce de votre animal, telles que votre adresse, votre numéro de téléphone, sa description physique, son nom, etc.) Elle peut se faire dès la première consultation pédiatrique sans anesthésie, ou au moment de la stérilisation, sous anesthésie pour plus de confort si votre animal n’a pas accès à l’extérieur d’ici là.

Comme l’insert électronique n’est pas visible sur votre animal, nous proposons également de tatouer la lettre “P” comme “Puce” dans son oreille droite lors de l’anesthésie pour sa stérilisation si vous le désirez.

Rappelons toutefois que tout animal doit normalement être cédé déjà identifié, qu’on vous le donne ou que vous l’achetiez, avec un certificat de cession, un certificat vétérinaire de santé et une identification valide.

Certificat d’engagement et de connaissance

La loi visant à lutter contre la maltraitance animale promulguée en novembre 2021 rend obligatoire depuis le 1er octobre 2022, la signature d’un certificat d’engagement et de connaissance pour tout acquéreur d’un animal de compagnie (chien, chat, furet, lapin) 7 jours avant l’adoption. Ce certificat a pour but de sensibiliser le futur propriétaire aux besoins physiologiques, comportementaux et médicaux de l’animal qu’il s’apprête à adopter, l’obligation de son identification, et les implications financière et logistique que la détention d’un animal entraîne.

Ce certificat est obligatoire, même pour les dons entre particuliers. Un décret à venir fixera bientôt les sanctions prévues si ces conditions préalables à l’adoption ne sont pas respectées, ou si le certificat n’est pas conforme.

Le certificat peut être remis par le cédant qui doit s’assurer que la signature a bien eu lieu au moins 7 jours avant l’adoption par l’acquéreur, mais également par un éleveur, un vétérinaire, un membre d’une association de protection animale ou refuge.

Voici deux modèles de certificats. Vous pourrez trouver des informations complémentaires mises à jour sur ce site gouvernemental.

Vermifuges

Il est conseillé de vermifuger votre chaton contre les parasites internes tous les mois jusqu’à l’âge de 6 mois. Si par la suite, votre chat a accès à l’extérieur, il faut maintenir une vermifugation trimestrielle au minimum.

Pour un chat d’intérieur strict, une vermifugation ponctuelle reste nécessaire, surtout s’il y a des enfants à la maison ou que votre animal a récemment attrapé des puces.

Le vermifuge peut se donner sous forme de comprimé ou s’appliquer comme une pipette anti-puce, entre les poils à la base du cou, avec parfois un spectre d’action plus large qu’en cachet. Le vermifuge agit dans les heures ou jours suivant l’application. Il n’est pas rémanent contrairement aux traitements contres les parasites externes. Voilà pourquoi certains chats, bons chasseurs, sont parasités malgré le respect du rythme d’administration conseillé tous les 3 mois. En cas de doute, une coproscopie (analyse des selles) est recommandée pour voir si votre animal est infesté ou non.

Attention toutefois, certains parasites internes, comme les protozoaires, ne sont pas traités par les vermifuges classiques mais restent transmissibles à l’Homme. Aussi, si votre chat souffre de désordres digestifs chroniques, parlez-en à la clinique.

Anti-parasitaires externes

Les parasites externes du chat regroupent les puces, les tiques, les poux, la gale (y compris gale des oreilles), aoûtats, cheylétielles et bien d’autres encore. Certains sont visibles à l’œil nu comme les puces et les tiques, mais d’autres non ! Aussi, la protection contre les parasites externes doit être continue toute l’année si votre chat a accès à l’extérieur, ou ponctuelle si votre chat est en intérieur uniquement.

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le chat ne se gratte pas forcément en cas d’infestation s’il n’est pas allergique. Et si la démangeaison est légère, elle peut parfois se confondre avec l’activité de toilettage du chat. Il est donc préférable d’agir en prévention, plutôt qu’après une infestation de votre animal et de votre maison !

Il existe divers moyens de protéger votre chat contre ces parasites : pipettes, comprimés ou colliers.

Certaines pipettes aujourd’hui sont efficaces pendant 3 mois et intègrent parfois même un vermifuge complet pour une meilleure observance en pratique. Certains parasites spécifiques comme les poux du chat, ou les acariens responsables de la gale des oreilles nécessitent un traitement particulier. N’hésitez pas à nous demander conseil à l’accueil !

Stérilisation et puberté

chat errant en défaut de soins.
crédit photo depositphotos Elwynn

L’âge de la puberté chez le chat dépend de la longueur du jour et de l’augmentation de la luminosité. Elle peut débuter entre 4 et 10 mois selon les races chez la femelle, et 4 à 6 mois chez le mâle. Elle se traduit par un changement de l’odeur des urines, l’apparition de marquage urinaire en petits jets sur des surfaces verticales chez le mâle, ainsi que des fugues et des bagarres occasionnant le plus souvent des abcès et la transmission de maladies (sida du chat, leucose).

Chez la femelle en revanche, elle se traduit par des miaulements intempestifs, des roulades, des fugues par cycles de 10-12 jours suivis de quelques semaines de repos. Attention, la gestation peut survenir dès les premières chaleurs si la femelle a accès à l’extérieur, alors même que la croissance de l’animal n’est pas terminée, ce qui entraîne de graves conséquences et laisse parfois même des séquelles.

La stérilisation est le premier rempart pour protéger votre chat des maladies infectieuses, des tumeurs et autres maladies hormono-dépendantes. Par exemple, le risque de tumeur mammaire pour une chatte ayant été stérilisée avant ses premières chaleurs est quasiment nul.

La stérilisation permet également de limiter la prolifération de chats errants qui ne reçoivent pas les soins nécessaires, et participe aussi à la diminution du taux d’abandon d’animaux, et à la préservation de la petite faune sauvage décimée par l’augmentation du nombre de chats en France.

L’idée de laisser une chatte avoir une portée avant de la faire stériliser pour son « bien-être » est encore assez répandue dans l’opinion publique et sur internet, mais est pourtant totalement fausse, car basée sur l’anthropomorphisme. Une gestation n’est pas nécessaire au bien-être de votre chatte. La stérilisation permet de réduire la taille du territoire de votre chat lorsqu’il a accès à l’extérieur.

Appauvrissement de la petite faune sauvage lié à l’activité de chasse de chats même correctement nourris

Des pays proches de la France comme la Belgique, ont déjà statué sur le sujet en rendant la stérilisation de tous les chats obligatoires avant l’âge de 5 mois depuis le 1er novembre 2017. Et cette mesure semble porter ses fruits, car le nombre d’euthanasies de chats n’ayant pas trouvé d’adoptants en refuge a diminué de moitié depuis !

Si la stérilisation chirurgicale est la meilleure option pour les particuliers, il existe cependant des solutions pour retarder l’apparition de chaleurs en milieu professionnel. En revanche, l’utilisation de la pilule contraceptive chez la chatte est à proscrire absolument car elle induit quasi systématiquement des infections de l’utérus (pyomètre) ou des tumeurs mammaires, parfois même après une seule prise.

La stérilisation peut être réalisée à n’importe quel âge, mais de récentes études ont montré qu’une stérilisation précoce (avant l’âge de 4 mois) permet une meilleure prévention de l’obésité chez le chat, car à cette période, le chat est encore en plein pic de croissance, donc son métabolisme est élevé et la masse grasse, encore rare. D’autre part, la stérilisation avant la première imprégnation hormonale limite aussi, comme nous l’avons expliqué plus haut, le risque de maladies hormono-dépendantes telles que les tumeurs mammaires chez la femelle par exemple, et le risque de marquage urinaire par exemple, chez le mâle.

Bien, maintenant que nous avons abordé toute la partie soins, voyons un peu comment accueillir votre chat à la maison dans de bonnes conditions.

Alimentation et boisson

Le chat est un carnivore strict. Il a un besoin protéique élevé. Aussi, ses croquettes doivent avoir un taux de protéines en conséquence, et de bonne qualité pour être facilement assimilables. Toutefois, son alimentation doit également contenir d’autres macro et micronutriments pour éviter toute carence. Un chat ne peut se nourrir uniquement de viande! L’aliment doit également être adapté au stade physiologique (croissance, adulte, sénior, stérilisé ou non), et à la corpulence de votre chat, ainsi qu’à une éventuelle pathologie qui nécessiterait un régime spécifique (insuffisance rénale, diabète, etc.).

Le chat effectue naturellement 10 à 15 petits repas par jour et tolère mal les longs jeûnes. Il est donc recommandé de laisser accès à un peu de nourriture dans une gamelle ludique ou un jouet distributeur pour favoriser l’activité par le biais de la recherche de nourriture, et lutter contre l’ennui. A l’inverse, le fait de limiter l’accès de votre chat à sa nourriture en ne distribuant que deux repas par jour sans lui laisser autre chose entre ces deux repas, peut favoriser l’apparition de troubles comportementaux tels que les agressions par prédation par exemple.

Pour aller plus loin au sujet de l’alimentation, n’hésitez pas à consulter notre article sur la gestion du poids chez le chat, ainsi que celui sur les idées reçues en nutrition canine et féline.

Et bien entendu, nos vétérinaires restent à votre disposition pour répondre à vos questions en consultation!

Le chat est par ailleurs une espèce qui boit relativement peu. Il est donc essentiel de favoriser sa bonne hydratation par le biais d’une alimentation mixte humide et sèche, c’est-à-dire pâtée, mousses ou bouchées ET croquettes, dès le plus jeune âge de votre animal, afin de prévenir un certain nombre de problèmes (cristaux urinaires, problème rénal, etc.) et assurer un meilleure satiété : Et oui, la pâtée étant riche en eau (environ 85% d’humidité), elle occupe plus de volume dans l’estomac, et est 3 à 4 fois moins calorique à poids équivalent que les croquettes (environ 5% d’humidité).

Le chat n’étant pas un grand adepte de la nouveauté, n’hésitez pas à opérer une diversification alimentaire dès son plus jeûne âge et si possible, avant l’âge de 6 mois, pour faciliter les potentiels changements d’alimentation par la suite si nécessaire, ainsi qu’à toujours effectuer une transition alimentaire sur au moins une semaine à 10 jours, à chaque changement d’aliment pour éviter les troubles digestifs.

Laissez-lui toujours une gamelle d’eau fraîche, renouvelée tous les jours, ou une fontaine à eau pour favoriser la prise de boisson. En effet, les chats ont du mal à percevoir la surface d’une eau immobile et choisiront préférentiellement de l’eau courante (exemple du chat qui vous demande à boire au robinet).

Organisation de l’espace de vie

On vit chez son chat et non l’inverse.

Il faut absolument accepter cette idée car certains chats ont moins de capacité d’adaptation à l’environnement de leurs propriétaires que d’autres, et des troubles comportementaux difficiles à vivre peuvent rapidement apparaître (griffades, marquage urinaire, etc.)

Ainsi, l’espace de vie doit être bien organisé et compartimenté pour qu’il respecte au mieux ses besoins physiologiques, afin d’éviter l’apparition de ces troubles. L’espace de vie du chat est naturellement composé de différents champs territoriaux qui sont généralement bien distincts les uns des autres.

Zone de repos

Installez-lui plusieurs lieux de repos douillets, à l’écart de l’agitation de la vie de famille dans un espace ouvert ou confiné (cachette) selon sa préférence, ou encore en hauteur, au chaud l’hiver, et au frais l’été, et surtout loin de la litière et des gamelles. En moyenne, un chat peut avoir 5 zones de repos différentes. Respectez si possible les lieux de repos qu’il choisit de lui-même ou proposez-lui des alternatives plus confortables pour l’inciter à changer sans le contrarier.

Les zones de repos sont souvent encadrées par des zones de griffades pour dissuader d’autres animaux de les utiliser. Pensez une fois encore à observer votre chat et à placer des supports adéquats aux bons endroits pour éviter qu’il n’abîme vos meubles.

L’activité de toilettage du chat peut à la fois avoir lieu dans une zone de repos ou dans une zone d’activité. Cette activité occupe 4% de la journée du chat. Toute modification du comportement de toilettage (augmentation ou diminution) doit vous alerter et être signalée au vétérinaire. Elle peut être liée aussi bien à un problème médical (douleur buccale, arthrose, faiblesse liée à une pathologie) qu’à un trouble comportemental (anxiété, dépression).

Zone d’élimination ou de propreté

crédit photo: La Compagnie des Animaux

L’acquisition de la propreté est relativement facile et rapide chez le chat, surtout s’il est resté suffisamment longtemps au contact de sa mère. Comme expliqué plus haut il est conseillé d’avoir une litière de plus que le nombre de chats à la maison, et également au moins une litière par étage. Pour un chat, ce sont donc deux litières préférentiellement découvertes, spacieuses et nettoyées absolument tous les jours, à installer dans un endroit calme mais pas trop, et généralement surtout pas coincée dans un petit coin car le chat aime bien « partager » cet aspect de sa vie en surveillant ce qu’il se passe (vulnérabilité lors de l’élimination qui nécessite une surveillance de l’environnement).

Cette zone doit être éloignée des autres champs d’activité du chat et surtout de celle de l’alimentation et de la boisson ! Evitez également la proximité avec des appareils électroménagers bruyants comme la machine à laver, qui pourraient effrayer votre chat et l’empêcher d’utiliser sa litière. Parfois également, la trappe d’une litière à couvercle peut décourager votre chat de l’utiliser si celle-ci se rabat sur lui et vient lui taper les fesses lorsqu’il en sort ou qu’il y rentre.

Les critères du chat pour choisir une zone d’élimination sont la capacité du substrat à absorber les urines, la propreté ou une odeur qui le stimule (certains produits ménagers), et la possibilité de pouvoir surveiller son environnement tout en étant au calme. Voilà pourquoi certains chats vont préférer votre couette ou votre canapé si le bac à litière, son emplacement, sa propreté ou encore la nature du substrat ne lui conviennent pas!

Vous pouvez tester différents types de substrats afin de sélectionner celui que votre chat préfère, et en mettre une couche suffisante pour que votre chat puisse gratter et recouvrir ses déjections. La litière agglomérante a pour avantage de former des “cailloux” faciles à retirer une fois que votre chat a uriné, malgré tout l’intégralité du bac doit être nettoyé régulièrement, et parfois même changé quand les odeurs persistent dans le plastique devenu poreux.

Si votre chat a tendance à faire toujours au même endroit, en dehors la litière, vous pouvez essayer de déplacer celle-ci à proximité de ce lieux, de lui proposer un bac plus grand, moins haut, ou un substrat différent, bref de varier les paramètres, pour essayer de l’attirer de nouveau vers cet endroit.

Attention, toute punition du chat en cas de malpropreté, même si cette dernière est exaspérante pour beaucoup d’entre nous, ne fait qu’aggraver l’anxiété de votre chat, dégrader votre relation, et de ce fait diminuer considérablement sa propension à retrouver un comportement d’élimination normal. N’hésitez pas à prévoir une consultation comportementale avec un vétérinaire pour essayer de trouver la source du problème.

Enfin, si votre chat devient malpropre subitement, il est toujours utile de vérifier qu’il ne souffre pas d’un problème médical avant d’envisager une cause comportementale. Il faut donc envisager un rendez-vous à la clinique rapidement.

Nota Bene: La miction (l’action d’uriner) est à ne pas confondre avec le marquage urinaire. Lors de miction, le chat s’accroupit et urine sur des surfaces horizontales, tandis qu’en cas de marquage, le support est vertical, la queue généralement droite et frétillante, et est parfois accompagné de miaulements.

Zone d’alimentation et de boisson

La zone de repas du chat n’est pas nécessairement isolée mais doit être protégée, en hauteur par exemple, s’il y a des enfants ou des chiens à la maison, pour qu’il puisse manger tranquillement. L’alimentation peut aussi faire partie de la zone d’activité si vous utilisez des jouets distributeurs comme le pipolino ou la balle slim cat pour combler le besoin de jeu de votre chat. Comme pour les autres champs territoriaux, vous pouvez proposer plusieurs options à votre chat en disposant plusieurs gamelles dans la maison par exemple, et voir laquelle il utilise préférentiellement.

Pensez toutefois à adapter l’emplacement de sa nourriture au stade de vie de votre chat, en facilitant son accès avec une petite marche ou un carton vide si votre animal commence à montrer des hésitations pour sauter, monter ou descendre (signes d’inconfort potentiellement liés à l’apparition d’arthrose)

Cette zone doit obligatoirement être éloignée de la zone d’élimination sous peine d’apparition de troubles comportementaux. Vous ne mangeriez pas dans vos toilettes, votre chat non plus!

Zone d’activité (jeux, chasse, Observation)

position d’affût

La prédation est inscrite dans le patrimoine génétique du chat. Il est donc essentiel de pouvoir lui offrir de quoi combler cet instinct par le biais d’aménagements, de gamelles ludiques, de jouets, ou d’interactions avec vous, d’autant plus si votre chat n’a pas accès à l’extérieur. Le chat se lassant assez rapidement des jouets statiques, vous pouvez privilégier les jouets animés, alliant ou non distribution de l’aliment, ou utiliser des jouets comme les cannes à pêche, ou les plumeaux pour jouer avec lui. Internet regorge également d’idées d’aménagement intérieurs comme des parcours muraux pour permettre à votre chat de se dépenser.

exemples d’enrichissement du milieu intérieur

Cette zone comprend aussi des postes d’observation (de la famille ou de l’extérieur), souvent en hauteur (escaliers, hamac à chat à ventouses sur une vitre, arbre à chat près d’une fenêtre, etc.)

Une fois encore, attention, si vous habitez en étage, sécurisez bien les fenêtres ouvertes (filets, grillage) ou le balcon si votre animal peut y avoir accès. De même en ce qui concerne les fenêtres oscillo-battantes. Je vous renvoie ci-dessus, au paragraphe “dois-je laisser sortir mon chat?”

Concernant les jeux avec votre chat, prenez l’habitude d’utiliser un jouet et de ne pas chahuter avec les mains. Si l’excitation monte trop, cessez toute interaction jusqu’au retour au calme du chat, puis reprenez avec une énergie moins intense. A force de répétitions, le chat apprendra à mieux gérer son niveau d’excitation et cela évitera tout débordement qui pourrait finir en morsure ou en griffure.

Dans les interactions avec les plumeaux, cannes à pêche, bouchons attachés à une ficelle, etc; il est essentiel de laisser votre chat attraper le jouet de temps en temps afin de ne pas favoriser le développement d’agression redirigée par frustration.

Vous pouvez également trouver des jouets animés qui stimuleront votre chat, surtout s’il vit strictement en intérieur, même en votre absence.

Exemples de jouets animés:

Trixie Active-Mouse.
Maxizoo

Zones de passage entre les différents champs territoriaux

Bien que le chat y passe peu de temps, ce sont des zones très importantes sur lesquelles le chat marque fréquemment en se frottant le visage contre les meubles par exemple. Les phéromones déposées lors du frottement du visage du chat servent à l’apaiser et le rassurer car le chat emprunte quasiment toujours les mêmes chemins pour passer d’une zone à l’autre. Aussi, prenez garde si vous changez de mobilier ou la disposition des meubles, cela peut être perturbant pour votre chat et source de stress.

Par ailleurs, faire ses griffes est un comportement naturel du chat, au même titre que le mordillement chez le chien. Il est donc primordial de lui offrir la possibilité de griffer un support pour éviter tout accident sur votre canapé ou le papier peint. Certains chats préfèrent les supports horizontaux, d’autres verticaux. Variez également les matières (poteaux en sisal, griffoir en carton, bûche de bois posée au sol ou fixée verticalement) et OBSERVEZ.

C’est vraiment le mot-clé pour un chat bien dans ses pattes, vous l’aurez compris non?

Savoir décrypter le comportement de son chat

Les signaux de communication du chat

chaton apeuré

Apprenez à reconnaître les différents signaux de communication de votre chat pour réagir au bon moment, cesser une action qui le met mal à l’aise, le rassurer quand il a peur, ou éviter de se faire griffer ou mordre tout simplement, et ainsi forger une relation d’amour et de confiance!

chat joueur

La punition chez le chat

La punition physique quelle que soit sa forme (tape sur le nez, prendre son chat par la peau du cou, l’asperger avec de l’eau,etc.) chez le chat est à proscrire totalement, elle ne permet pas au chat d’apprendre quoi que ce soit. Pire, elle dégrade votre relation et abîme la confiance qu’il peut avoir en l’humain, et augmente significativement le risque d’agression comme le conclut cette étude scientifique:

Contrairement à ce qu’on peut lire ou entendre sur internet, et parfois même dans le milieu vétérinaire, prendre un chat par la peau du cou ne reproduit pas ce que la mère fait avec ses chatons, car elle utilise ce comportement uniquement pour déplacer sa portée, lorsque les chatons sont tout petits! Porter un chat adulte par la peau du cou est douloureux à cause du poids de l’animal et générateur de stress. Si votre chat peut tolérer cette situation la première fois qu’elle a lieu, il est probable qu’il apprendra à agresser avant qu’il n’arrive les prochaines fois, pour vous mettre à distance.

Quelles sont les alternatives possibles alors?

  1. Si votre chat est agressif et que la manipulation ne peut être reportée (soins, rendez-vous vétérinaire ou voyage), vous pouvez utiliser une grande serviette éponge pour recouvrir et emballer tout votre animal, ainsi que des gants de jardinage pour protéger vos mains, afin de l’immobiliser ou de le placer doucement et sans brutalité dans sa boîte de transport par exemple. Si au contraire la manipulation peut être différée, il est préférable de la reporter, et de prendre le temps de l’aborder plus doucement, de lui laisser le temps de comprendre que la manipulation n’est pas douloureuse, et de récompenser son calme et sa docilité par un aliment très appétent (friandise, pâtée). En clinique, il est toujours préférable d’envisager les soins sous tranquillisation gazeuse plutôt que de contraindre le chat stressé ou agressif, afin de ne pas augmenter son stress et son agressivité pour des futures consultations.
  2. En amont des situations qui pourraient poser problème (manipulations diverses, soins, voyages en caisse de transport, etc.), il est fortement recommandé de pratiquer du medical training à grand renfort de récompenses alimentaires. Bien que cela soit plus courant chez le chien, de nombreuses espèces y sont parfaitement réceptives: chat, cheval, et même les animaux maintenus en captivité dans des zoos ou parcs animaliers! Le principe est de commencer “petit” avec par exemple un contact doux de quelques secondes sur la patte du chat si vous envisagez un jour de pouvoir lui couper les griffes, et de récompenser son immobilité et son absence de réaction négative. Ensuite, on avancera pas à pas, en appuyant sur un doigt pour dégager la griffe. Une fois que cette étape est maîtrisée, on peut introduire le coupe-griffe, le présenter au chat, le laisser flairer et s’y intéresser, l’actionner dans le vide pour l’habituer au bruit, et lui faire sentir le contact du métal froid sur les doigts ou les coussinets par exemple. Et enfin, couper une griffe seulement, puis lors d’une autre séance, deux, etc.

Plus votre chat sera habitué à des manipulations variées, introduites doucement et sans contrainte, plus il sera tolérant à la nouveauté, parfois même pour des soins plus invasifs, comme des prises de sang chez le vétérinaire, sans aucune contention!

La gestion du stress

Le stress dans cette espèce peut prendre des proportions très importantes allant d’un simple isolement, une modification de comportement qui ne vous inquiète pas plus que ça, à de la malpropreté, des marquages (griffes, urines, selles), du léchage compulsif, mais aussi de l’auto-mutilation, des troubles du comportement alimentaire, et parfois des agressions gravissimes sur les membres de la famille de l’animal, humains comme animaux.

La non gestion du stress et la progression des symptômes sont des causes majeures d’abandon de l’animal ou de demandes d’euthanasie.

Encore une fois, la punition de votre chat, lors de malpropreté par exemple, ne peut qu’aggraver le stress déjà exprimé par votre animal, certes de façon invisible pour un oeil non averti dans les premiers temps, et compliquer le retour à une situation normale.

Il est donc essentiel de consulter dès les premières modifications du comportement de votre chat, même si ces modifications ne sont, à ce stade, pas dérangeantes pour vous (dépilation liée au léchage compulsif par exemple).

Dépilation liée à l’anxiété chez un chat.
Crédits photo Muriel Marion Zoopsy

Concernant la gestion du stress en consultation vétérinaire, cela commence chez vous, dès la mise dans la boîte de transport pour venir en clinique. En effet, le transport est souvent une source de malaise importante chez le chat. La clinique du Chien Vert met tout en oeuvre pour s’adapter au comportement de votre chat et limiter son stress. Retrouvez tous nos conseils dans le paragraphe ci-après.

Comment bien transporter mon chat ?

Le transport du chat est souvent la bête noire de nombreux propriétaires qui doivent enfermer le chat de longues heures à l’avance et subir des miaulements intempestifs, ou qui arrivent les avant-bras lacérés de griffures avec un animal qui baigne dans ses urines ou couvert de selles, les pupilles dilatées et les oreilles plaquées.

Suivez nos conseils pour rendre cette situation incontournable dans la vie de votre chat plus sereine.

Choisir une caisse de transport adaptée

  1. La taille de votre caisse de transport doit être adaptée au gabarit de votre chat, ni trop étroite, ni trop spacieuse pour que votre chat se sente en sécurité.
  2. Préférez une caisse en dur plutôt qu’un sac de transport qui a tendance à s’affaisser sur le chat, ce qui est une source de stress supplémentaire pour lui.
  3. Choisissez une caisse dans un matériau solide, avec plusieurs systèmes d’ouverture, idéalement démontable pour ne pas être obligé d’aller extirper votre chat du fond de la caisse.

Même si vous avez rencontré des difficultés pour placer le chat dans sa boîte à la maison, une fois chez le vétérinaire, cette dernière devient synonyme de sécurité pour lui car il peut s’y cacher.

Aller chercher un chat au fond de sa caisse augmente encore plus son malaise et son stress, et peut déclencher un agression par peur en l’absence de possibilité de fuite.

Aussi, dès votre entrée en salle de consultation, placez la boîte sur la table et ouvrez la porte. Laissez quelques minutes au chat pour montrer le bout de nez et sortir doucement de la caisse. Si l’animal reste prostré au fond, il vaut toujours mieux enlever le couvercle de la boîte et laisser le chat confortablement installé dans le bac sous lui pour l’examiner, que d’aller le chercher ou de renverser la caisse pour le forcer à sortir.

Voilà pourquoi le choix de la boîte est essentiel dans la gestion du stress lors de consultation.

Exemples :Les deux premiers modèles sont adaptés car démontables et/ou avec plusieurs systèmes d’ouvertures. Nous déconseillons le troisième modèle, car il oblige à aller chercher le chat au fond du panier.

Habituer votre chat à la caisse

La boîte de transport doit faire partie intégrante de l’environnement quotidien de votre chat, si possible dès son plus jeune âge ou dès son arrivée à la maison, afin qu’elle ne soit pas uniquement associée à des situations stressantes comme un transport en voiture qui peut rendre votre chat nauséeux, ou une consultation chez le vétérinaire. Placée dans un coin tranquille, cachée ou en hauteur, aménagée avec un plaid doux et propre que votre chat apprécie, elle constituera un parfait petit coin de repos à l’écart de l’agitation.

Si votre chat a du mal à s’y intéresser, n’hésitez pas à placer quelques friandises de temps en temps pour l’inciter à aller explorer cet endroit et le rendre très attractif!

Trucs & Astuces: Apprendre à son chat à aller dans la caisse de transport tout seul

Il est tout à fait possible d’apprendre son chat à aller spontanément dans la caisse grâce à la méthode du shaping qui consiste à “attraper et renforcer” un comportement proposé spontanément par l’animal. Par exemple, apprendre à son animal à s’assoir en récompensant les fois où il s’assoit spontanément, puis y associer un mot qui fera office de commande vocale.

Dans le cadre de l’apprentissage de la caisse de transport, vous pouvez renforcer dans un premier temps le fait que votre chat regarde la boîte ou s’en approche. Si ce n’est pas le cas, susciter son intérêt à l’aide d’un jouet comme une canne à pêche ou un petit plumeau et récompenser fortement quand il engage sa tête à l’intérieur de la boîte. Au fur et à mesure, votre chat devrait proposer de s’engager un peu plus dans la caisse, dans l’espoir d’avoir une friandise. Vous pouvez aussi l’inviter à aller de plus en plus loin en l’attirant avec le jouet de plus en plus au fond, et récompensez généreusement avec une friandise de forte valeur (quelque chose que votre chat aime énormément) chaque petit pas supplémentaire. Une fois que votre chat a compris le principe, vous pouvez associer un mot pour l’inviter à rentrer.

Le mot d’ordre est la patience, faire des séances courtes et répétées et garder son calme. Il est normal de ne pas atteindre l’objectif dès la première séance. Rappelez-vous que l’échec permet aussi à votre chat d’apprendre, par absence de récompense à sa proposition. Si votre chat échoue plusieurs fois de suite, c’est que vous avez voulu aller trop vite! Il vous faudra reprendre à l’étape précédente pour mettre votre chat en situation de succès et lui donner envie de continuer.

Tous les apprentissages auront aussi pour effet de renforcer considérablement la relation avec votre chat. Ne vous en privez pas!

Limiter le stress pendant le transport

  1. Il existe de nombreuses présentations de phéromones synthétiques apaisantes qui peuvent être pulvérisées dans la boîte au moins 30 minutes avant d’y placer votre chat.
  2. Malgré une bonne désensibilisation, le transport peut balloter l’animal et générer un stress qui amènera votre chat à parfois uriner ou faire des selles dans la boîte. Placer toujours une alèse ou un linge absorbant en plus d’une couverture douillette à l’odeur de la maison dans le fond du bac.
  3. Veillez à bien caler la boîte dans la voiture (au pied du siège passager, derrière le siège conducteur, ou encore sur un siège attachée avec la ceinture de sécurité) pour éviter que votre animal ne soit secoué ou que la caisse ne se renverse.
  4. Commencez par des petits trajets “à blanc” de temps en temps pour habituer progressivement votre animal aux mouvements de la voiture et à votre conduite
  5. Si votre animal est nauséeux, il existe des solutions médicamenteuses pour éviter qu’il ne vomisse ou ne salive de façon trop importante. Parlez-en à nos vétérinaires en consultation.
  6. A pied, préférez porter la caisse à deux mains devant vous, pour éviter le balancement et de la cogner contre vos jambes.

A la clinique

Notre clinique s’efforce d’avoir la démarche la plus respectueuse des besoins fondamentaux du chat (Approche Cat friendly) aussi bien dans son accueil, que pour les manipulations (contention, soins) ou l’hospitalisation de votre chat. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à nous les poser.

  1. A votre arrivée, nos assistants vont vous installer dans la partie de la salle d’attente réservée aux chats.
  2. Placez la caisse en hauteur sur le meuble prévu à cet effet.
  3. Coupez tout contact visuel avec les autres animaux, y compris les autres chats, en couvrant la caisse avec une petite couverture propre sur l’étagère sous le meuble de support.
  4. Si la salle d’attente est particulièrement bruyante (monde, chien qui aboie), il est parfois préférable de mettre votre chat dans une autre pièce au calme. Nos assistants vous le proposeront spontanément mais s’ils sont occupés et que vous sentez votre animal stressé, n’hésitez pas à nous solliciter.
  5. Si votre chat a fait ses besoins dans sa caisse de transport, prévenez-nous dès votre arrivée pour le laisser le moins possible dedans.
  6. Si votre animal est particulièrement stressé, signalez-le lors de la prise de rendez-vous pour convenir d’un horaire de la journée le plus calme possible.

Vidéo : 10 conseils pour transporter votre chat chez le vétérinaire

Retrouvez ici tous les conseils de transport de votre chat dans une vidéo de Royal Canin en partenariat avec le GRIF (Groupe de Réflexion et d’Intérêts Félins)

Conclusion

Des sources intéressantes et fiables pour aller plus loin:

En nutrition:

  1. Dr Charlotte Devaux sur facebook
  2. Pour des rations ménagères équilibrées: Dr Géraldine Blanchard

Pour les conseils généraux approuvés par un comité expert

Société internationale de Médecine Féline (ISFM) : conseils de soins pour chats

Article rédigé et documenté par le Dr. Hébert

Tous droits réservés à la Clinique du Chien Vert. Reproduction interdite

Nutrition

Les idées reçues en nutrition canine et féline

Les idées reçues en nutrition canine & féline

Voici une liste non exhaustive d’idées reçues sur l’alimentation du chien et du chat qui reviennent souvent en consultation. Peut-être y trouverez-vous des réponses à vos interrogations ou cela permettra-t-il de casser des habitudes que vous pensiez justes. S’il persiste des doutes ou des inquiétudes, n’hésitez pas à nous en parler en consultation.

SOMMAIRE

Cliquez sur le numéro correspondant pour vous rendre directement au paragraphe concerné

I- IDEES RECUES COMMUNES AUX DEUX ESPECES

1/ Les croquettes sans céréales sont meilleures pour mon animal

2/ Les croquettes vétérinaires sont plus chères que celles vendues sur internet

3/ Le B.A.R.F est meilleur que les croquettes

4/ Le pH gastrique acide des carnivores détruit toutes les bactéries

5/ Un carnivore ne doit manger que de la viande

6/ Les glucides sont toxiques et vont rendre mon animal diabétique

7/ La pâtée va faire grossir mon animal

8/ La pâtée favorise le tartre

9/ Je peux couvrir les besoins en calcium de mon animal avec des laitages

10/ Les croquettes vétérinaires sont faites pour rendre mon animal malade, et que j’achète plus de traitements

11/ J’ai toujours nourri mes animaux comme ça et ils ont vécu super vieux

12/ Une ration ménagère équilibrée, c’est 1/3 de viande, 1/3 de féculents et 1/3 de légumes

13/ Pour faire maigrir mon animal, je vais juste réduire la ration de ses croquettes habituelles

14/ Les croquettes à base d’insectes sont plus écologiques

15/ Il se régule tout seul

16/ Si la prise de sang de mon animal est bonne, alors il n’a pas de carences

II – IDEES RECUES EN NUTRITION CANINE

1/ Mon chien est en surpoids, pourtant il ne mange qu’une fois par jour

2/ Un chien de grande race a besoin d’être supplémenté en calcium et en phosphore pendant sa croissance

3/ Je donne un Dentastix tous les jours à mon chien pour ses dents

4/ Il faut supplémenter en calcium pour redresser les oreilles de mon chiot

5/ Mon chien n’est pas sédentaire, je le sors matin, midi, et soir pour ses besoins

III – IDEES RECUES EN NUTRITION FELINE

1/ Un chat doit boire du lait

2/ Non ce n’est pas du gras, c’est sa “poche primordiale”

3/ Non Docteur, il n’a pas grossi, c’est son poids d’hiver

4/ Il est impossible de faire maigrir un chat

5/ Un chat doit avoir à manger à volonté

IDEES RECUES COMMUNES AUX DEUX ESPECES

LES CROQUETTES SANS CEREALES SONT MEILLEURES POUR MON ANIMAL

Dans les gammes sans céréales, l’amidon qui est le liant de la croquette et lui donne sa forme et sa texture, provient d’autres sources que le blé, le maïs ou le riz. Mais elles en contiennent bien ! Et les marques « sans céréales » jouent sur cette confusion. Dans la majeure partie des cas, il s’agit de pommes de terre, de légumineuses (pois, lentilles, …), ou de patate douce, etc. Le taux d’amidon n’est pas communiqué sur l’étiquette de l’aliment mais on peut calculer le taux d’ENA (amidon + fibres solubles) (cf. comment choisir de bonnes croquettes pour mon chien) Et dans la plupart des cas, il est égal ou supérieur aux croquettes de bonne qualité dont l’amidon est fourni par les céréales.

D’autre part, l’alimentation sans céréales est une mode relativement récente qui véhicule des allégations souvent mensongères en faisant appel à l’alimentation ancestrale et « naturelle » du chat et du chien. Lors de leur domestication, il y a des milliers d’années, le chat et le chien ne mangeaient pas plus de pois, de lentilles ou de patates douces qu’aujourd’hui ! Et de nombreuses fouilles archéologiques ont révélé la présence de céréales dans des fossiles de fèces de l’ancêtre du chien et du chat tels qu’on les connait. Ils possèdent tous deux un gène capable de produire une enzyme qui digère l’amidon, sécrétée par le pancréas (chat et chien) et dans la salive (chien seulement).

Ce type d’alimentation commence à révéler quelques limites avec l’apparition de certaines pathologies directement imputables à l’alimentation sans céréales comme le développement de certaines pathologies cardiaques (cardiomyopathie dilatée parfois réversible par changement d’aliment) chez le chien et le chat, ou l’apparition de cristaux urinaires d’oxalate de calcium avec certains ingrédients comme la patate douce. La prudence est donc de mise par manque de recul. Mieux vaut se fier à un aliment dont la composition est parfaitement connue et maîtrisée parce qu’il est produit depuis des décennies et amélioré suite aux conclusions de centaines d’études scientifiques fiables et reproductibles.

LES CROQUETTES VETERINAIRES SONT PLUS CHERES QUE CELLES VENDUES SUR INTERNET

FAUX ! De nombreuses cliniques vétérinaires travaillent aujourd’hui avec des sites partenaires comme Kalivet, Chronovet ou Vetoavenue pour ne citer que ceux-là, qui vous permettent d’avoir un aliment vétérinaire à un tarif compétitif par rapport à celui proposé sur des sites d’animalerie en ligne. L’avantage de ces sites, c’est la certitude concernant la provenance de l’aliment, puisque ces sites se fournissent dans nos centrales d’achat de médicaments. En outre, vous bénéficiez d’un conseil vétérinaire personnalisé et adapté à votre animal par l’équipe de la clinique qui le suit habituellement. Enfin, la livraison est gratuite dans la clinique partenaire de votre choix. Il ne vous reste plus qu’à passer récupérer votre sac à l’accueil, aux horaires d’ouverture habituels.

A titre d’exemple :

tarifs datant de janvier 2022

  • Le prix d’un aliment chat adulte stérilisé en sac de 2,5 kg de la marque Hill’s sur kalivet est à 10,3€/kg contre 10€/kg pour un sac de 2,5 kg d’aliment chat adulte stérilisé de la marque Purizon + 4,99€ de frais de port sur un célèbre site d’animalerie en ligne commençant par « z » soit, au total, 12€/kg prix global.
  • Le prix d’un aliment porc & volaille français chien adulte grande race en sac de 12 kg de la marque Virbac est à 4,41€/kg sur Kalivet contre 4,33€/kg (livraison offerte pour ce conditionnement) pour un sac de 12kg de Carnilove Adult Large Breed saumon & dinde toujours sur le même site d’animalerie en ligne.

Les coûts sont donc tout à fait comparables, voire moins chers que sur les sites d’animalerie dans certains cas avec, en prime, une qualité avérée et un conseil médical personnalisé.

Remarque 1 : Il vaut mieux toujours privilégier les conditionnements les plus gros pour avoir un prix au kilo plus bas, tout en restant sur un conditionnement adapté au nombre d’animaux que vous avez à la maison pour éviter une perte de la qualité nutritive si le sac reste ouvert trop longtemps (oxydation). Veillez également à conserver votre aliment dans son emballage d’origine en faisant sortir un maximum d’air, et en enfermant le tout dans un container à croquettes placé dans un endroit sec et tempéré.

Remarque 2 : Si vous comparez avec un aliment bas de gamme de supermarché avec un prix avoisinant les 2€ au kilo ou moins, évidemment, il n’y a pas de miracle, mais vous pouvez vous douter qu’à ce prix-là, la qualité est clairement catastrophique et la composition inadaptée à votre animal.

LE B.A.R.F EST MEILLEUR QUE LES CROQUETTES

Le B.A.R.F est une alimentation à base de viande crue, d’abats, d’aliments et de légumes crus, de laitages, d’os charnus et souvent, mais pas toujours, une absence de céréales. Les risques liés à cette alimentation sont nutritionnels et sanitaires.

D’abord nutritionnel, car les rations de B.A.R.F sont très souvent déséquilibrées, soit à cause d’un manque en certains éléments (notamment en zinc, en cuivre, acides gras essentiels par exemple) créant des carences sur le long terme, soit par excès en certains éléments (calcium, phosphore, vitamine A, …). Ce mode d’alimentation est difficile à maîtriser et à équilibrer au quotidien, même avec un encadrement professionnel.

Ensuite sanitaire, car le risque de contaminations bactérienne et parasitaire liées aux diverses manipulations et préparation, et au mauvais respect de la chaîne du froid est élevé. C’est pourquoi, il est particulièrement dangereux pour les personnes immunodéprimées, en cours de chimiothérapie, les jeunes enfants, les femmes enceintes, etc. Nous recommandons vivement de congeler la viande au moins une quinzaine de jours pour s’affranchir du risque parasitaire, ainsi qu’une cuisson à cœur (au moins 70°c pendant quelques minutes) pour réduire le risque de contamination bactérienne.

Quant aux rations B.A.R.F toutes prêtes que l’on peut trouver dans le commerce, elles sont elles aussi forcément déséquilibrées par absence de personnalisation au cas de votre animal, et toujours carencées en vitamines, oligo-éléments et acides gras essentiels tout en étant assez caloriques.

« Quelle est l’alternative possible alors si je veux donner une alimentation « naturelle » à mon animal ? » Nous vous recommandons une ration ménagère à base de viande ou de poisson mais cuits, d’un complément minéral et vitaminé (CMV), de légumes, de féculents, de laitages, d’huile de poisson et de colza, et parfois de fruits, qui sera calculée sur mesure pour votre animal et couvrira tous ses besoins nutritionnels ! (cf.article dédié)

LE PH GASTRIQUE ACIDE DES CARNIVORES DETRUIT TOUTES LES BACTERIES

Encore une idée reçue qui va souvent de pair avec les adeptes du B.A.R.F et pourtant c’est bien faux !

Si vous donnez une ration contaminée, les selles seront contaminées. Et cela a été prouvé dans de nombreuses études grâce à des analyses de selles d’animaux domestiques nourris au B.A.R.F. Certes, le ph gastrique sur un estomac plein est inférieur au nôtre, et c’est encore plus vrai chez le chat. Il est également vrai que la plupart de ces animaux n’exprimeront pas une salmonellose ou une listériose comme un humain le ferait, mais il n’en reste pas moins qu’ils sont contaminants et représentent alors une « arme biologique » dangereuse pour les jeunes enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées.

UN CARNIVORE NE DOIT MANGER QUE DE LA VIANDE

Et non ! L’ingestion d’une proie ne correspond pas à un repas de viande uniquement. Les os contiennent du calcium, du phosphore, les abats des vitamines, les yeux des acides gras essentiels, la peau, les poils et le contenu du tube digestif, des fibres parmi beaucoup d’autres choses. Un régime à base de viande (muscle) crue ou cuite est donc totalement déséquilibré et dangereux pour votre animal.

Le régime alimentaire d’un carnivore doit couvrir ses besoins en protéines, en graisses, en acides gras essentiels, en vitamines, en minéraux, en fibres et ainsi de suite, soit par le biais d’un aliment complet sous forme de croquettes ou de pâtée, soit par le biais d’une ration ménagère complétée d’un CMV (Complément Minéral et Vitaminé).

Remarque : Le chien est un carnivore à tendance omnivore et a un besoin protéique 4 à 6 fois supérieur à celui d’un humain. Le chat, lui, est un hypercarnivore avec un besoin protéique 6 à 8 fois supérieur au nôtre.

LES GLUCIDES SONT TOXIQUES ET VONT RENDRE MON ANIMAL DIABETIQUE

FAUX ! Des milliers d’années de domestication du chien et du chat les ont rendus capables de digérer l’amidon en sécrétant une enzyme appelée amylase produite par le pancréas. Certes, l’amylase du chat est moins efficace que celle du chien, et le régime alimentaire du chat doit voir sa teneur en glucides réduite par rapport à celle du chien. Mais l’amidon constitue une source d’énergie facilement utilisable par l’organisme et moins couteuse que les protéines, et moins calorique que les lipides. D’autres glucides sont aussi essentiels à nos animaux de compagnie, comme les fibres insolubles (cellulose) qui participent au transit, à la bonne digestion et nourrissent la flore digestive; ou les fibres solubles, essentielles à la régulation de la glycémie. Ils ne sont donc pas à diaboliser absolument !

Si la ration d’une chienne allaitante ou en gestation manque de glucides, on peut observer une mortinatalité plus importante par exemple. De même, s’ils sont absents de la ration d’un chaton ou d’un chiot en croissance, ces derniers perdront leur capacité à fabriquer de l’amylase, les exposant ainsi à des problèmes de mal-digestion chronique tout au long de leur vie, ou une perte de chance concernant la gestion de certaines pathologies grâce aux glucides. En effet, certaines pathologies ne peuvent être stabilisées que grâce à un apport adéquat en glucides spécifiques.

En revanche, en proportion trop importante, les glucides augmentent la densité énergétique de l’aliment, c’est-à-dire la quantité de calories qu’il apporte pour une ration donnée, favorisant ainsi le risque de surpoids. Et c’est bien le surpoids qui favorise le développement du diabète, des maladies cardio-vasculaires, des troubles ostéoarticulaires. Pas les glucides! Si votre animal est déjà diabétique en revanche, il faudra absolument limiter l’apport de certains glucides comme l’amidon, et à l’inverse, enrichir la ration avec certains glucides spécifiques, comme les fibres solubles.

C’est pourquoi, il est important de veiller à garder votre animal à son poids de forme. Je vous invite vivement à lire nos articles sur la gestion du poids chez le chien et le chat, afin de savoir évaluer la corpulence de votre animal et de gérer son poids sans l’affamer ou augmenter sa frustration et le risque de troubles comportementaux qui en découlent.

LA PÂTEE VA FAIRE GROSSIR MON ANIMAL

La pâtée de gamme vétérinaire constitue un aliment complet 4 fois moins calorique que les croquettes à poids équivalent. Mais elle doit être formulée et choisie pour convenir au stade de vie de votre animal, et à ses besoins particuliers (par exemple hypocalorique si votre animal est en surpoids). Elle est un excellent allié pour la perte de poids car son volume et sa richesse en eau permettent de rassasier l’animal. Elle est aussi recommandée en ration mixte chez le chat (croquettes + pâtée) pour contrecarrer le fait que le chat est un « petit buveur » et réduire ainsi les risques de cystite ou troubles urinaires et rénaux.

Mais la pâtée est aussi tout à fait adaptée au chien et peut être donnée en remplacement d’une partie de la ration de croquettes pour rassasier votre animal, augmenter l’appétence de la ration, tout en maitrisant l’apport calorique global sur la journée pour éviter tout surpoids.

D’autre part, leur teneur en glucides est généralement réduite par rapport aux croquettes, pour celles et ceux qui voudraient les éviter.

Il existe beaucoup de pâtées de bonne qualité pour animal en bonne santé mais aussi déclinées en aliments diététiques (troubles digestifs, insuffisance rénale, diabète, etc.) accessibles également en clinique ou sur les sites partenaires cités ci-dessus.

En revanche, nous vous mettons en garde contre les pâtées de grande distribution qui pour augmenter leur appétence ont souvent des teneurs en sodium très élevées et qui peuvent être très déséquilibrées ou trop caloriques.

Retenez que ce n’est pas parce qu’un aliment plait à votre animal qu’il est bon pour lui, exactement comme pour nous !

Pâtée : environ 1Kcal/g

Croquettes : entre 3 et 4 Kcal/g

LA PÂTEE FAVORISE LE TARTRE

C’est plutôt le manque de croquettes dans une ration et donc le manque d’action mécanique par frottement sur les dents qui favorise le tartre. Toutefois, il existe d’autres moyens de prévenir l’apparition de la plaque dentaire. Je vous invite pour cela à lire l’article dédié à la santé bucco-dentaire par ici !

En revanche, si vos animal souffre de certaines pathologies buccales, elle peut être déconseillée.

JE PEUX COUVRIR LES BESOINS EN CALCIUM DE MON ANIMAL AVEC DES LAITAGES

En théorie oui, en pratique non !

Pourquoi ? car les besoins en calcium du chien et du chat sont 10 fois supérieurs aux nôtres. Pour couvrir les besoins en calcium d’un chat adulte en bonne santé, il faudrait lui faire avaler 5 yaourts natures par jour. Et pour couvrir les besoins en calcium d’un chien de 20kg, il faudrait lui donner 1,250 kg de fromage blanc chaque jour.

Autant dire, mission impossible !

C’est pourquoi l’usage d’un complément minéral et vitaminé (CMV) est obligatoire pour équilibrer une ration ménagère, et même une ration mixte, c’est-à-dire une partie croquettes/une partie ration ménagère.

LES CROQUETTES VETERINAIRES SONT FAITES POUR RENDRE MON ANIMAL MALADE ET QUE J’ACHETE PLUS DE TRAITEMENTS

Vraiment ? Si vous pensez réellement une telle chose, il n’y a rien que nous puissions dire ou faire pour vous convaincre de notre bonne foi. Et cela me blesse d’avoir à l’inclure dans cet article, mais cette idée reçue circule sur certains réseaux sociaux. Notre équipe composée de vétérinaires et d’assistants est passionnée et engagée dans le bien-être et les soins qu’elle apporte aux animaux. Elle a à cœur la bonne santé de votre animal mais aussi des nôtres. Nous ne ferions jamais quoi que ce soit qui puisse aller contre ça, et je pense pouvoir parler au nom de la profession en disant que personne ne choisirait un cursus aussi long et difficile pour empoisonner sciemment un animal quand notre premier rôle est de soigner, soulager et guérir.

J’AI TOUJOURS NOURRI MES ANIMAUX COMME CA ET ILS ONT VECU SUPER VIEUX!

Il y a des gens qui fument et qui boivent de l’alcool toute leur vie et qui vivent très vieux également. Cela ne prouve pas pour autant que c’est bon pour la santé et que c’est une recommandation à suivre.

Le but de cet article est de rétablir des vérités pour essayer de répondre au mieux aux besoins nutritionnels du chat et du chien.

UNE RATION MENAGERE EQUILIBREE C’EST 1/3 DE VIANDE, 1/3 DE LEGUMES, 1/3 DE FECULENTS

FAUX ! Une ration ménagère comprend de la viande ou du poisson cuits ou parfois crus, des abats de temps en temps, des légumes, des féculents, des acides gras essentiels, un complément minéral et vitaminé (CMV) mais aussi parfois des fruits, des laitages. Le tout en proportions relatives différentes selon le stade de vie de votre animal, son mode de vie, sa corpulence. Elle est donc propre à chaque animal à un instant « t » et ne peut pas être généralisée ou reproduite pour un cas différent.

Bien équilibrée, elle est en revanche un excellent allié dans la gestion du poids de votre animal, car elle représente un gros volume grâce à sa composition à partir d’aliments frais, donc riches en eau. De plus, elle est plus appétente qu’une croquette ou autre aliment industriel, même complet.

Pour en savoir plus, je vous invite à lire l’article dédié à la ration ménagère ici.

POUR FAIRE MAIGRIR MON ANIMAL, JE VAIS JUSTE REDUIRE LA RATION DE SES CROQUETTES HABITUELLES

Tout dépend de l’espèce pour commencer : La perte de poids ne s’effectue pas tout à fait de la même façon chez le chien et le chat qui n’ont pas le même comportement alimentaire, ni le même besoin protéique. Et cela dépend également de la quantité de poids à perdre pour rattraper un poids de forme. Si le surpoids est supérieur à 15%, votre animal est considéré comme souffrant d’obésité et cela demande une prise en charge spécifique pour éviter les dérèglements et conséquences qui vont de pair avec cette maladie.

Dans la majorité des cas, il est déconseillé de garder l’aliment habituel pour faire maigrir son animal (sauf aliment thérapeutique spécifique pour gérer une autre pathologie). D’abord parce qu’en réduisant la ration dans sa globalité, votre animal aura faim, vous mènera au mieux une vie d’enfer ou peut, au pire, développer des troubles du comportement ; mais aussi parce qu’en réduisant la ration, vous réduisez l’apport en protéines, essentielles au régime alimentaire du chien et du chat comme nous l’avons vu précédemment, et que vous risquez de créer une carence délétère pour son organisme.

Il vaut mieux utiliser un aliment dédié à la perte de poids qui sont enrichis en protéines et en fibres pour quand même garder un volume de croquettes conséquent, et donc gérer sa satiété tout en couvrant les besoins de votre animal, et en évitant la fonte musculaire liée à une perte de poids trop rapide ou un régime déséquilibré. La perte de poids doit être progressive et encadrée pour que vos efforts soient payants tout en vous assurant de ne pas mettre votre animal en danger.

Une nouvelle alimentation n’est pas la seule mesure à mettre en place dans le cadre d’un amaigrissement. Pour découvrir toutes les choses à mettre en œuvre pour faire maigrir votre animal et réussir à évaluer sa corpulence, vous pouvez lire l’article sur la gestion du poids du chien et du chat.

LES CROQUETTES A BASE D’INSECTES SONT PLUS ECOLOGIQUES

Malheureusement, la réponse est non. Seules des parties de l’animal que nous ne consommons pas (de facto appelés « sous-produits » à partir du moment où elles sont destinées à l’alimentation animale, même s’il s’agissait d’un filet entier de poulet par exemple) sont utilisées en industrie petfood. Les considérations écologiques concernant l’impact de la production de viande à l’heure actuelle ne sont donc pas imputables à l’alimentation de nos animaux de compagnie, contrairement à un élevage d’insectes créé spécifiquement pour cet usage.

IL SE REGULE TOUT SEUL

Si votre animal ne finit pas sa gamelle en une fois mais prend du poids d’année en année après ses 1,5 ans (approximativement le moment où il a son poids de forme si la croissance s’est bien déroulée), alors il se régule mal ! Le suivi du poids s’effectue entre autres au moment de la visite vaccinale annuelle de votre animal. Un chat qui aurait pris 500g en une année est l’équivalent d’un humain qui aurait pris entre 7 et 10 kilos !

Pour rappel, 59% des chiens et 63% des chats sont en surpoids au niveau mondial, et il vaut mieux agir en prévention qu’en correction !

SI LA PRISE DE SANG DE MON ANIMAL EST BONNE, ALORS IL N’A PAS DE CARENCE

Malheureusement non. Les analyses de routine en clinique concernent essentiellement l’hématologie (nombre de globules rouges, globules blancs, plaquettes, etc.), la biochimie (pour vérifier le fonctionnement des reins, du foie, du pancréas, la glycémie, etc.) Il existe des prises de sang en laboratoires externes pour doser les vitamines, le cuivre, le zinc, le calcium et ainsi de suite, mais là encore, elles n’apporteront pas de réponse. En effet, le corps est une machine tellement performante et complexe, qu’il trouvera toujours une solution pour contrecarrer un manque ou un excès en essayant de réduire les dommages collatéraux, jusqu’à un état d’épuisement extrême et irréversible, sans que cela ne se voit aux analyses. Par exemple, pour lutter contre un manque de calcium, il ira puiser des réserves dans les os, augmentant ainsi le risque de fractures spontanées, tout en maintenant une calcémie normale.

Ainsi, seule l’analyse de ration à la lumière des besoins connus pour chaque élément et pour chaque espèce, permettra de vérifier si les besoins nutritionnels de votre animal sont couverts.

Parfois, le poil de votre animal donne des indices supplémentaires en complément de l’analyse de ration, car il peut être terne, et sa peau squameuse ou grasse, mais ce n’est pas toujours le cas, même lorsque la ration est très déséquilibrée. La brillance du poil n’est donc pas un argument fiable à 100%.

IDEES RECUES EN NUTRITION CANINE

MON CHIEN EST EN SURPOIDS, POURTANT IL NE MANGE QU’UNE FOIS PAR JOUR

Ce n’est pas le nombre de repas qui compte, mais bien l’apport calorique sur toute une journée.

Si votre chien est en surpoids, c’est que son apport calorique dépasse ses besoins réels. L’amaigrissement de votre animal doit être établi dans un programme sur mesure adapté à la quantité de poids à perdre, et mis en œuvre avec un ou des aliments spécifiques pour ne pas mettre en danger sa santé. N’hésitez pas à nous en parler et retrouver tous nos conseils dans l’article dédié à la gestion du poids chez le chien.

Dans le cadre d’un amaigrissement, il est au contraire conseillé de fractionner les repas pour améliorer la satiété.

Remarque : Listez bien tout ce que votre chien va manger sur la journée. Pas uniquement les croquettes ! Nous vous conseillons de tenir un petit journal sur plusieurs jours d’affilée sans changer vos habitudes (friandises + croquettes + pâtée + bâtonnet pour les dents s’il y en a + activité physique éventuelle) pour avoir une idée précise du nombre de calories ingérées par jour.

UN CHIEN DE GRANDE RACE A BESOIN D’ETRE SUPPLEMENTE EN CALCIUM ET EN PHOSPHORE PENDANT SA CROISSANCE

C’est VRAI si votre chien mange une ration ménagère, est nourri au BARF (nous les déconseillons pour la croissance car trop difficile à équilibrer, surtout sur des races à croissance rapide) ou a une ration mixte (croquettes + autre chose). L’ajout d’un CMV est obligatoire pour couvrir ses besoins accrus pendant la croissance. Rappelons qu’un adulte a déjà un besoin en calcium 10 fois supérieur au nôtre, alors imaginez pendant la croissance !

Mais c’est FAUX si votre chien mange un aliment complet (croquettes ou pâtée ou les deux) adapté à son âge, à son gabarit (chiot grande race) et que cet aliment est de bonne qualité. Apportez un excès de calcium est aussi délétère qu’un manque de calcium car il risque de créer des carences en Zinc et en Cuivre par exemple, ou de perturber le bon développement de la croissance.

Un suivi du poids et de la corpulence afin de contrôler le bon développement des aplombs et de la musculature en évitant un surpoids précoce qui endommagerait les articulations chez votre vétérinaire habituel est recommandé chaque mois toute au long de la croissance de votre animal, afin d’éviter les erreurs qui pourraient lui porter préjudice pour le reste de sa vie.

JE DONNE UN DENTASTIX TOUS LES JOURS A MON CHIEN POUR SES DENTS

Pourquoi une telle idée reçue dans cet article ? Elle a pourtant tout à voir avec la nutrition et avec la santé bucco-dentaire de votre chien car les bâtonnets pour les dents (Dentastix Pedigree Oral Care étant les plus connus, mais il en existe une multitude !), en plus d’être peu efficaces, sont assez caloriques en apportant 320 Kcal/100g. Si vous avez l’habitude d’en donner un ou plusieurs par jour à votre chien, cela augmente considérablement son apport calorique global de la journée ! Il est donc nécessaire de le mentionner dans la liste des choses que votre chien ingère en plus des friandises et des croquettes, dans le cadre d’un amaigrissement.

Par ailleurs, compte tenu du manque d’efficacité avéré de ce type de bâtonnet, si vous le donnez pour la santé bucco-dentaire et non comme une simple friandise, je vous invite à lire l’article dédié à la santé bucco-dentaire afin de trouver une alternative efficace et moins calorique pour lutter contre le tartre.

IL FAUT SUPPLEMENTER EN CALCIUM POUR REDRESSER LES OREILLES DE MON CHIOT

FAUX ! Les oreilles du chien ne sont pas une structure osseuse (Il n’y a qu’à regarder un crâne de chien pour s’en rendre compte, il n’y a pas d’oreilles !) et n’ont donc pas besoin de calcium. Le cartilage de l’oreille est riche en collagène et en protéines, c’est donc une carence en protéines qu’il faut rechercher si les oreilles de votre chiot s’affaissent. Cela arrive essentiellement au moment où la croissance est la plus importante, car le besoin protéique est alors encore plus élevé que d’habitude (surtout chez les grandes races).

Il convient donc de vérifier que les croquettes sont correctement formulées et que les protéines utilisées sont de bonne qualité (Pour juger de cela, je vous renvoie vers l’article « comment choisir de bonnes croquettes pour chien »), qu’elles sont adaptées au gabarit de votre animal et que la ration que vous lui donnez couvre bien ses besoins. Si toutes ces conditions sont remplies, il faudra également vérifier que votre chiot est correctement déparasité et qu’il assimile bien sa nourriture (volume et consistance des selles, flatulences, corpulence, etc.)

Comme dit précédemment, nous vous recommandons un suivi mensuel pendant toute la croissance, en particulier pour les grandes races pour lesquelles de petites erreurs peuvent engendrer de gros problèmes par la suite (mauvaise congruence articulaire et dysplasie, arthrose précoce, etc.)

MON CHIEN N’EST PAS SEDENTAIRE, JE LE SORS MATIN, MIDI, ET SOIR POUR SES BESOINS

Lors du calcul du besoin énergétique de votre chien pour établir une ration adaptée à son poids ou prévoir une perte de poids, un chien actif, au sens des nutritionnistes, est un chien qui a une activité physique intense en liberté, au moins deux heures par jour (course à pied avec son maitre ou vélo par exemple et non pas juste en liberté dans un grand jardin)

De fait, la plupart des chiens sont en réalité sédentaires. On applique donc un coefficient qui ampute son besoin énergétique calculé de 20%.

Parfois les coefficients peuvent se superposer, par exemple si votre animal est stérilisé ou s’il appartient à une race dont le métabolisme est génétiquement plus lent que pour d’autres races. Le besoin énergétique est alors diminué d’autant pour permettre à votre animal de maintenir un poids de forme, tout en couvrant l’intégralité de ses besoins.

Remarque : Si votre chien est en grand surpoids, il faut d’abord le faire maigrir avant d’envisager une activité physique intense, au risque d’engendrer des lésions irréversibles sur les articulations.

Pour approfondir, consultez l’article dédié à la gestion du poids chez le chien.

IDEES RECUES EN NUTRITION FELINE

UN CHAT DOIT BOIRE DU LAIT

Le chat sécrète une enzyme capable de digérer le lactose contenu dans le lait maternel jusqu’à l’âge de 4 à 7 semaines (lactase). Mais plusieurs études scientifiques ont montré que certains chats pouvaient tolérer de petites quantités de lait de vache (environ 100 ml pour un chat de 4 kg) à l’âge adulte. Le moyen le plus simple de le savoir est de surveiller les selles de votre animal après lui en avoir donné.

Si le lait de vache n’est absolument pas essentiel à l’alimentation du chat, il a pour avantage de pouvoir stimuler la prise de boisson dans cette espèce qui s’hydrate spontanément très peu. Ainsi, si vous êtes certain de sa bonne tolérance chez votre chat, vous pouvez vous en servir pour « aromatiser » son eau de boisson et augmenter la quantité d’eau bue chaque jour.

Outre l’intolérance digestive potentielle, le principal écueil à l’adjonction de lait à l’eau de boisson, c’est l’apport calorique de ce dernier : Plus de 47 Kcal/100g, ce qui n’est pas négligeable quand 63% des chats au niveau mondial sont en surpoids, et que le besoin énergétique d’un chat de 4 kg est seulement de 200 Kcal par jour! Il existe beaucoup d’autres méthodes pour stimuler la prise de boisson de votre animal, notamment avec les fontaines à eau, en passant par une ration mixte pâtée/croquettes, ou en ajoutant des courgettes crues ou cuites à sa ration (informations à retrouver dans l’article sur la gestion du poids chez le chat).

Aussi nous ne recommandons pas forcément de donner du lait à votre chat, même s’il le tolère bien, surtout s’il a déjà un peu d’embonpoint.

Remarque 1 : Le lait de vache ne convient absolument pas à l’allaitement du chaton (ni du chiot d’ailleurs) et ne peut en aucun cas remplacer le lait maternel ou le lait maternisé pour chaton.

Remarque 2 : Le lait « pour chat » vendu en grande surface est du lait sans lactose. Nous ne le recommandons pas non plus.

NON, CE N’EST PAS DU GRAS, C’EST SA “POCHE PRIMORDIALE”

Navrée de vous décevoir, mais le petit bidon qui pend et se balance sous le ventre de votre chat, entre ses deux postérieurs, que certains appellent la « poche primordiale » n’est autre qu’une réserve de gras, plus connu sous le nom de pannicule adipeux. Sa présence est donc synonyme de surpoids, au même titre que nos fameuses « poignées d’amour » même si le reste de son corps est encore de corpulence « normale » à l’œil.

Vous pouvez retrouver un tableau et des schémas pour vous aider à évaluer la corpulence de votre animal dans l’article sur la gestion du poids chez le chat.

NON DOCTEUR, IL N’A PAS GROSSI, C’EST SON POIDS D’HIVER

Si votre vétérinaire voit chaque année votre chat à la même époque de l’année, en hiver, pour ses vaccins par exemple, et que ce dernier a pris du poids, il ne s’agit pas d’une variation saisonnière, mais bien d’une augmentation de la masse grasse.

Une fois son poids d’adulte atteint (vers 1,5 ans environ, si le chat n’est pas déjà en surpoids à ce moment-là), votre chat doit maintenir son poids d’année en année !

Il peut exister une petite variation saisonnière entre l’hiver et l’été, de 200 ou 300 grammes mais pas plus. Mais à l’été suivant, votre chat doit retrouver son poids précédent.

IL EST IMPOSSIBLE DE FAIRE MAIGRIR UN CHAT

C’est plus difficile que pour un chien, c’est vrai. Et c’est d’autant plus compliqué, que votre chat a accès à l’extérieur ou que vous êtes multi-possesseur. C’est pourquoi, il faut, en premier lieu, éviter la prise de poids à tout prix :

En stérilisant plus précocement que ce qui était préconisé il y a quelques dizaines d’années, pour bénéficier du pic de croissance et de son métabolisme élevé tout en évitant le rebond fatidique « ralentissement du métabolisme à l’âge adulte + sédentarité + réduction du besoin énergétique par la stérilisation (qui reste recommandée chez le chat rappelons-le) »

En introduisant très tôt chez le chaton une diversification alimentaire pour pouvoir gérer sa satiété plus tard en donnant une ration mixte « pâtée + croquettes » dont l’apport calorique est maîtrisé.

En favorisant l’exercice physique de votre chat qui est trop sédentaire.

Je vous renvoie pour approfondir cela à l’article sur la gestion du poids chez le chat.

UN CHAT DOIT AVOIR A MANGER A VOLONTE

FAUX ! Le chat a besoin de faire plusieurs repas par jour (10 à 15 repas par jour), c’est une certitude! Mais si votre chat régule mal son appétit, il faut l’habituer à ne pas manger à volonté dès le plus jeune âge. Attention, cela ne veut pas dire que votre chat doit avoir faim, car c’est une espèce qui tolère très mal la frustration.

Aussi, devez-vous absolument gérer la satiété de votre chat et lutter contre son ennui pour qu’il réduise de lui-même son apport calorique quotidien.

Article rédigé et documenté par le Dr. Hébert

Tous droits réservés à la Clinique du Chien Vert. Reproduction interdite.

Nutrition

La gestion du poids chez le chat

Nous ne pouvons que vous encourager à vous intéresser au poids de votre chat car il est plus facile de prévenir le surpoids que de faire maigrir un chat ! Vous êtes au bon endroit pour apprendre les mesures à mettre en place pour que votre chat garde un poids de forme ou revienne à celui-ci s’il est déjà en surpoids.

Vous n’en avez peut-être pas encore pris conscience, mais votre chat est potentiellement déjà en surpoids.

A titre indicatif, une femelle adulte européenne de corpulence normale a une fourchette de poids comprise entre 3,5 et 4 kg. Les mâles européens, eux, ont un poids de forme compris entre 4 et 4,5kg.

Cependant, ces valeurs dépendent énormément de la taille et de la race du chat, aussi, vaut-il mieux vous aider de l’outil ci-dessous qui s’adaptera à tous les chats.

Remarque: Nous avons envoyé de nombreux mails de rationnement personnalisés avec des conseils spécifiques et un ou plusieurs aliments adaptés à la situation de votre animal. C’est un service gratuit que nous fournissons, mais qui prend énormément de temps et reste souvent sans réponse. Nous vous remercions par avance de vos retours, et si vous rencontrez des difficultés à mettre ces mesures en place, nous sommes également disponibles pour vous aider et vous conseiller au mieux. Ne baissez pas les bras!

sommaire

  1. Comment évaluer la corpulence de votre chat
  2. Pourquoi faire maigrir votre chat?
  3. Particularités de l’espèce féline
  4. L’importance de la ration mixte
  5. Repenser le mode de distribution de l’aliment sec
  6. L’astuce des courgettes
  7. Cas particulier des aliments O.N.P
  8. Comment introduire un nouvel aliment chez le chat?
  9. Exemples de rations mixtes
  10. Et pour aller plus loin

Comment évaluer la corpulence de votre chat?

Il est malheureusement urgent de se poser la question car 63% des chats sont en surpoids à l’heure actuelle, au niveau mondial. Et le vôtre en fait peut-être partie. Cet outil créé par la WSAVA permet d’évaluer la condition corporelle de n’importe quel chat, quels que soient sa race, son sexe ou son âge, chez vous et de façon objective.

Plus d’un chat sur deux est en surpoids à l’échelle mondiale, il est urgent d’agir.

Alors, quelle note d’état corporelle /9 attribuez-vous à votre chat?

Pourquoi faire maigrir votre chat?

L’obésité réduit de 2 ans en moyenne, l’espérance de vie de votre chat. Elle multiplie par 4 le risque de développer un diabète, par 4 le risque de troubles urinaires, par 3 le risque d’avoir des problèmes de peau, et de développer des troubles ostéoarticulaires de façon précoce à cause du surpoids.

Il est beaucoup plus difficile de faire maigrir un chat que de prévenir le surpoids. Aussi, vaut-il mieux prendre des dispositions avant que ce dernier ne s’installe.

Particularités de l’espèce féline

Le chat supporte mal la diminution du volume de sa ration, car il gère mal la frustration. Il peut développer des troubles du comportement, voire de l’agressivité si sa sensation de faim n’est pas bien gérée. Si des modifications comportementales surviennent, il est très important de nous en faire part, afin d’éviter que la situation ne s’installe durablement.

Par ailleurs, si la restriction est trop importante, les chats ayant accès à l’extérieur iront manger dans le voisinage (Visualisez-vous le fameux couple de retraités qui adorent nourrir tous les chats du quartier ?).

On évite le rationnement alimentaire dans un premier temps, on procède à une rééducation alimentaire.

C’est pourquoi, il faut en premier lieu repenser son mode d’alimentation pour mieux gérer sa satiété, en introduisant une ration mixte humide et sèche (pâtée et croquettes), et surtout, en changeant le mode de distribution de l’aliment. Ce n’est seulement que lorsque toutes ces mesures ont échoué qu’on envisage de rationner le chat.

De plus, le chat est souvent trop sédentaire. Qu’il ait accès à l’extérieur ou non, Il faut aménager son espace de vie afin d’encourager sa dépense physique, soit pour la recherche de la nourriture, soit en favorisant les interactions avec vous par le jeu.

Enfin, le chat est une espèce qui consomme naturellement peu d’eau. Il est donc important de favoriser sa bonne hydratation, autrement qu’avec une simple gamelle d’eau à disposition.

L’IMPORTANCE DE LA RATION MIXTE

La pâtée a un fort pouvoir rassasiant, car elle est riche en eau et est environ 3 à 4 fois moins calorique que les croquettes à poids équivalent. Elle est donc un élément essentiel dans la gestion de la satiété et la gestion de l’hydratation chez le chat.

Il est important de l’introduire tous les jours, dès le plus jeune âge du chat, lors de la diversification alimentaire.

Il est cependant primordial de choisir une pâtée de bonne qualité, dont la composition et la densité énergétique sont maîtrisées.

Remarque : Contrairement à de bons compromis pour certaines croquettes de grande distribution, il est rare de trouver une pâtée équilibrée à tout point de vue dans les supermarchés. Elles sont souvent très riches en sel et autres exhausteurs de goût, ce qui peut être néfaste sur le long terme, et non adapté à tous les stades de vie. N’hésitez pas à nous demander conseil pour choisir les aliments adéquats.

Distribuez-la en premier, une à deux fois par jour pour améliorer la satiété, et surtout dans une gamelle qui permet d’en ralentir l’ingestion comme un bol d’enrichissement, un tapis de léchage, une gamelle anti-glouton adaptée à la pâtée, un distributeur programmable à compartiments qui permet de fractionner les rations.

Une fois que votre chat aura passé une bonne demi-heure à bien nettoyer la gamelle spéciale ou le tapis de léchage, il est peu probable qu’il se jette sur les croquettes, qui elles, seront disponibles en continu pour respecter le besoin physiologique du chat d’effectuer une dizaine de petits repas par jour, mais leur accès sera plus difficile qu’actuellement, car dans une gamelle adaptée également.

Voici quelques exemples de gamelles adaptées à la distribution d’aliment humide. On en trouve une quantité infinie sur différents sites internet, parfois en animalerie ou en clinique. Posez-vous bien la question de la difficulté qui ne sera pas la même pour tous les modèles et également en fonction de votre chat qui peut développer des trésors d’imagination pour se faciliter la tâche. Aussi, il peut être intéressant (et enrichissant pour votre chat) de changer de modèles de temps à autre, ou de faire un roulement entre plusieurs gamelles.

Remarque sur l’utilisation des gamelles spéciales: Comme précisé précédemment, le chat est un espèce extrêmement sensible aux changements qui peuvent générer un stress. Si la perte de poids est essentielle pour leur santé, il n’est pas question pour autant de révolutionner leur quotidien brutalement en changeant tout du jour au lendemain. Les gamelles spéciales, qu’elles soient pour l’aliment humide ou pour les croquettes, doivent être introduites progressivement, d’abord en étalant peu la pâtée au fond, ou en la plaçant sur les bords selon les modèles, pour faciliter la préhension de la nourriture. De même pour les jouets distributeurs: Si votre chat n’a jamais eu l’habitude de se “dépenser physiquement” pour avoir accès à la nourriture, il est probable qu’il ne s’y intéresse même pas dans un premier temps! Soyez patients, et s’il est conseillé de laisser une petite portion de croquettes dans une gamelle classique les premiers temps, diminuer cette proportion jusqu’à la faire disparaître au profit de gamelles plus compliquées à terme, quand votre chat s’y sera habitué.

Repenser le mode de distribution de l’aliment sec

Pour la partie sèche de la ration, c’est-à-dire les croquettes, il faut essayer de reproduire les conditions naturelles de recherche de nourriture (la chasse, le jeu, l’activité), et donc ne pas laisser les croquettes à disposition dans une gamelle.

C’est aussi un moyen de lutter contre les chats « gloutons » qui vont régulièrement vomir à force de manger leur ration trop rapidement !

Utilisez plutôt des gamelles ludiques comme la Trixie Fun Board, le Catit Senses Food Maze, le Stimulo, l’Intellikat, le Trixie Tunnel Feeder, etc. Habituez votre chat à les utiliser dès le plus jeune âge.

Vous pouvez également utilisez des jouets type Pipolino, la balle distributrice Slim Cat, ou encore des jouets distributeurs motorisés comme le troisième modèle ci-dessous.

Enfin, vous pouvez également utiliser un tapis de fouille -sous surveillance dans les premiers temps pour être certain que votre animal ne le détruit pas- , ou encore disperser des croquettes dans différentes cachettes de votre logement, y compris dans la boîte de transport (n’hésitez pas à consulter notre article à ce sujet) de votre chat pour qu’elle soit associée à quelque chose de positif. Ainsi, vous pouvez organiser une véritable « chasse au trésor » pour votre animal afin de lutter contre l’ennui, très présent chez nos animaux de compagnie, et favoriser l’activité physique !

Tapis de fouille sur Zooplus

L’astuce des courgettes

Saviez-vous qu’environ 80% des chats aiment la courgette ? Avec environ 15 Kcal/100g, elle est un excellent allié dans la perte de poids de votre chat. Riche en eau, et en fibres, elle permet d’améliorer la satiété en augmentant le volume de la ration.

Coupez une courgette en petits dés (en brunoise pour ceux qui connaissent le terme adéquat de cuisine) et faites-la bouillir dans l’eau légèrement salée ou aromatisée avec un peu de bouillon en cube (moins que le dosage habituel, c’est uniquement pour l’arôme) pendant quelques minutes. Une fois égouttée, répartissez-la dans un bac à glaçon. Un glaçon décongelé constitue une dose à ajouter dans la gamelle de votre chat, mélangée à la pâtée ou à part, s’il vous réclame encore à manger après avoir fini sa ration!

Vous pouvez aussi bien la donner crue, peu cuite ou très cuite, selon le goût de votre chat. N’hésitez pas à tester !

Remarque : Vous ne pouvez pas remplacer la courgette par un autre légume qui n’a pas forcément le même apport calorique ou les mêmes propriétés. Et notamment, évitez de donner des haricots verts plus d’une fois par semaine à votre chat, car ils peuvent favoriser certains cristaux urinaires.

Cas particulier des aliments o.n.p

Dans le cadre d’un amaigrissement ou d’une autre maladie, votre vétérinaire peut vous prescrire un aliment dit “diététique” ou “thérapeutique“, c’est-à-dire un aliment de régulation ou de stabilisation d’une pathologie (le terme “traitement” étant interdit concernant un aliment).

Les aliments diététiques de régime sont des aliments à objectif nutritionnels particuliers (O.N.P) qui doivent répondre à un cahier des charges précis et prouver leur efficacité par la réalisation d’études afin d’être approuvés comme tels. Ils sont donc à différencier des aliments « lights » dont la teneur en matières grasses est simplement réduite. Attention aux arguments marketing qui peuvent parfois jouer sur les mots! Vérifiez bien que le terme “diététique” est mentionné sur le paquet pour ne pas vous faire avoir!

La plupart des aliments diététiques pour la régulation du poids sont hyperprotéinés et enrichis en fibres afin de pouvoir couvrir les besoins de l’animal en évitant les carences même sur de petites rations, et gérer sa satiété, tout en évitant une fonte musculaire pendant un amaigrissement. C’est pourquoi, ils doivent être privilégiés par rapport aux aliments lights, afin de mettre toutes les chances de mener à bien votre projet de votre côté.

COMMENT INTRODUIRE UN NOUVEL ALIMENT CHEZ LE CHAT?

Le chat n’est pas un grand adepte de la nouveauté quand il n’y a pas été habitué jeune, et c’est souvent un frein pour le propriétaire lors d’une prescription d’alimentation. C’est pourquoi, une diversification alimentaire dès le plus jeune âge facilitera l’introduction de nouveaux aliments, permettant ainsi d’adapter son régime alimentaire à son mode de vie ou à diverses pathologies (surpoids, troubles urinaires ou rénaux, etc.).

Il est conseillé de présenter une petite portion du nouvel aliment (par exemple une petite portion de courgettes) tous les jours pendant au moins 10 jours consécutifs. Si votre chat n’y touche pas une seule fois en 10 jours, on peut considérer qu’il n’aime pas l’aliment en question. Mais cela peut prendre plusieurs jours avant qu’il n’essaie et adopte l’aliment malgré tout. Persévérez!

Remarque : Il ne faut pas confondre cette méthode avec la transition alimentaire recommandée lors d’un changement d’alimentation, qui permet d’habituer la flore digestive progressivement au nouvel aliment afin d’éviter les troubles digestifs. La transition alimentaire doit progressivement intégrer le nouvel aliment sur au moins une semaine ou 10 jours.

EXEMPLES DE RATIONS MIXTES

Pour un chat de 4 kg, adulte stérilisé de moins de 10 ans, à son poids de forme et en bonne santé. Ces exemples utilisent des aliments physiologiques (par opposition au terme diététique) pour chat adulte stérilisé avec le coût journalier pour chaque ration.

Rappelons que pour un chat qui maintient son poids de forme et qui ne présente pas de troubles du comportement alimentaire, le rationnement n’est pas forcément nécessaire si le mode de distribution de l’aliment permet une bonne satiété.

  • Apport énergétique fourni à 25% par la pâtée et à 75% par les croquettes

58g de sachet Vetessentials adult saumon + 40 g de croquettes HPM Cat Adult Saumon par jour soit 0,98 €/j

  • Apport énergétique fourni à 50% par la pâtée, et à 50% par les croquettes

113g de sachet Neutered Maintenance + 25 g de croquettes Vetessentials Multi-Benefit Chat Adult weight au poulet par jour soit 1,92 €/j

  • Apport énergétique fourni à 75% par la pâtée, et à 25% par les croquettes

131g de mousse Proplan Delicate Dinde + 14g de Neutered Satiety Balance Royal Canin par jour soit 1,04 €/j

Remarque : Les coûts journaliers sont calculés à partir des prix de notre boutique en ligne MyVetShop, qui vous permet de bénéficier d’aliments de qualité à tarifs compétitifs. Mise à jour des prix datant de Janvier 2024. Pour créer un compte client sur ce site et bénéficier de la livraison gratuite, vous aurez besoin du code d’affiliation à la clinique KVJ933.

ET POUR ALLER PLUS LOIN…

Et si vous vous demandez si les croquettes sans céréales sont meilleures pour votre animal ou si les aliments de gammes vétérinaires sont plus chers que les aliments vendus en ligne ou en animalerie, je vous invite à lire l’article sur les idées reçues en nutrition canine et féline, ainsi que celui s’intitulant comment choisir de bonnes croquettes pour son chat, à paraître prochainement.

A vos gamelles!

Article rédigé et documenté par le Dr. Hébert

Tous droits réservés à la Clinique du Chien Vert. Reproduction interdite

Nutrition

Comment choisir de bonnes croquettes pour son animal ?

Comment choisir de bonnes croquettes pour son animal?

INTRODUCTION

Il existe de très nombreuses marques de croquettes et en choisir une adaptée à son animal n’est pas chose facile quand on n’est pas formé en nutrition animale.

Par ailleurs, on trouve aujourd’hui quantités d’informations sur internet dont beaucoup ne sont absolument pas fondées sur des arguments scientifiques valables, et pourtant relayées par des centaines d’utilisateurs soucieux de la santé de leur animal. Elles peuvent être très anxiogènes et il devient très difficile de faire le tri pour démêler le faux du vrai.

Cet article est un complément de l’article « Aide à la lecture d’étiquette d’un aliment pour chien adulte » pour approfondir certains points concernant la nutrition de votre animal grâce à la synthèse des dernières publications scientifiques.

Vous pouvez également compléter votre lecture par l’article « les idées reçues en nutrition canine et féline » afin de casser des croyances infondées.

Si vous souhaitez la meilleure alimentation possible pour votre animal, il faudra envisager de passer à la ration ménagère. Toutefois, les croquettes peuvent constituer un très bon compromis, et pour certaines pathologies, c’est parfois le seul choix possible!

SOMMAIRE

Cliquez sur le numéro correspondant pour vous rendre directement au paragraphe concerné

1/ Les protéines

2/ Le taux de phosphore

3/ Les glucides et l’amidon

4/ Les acides gras essentiels: Omégas 3 et 6

5/ La liste d’ingrédients

6/ Avec ou sans céréales?

7/ Recherche et développement

8/ L’aliment, le premier médicament

9/ Les aliments à objectifs nutritionnels particuliers (O.N.P)

10/ La législation dans l’industrie petfood

11/ L’impact écologique

12/ Sites d’informations fiables

LES PROTEINES

Elles sont très importantes dans le régime des chiens qui sont des carnivores à tendance omnivore et dont le besoin journalier en protéines est 4 à 6 fois supérieur au nôtre. Elles sont encore plus importantes dans le régime des chats qui sont des hypercarnivores et dont le besoin journalier en protéines est 6 à 8 fois supérieur au nôtre.

Le pourcentage affiché ne veut pas dire grand-chose en réalité, il faut le corréler à la densité énergétique de l’aliment pour calculer l’apport réel en grammes afin de savoir si la ration que vous donnez à votre animal couvre bien ses besoins ! Et ceci est valable pour chaque pourcentage brut des constituants de croquettes. Voilà pourquoi une analyse de ration est individuelle et vise à confirmer que votre chien, ou votre chat, reçoit bien tout ce dont il a besoin.

La qualité des protéines est à privilégier à la quantité. Une protéine ayant une mauvaise digestibilité ne profitera pas à l’animal et sera évacuée dans les selles. La qualité sanitaire de la viande choisie est elle aussi importante (seuils de résidus médicamenteux, présence de parasites, etc.) et dépend d’une législation propre à chaque pays. Les normes françaises sont plutôt strictes par rapport à celles d’autres pays. Une croquette française vous garantit donc une meilleure qualité sanitaire.

Une protéine est constituée d’un enchaînement d’acides aminés. Il existe des recommandations internationales pour chacun de ces acides aminés. Certaines marques de croquettes (en majorité des marques de qualité vétérinaire) ne se réfèrent plus à la quantité de protéines à apporter mais plutôt à s’appliquer à couvrir les besoins en chaque acide aminé les composant, selon les normes fixées par la FEDIAF. C’est donc en réalité l’aminogramme d’un aliment, c’est-à-dire sa composition en acides aminés, qui est le seul vrai indicateur de la capacité d’un aliment à couvrir les besoins protéiques de votre animal et non plus le pourcentage de protéines. Cette analyse est chère pour les fabricants de croquettes, donc réalisée surtout par de grands fabricants et elle est peu accessible et interprétable par le public.

Remarque : Un besoin protéique non couvert amènera votre chien ou votre chat à manger plus que ce qu’il ne devrait pour essayer de combler ses besoins, le prédisposant ainsi au risque de surpoids. Un apport protéique très important fera augmenter le prix de l’aliment tandis qu’une partie des protéines non utilisées seront éliminées dans les fèces.

LE TAUX DE PHOSPHORE

Le phosphore est un élément important à surveiller. S’il est nécessaire à la croissance osseuse en association avec le calcium pour les chiots et pour les chatons, il devient néfaste sur le long terme, lorsqu’il est en quantité trop élevée, et peut notamment engendrer une insuffisance rénale.

C’est également un des marqueurs de la qualité des protéines. En effet, plus il est élevé, plus importante est la proportion d’utilisation de carcasses et de farines animales dans l’aliment en question. Calculez le rapport % protéines / % phosphore et vous aurez une idée de la qualité des protéines utilisées :

<25 : Protéines de piètre qualité

25-30 : qualité médiocre

30-35 : qualité acceptable

>35 : Bonne qualité

Remarque : lorsque le fabricant ne communique pas son taux de phosphore sur l’étiquette, ce n’est, en général, pas bon signe !

LES GLUCIDES ET L’AMIDON

Les glucides regroupent en réalité l’amidon, les fibres solubles et insolubles (ces dernières correspondent au taux de cellulose mentionné sur les étiquettes). L’amidon est une source d’énergie utilisable par les cellules de l’organisme au même titre que les autres macronutriments (protéines et lipides), digestible pour les chats et les chiens grâce à des milliers d’années de domestication par l’Homme et à leur capacité génétique à fabriquer une enzyme capable de découper l’amidon : l’amylase.

Le taux de glucides n’est pas indiqué sur les étiquettes des aliments, mais on peut s’en rapprocher en calculant l’ENA (l’extractif non azoté) qui représente, en gros, la somme de l’amidon et des fibres solubles d’un aliment, sans pour autant connaître la proportion de l’un par rapport à l’autre. Il est donc à interpréter avec précautions :

Par exemple, le taux d’amidon doit être limité dans un aliment pour « diabétique », mais la quantité de fibres solubles permettant de stabiliser la glycémie doit être, elle, augmentée. Le taux d’ENA calculé sera donc élevé et pourtant ces croquettes répondront à l’objectif Nutritionnel Particulier (ONP) pour être qualifiées d’aliment diététique pour les diabétiques.

On peut calculer l’ENA en soustrayant à 100 le pourcentage de protéines, de matières grasses, de cellulose ou de fibres, le taux de cendres et enfin le pourcentage d’humidité (estimée à 10% si non mentionnée).  

ENA= 100 – %prot -%MG -%cellulose – %cendres – %humidité

Enfin, l’amidon, qu’il provienne de céréales ou d’autres sources comme les légumineuses ou la pomme de terre principalement utilisées dans les croquettes sans céréales, constitue le liant de la croquette, qui permet sa forme et sa tenue. Il est donc présent dans toutes les croquettes de quelque nature que ce soit ! Les fabricants de croquettes sans céréales ont pourtant tendance à un marketing mensonger en jouant sur la confusion « céréales = amidon / sans céréales = sans amidon ». Mais c’est faux !

Les fibres, quant à elles, selon leur nature soluble ou insoluble sont essentielles à la bonne consistance des selles et au soutien de la flore digestive, ou encore à la bonne régulation de la glycémie (fibres solubles). Un manque de fibres insolubles (cellulose) sera souvent responsable de selles liquides par exemple.

Il n’existe actuellement pas de minimum ou de maximum recommandé pour les glucides, mais à trop forte teneur, ils vont augmenter la densité énergétique de l’aliment, c’est-à-dire la quantité de calories contenues dans une ration et donc favoriser le surpoids de nos animaux, eux aussi trop sédentaires de nos jours. Il est utile de rappeler que le surpoids multiplie le risque de diabète par 4 (mais aussi de beaucoup d’autres maladies.)

LES ACIDES GRAS ESSENTIELS: OMEGAS 3 ET 6

Les acides gras essentiels participent à la bonne régulation de l’inflammation dans l’organisme. Ils soutiennent les fonctions cardiaque, rénale et cérébrale, participent à la beauté du poil et la santé de la peau, ralentissent le vieillissement et la dégénérescence des articulations. C’est pourquoi on les trouve en grande quantité dans des aliments diététiques comme les aliments dermatologiques ou à visée articulaire. Les omégas 3 d’origine animale (DHA, EPA ) sont plus facilement assimilables par l’organisme que ceux d’origine végétale (comme les graines de lin).  Cependant, dans le but de préserver les fonds marins, préférez-les issus de pêche raisonnée et durable avec certification à l’appui !

Enfin, les omégas 3 sont très fragiles s’ils sont exposés à l’air. Achetez-les en capsules plutôt qu’en bouteille (ou en pompe, même « airless ») car ils deviennent inactifs, voire toxiques une fois oxydés.

LA LISTE D’INGREDIENTS

Ne vous laissez pas tromper par une liste d’ingrédients longue comme le bras avec des aliments originaux, rares ou exotiques (moule verte, myrtille, etc.) mais en quantité infinitésimale et qui constituent des arguments marketing avant tout sans apporter un bénéfice significatif à cette dose-là à votre animal. En revanche, préférez un aliment à composition constante (évitez les listes d’ingrédients qui ne mentionnent pas spécifiquement poulet, agneau ou bœuf par exemple, par opposition au terme « viandes » qui va utiliser la matière première la moins chère du marché à un instant T et donc changer sa composition.

De même, tous les aliments ne sont pas aussi bien tolérés chez le chien.  Par exemple un apport trop important de légumineuses peut donner un inconfort digestif et créer une inflammation chronique (ballonnements, flatulences, selles molles ou liquides), d’autant plus pour des races déjà à risque comme les bouledogues ou les boxers. L’ajout de yucca, argile, charbon ou autre ingrédient absorbant l’eau ou les gaz dans un aliment à destination d’un adulte en bonne santé doit vous mettre la puce à l’oreille sur la digestibilité de l’aliment.

AVEC OU SANS CEREALES?

Il y a souvent confusion entre céréales = amidon ou glucides, ou encore glucides=diabète. Tout ceci est FAUX, c’est le surpoids et l’obésité qui multiplient par 4 le risque de diabète, mais les gammes « sans céréales » l’exploitent dans leur marketing.

Dans les gammes sans céréales, l’amidon provient d’autres sources que le blé, le maïs ou le riz. Le plus souvent, il s’agit de pommes de terre, de légumineuses (pois, lentilles, etc.), ou de patates douces. Une fois encore, gardez votre esprit critique, car le taux d’ENA dans les croquettes sans céréales est bien souvent supérieur à celui de croquettes de qualité vétérinaire, dont l’amidon est fourni par les céréales.

D’autre part, cette mode relativement récente commence à révéler quelques limites avec l’apparition de certaines pathologies directement imputables à l’alimentation sans céréales comme le développement de certaines pathologies cardiaques (cardiomyopathie dilatée parfois réversible par changement d’aliment) chez le chien ou l’apparition de cristaux urinaires d’oxalate de calcium avec certains aliments comme la patate douce.

La prudence est donc de mise par manque de recul.

RECHERCHE & DEVELOPPEMENT

Avec l’arrivée sur le marché des croquettes sans céréales, les grands groupes de Petfood (Proplan, Royal Canin, Hill’s etc.) ont essuyé beaucoup d’attaques et de critiques. Il n’en reste pas moins que ces grands groupes ont pour la plupart des années de recherche en nutrition derrière eux et qu’ils possèdent des résultats scientifiquement prouvés sur des cheptels entiers (normes sanguines et urinaires induites par tel ou tel aliment, etc.). Ils sont également les seuls sauf quelques exceptions à effectuer des tests sur produit fini pour vérifier que la composition réelle correspond bien à ce qu’il y a sur l’étiquette. Enfin, Ce sont aussi les seuls à pouvoir produire des aliments diététiques pour traiter ou stabiliser certaines pathologies. Une fois encore, l’efficacité de ces aliments est prouvée par des études scientifiques (par exemple les croquettes pour lutter contre l’arthrose).

On ne peut malheureusement pas en dire autant des petits producteurs de croquettes qui achètent souvent des recettes « toutes faites » sur catalogue (on peut trouver les mêmes recettes à la virgule près, dans des packagings et des marques différentes !), et surtout sans contrôle de la composition réelle après leur production, ni de ce que l’aliment va induire chez l’animal.

Exemple : 5 marques qui utilisent la même recette « toute prête » achetée sur catalogue, sans céréales, au poulet, patates douces et herbes : Franklin, Jaquo, My Pet Says, Unipeps et Well Fur (source : publication du 25 janvier 2021 sur la page facebook du Dr Charlotte Devaux)

Tout le reste (packaging, communication parfois même mensongère) n’est que du marketing !

L’ALIMENT, LE PREMIER MEDICAMENT!

Manger mieux pour une meilleure santé : Une croquette haut de gamme et dont la digestibilité est bonne permettra de donner une ration juste et mesurée pour un volume de selles moins conséquent, une espérance de vie plus longue et une meilleure santé générale puisque l’aliment est le premier « médicament » !

Remarque : Attention en réalité, il s’agit d’une expression car d’un point de vue légal, il est interdit en France de dire qu’un aliment prévient, traite ou guérit une maladie. Tout ceux qui prétendent le contraire ne respectent pas la législation française.

LES ALIMENTS A OBJECTIFS NUTRITIONNELS PARTICULIERS (O.N.P)

En revanche, il existe des catégories d’aliment qui ont prouvé leur efficacité dans la régulation de certaines pathologies. Ce sont les aliments à « Objectifs Nutritionnels Particuliers ». Les ONP sont très codifiés et contrôlés. Les normes à respecter sont fixées par règlement européen, puis l’aliment doit prouver à l’ANSES qu’il remplit ces conditions et qu’il est efficace pour mentionner son ONP sur le paquet et être commercialisé en France. Les ONP les plus courants sont les aliments de soutien à la fonction rénale en cas d’insuffisance rénale chronique, les aliments de soutien du métabolisme articulaire en cas d’arthrose, les aliments de régulations de la glycémie en cas de diabète et les aliments permettant la régulation du poids.

Attention, là encore, le marketing et le packaging peuvent encore une fois être trompeurs :

Par exemple, on trouve en animalerie ou sur internet des croquettes dont le nom peut évoquer une efficacité pour lutter contre l’arthrose avec parfois les mots « joint » ou « mobility » alors qu’elles ne remplissent pas du tout les ONP. Et ceci reste tout à fait légal, car elles ne mentionnent jamais le mot arthrose. Elles utilisent des détours comme « santé articulaire » ou « soutien des articulations ». C’est ce qui s’appelle jouer sur les mots ! Donc attention à bien utiliser les aliments à ONP prescrits par votre vétérinaire. Ce sont les seuls dont l’efficacité a été prouvée !

LA LEGISLATION DANS L’INDUSTRIE PETFOOD

Tout d’abord, concernant les normes sanitaires françaises : elles sont bien plus strictes en France qu’à l’étranger, ainsi la qualité des protéines animales, des résidus médicamenteux et autres sont bien plus contrôlés pour les aliments produits sur notre territoire.

En second lieu, concernant la législation de l’étiquetage en France, même si elle n’est souvent pas respectée par les Petfooders: Certaines appellations mensongères peuvent porter à confusion.

Par exemple : « croquettes 100% naturelles », « viande fraîche », « sans sous-produits animaux », ou encore l’utilisation de photographies de beaux poulets rôtis, ou de poissons entiers, etc. Toutes ces mentions sont fausses et interdites ! (cf. notre article sur les idées reçues en nutrition canine et féline)

Attention également aux fausses promesses des soi-disant aliments thérapeutiques que nous avons déjà évoqués dans le paragraphe précédent concernant les aliments à ONP. Vous pouvez trouver ces aliments frauduleux à moitié prix en grande distribution ou sur des sites d’animalerie en ligne comme, par exemple, les aliments pour la « santé urinaire » qui vous laissent croire qu’ils peuvent dissoudre les cristaux urinaires sans aucun contrôle de leur efficacité réel ou du ph urinaire que leur consommation induit, ou encore les aliments pour le « soutien des articulations » qui contiennent deux fois moins de compléments alimentaires spécifiques que le réel aliment thérapeutique pour arthrose.

Le troisième abus le plus couramment observé concerne l’appellation « hypoallergénique » d’un aliment. Les croquettes hypoallergéniques sont produites grâce à un procédé de fabrication précis, doublé d’une chaîne de production dédiée pour éviter toute contamination par des éléments potentiellement allergisants, et ne correspondent pas seulement à une liste d’ingrédients sortant de l’ordinaire.

Attention donc aux allégations mensongères ! N’hésitez pas à nous demander conseil si vous avez un doute.

L’IMPACT ECOLOGIQUE

Un aliment fabriqué en France avec des viandes françaises permet de diminuer l’impact écologique. De même, pour la provenance omégas 3 sous forme d’huile de poissons, une certification « pêche durable » assure la pérennité de la biodiversité et des écosystèmes marins. Les grands groupes de fabrication font aujourd’hui beaucoup d’efforts pour limiter l’impact écologique de la production, c’est d’ailleurs pour cela qu’ils arrêtent tous la production d’échantillons et préfèrent accorder une garantie de l’appétence de leurs produits. Les emballages sont eux aussi travaillés pour conserver les bienfaits de la croquette au maximum tout en étant le moins polluant possible.

On trouve maintenant également des croquettes à base de poisson uniquement, issu de pêche raisonnée, ou encore des croquettes à base d’insectes. Je vous renvoie au paragraphe correspondant dans l’article « les idées reçues en nutrition canine et féline ».

CONCLUSION

Vous l’aurez compris la nutrition est une science complexe mais qui nous passionne ! Alors n’hésitez pas à partager avec nous à ce sujet lors des visites de votre animal. Beaucoup de problèmes peuvent aujourd’hui être évités ou stabilisés grâce à un aliment adapté et de bonne qualité.

Et si un aliment, d’aussi bonne qualité soit-il, ne convient pas à votre animal pour x raisons, le mieux reste encore d’en essayer un autre de qualité équivalente mais de composition différente !

Vous pouvez également consulter :

  • Le blog du Dr Géraldine Blanchard, vétérinaire spécialisée en nutrition, sur le site www.cuisine-a-crocs.com,
  • Ecouter les podcasts « La truffe dans la Gamelle » du Dr Charlotte Devaux, elle aussi spécialisée en nutrition
  • La chaîne Youtube « Nutrition Vétérinaire » du Docteur et Maître de conférences en nutrition Sébastien Lefebvre à l’école Vétérinaire de Lyon.

Article rédigé et documenté par le Dr. Hébert

Tous droits réservés à la Clinique du Chien Vert. Reproduction interdite

Prévention

Le printemps et les parasites

Avec le printemps viennent le soleil, des températures douces, l’envie de sortir, mais aussi les parasites ! Puces, tiques, moustiques et compagnie font leur grand retour!

Les puces sont en réalité présents toute l’année, on peut les repérer directement dans le pelage de votre animal ou on peut voir leurs déjections : des petits grains noirs sont présents à la surface de la peau. Lorsqu’on les mouille elles deviennent rouges car il s’agit de sang digéré. Les puces peuvent transmettre le ténia (vers plat) à votre animal. Elles peuvent également transmettre une hémobartonnellose à votre chat.

Les tiques peuvent ressortir au moindre redoux, même au cœur  de l’hiver. Les transmettent de nombreuses maladies, comme la piroplasmose ou la maladie de Lyme.

Les phlébotomes sont de tous petits moustiques (des moucherons piqueurs). On les trouve dans le sud de la France et de l’Europe. Ils transmettent la Leishmaniose aux chiens.

Les poux sont présents toute l’année. Ils s’accrochent fermement au poil de votre animal.

Les aoutâts portent mal leur nom, ils ne sont pas présents qu’au mois d’aout! Quelques jours de beau temps et les voila de sortie! Ce sont des larves d’acarien qui mangent les couches superficielles de la peau. Ils déclenchent d’importantes démangeaisons, surtout chez les chats!

Il est donc important de traiter votre animal contre ses parasites tout au long de l’année. Il existe de nombreuses solutions pour traiter les parasites : comprimés, pipettes, colliers… N’hésitez pas à venir en discuter avec nous! En fonction de votre animal et de son mode de vie nous vous conseillerons la solution la plus adaptée!