Nutrition

La gestion du poids chez le chien

Introduction

Vous avez décidé de faire maigrir votre chien ? Félicitations !

Cet article va vous donner les clés pour empêcher la prise de poids de votre chien ou vous aider à le faire maigrir s’il est déjà en surpoids.

Vous n’avez peut-être pas encore conscience à l’heure actuelle que votre animal est déjà en surpoids.

SOMMAIRE

  1. Comment évaluer la corpulence de votre chien?
  2. Pourquoi faire maigrir votre chien?
  3. Les causes du surpoids chez le chien
  4. Particularités de races
  5. Est-il possible de faire maigrir mon animal en diminuant sa ration habituelle?
  6. Les causes d’échec de l’amaigrissement
  7. Repenser le mode de distribution de l’aliment
  8. L’importance de la ration mixte
  9. L’astuce des courgettes
  10. Gérer les réclamations de friandises
  11. Et l’activité physique dans tout ça?
  12. Comment introduire un nouvel aliment chez le chien?
  13. Exemples d’aliments pour la régulation du poids chez le chien

Remarque: Nous envoyons de nombreux mails de rationnement personnalisés avec des conseils spécifiques et un ou plusieurs aliments adaptés à la situation de votre animal. C’est un service gratuit que nous fournissons, mais qui prend énormément de temps et reste souvent sans réponse!! Nous vous remercions par avance de vos retours, et si vous rencontrez des difficultés à mettre ces mesures en place, ou que votre chien ne perd pas de poids malgré sa ration personnalisée, nous sommes également disponibles pour vous aider et vous conseiller au mieux. Parfois, il faut réévaluer le poids de forme, ou encore envisager le dépistage de certains troubles hormonaux. Vous pouvez venir peser votre animal sans rendez-vous, directement à l’accueil pour constater le fruit de vos efforts. Enfin, n’oubliez pas qu’une fois le poids de forme atteint, une ration de stabilisation doit être recalculée afin d’éviter que votre animal ne continue de maigrir

Comment évaluer la corpulence de votre chien?

La première chose à faire est d’évaluer vous-même, de façon objective, à la maison, la corpulence de votre chien.

Cet outil créé par la WSAVA permet d’évaluer la note d’état corporel de n’importe quel chien. C’est un peu l’équivalent de l’indice de masse corporelle (IMC) chez l’humain si vous voulez !

Alors, quelle note d’état corporel /9 attribuez-vous à votre chien ?

Pourquoi faire maigrir votre chien?

On considère un chien comme obèse à partir de 15% de surpoids par rapport au poids idéal. Le poids idéal, pour les animaux ayant eu une croissance normale, est à peu près le poids que votre chien faisait à l’âge d’un an et demi, c’est-à-dire à sa sortie d’adolescence.

L’obésité réduit l’espérance de vie de votre chien de 2 ans en moyenne (cela peut varier selon la race du chien). Elle multiplie par 4 le risque de développer un diabète ou des troubles urinaires, par 3 le risque d’avoir des problèmes de peau, et de développer des troubles ostéoarticulaires de façon précoce à cause du surpoids. Comme l’obésité est une maladie inflammatoire, elle va également abaisser les défenses immunitaires de votre animal, le rendant plus vulnérable face à des infections chroniques. Enfin, le surpoids prédispose également aux maladies cardiovasculaires.

Il est beaucoup plus facile de maintenir un poids de forme, que de faire maigrir son chien, car il faudra changer ses habitudes alimentaires, augmenter, dans certains cas, sa dépense énergétique. De plus, un véritable cercle vicieux s’installe au fur et à mesure que votre chien prend du poids : Sa couche de graisse l’isole du froid et diminue encore sa dépense énergétique. Il est, en outre, moins enclin à bouger – on note réduction de la mobilité dès 6% de surpoids ! – car il est essoufflé, ou ses articulations deviennent douloureuses, donc il se dépense moins, diminuant ainsi son besoin calorique, donc sa ration. Les portions sont plus difficiles à tenir. C’est pourquoi, il vaut mieux prévenir le surpoids que le traiter.

Les causes du surpoids chez le chien

Il est malheureusement urgent de se poser la question car 59% des chiens sont en surpoids à l’heure actuelle au niveau mondial, et 25% en France.

Les causes du surpoids chez le chien sont multiples : mauvaise alimentation, sédentarité, excès d’écarts alimentaires, psychologie du propriétaire.

En effet, la plupart des propriétaires sur-nourrissent leur animal par amour, pensant lui faire plaisir ! Une étude a également montré que 11% des maîtres préfèrent que leur animal soit un peu rond, et 50% des propriétaires pensent qu’un animal en surpoids est aussi heureux qu’un animal mince.

Environ ¼ des propriétaires donnent des restes de table chaque jour à leur animal, en plus de sa ration, et 29% des chiens reçoivent aussi des friandises quotidiennement !

Un autre facteur d’aggravation majeure est que le propriétaire ne se rend le plus souvent pas compte que son animal est trop enrobé. En effet, plus d’un propriétaire sur deux n’a pas conscience que son animal est en surpoids. C’est pourquoi, l’obésité chez le chien progresse aujourd’hui aussi vite que chez l’humain dans nos sociétés occidentales.

D’autres facteurs peuvent augmenter le risque de prendre du poids, comme la stérilisation, qui diminue le besoin énergétique de votre animal car il ne produira plus d’hormones sexuelles. Il est donc essentiel de surveiller le poids de votre chien dans les 3 à 12 mois suivant sa stérilisation, et d’établir un programme nutritionnel avec votre vétérinaire (calcul de ration, changement d’aliment, modification du mode de distribution de l’aliment, etc.). De même, à mesure que votre chien vieillit, il fait moins d’exercice (à partir de 4 ans en général). L’augmentation de l’âge est donc également un facteur de risque.

29% des chiens reçoivent des friandises quotidiennement, 25%, des restes de table chaque jour.

Particularités de races

Certaines races sont prédisposées au surpoids comme le Labrador, le Golden Retriever, le Cocker Anglais, les Beagles, le Cavalier King Charles ou encore les Carlins. Il faudra donc faire doublement attention pour ces races-là car leur besoin énergétique journalier est naturellement diminué par rapport à d’autres races. La ration calculée, en plus de tenir compte de l’activité physique de votre animal, de son caractère reproductif entier ou stérilisé, de sa note d’état corporel, de son âge, devra aussi tenir compte des critères de race !

Aussi, n’hésitez pas à nous demander un calcul de ration précis pour votre animal, plutôt que de suivre les recommandations, très générales et souvent par fourchette de poids, à l’arrière du paquet de ses croquettes.

Est-il possible de faire maigrir son animal en diminuant sa ration habituelle?

Possible oui, dans une certaine mesure, mais bon pour sa santé, non. Un aliment complet pour chien adulte en bonne santé est formulé pour que la ration complète couvre ses besoins journaliers. Une diminution de cette ration entrainerait carences et malnutrition qui pourraient avoir de graves conséquences sur le long terme. Voilà pourquoi il est essentiel d’établir un plan d’amaigrissement avec votre vétérinaire qui va passer obligatoirement par l’utilisation d’un aliment diététique adapté au régime de votre chien (très riche en protéines et en fibres afin de couvrir les besoins nutritionnels et d’apporter de la satiété) parmi d’autres mesures, le temps de recouvrer un poids de forme. Puis dans un second temps, en phase de stabilisation du poids, votre chien pourra de nouveau manger un aliment physiologique adapté à un chien adulte en bonne santé.

Remarque: Une carence en protéines incitera inconsciemment votre chien à manger plus pour couvrir ce besoin spécifique. Vous aurez donc d’autant plus de mal à gérer sa satiété, ce qui sera totalement contre-productif dans le cadre d’un amaigrissement.

Les causes d’échec de l’amaigrissement

La mauvaise gestion de la satiété, la sensation d’affamer votre chien, et l’habitude de céder face aux réclamations de votre animal sont des grandes causes d’abandon du plan nutritionnel établi par votre vétérinaire. Voilà pourquoi il est essentiel de le tenir informé des difficultés que vous rencontrez à la maison pour adapter ces mesures.

Un plan nutritionnel ne comporte pas seulement des mesures diététiques comme nous le verrons par la suite, mais également des modifications du mode de distribution et des habitudes de votre animal.

Rappelez-vous que c’est pour le bien-être et la santé de votre chien que vous mettez tout cela en œuvre ! Cela doit être votre motivation principale pour tenir bon !

Repenser le mode de distribution de l’aliment

Pour la partie sèche de la ration, c’est-à-dire les croquettes, il faut essayer de reproduire les conditions naturelles de recherche de nourriture, et donc ne pas laisser les croquettes à disposition dans une gamelle classique.

Utilisez des gamelles dites « anti-gloutons » pour ralentir le temps d’ingestion. Il en existe une multitude !

Fractionnez la dose de croquettes de la journée calculée par votre vétérinaire en plusieurs repas. Jusqu’à 3-4 par jour si vous en avez la possibilité.

Vous pouvez également utilisez des jouets type Pipolino ou kong wobbler pour mettre une partie de la ration sèche afin d’occuper votre chien pendant votre absence par exemple. Cela permettra également de lutter contre l’ennui, très important chez nos animaux de compagnie qui restent seuls et inactifs une bonne partie de la journée.

L’importance de la ration mixte

La pâtée a un fort pouvoir rassasiant, car elle est riche en eau et est environ 4 fois moins calorique que les croquettes à poids équivalent. Elle est donc un élément essentiel dans la gestion de la satiété de votre chien.

Elle augmente aussi l’appétence de la ration pour les chiens plus difficiles lors des changements d’aliments. Il est cependant primordial de choisir une pâtée de bonne qualité, dont la composition et la densité énergétique sont maîtrisées, et plus spécifiquement, une pâtée hypocalorique si votre chien est au régime.

Elle peut représenter un budget pour les grands chiens, mais rappelez-vous que cette phase d’amaigrissement est temporaire, même si elle doit être progressive pour être bien supportée par l’animal.

La quantité de pâtée donnée peut couvrir jusqu’à la totalité du besoin énergétique de votre animal si vous ne désirez pas utiliser de croquettes. Discutez-en avec votre vétérinaire afin de prévoir le calcul de ration en fonction.

Remarque : Contrairement à de bons compromis pour certaines croquettes de grande distribution, il est rare de trouver une pâtée équilibrée et adaptée à la perte de poids dans le commerce.

Comme pour les croquettes, prévoyez de fractionner les doses de pâtée au moins deux fois par jour si vous le pouvez. Vous pouvez également ralentir le temps d’ingestion de la pâtée, afin d’améliorer la sensation de satiété, en utilisant des tapis de léchage sous surveillance.

Tapis de léchage à ventouses
disponible à la clinique

Pour les propriétaires les plus motivés, une ration ménagère est également possible. Constituée d’aliments frais, elle est bien plus volumineuse qu’une ration de croquettes à besoin énergétique équivalent. Ainsi la satiété et l’appétence sont excellentes. Si vous souhaitez choisir cette option, je vous invite à consulter l’article qui lui est dédié.

L’astuce des courgettes

Avec environ 15 Kcal/100g, elle est un excellent allié dans la régulation de l’appétit de votre chien. Riche en eau, et en fibres, elle permet d’améliorer la satiété en augmentant le volume de la ration.

Elle peut donc compléter la ration de pâtée ou de croquettes selon les préférences de votre chien et le mode de distribution de ces aliments que vous avez choisis, sans pour autant dépasser 10 g par kilo de poids et par jour.

Le gros avantage de la courgette est qu’elle est peu coûteuse par rapport à la pâtée. De plus, vous pouvez préparer de grandes quantités à l’avance, les portionner et les décongeler au fur et à mesure des besoins. En revanche, elle ne pourra jamais, à elle seule, couvrir les besoins de votre animal, elle ne sert donc qu’à le rassasier, en parallèle d’une ration adaptée à son plan d’amaigrissement.

Nous vous conseillons de couper une courgette en cubes plus ou moins gros selon la taille et les préférences de votre chien, et de la blanchir dans l’eau bouillante ou aromatisée avec un peu de bouillon dégraissé en cube (pas à la dilution habituelle, car c’est juste pour l’arôme) pendant quelques minutes. Vous pouvez aussi bien la donner crue, peu cuite ou très cuite, selon le goût de votre chien. Il faut tester !

Remarque : Vous pouvez remplacer la courgette ponctuellement par un autre légume comme les haricots verts, mais attention, seule la courgette est aussi peu calorique, donc cet extra doit rester occasionnel.

Gérer les réclamations et les friandises

Afin que vos efforts soient payants, il faut bien répertorier tous les écarts alimentaires que vous donnez à votre chien, y compris ceux auxquels vous ne pensez pas comme le fameux « bâtonnet pour les dents », aussi inefficace que calorique (à lire ici). Si votre chien a l’habitude de réclamer à table, l’astuce est de garder une poignée de sa ration journalière de croquettes dans un petit bocal hermétique et propre sur la table. Donnez-lui une de ces croquettes s’il vient réclamer. Il est probable qu’un peu déçu d’avoir quelque chose d’habituel, il réclame de moins en moins. Essayez également de ne plus céder à chacune de ses demandes afin de pouvoir espacer ses réclamations au fur et à mesure.

Et si malgré tout, vous donnez quelque chose qui ne fait pas partie de la ration calculée, pensez à en informer votre vétérinaire afin que celui-ci le prenne en compte dans son calcul de ration.

Et l’activité physique dans tout ça?

L’amaigrissement du chien passe d’abord par la réduction des calories ingérées sur l’ensemble de la journée. Si votre chien est en grand surpoids, il vaut mieux ne pas reprendre une activité physique trop importante au départ, car cela présente un risque pour ses articulations et son cœur. Commencez petit à petit, avec des promenades d’une demi-heure une à deux fois par jour et augmentez au fur et à mesure de sa perte de poids, selon le plan nutritionnel établi à la clinique. Vous verrez avec bonheur et plaisir, à quel point il retrouvera de la vitalité ainsi que l’envie de se promener et de jouer à mesure qu’il se rapprochera de son poids de forme. N’est-ce pas la plus belle des récompenses ?

Prévoyez une activité physique régulière, douce et modérée comme de la marche au pas, au départ. En revanche, les jeux de balle avec départ brutal et sans échauffement, ou les courses derrière le vélo sont à proscrire si votre chien présente un surpoids de plus de 5%.

Si votre chien apprécie l’eau par contre, vous pouvez prévoir des sessions de nage avec un leurre (bâton ou balle qui flotte) car la poussée d’Archimède permet de soulager les articulations du surpoids de l’animal.

Remarque 1: Adaptez toujours le niveau d’intensité de l’exercice physique à son essoufflement lors de l’activité et à sa capacité de récupération après l’exercice (courbatures, raideurs, difficultés à se lever, voire boiterie qui peuvent être des signes d’arthrose précoce liée au surpoids)

Remarque 2 : Comme pour les humains, ce qui compte avant tout dans la reprise d’activité physique, c’est la régularité. Il vaut mieux Une balade tranquille 3-4 fois par semaine, qu’une activité intense et ponctuelle le week-end car elle n’apportera aucun résultat !

Comment introduire un nouvel aliment chez le chien?

Bien moins difficile que le chat, le chien n’est cependant pas toujours un adepte de la nouveauté. C’est pourquoi une diversification alimentaire dès le plus jeune âge facilitera l’introduction de nouveaux aliments, permettant ainsi d’adapter son régime alimentaire à son mode de vie ou à diverses pathologies (surpoids, troubles urinaires ou rénaux, etc.)

Il est conseillé de présenter une petite portion du nouvel aliment (par exemple une petite portion de courgettes) tous les jours pendant plusieurs consécutifs dans une gamelle classique pour en faciliter l’accès. Sa ration habituelle, elle, doit être distribuée dans une gamelle anti-glouton à minima pour que votre chien ait à fournir un petit effort pour manger ce qu’il a l’habitude de manger. Si votre chien ne touche pas au nouvel aliment, n’augmentez pas le reste de la ration pour autant. La sensation de faim peut le pousser à essayer. Persévérez !

Et si malgré tout, votre chien refuse le nouvel aliment, il en existe plusieurs qui peuvent convenir à la perte de poids. Comme expliqué précédemment, la pâtée peut aussi augmenter l’appétence de la ration.Enfin, sachez que la plupart des marques de gamme vétérinaire garantissent l’appétence de leur produit (satisfaction ou remboursement). Alors ne baissez pas les bras!

Remarque : Il ne faut pas confondre cette méthode avec la transition alimentaire recommandée lors d’un changement d’alimentation, qui permet d’habituer la flore digestive progressivement au nouvel aliment afin d’éviter les troubles digestifs. Cette transition aliment doit intégrer progressivement le nouvel aliment dans la ration sur une semaine à 10 jours.

Exemples d’aliments pour la régulation du poids chez le chien

Les aliments diététiques de régime sont des aliments à objectif nutritionnels particuliers (O.N.P) qui doivent répondre à un cahier des charges précis et prouver leur efficacité par la réalisation d’études afin d’être approuvés comme tels. Ils sont donc à différencier des aliments « lights » dont la teneur en matières grasses est simplement réduite.

Comme détaillé précédemment, la plupart des aliments diététiques pour la régulation du poids sont hyperprotéinés et enrichis en fibres afin de pouvoir couvrir les besoins de l’animal et gérer sa satiété, tout en évitant une fonte musculaire pendant un amaigrissement. C’est pourquoi, ils doivent être privilégiés par rapport aux aliments lights, afin de mettre toutes les chances de mener à bien votre projet de votre côté.

Voici quelques exemples de ces aliments qui peuvent être intégrés dans un plan d’amaigrissement :

Certains de ces aliments secs sont également déclinés en version humide (pâtée)

Vous pouvez retrouver ces aliments et d’autres de qualité vétérinaire sur le site de notre boutique en ligne MyVetShop. Pour créer un compte client et bénéficier de la livraison gratuite, vous aurez besoin du code d’affiliation à la clinique KVJ933.

Nous pouvons vous calculer des rations personnalisées sur demande pour vous aider dans la perte de poids de votre chien.

Conclusion

Si votre chien est à son poids de forme, mais a un féroce appétit, il est tout à fait possible d’utiliser les astuces citées ci-dessus tout en utilisant un aliment physiologique pour chien adulte en bonne santé, ou un aliment utilisé dans les phases de stabilisation du poids qui vous permettront des rations plus généreuses. Si vous vous demandez comment choisir un aliment pour votre chien, je vous invite à lire les articles intitulés aide à la lecture d’étiquette d’un aliment pour chien adulte et comment choisir de bonnes croquettes pour son animal ?

 Enfin, si vous ne jurez que par les croquettes sans céréales, ou si vous pensez que les aliments de gammes vétérinaires sont plus chers que les aliments vendus en ligne ou en animalerie, je vous invite à lire l’article concernant les idées reçues en nutrition canine et féline.

Article rédigé et documenté par le Dr.Hébert

Tous droits réservés à la Clinique du Chien Vert. Reproduction interdite.

Nutrition

Les idées reçues en nutrition canine et féline

Les idées reçues en nutrition canine & féline

Voici une liste non exhaustive d’idées reçues sur l’alimentation du chien et du chat qui reviennent souvent en consultation. Peut-être y trouverez-vous des réponses à vos interrogations ou cela permettra-t-il de casser des habitudes que vous pensiez justes. S’il persiste des doutes ou des inquiétudes, n’hésitez pas à nous en parler en consultation.

SOMMAIRE

Cliquez sur le numéro correspondant pour vous rendre directement au paragraphe concerné

I- IDEES RECUES COMMUNES AUX DEUX ESPECES

1/ Les croquettes sans céréales sont meilleures pour mon animal

2/ Les croquettes vétérinaires sont plus chères que celles vendues sur internet

3/ Le B.A.R.F est meilleur que les croquettes

4/ Le pH gastrique acide des carnivores détruit toutes les bactéries

5/ Un carnivore ne doit manger que de la viande

6/ Les glucides sont toxiques et vont rendre mon animal diabétique

7/ La pâtée va faire grossir mon animal

8/ La pâtée favorise le tartre

9/ Je peux couvrir les besoins en calcium de mon animal avec des laitages

10/ Les croquettes vétérinaires sont faites pour rendre mon animal malade, et que j’achète plus de traitements

11/ J’ai toujours nourri mes animaux comme ça et ils ont vécu super vieux

12/ Une ration ménagère équilibrée, c’est 1/3 de viande, 1/3 de féculents et 1/3 de légumes

13/ Pour faire maigrir mon animal, je vais juste réduire la ration de ses croquettes habituelles

14/ Les croquettes à base d’insectes sont plus écologiques

15/ Il se régule tout seul

16/ Si la prise de sang de mon animal est bonne, alors il n’a pas de carences

II – IDEES RECUES EN NUTRITION CANINE

1/ Mon chien est en surpoids, pourtant il ne mange qu’une fois par jour

2/ Un chien de grande race a besoin d’être supplémenté en calcium et en phosphore pendant sa croissance

3/ Je donne un Dentastix tous les jours à mon chien pour ses dents

4/ Il faut supplémenter en calcium pour redresser les oreilles de mon chiot

5/ Mon chien n’est pas sédentaire, je le sors matin, midi, et soir pour ses besoins

III – IDEES RECUES EN NUTRITION FELINE

1/ Un chat doit boire du lait

2/ Non ce n’est pas du gras, c’est sa « poche primordiale »

3/ Non Docteur, il n’a pas grossi, c’est son poids d’hiver

4/ Il est impossible de faire maigrir un chat

5/ Un chat doit avoir à manger à volonté

IDEES RECUES COMMUNES AUX DEUX ESPECES

LES CROQUETTES SANS CEREALES SONT MEILLEURES POUR MON ANIMAL

Dans les gammes sans céréales, l’amidon qui est le liant de la croquette et lui donne sa forme et sa texture, provient d’autres sources que le blé, le maïs ou le riz. Mais elles en contiennent bien ! Et les marques « sans céréales » jouent sur cette confusion. Dans la majeure partie des cas, il s’agit de pommes de terre, de légumineuses (pois, lentilles, …), ou de patate douce, etc. Le taux d’amidon n’est pas communiqué sur l’étiquette de l’aliment mais on peut calculer le taux d’ENA (amidon + fibres solubles) (cf. comment choisir de bonnes croquettes pour mon chien) Et dans la plupart des cas, il est égal ou supérieur aux croquettes de bonne qualité dont l’amidon est fourni par les céréales.

D’autre part, l’alimentation sans céréales est une mode relativement récente qui véhicule des allégations souvent mensongères en faisant appel à l’alimentation ancestrale et « naturelle » du chat et du chien. Lors de leur domestication, il y a des milliers d’années, le chat et le chien ne mangeaient pas plus de pois, de lentilles ou de patates douces qu’aujourd’hui ! Et de nombreuses fouilles archéologiques ont révélé la présence de céréales dans des fossiles de fèces de l’ancêtre du chien et du chat tels qu’on les connait. Ils possèdent tous deux un gène capable de produire une enzyme qui digère l’amidon, sécrétée par le pancréas (chat et chien) et dans la salive (chien seulement).

Ce type d’alimentation commence à révéler quelques limites avec l’apparition de certaines pathologies directement imputables à l’alimentation sans céréales comme le développement de certaines pathologies cardiaques (cardiomyopathie dilatée parfois réversible par changement d’aliment) chez le chien et le chat, ou l’apparition de cristaux urinaires d’oxalate de calcium avec certains ingrédients comme la patate douce. La prudence est donc de mise par manque de recul. Mieux vaut se fier à un aliment dont la composition est parfaitement connue et maîtrisée parce qu’il est produit depuis des décennies et amélioré suite aux conclusions de centaines d’études scientifiques fiables et reproductibles.

LES CROQUETTES VETERINAIRES SONT PLUS CHERES QUE CELLES VENDUES SUR INTERNET

FAUX ! De nombreuses cliniques vétérinaires travaillent aujourd’hui avec des sites partenaires comme Kalivet, Chronovet ou Vetoavenue pour ne citer que ceux-là, qui vous permettent d’avoir un aliment vétérinaire à un tarif compétitif par rapport à celui proposé sur des sites d’animalerie en ligne. L’avantage de ces sites, c’est la certitude concernant la provenance de l’aliment, puisque ces sites se fournissent dans nos centrales d’achat de médicaments. En outre, vous bénéficiez d’un conseil vétérinaire personnalisé et adapté à votre animal par l’équipe de la clinique qui le suit habituellement. Enfin, la livraison est gratuite dans la clinique partenaire de votre choix. Il ne vous reste plus qu’à passer récupérer votre sac à l’accueil, aux horaires d’ouverture habituels.

A titre d’exemple :

tarifs datant de janvier 2022

  • Le prix d’un aliment chat adulte stérilisé en sac de 2,5 kg de la marque Hill’s sur kalivet est à 10,3€/kg contre 10€/kg pour un sac de 2,5 kg d’aliment chat adulte stérilisé de la marque Purizon + 4,99€ de frais de port sur un célèbre site d’animalerie en ligne commençant par « z » soit, au total, 12€/kg prix global.
  • Le prix d’un aliment porc & volaille français chien adulte grande race en sac de 12 kg de la marque Virbac est à 4,41€/kg sur Kalivet contre 4,33€/kg (livraison offerte pour ce conditionnement) pour un sac de 12kg de Carnilove Adult Large Breed saumon & dinde toujours sur le même site d’animalerie en ligne.

Les coûts sont donc tout à fait comparables, voire moins chers que sur les sites d’animalerie dans certains cas avec, en prime, une qualité avérée et un conseil médical personnalisé.

Remarque 1 : Il vaut mieux toujours privilégier les conditionnements les plus gros pour avoir un prix au kilo plus bas, tout en restant sur un conditionnement adapté au nombre d’animaux que vous avez à la maison pour éviter une perte de la qualité nutritive si le sac reste ouvert trop longtemps (oxydation). Veillez également à conserver votre aliment dans son emballage d’origine en faisant sortir un maximum d’air, et en enfermant le tout dans un container à croquettes placé dans un endroit sec et tempéré.

Remarque 2 : Si vous comparez avec un aliment bas de gamme de supermarché avec un prix avoisinant les 2€ au kilo ou moins, évidemment, il n’y a pas de miracle, mais vous pouvez vous douter qu’à ce prix-là, la qualité est clairement catastrophique et la composition inadaptée à votre animal.

LE B.A.R.F EST MEILLEUR QUE LES CROQUETTES

Le B.A.R.F est une alimentation à base de viande crue, d’abats, d’aliments et de légumes crus, de laitages, d’os charnus et souvent, mais pas toujours, une absence de céréales. Les risques liés à cette alimentation sont nutritionnels et sanitaires.

D’abord nutritionnel, car les rations de B.A.R.F sont très souvent déséquilibrées, soit à cause d’un manque en certains éléments (notamment en zinc, en cuivre, acides gras essentiels par exemple) créant des carences sur le long terme, soit par excès en certains éléments (calcium, phosphore, vitamine A, …). Ce mode d’alimentation est difficile à maîtriser et à équilibrer au quotidien, même avec un encadrement professionnel.

Ensuite sanitaire, car le risque de contaminations bactérienne et parasitaire liées aux diverses manipulations et préparation, et au mauvais respect de la chaîne du froid est élevé. C’est pourquoi, il est particulièrement dangereux pour les personnes immunodéprimées, en cours de chimiothérapie, les jeunes enfants, les femmes enceintes, etc. Nous recommandons vivement de congeler la viande au moins une quinzaine de jours pour s’affranchir du risque parasitaire, ainsi qu’une cuisson à cœur (au moins 70°c pendant quelques minutes) pour réduire le risque de contamination bactérienne.

Quant aux rations B.A.R.F toutes prêtes que l’on peut trouver dans le commerce, elles sont elles aussi forcément déséquilibrées par absence de personnalisation au cas de votre animal, et toujours carencées en vitamines, oligo-éléments et acides gras essentiels tout en étant assez caloriques.

« Quelle est l’alternative possible alors si je veux donner une alimentation « naturelle » à mon animal ? » Nous vous recommandons une ration ménagère à base de viande ou de poisson mais cuits, d’un complément minéral et vitaminé (CMV), de légumes, de féculents, de laitages, d’huile de poisson et de colza, et parfois de fruits, qui sera calculée sur mesure pour votre animal et couvrira tous ses besoins nutritionnels ! (cf.article dédié)

LE PH GASTRIQUE ACIDE DES CARNIVORES DETRUIT TOUTES LES BACTERIES

Encore une idée reçue qui va souvent de pair avec les adeptes du B.A.R.F et pourtant c’est bien faux !

Si vous donnez une ration contaminée, les selles seront contaminées. Et cela a été prouvé dans de nombreuses études grâce à des analyses de selles d’animaux domestiques nourris au B.A.R.F. Certes, le ph gastrique sur un estomac plein est inférieur au nôtre, et c’est encore plus vrai chez le chat. Il est également vrai que la plupart de ces animaux n’exprimeront pas une salmonellose ou une listériose comme un humain le ferait, mais il n’en reste pas moins qu’ils sont contaminants et représentent alors une « arme biologique » dangereuse pour les jeunes enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées.

UN CARNIVORE NE DOIT MANGER QUE DE LA VIANDE

Et non ! L’ingestion d’une proie ne correspond pas à un repas de viande uniquement. Les os contiennent du calcium, du phosphore, les abats des vitamines, les yeux des acides gras essentiels, la peau, les poils et le contenu du tube digestif, des fibres parmi beaucoup d’autres choses. Un régime à base de viande (muscle) crue ou cuite est donc totalement déséquilibré et dangereux pour votre animal.

Le régime alimentaire d’un carnivore doit couvrir ses besoins en protéines, en graisses, en acides gras essentiels, en vitamines, en minéraux, en fibres et ainsi de suite, soit par le biais d’un aliment complet sous forme de croquettes ou de pâtée, soit par le biais d’une ration ménagère complétée d’un CMV (Complément Minéral et Vitaminé).

Remarque : Le chien est un carnivore à tendance omnivore et a un besoin protéique 4 à 6 fois supérieur à celui d’un humain. Le chat, lui, est un hypercarnivore avec un besoin protéique 6 à 8 fois supérieur au nôtre.

LES GLUCIDES SONT TOXIQUES ET VONT RENDRE MON ANIMAL DIABETIQUE

FAUX ! Des milliers d’années de domestication du chien et du chat les ont rendus capables de digérer l’amidon en sécrétant une enzyme appelée amylase produite par le pancréas. Certes, l’amylase du chat est moins efficace que celle du chien, et le régime alimentaire du chat doit voir sa teneur en glucides réduite par rapport à celle du chien. Mais l’amidon constitue une source d’énergie facilement utilisable par l’organisme et moins couteuse que les protéines, et moins calorique que les lipides. D’autres glucides sont aussi essentiels à nos animaux de compagnie, comme les fibres insolubles (cellulose) qui participent au transit, à la bonne digestion et nourrissent la flore digestive; ou les fibres solubles, essentielles à la régulation de la glycémie. Ils ne sont donc pas à diaboliser absolument !

Si la ration d’une chienne allaitante ou en gestation manque de glucides, on peut observer une mortinatalité plus importante par exemple. De même, s’ils sont absents de la ration d’un chaton ou d’un chiot en croissance, ces derniers perdront leur capacité à fabriquer de l’amylase, les exposant ainsi à des problèmes de mal-digestion chronique tout au long de leur vie, ou une perte de chance concernant la gestion de certaines pathologies grâce aux glucides. En effet, certaines pathologies ne peuvent être stabilisées que grâce à un apport adéquat en glucides spécifiques.

En revanche, en proportion trop importante, les glucides augmentent la densité énergétique de l’aliment, c’est-à-dire la quantité de calories qu’il apporte pour une ration donnée, favorisant ainsi le risque de surpoids. Et c’est bien le surpoids qui favorise le développement du diabète, des maladies cardio-vasculaires, des troubles ostéoarticulaires. Pas les glucides! Si votre animal est déjà diabétique en revanche, il faudra absolument limiter l’apport de certains glucides comme l’amidon, et à l’inverse, enrichir la ration avec certains glucides spécifiques, comme les fibres solubles.

C’est pourquoi, il est important de veiller à garder votre animal à son poids de forme. Je vous invite vivement à lire nos articles sur la gestion du poids chez le chien et le chat, afin de savoir évaluer la corpulence de votre animal et de gérer son poids sans l’affamer ou augmenter sa frustration et le risque de troubles comportementaux qui en découlent.

LA PÂTEE VA FAIRE GROSSIR MON ANIMAL

La pâtée de gamme vétérinaire constitue un aliment complet 4 fois moins calorique que les croquettes à poids équivalent. Mais elle doit être formulée et choisie pour convenir au stade de vie de votre animal, et à ses besoins particuliers (par exemple hypocalorique si votre animal est en surpoids). Elle est un excellent allié pour la perte de poids car son volume et sa richesse en eau permettent de rassasier l’animal. Elle est aussi recommandée en ration mixte chez le chat (croquettes + pâtée) pour contrecarrer le fait que le chat est un « petit buveur » et réduire ainsi les risques de cystite ou troubles urinaires et rénaux.

Mais la pâtée est aussi tout à fait adaptée au chien et peut être donnée en remplacement d’une partie de la ration de croquettes pour rassasier votre animal, augmenter l’appétence de la ration, tout en maitrisant l’apport calorique global sur la journée pour éviter tout surpoids.

D’autre part, leur teneur en glucides est généralement réduite par rapport aux croquettes, pour celles et ceux qui voudraient les éviter.

Il existe beaucoup de pâtées de bonne qualité pour animal en bonne santé mais aussi déclinées en aliments diététiques (troubles digestifs, insuffisance rénale, diabète, etc.) accessibles également en clinique ou sur les sites partenaires cités ci-dessus.

En revanche, nous vous mettons en garde contre les pâtées de grande distribution qui pour augmenter leur appétence ont souvent des teneurs en sodium très élevées et qui peuvent être très déséquilibrées ou trop caloriques.

Retenez que ce n’est pas parce qu’un aliment plait à votre animal qu’il est bon pour lui, exactement comme pour nous !

Pâtée : environ 1Kcal/g

Croquettes : entre 3 et 4 Kcal/g

LA PÂTEE FAVORISE LE TARTRE

C’est plutôt le manque de croquettes dans une ration et donc le manque d’action mécanique par frottement sur les dents qui favorise le tartre. Toutefois, il existe d’autres moyens de prévenir l’apparition de la plaque dentaire. Je vous invite pour cela à lire l’article dédié à la santé bucco-dentaire par ici !

En revanche, si vos animal souffre de certaines pathologies buccales, elle peut être déconseillée.

JE PEUX COUVRIR LES BESOINS EN CALCIUM DE MON ANIMAL AVEC DES LAITAGES

En théorie oui, en pratique non !

Pourquoi ? car les besoins en calcium du chien et du chat sont 10 fois supérieurs aux nôtres. Pour couvrir les besoins en calcium d’un chat adulte en bonne santé, il faudrait lui faire avaler 5 yaourts natures par jour. Et pour couvrir les besoins en calcium d’un chien de 20kg, il faudrait lui donner 1,250 kg de fromage blanc chaque jour.

Autant dire, mission impossible !

C’est pourquoi l’usage d’un complément minéral et vitaminé (CMV) est obligatoire pour équilibrer une ration ménagère, et même une ration mixte, c’est-à-dire une partie croquettes/une partie ration ménagère.

LES CROQUETTES VETERINAIRES SONT FAITES POUR RENDRE MON ANIMAL MALADE ET QUE J’ACHETE PLUS DE TRAITEMENTS

Vraiment ? Si vous pensez réellement une telle chose, il n’y a rien que nous puissions dire ou faire pour vous convaincre de notre bonne foi. Et cela me blesse d’avoir à l’inclure dans cet article, mais cette idée reçue circule sur certains réseaux sociaux. Notre équipe composée de vétérinaires et d’assistants est passionnée et engagée dans le bien-être et les soins qu’elle apporte aux animaux. Elle a à cœur la bonne santé de votre animal mais aussi des nôtres. Nous ne ferions jamais quoi que ce soit qui puisse aller contre ça, et je pense pouvoir parler au nom de la profession en disant que personne ne choisirait un cursus aussi long et difficile pour empoisonner sciemment un animal quand notre premier rôle est de soigner, soulager et guérir.

J’AI TOUJOURS NOURRI MES ANIMAUX COMME CA ET ILS ONT VECU SUPER VIEUX!

Il y a des gens qui fument et qui boivent de l’alcool toute leur vie et qui vivent très vieux également. Cela ne prouve pas pour autant que c’est bon pour la santé et que c’est une recommandation à suivre.

Le but de cet article est de rétablir des vérités pour essayer de répondre au mieux aux besoins nutritionnels du chat et du chien.

UNE RATION MENAGERE EQUILIBREE C’EST 1/3 DE VIANDE, 1/3 DE LEGUMES, 1/3 DE FECULENTS

FAUX ! Une ration ménagère comprend de la viande ou du poisson cuits ou parfois crus, des abats de temps en temps, des légumes, des féculents, des acides gras essentiels, un complément minéral et vitaminé (CMV) mais aussi parfois des fruits, des laitages. Le tout en proportions relatives différentes selon le stade de vie de votre animal, son mode de vie, sa corpulence. Elle est donc propre à chaque animal à un instant « t » et ne peut pas être généralisée ou reproduite pour un cas différent.

Bien équilibrée, elle est en revanche un excellent allié dans la gestion du poids de votre animal, car elle représente un gros volume grâce à sa composition à partir d’aliments frais, donc riches en eau. De plus, elle est plus appétente qu’une croquette ou autre aliment industriel, même complet.

Pour en savoir plus, je vous invite à lire l’article dédié à la ration ménagère ici.

POUR FAIRE MAIGRIR MON ANIMAL, JE VAIS JUSTE REDUIRE LA RATION DE SES CROQUETTES HABITUELLES

Tout dépend de l’espèce pour commencer : La perte de poids ne s’effectue pas tout à fait de la même façon chez le chien et le chat qui n’ont pas le même comportement alimentaire, ni le même besoin protéique. Et cela dépend également de la quantité de poids à perdre pour rattraper un poids de forme. Si le surpoids est supérieur à 15%, votre animal est considéré comme souffrant d’obésité et cela demande une prise en charge spécifique pour éviter les dérèglements et conséquences qui vont de pair avec cette maladie.

Dans la majorité des cas, il est déconseillé de garder l’aliment habituel pour faire maigrir son animal (sauf aliment thérapeutique spécifique pour gérer une autre pathologie). D’abord parce qu’en réduisant la ration dans sa globalité, votre animal aura faim, vous mènera au mieux une vie d’enfer ou peut, au pire, développer des troubles du comportement ; mais aussi parce qu’en réduisant la ration, vous réduisez l’apport en protéines, essentielles au régime alimentaire du chien et du chat comme nous l’avons vu précédemment, et que vous risquez de créer une carence délétère pour son organisme.

Il vaut mieux utiliser un aliment dédié à la perte de poids qui sont enrichis en protéines et en fibres pour quand même garder un volume de croquettes conséquent, et donc gérer sa satiété tout en couvrant les besoins de votre animal, et en évitant la fonte musculaire liée à une perte de poids trop rapide ou un régime déséquilibré. La perte de poids doit être progressive et encadrée pour que vos efforts soient payants tout en vous assurant de ne pas mettre votre animal en danger.

Une nouvelle alimentation n’est pas la seule mesure à mettre en place dans le cadre d’un amaigrissement. Pour découvrir toutes les choses à mettre en œuvre pour faire maigrir votre animal et réussir à évaluer sa corpulence, vous pouvez lire l’article sur la gestion du poids du chien et du chat.

LES CROQUETTES A BASE D’INSECTES SONT PLUS ECOLOGIQUES

Malheureusement, la réponse est non. Seules des parties de l’animal que nous ne consommons pas (de facto appelés « sous-produits » à partir du moment où elles sont destinées à l’alimentation animale, même s’il s’agissait d’un filet entier de poulet par exemple) sont utilisées en industrie petfood. Les considérations écologiques concernant l’impact de la production de viande à l’heure actuelle ne sont donc pas imputables à l’alimentation de nos animaux de compagnie, contrairement à un élevage d’insectes créé spécifiquement pour cet usage.

IL SE REGULE TOUT SEUL

Si votre animal ne finit pas sa gamelle en une fois mais prend du poids d’année en année après ses 1,5 ans (approximativement le moment où il a son poids de forme si la croissance s’est bien déroulée), alors il se régule mal ! Le suivi du poids s’effectue entre autres au moment de la visite vaccinale annuelle de votre animal. Un chat qui aurait pris 500g en une année est l’équivalent d’un humain qui aurait pris entre 7 et 10 kilos !

Pour rappel, 59% des chiens et 63% des chats sont en surpoids au niveau mondial, et il vaut mieux agir en prévention qu’en correction !

SI LA PRISE DE SANG DE MON ANIMAL EST BONNE, ALORS IL N’A PAS DE CARENCE

Malheureusement non. Les analyses de routine en clinique concernent essentiellement l’hématologie (nombre de globules rouges, globules blancs, plaquettes, etc.), la biochimie (pour vérifier le fonctionnement des reins, du foie, du pancréas, la glycémie, etc.) Il existe des prises de sang en laboratoires externes pour doser les vitamines, le cuivre, le zinc, le calcium et ainsi de suite, mais là encore, elles n’apporteront pas de réponse. En effet, le corps est une machine tellement performante et complexe, qu’il trouvera toujours une solution pour contrecarrer un manque ou un excès en essayant de réduire les dommages collatéraux, jusqu’à un état d’épuisement extrême et irréversible, sans que cela ne se voit aux analyses. Par exemple, pour lutter contre un manque de calcium, il ira puiser des réserves dans les os, augmentant ainsi le risque de fractures spontanées, tout en maintenant une calcémie normale.

Ainsi, seule l’analyse de ration à la lumière des besoins connus pour chaque élément et pour chaque espèce, permettra de vérifier si les besoins nutritionnels de votre animal sont couverts.

Parfois, le poil de votre animal donne des indices supplémentaires en complément de l’analyse de ration, car il peut être terne, et sa peau squameuse ou grasse, mais ce n’est pas toujours le cas, même lorsque la ration est très déséquilibrée. La brillance du poil n’est donc pas un argument fiable à 100%.

IDEES RECUES EN NUTRITION CANINE

MON CHIEN EST EN SURPOIDS, POURTANT IL NE MANGE QU’UNE FOIS PAR JOUR

Ce n’est pas le nombre de repas qui compte, mais bien l’apport calorique sur toute une journée.

Si votre chien est en surpoids, c’est que son apport calorique dépasse ses besoins réels. L’amaigrissement de votre animal doit être établi dans un programme sur mesure adapté à la quantité de poids à perdre, et mis en œuvre avec un ou des aliments spécifiques pour ne pas mettre en danger sa santé. N’hésitez pas à nous en parler et retrouver tous nos conseils dans l’article dédié à la gestion du poids chez le chien.

Dans le cadre d’un amaigrissement, il est au contraire conseillé de fractionner les repas pour améliorer la satiété.

Remarque : Listez bien tout ce que votre chien va manger sur la journée. Pas uniquement les croquettes ! Nous vous conseillons de tenir un petit journal sur plusieurs jours d’affilée sans changer vos habitudes (friandises + croquettes + pâtée + bâtonnet pour les dents s’il y en a + activité physique éventuelle) pour avoir une idée précise du nombre de calories ingérées par jour.

UN CHIEN DE GRANDE RACE A BESOIN D’ETRE SUPPLEMENTE EN CALCIUM ET EN PHOSPHORE PENDANT SA CROISSANCE

C’est VRAI si votre chien mange une ration ménagère, est nourri au BARF (nous les déconseillons pour la croissance car trop difficile à équilibrer, surtout sur des races à croissance rapide) ou a une ration mixte (croquettes + autre chose). L’ajout d’un CMV est obligatoire pour couvrir ses besoins accrus pendant la croissance. Rappelons qu’un adulte a déjà un besoin en calcium 10 fois supérieur au nôtre, alors imaginez pendant la croissance !

Mais c’est FAUX si votre chien mange un aliment complet (croquettes ou pâtée ou les deux) adapté à son âge, à son gabarit (chiot grande race) et que cet aliment est de bonne qualité. Apportez un excès de calcium est aussi délétère qu’un manque de calcium car il risque de créer des carences en Zinc et en Cuivre par exemple, ou de perturber le bon développement de la croissance.

Un suivi du poids et de la corpulence afin de contrôler le bon développement des aplombs et de la musculature en évitant un surpoids précoce qui endommagerait les articulations chez votre vétérinaire habituel est recommandé chaque mois toute au long de la croissance de votre animal, afin d’éviter les erreurs qui pourraient lui porter préjudice pour le reste de sa vie.

JE DONNE UN DENTASTIX TOUS LES JOURS A MON CHIEN POUR SES DENTS

Pourquoi une telle idée reçue dans cet article ? Elle a pourtant tout à voir avec la nutrition et avec la santé bucco-dentaire de votre chien car les bâtonnets pour les dents (Dentastix Pedigree Oral Care étant les plus connus, mais il en existe une multitude !), en plus d’être peu efficaces, sont assez caloriques en apportant 320 Kcal/100g. Si vous avez l’habitude d’en donner un ou plusieurs par jour à votre chien, cela augmente considérablement son apport calorique global de la journée ! Il est donc nécessaire de le mentionner dans la liste des choses que votre chien ingère en plus des friandises et des croquettes, dans le cadre d’un amaigrissement.

Par ailleurs, compte tenu du manque d’efficacité avéré de ce type de bâtonnet, si vous le donnez pour la santé bucco-dentaire et non comme une simple friandise, je vous invite à lire l’article dédié à la santé bucco-dentaire afin de trouver une alternative efficace et moins calorique pour lutter contre le tartre.

IL FAUT SUPPLEMENTER EN CALCIUM POUR REDRESSER LES OREILLES DE MON CHIOT

FAUX ! Les oreilles du chien ne sont pas une structure osseuse (Il n’y a qu’à regarder un crâne de chien pour s’en rendre compte, il n’y a pas d’oreilles !) et n’ont donc pas besoin de calcium. Le cartilage de l’oreille est riche en collagène et en protéines, c’est donc une carence en protéines qu’il faut rechercher si les oreilles de votre chiot s’affaissent. Cela arrive essentiellement au moment où la croissance est la plus importante, car le besoin protéique est alors encore plus élevé que d’habitude (surtout chez les grandes races).

Il convient donc de vérifier que les croquettes sont correctement formulées et que les protéines utilisées sont de bonne qualité (Pour juger de cela, je vous renvoie vers l’article « comment choisir de bonnes croquettes pour chien »), qu’elles sont adaptées au gabarit de votre animal et que la ration que vous lui donnez couvre bien ses besoins. Si toutes ces conditions sont remplies, il faudra également vérifier que votre chiot est correctement déparasité et qu’il assimile bien sa nourriture (volume et consistance des selles, flatulences, corpulence, etc.)

Comme dit précédemment, nous vous recommandons un suivi mensuel pendant toute la croissance, en particulier pour les grandes races pour lesquelles de petites erreurs peuvent engendrer de gros problèmes par la suite (mauvaise congruence articulaire et dysplasie, arthrose précoce, etc.)

MON CHIEN N’EST PAS SEDENTAIRE, JE LE SORS MATIN, MIDI, ET SOIR POUR SES BESOINS

Lors du calcul du besoin énergétique de votre chien pour établir une ration adaptée à son poids ou prévoir une perte de poids, un chien actif, au sens des nutritionnistes, est un chien qui a une activité physique intense en liberté, au moins deux heures par jour (course à pied avec son maitre ou vélo par exemple et non pas juste en liberté dans un grand jardin)

De fait, la plupart des chiens sont en réalité sédentaires. On applique donc un coefficient qui ampute son besoin énergétique calculé de 20%.

Parfois les coefficients peuvent se superposer, par exemple si votre animal est stérilisé ou s’il appartient à une race dont le métabolisme est génétiquement plus lent que pour d’autres races. Le besoin énergétique est alors diminué d’autant pour permettre à votre animal de maintenir un poids de forme, tout en couvrant l’intégralité de ses besoins.

Remarque : Si votre chien est en grand surpoids, il faut d’abord le faire maigrir avant d’envisager une activité physique intense, au risque d’engendrer des lésions irréversibles sur les articulations.

Pour approfondir, consultez l’article dédié à la gestion du poids chez le chien.

IDEES RECUES EN NUTRITION FELINE

UN CHAT DOIT BOIRE DU LAIT

Le chat sécrète une enzyme capable de digérer le lactose contenu dans le lait maternel jusqu’à l’âge de 4 à 7 semaines (lactase). Mais plusieurs études scientifiques ont montré que certains chats pouvaient tolérer de petites quantités de lait de vache (environ 100 ml pour un chat de 4 kg) à l’âge adulte. Le moyen le plus simple de le savoir est de surveiller les selles de votre animal après lui en avoir donné.

Si le lait de vache n’est absolument pas essentiel à l’alimentation du chat, il a pour avantage de pouvoir stimuler la prise de boisson dans cette espèce qui s’hydrate spontanément très peu. Ainsi, si vous êtes certain de sa bonne tolérance chez votre chat, vous pouvez vous en servir pour « aromatiser » son eau de boisson et augmenter la quantité d’eau bue chaque jour.

Outre l’intolérance digestive potentielle, le principal écueil à l’adjonction de lait à l’eau de boisson, c’est l’apport calorique de ce dernier : Plus de 47 Kcal/100g, ce qui n’est pas négligeable quand 63% des chats au niveau mondial sont en surpoids, et que le besoin énergétique d’un chat de 4 kg est seulement de 200 Kcal par jour! Il existe beaucoup d’autres méthodes pour stimuler la prise de boisson de votre animal, notamment avec les fontaines à eau, en passant par une ration mixte pâtée/croquettes, ou en ajoutant des courgettes crues ou cuites à sa ration (informations à retrouver dans l’article sur la gestion du poids chez le chat).

Aussi nous ne recommandons pas forcément de donner du lait à votre chat, même s’il le tolère bien, surtout s’il a déjà un peu d’embonpoint.

Remarque 1 : Le lait de vache ne convient absolument pas à l’allaitement du chaton (ni du chiot d’ailleurs) et ne peut en aucun cas remplacer le lait maternel ou le lait maternisé pour chaton.

Remarque 2 : Le lait « pour chat » vendu en grande surface est du lait sans lactose. Nous ne le recommandons pas non plus.

NON, CE N’EST PAS DU GRAS, C’EST SA « POCHE PRIMORDIALE »

Navrée de vous décevoir, mais le petit bidon qui pend et se balance sous le ventre de votre chat, entre ses deux postérieurs, que certains appellent la « poche primordiale » n’est autre qu’une réserve de gras, plus connu sous le nom de pannicule adipeux. Sa présence est donc synonyme de surpoids, au même titre que nos fameuses « poignées d’amour » même si le reste de son corps est encore de corpulence « normale » à l’œil.

Vous pouvez retrouver un tableau et des schémas pour vous aider à évaluer la corpulence de votre animal dans l’article sur la gestion du poids chez le chat.

NON DOCTEUR, IL N’A PAS GROSSI, C’EST SON POIDS D’HIVER

Si votre vétérinaire voit chaque année votre chat à la même époque de l’année, en hiver, pour ses vaccins par exemple, et que ce dernier a pris du poids, il ne s’agit pas d’une variation saisonnière, mais bien d’une augmentation de la masse grasse.

Une fois son poids d’adulte atteint (vers 1,5 ans environ, si le chat n’est pas déjà en surpoids à ce moment-là), votre chat doit maintenir son poids d’année en année !

Il peut exister une petite variation saisonnière entre l’hiver et l’été, de 200 ou 300 grammes mais pas plus. Mais à l’été suivant, votre chat doit retrouver son poids précédent.

IL EST IMPOSSIBLE DE FAIRE MAIGRIR UN CHAT

C’est plus difficile que pour un chien, c’est vrai. Et c’est d’autant plus compliqué, que votre chat a accès à l’extérieur ou que vous êtes multi-possesseur. C’est pourquoi, il faut, en premier lieu, éviter la prise de poids à tout prix :

En stérilisant plus précocement que ce qui était préconisé il y a quelques dizaines d’années, pour bénéficier du pic de croissance et de son métabolisme élevé tout en évitant le rebond fatidique « ralentissement du métabolisme à l’âge adulte + sédentarité + réduction du besoin énergétique par la stérilisation (qui reste recommandée chez le chat rappelons-le) »

En introduisant très tôt chez le chaton une diversification alimentaire pour pouvoir gérer sa satiété plus tard en donnant une ration mixte « pâtée + croquettes » dont l’apport calorique est maîtrisé.

En favorisant l’exercice physique de votre chat qui est trop sédentaire.

Je vous renvoie pour approfondir cela à l’article sur la gestion du poids chez le chat.

UN CHAT DOIT AVOIR A MANGER A VOLONTE

FAUX ! Le chat a besoin de faire plusieurs repas par jour (10 à 15 repas par jour), c’est une certitude! Mais si votre chat régule mal son appétit, il faut l’habituer à ne pas manger à volonté dès le plus jeune âge. Attention, cela ne veut pas dire que votre chat doit avoir faim, car c’est une espèce qui tolère très mal la frustration.

Aussi, devez-vous absolument gérer la satiété de votre chat et lutter contre son ennui pour qu’il réduise de lui-même son apport calorique quotidien.

Article rédigé et documenté par le Dr. Hébert

Tous droits réservés à la Clinique du Chien Vert. Reproduction interdite.

Nutrition

Comment choisir de bonnes croquettes pour son animal ?

Comment choisir de bonnes croquettes pour son animal?

INTRODUCTION

Il existe de très nombreuses marques de croquettes et en choisir une adaptée à son animal n’est pas chose facile quand on n’est pas formé en nutrition animale.

Par ailleurs, on trouve aujourd’hui quantités d’informations sur internet dont beaucoup ne sont absolument pas fondées sur des arguments scientifiques valables, et pourtant relayées par des centaines d’utilisateurs soucieux de la santé de leur animal. Elles peuvent être très anxiogènes et il devient très difficile de faire le tri pour démêler le faux du vrai.

Cet article est un complément de l’article « Aide à la lecture d’étiquette d’un aliment pour chien adulte » pour approfondir certains points concernant la nutrition de votre animal grâce à la synthèse des dernières publications scientifiques.

Vous pouvez également compléter votre lecture par l’article « les idées reçues en nutrition canine et féline » afin de casser des croyances infondées.

Si vous souhaitez la meilleure alimentation possible pour votre animal, il faudra envisager de passer à la ration ménagère. Toutefois, les croquettes peuvent constituer un très bon compromis, et pour certaines pathologies, c’est parfois le seul choix possible!

SOMMAIRE

Cliquez sur le numéro correspondant pour vous rendre directement au paragraphe concerné

1/ Les protéines

2/ Le taux de phosphore

3/ Les glucides et l’amidon

4/ Les acides gras essentiels: Omégas 3 et 6

5/ La liste d’ingrédients

6/ Avec ou sans céréales?

7/ Recherche et développement

8/ L’aliment, le premier médicament

9/ Les aliments à objectifs nutritionnels particuliers (O.N.P)

10/ La législation dans l’industrie petfood

11/ L’impact écologique

12/ Sites d’informations fiables

LES PROTEINES

Elles sont très importantes dans le régime des chiens qui sont des carnivores à tendance omnivore et dont le besoin journalier en protéines est 4 à 6 fois supérieur au nôtre. Elles sont encore plus importantes dans le régime des chats qui sont des hypercarnivores et dont le besoin journalier en protéines est 6 à 8 fois supérieur au nôtre.

Le pourcentage affiché ne veut pas dire grand-chose en réalité, il faut le corréler à la densité énergétique de l’aliment pour calculer l’apport réel en grammes afin de savoir si la ration que vous donnez à votre animal couvre bien ses besoins ! Et ceci est valable pour chaque pourcentage brut des constituants de croquettes. Voilà pourquoi une analyse de ration est individuelle et vise à confirmer que votre chien, ou votre chat, reçoit bien tout ce dont il a besoin.

La qualité des protéines est à privilégier à la quantité. Une protéine ayant une mauvaise digestibilité ne profitera pas à l’animal et sera évacuée dans les selles. La qualité sanitaire de la viande choisie est elle aussi importante (seuils de résidus médicamenteux, présence de parasites, etc.) et dépend d’une législation propre à chaque pays. Les normes françaises sont plutôt strictes par rapport à celles d’autres pays. Une croquette française vous garantit donc une meilleure qualité sanitaire.

Une protéine est constituée d’un enchaînement d’acides aminés. Il existe des recommandations internationales pour chacun de ces acides aminés. Certaines marques de croquettes (en majorité des marques de qualité vétérinaire) ne se réfèrent plus à la quantité de protéines à apporter mais plutôt à s’appliquer à couvrir les besoins en chaque acide aminé les composant, selon les normes fixées par la FEDIAF. C’est donc en réalité l’aminogramme d’un aliment, c’est-à-dire sa composition en acides aminés, qui est le seul vrai indicateur de la capacité d’un aliment à couvrir les besoins protéiques de votre animal et non plus le pourcentage de protéines. Cette analyse est chère pour les fabricants de croquettes, donc réalisée surtout par de grands fabricants et elle est peu accessible et interprétable par le public.

Remarque : Un besoin protéique non couvert amènera votre chien ou votre chat à manger plus que ce qu’il ne devrait pour essayer de combler ses besoins, le prédisposant ainsi au risque de surpoids. Un apport protéique très important fera augmenter le prix de l’aliment tandis qu’une partie des protéines non utilisées seront éliminées dans les fèces.

LE TAUX DE PHOSPHORE

Le phosphore est un élément important à surveiller. S’il est nécessaire à la croissance osseuse en association avec le calcium pour les chiots et pour les chatons, il devient néfaste sur le long terme, lorsqu’il est en quantité trop élevée, et peut notamment engendrer une insuffisance rénale.

C’est également un des marqueurs de la qualité des protéines. En effet, plus il est élevé, plus importante est la proportion d’utilisation de carcasses et de farines animales dans l’aliment en question. Calculez le rapport % protéines / % phosphore et vous aurez une idée de la qualité des protéines utilisées :

<25 : Protéines de piètre qualité

25-30 : qualité médiocre

30-35 : qualité acceptable

>35 : Bonne qualité

Remarque : lorsque le fabricant ne communique pas son taux de phosphore sur l’étiquette, ce n’est, en général, pas bon signe !

LES GLUCIDES ET L’AMIDON

Les glucides regroupent en réalité l’amidon, les fibres solubles et insolubles (ces dernières correspondent au taux de cellulose mentionné sur les étiquettes). L’amidon est une source d’énergie utilisable par les cellules de l’organisme au même titre que les autres macronutriments (protéines et lipides), digestible pour les chats et les chiens grâce à des milliers d’années de domestication par l’Homme et à leur capacité génétique à fabriquer une enzyme capable de découper l’amidon : l’amylase.

Le taux de glucides n’est pas indiqué sur les étiquettes des aliments, mais on peut s’en rapprocher en calculant l’ENA (l’extractif non azoté) qui représente, en gros, la somme de l’amidon et des fibres solubles d’un aliment, sans pour autant connaître la proportion de l’un par rapport à l’autre. Il est donc à interpréter avec précautions :

Par exemple, le taux d’amidon doit être limité dans un aliment pour « diabétique », mais la quantité de fibres solubles permettant de stabiliser la glycémie doit être, elle, augmentée. Le taux d’ENA calculé sera donc élevé et pourtant ces croquettes répondront à l’objectif Nutritionnel Particulier (ONP) pour être qualifiées d’aliment diététique pour les diabétiques.

On peut calculer l’ENA en soustrayant à 100 le pourcentage de protéines, de matières grasses, de cellulose ou de fibres, le taux de cendres et enfin le pourcentage d’humidité (estimée à 10% si non mentionnée).  

ENA= 100 – %prot -%MG -%cellulose – %cendres – %humidité

Enfin, l’amidon, qu’il provienne de céréales ou d’autres sources comme les légumineuses ou la pomme de terre principalement utilisées dans les croquettes sans céréales, constitue le liant de la croquette, qui permet sa forme et sa tenue. Il est donc présent dans toutes les croquettes de quelque nature que ce soit ! Les fabricants de croquettes sans céréales ont pourtant tendance à un marketing mensonger en jouant sur la confusion « céréales = amidon / sans céréales = sans amidon ». Mais c’est faux !

Les fibres, quant à elles, selon leur nature soluble ou insoluble sont essentielles à la bonne consistance des selles et au soutien de la flore digestive, ou encore à la bonne régulation de la glycémie (fibres solubles). Un manque de fibres insolubles (cellulose) sera souvent responsable de selles liquides par exemple.

Il n’existe actuellement pas de minimum ou de maximum recommandé pour les glucides, mais à trop forte teneur, ils vont augmenter la densité énergétique de l’aliment, c’est-à-dire la quantité de calories contenues dans une ration et donc favoriser le surpoids de nos animaux, eux aussi trop sédentaires de nos jours. Il est utile de rappeler que le surpoids multiplie le risque de diabète par 4 (mais aussi de beaucoup d’autres maladies.)

LES ACIDES GRAS ESSENTIELS: OMEGAS 3 ET 6

Les acides gras essentiels participent à la bonne régulation de l’inflammation dans l’organisme. Ils soutiennent les fonctions cardiaque, rénale et cérébrale, participent à la beauté du poil et la santé de la peau, ralentissent le vieillissement et la dégénérescence des articulations. C’est pourquoi on les trouve en grande quantité dans des aliments diététiques comme les aliments dermatologiques ou à visée articulaire. Les omégas 3 d’origine animale (DHA, EPA ) sont plus facilement assimilables par l’organisme que ceux d’origine végétale (comme les graines de lin).  Cependant, dans le but de préserver les fonds marins, préférez-les issus de pêche raisonnée et durable avec certification à l’appui !

Enfin, les omégas 3 sont très fragiles s’ils sont exposés à l’air. Achetez-les en capsules plutôt qu’en bouteille (ou en pompe, même « airless ») car ils deviennent inactifs, voire toxiques une fois oxydés.

LA LISTE D’INGREDIENTS

Ne vous laissez pas tromper par une liste d’ingrédients longue comme le bras avec des aliments originaux, rares ou exotiques (moule verte, myrtille, etc.) mais en quantité infinitésimale et qui constituent des arguments marketing avant tout sans apporter un bénéfice significatif à cette dose-là à votre animal. En revanche, préférez un aliment à composition constante (évitez les listes d’ingrédients qui ne mentionnent pas spécifiquement poulet, agneau ou bœuf par exemple, par opposition au terme « viandes » qui va utiliser la matière première la moins chère du marché à un instant T et donc changer sa composition.

De même, tous les aliments ne sont pas aussi bien tolérés chez le chien.  Par exemple un apport trop important de légumineuses peut donner un inconfort digestif et créer une inflammation chronique (ballonnements, flatulences, selles molles ou liquides), d’autant plus pour des races déjà à risque comme les bouledogues ou les boxers. L’ajout de yucca, argile, charbon ou autre ingrédient absorbant l’eau ou les gaz dans un aliment à destination d’un adulte en bonne santé doit vous mettre la puce à l’oreille sur la digestibilité de l’aliment.

AVEC OU SANS CEREALES?

Il y a souvent confusion entre céréales = amidon ou glucides, ou encore glucides=diabète. Tout ceci est FAUX, c’est le surpoids et l’obésité qui multiplient par 4 le risque de diabète, mais les gammes « sans céréales » l’exploitent dans leur marketing.

Dans les gammes sans céréales, l’amidon provient d’autres sources que le blé, le maïs ou le riz. Le plus souvent, il s’agit de pommes de terre, de légumineuses (pois, lentilles, etc.), ou de patates douces. Une fois encore, gardez votre esprit critique, car le taux d’ENA dans les croquettes sans céréales est bien souvent supérieur à celui de croquettes de qualité vétérinaire, dont l’amidon est fourni par les céréales.

D’autre part, cette mode relativement récente commence à révéler quelques limites avec l’apparition de certaines pathologies directement imputables à l’alimentation sans céréales comme le développement de certaines pathologies cardiaques (cardiomyopathie dilatée parfois réversible par changement d’aliment) chez le chien ou l’apparition de cristaux urinaires d’oxalate de calcium avec certains aliments comme la patate douce.

La prudence est donc de mise par manque de recul.

RECHERCHE & DEVELOPPEMENT

Avec l’arrivée sur le marché des croquettes sans céréales, les grands groupes de Petfood (Proplan, Royal Canin, Hill’s etc.) ont essuyé beaucoup d’attaques et de critiques. Il n’en reste pas moins que ces grands groupes ont pour la plupart des années de recherche en nutrition derrière eux et qu’ils possèdent des résultats scientifiquement prouvés sur des cheptels entiers (normes sanguines et urinaires induites par tel ou tel aliment, etc.). Ils sont également les seuls sauf quelques exceptions à effectuer des tests sur produit fini pour vérifier que la composition réelle correspond bien à ce qu’il y a sur l’étiquette. Enfin, Ce sont aussi les seuls à pouvoir produire des aliments diététiques pour traiter ou stabiliser certaines pathologies. Une fois encore, l’efficacité de ces aliments est prouvée par des études scientifiques (par exemple les croquettes pour lutter contre l’arthrose).

On ne peut malheureusement pas en dire autant des petits producteurs de croquettes qui achètent souvent des recettes « toutes faites » sur catalogue (on peut trouver les mêmes recettes à la virgule près, dans des packagings et des marques différentes !), et surtout sans contrôle de la composition réelle après leur production, ni de ce que l’aliment va induire chez l’animal.

Exemple : 5 marques qui utilisent la même recette « toute prête » achetée sur catalogue, sans céréales, au poulet, patates douces et herbes : Franklin, Jaquo, My Pet Says, Unipeps et Well Fur (source : publication du 25 janvier 2021 sur la page facebook du Dr Charlotte Devaux)

Tout le reste (packaging, communication parfois même mensongère) n’est que du marketing !

L’ALIMENT, LE PREMIER MEDICAMENT!

Manger mieux pour une meilleure santé : Une croquette haut de gamme et dont la digestibilité est bonne permettra de donner une ration juste et mesurée pour un volume de selles moins conséquent, une espérance de vie plus longue et une meilleure santé générale puisque l’aliment est le premier « médicament » !

Remarque : Attention en réalité, il s’agit d’une expression car d’un point de vue légal, il est interdit en France de dire qu’un aliment prévient, traite ou guérit une maladie. Tout ceux qui prétendent le contraire ne respectent pas la législation française.

LES ALIMENTS A OBJECTIFS NUTRITIONNELS PARTICULIERS (O.N.P)

En revanche, il existe des catégories d’aliment qui ont prouvé leur efficacité dans la régulation de certaines pathologies. Ce sont les aliments à « Objectifs Nutritionnels Particuliers ». Les ONP sont très codifiés et contrôlés. Les normes à respecter sont fixées par règlement européen, puis l’aliment doit prouver à l’ANSES qu’il remplit ces conditions et qu’il est efficace pour mentionner son ONP sur le paquet et être commercialisé en France. Les ONP les plus courants sont les aliments de soutien à la fonction rénale en cas d’insuffisance rénale chronique, les aliments de soutien du métabolisme articulaire en cas d’arthrose, les aliments de régulations de la glycémie en cas de diabète et les aliments permettant la régulation du poids.

Attention, là encore, le marketing et le packaging peuvent encore une fois être trompeurs :

Par exemple, on trouve en animalerie ou sur internet des croquettes dont le nom peut évoquer une efficacité pour lutter contre l’arthrose avec parfois les mots « joint » ou « mobility » alors qu’elles ne remplissent pas du tout les ONP. Et ceci reste tout à fait légal, car elles ne mentionnent jamais le mot arthrose. Elles utilisent des détours comme « santé articulaire » ou « soutien des articulations ». C’est ce qui s’appelle jouer sur les mots ! Donc attention à bien utiliser les aliments à ONP prescrits par votre vétérinaire. Ce sont les seuls dont l’efficacité a été prouvée !

LA LEGISLATION DANS L’INDUSTRIE PETFOOD

Tout d’abord, concernant les normes sanitaires françaises : elles sont bien plus strictes en France qu’à l’étranger, ainsi la qualité des protéines animales, des résidus médicamenteux et autres sont bien plus contrôlés pour les aliments produits sur notre territoire.

En second lieu, concernant la législation de l’étiquetage en France, même si elle n’est souvent pas respectée par les Petfooders: Certaines appellations mensongères peuvent porter à confusion.

Par exemple : « croquettes 100% naturelles », « viande fraîche », « sans sous-produits animaux », ou encore l’utilisation de photographies de beaux poulets rôtis, ou de poissons entiers, etc. Toutes ces mentions sont fausses et interdites ! (cf. notre article sur les idées reçues en nutrition canine et féline)

Attention également aux fausses promesses des soi-disant aliments thérapeutiques que nous avons déjà évoqués dans le paragraphe précédent concernant les aliments à ONP. Vous pouvez trouver ces aliments frauduleux à moitié prix en grande distribution ou sur des sites d’animalerie en ligne comme, par exemple, les aliments pour la « santé urinaire » qui vous laissent croire qu’ils peuvent dissoudre les cristaux urinaires sans aucun contrôle de leur efficacité réel ou du ph urinaire que leur consommation induit, ou encore les aliments pour le « soutien des articulations » qui contiennent deux fois moins de compléments alimentaires spécifiques que le réel aliment thérapeutique pour arthrose.

Le troisième abus le plus couramment observé concerne l’appellation « hypoallergénique » d’un aliment. Les croquettes hypoallergéniques sont produites grâce à un procédé de fabrication précis, doublé d’une chaîne de production dédiée pour éviter toute contamination par des éléments potentiellement allergisants, et ne correspondent pas seulement à une liste d’ingrédients sortant de l’ordinaire.

Attention donc aux allégations mensongères ! N’hésitez pas à nous demander conseil si vous avez un doute.

L’IMPACT ECOLOGIQUE

Un aliment fabriqué en France avec des viandes françaises permet de diminuer l’impact écologique. De même, pour la provenance omégas 3 sous forme d’huile de poissons, une certification « pêche durable » assure la pérennité de la biodiversité et des écosystèmes marins. Les grands groupes de fabrication font aujourd’hui beaucoup d’efforts pour limiter l’impact écologique de la production, c’est d’ailleurs pour cela qu’ils arrêtent tous la production d’échantillons et préfèrent accorder une garantie de l’appétence de leurs produits. Les emballages sont eux aussi travaillés pour conserver les bienfaits de la croquette au maximum tout en étant le moins polluant possible.

On trouve maintenant également des croquettes à base de poisson uniquement, issu de pêche raisonnée, ou encore des croquettes à base d’insectes. Je vous renvoie au paragraphe correspondant dans l’article « les idées reçues en nutrition canine et féline ».

CONCLUSION

Vous l’aurez compris la nutrition est une science complexe mais qui nous passionne ! Alors n’hésitez pas à partager avec nous à ce sujet lors des visites de votre animal. Beaucoup de problèmes peuvent aujourd’hui être évités ou stabilisés grâce à un aliment adapté et de bonne qualité.

Et si un aliment, d’aussi bonne qualité soit-il, ne convient pas à votre animal pour x raisons, le mieux reste encore d’en essayer un autre de qualité équivalente mais de composition différente !

Vous pouvez également consulter :

  • Le blog du Dr Géraldine Blanchard, vétérinaire spécialisée en nutrition, sur le site www.cuisine-a-crocs.com,
  • Ecouter les podcasts « La truffe dans la Gamelle » du Dr Charlotte Devaux, elle aussi spécialisée en nutrition
  • La chaîne Youtube « Nutrition Vétérinaire » du Docteur et Maître de conférences en nutrition Sébastien Lefebvre à l’école Vétérinaire de Lyon.

Article rédigé et documenté par le Dr. Hébert

Tous droits réservés à la Clinique du Chien Vert. Reproduction interdite

Nutrition

Aide à la lecture d’étiquette d’un aliment pour chien adulte

Introduction

Il existe de très nombreuses marques de croquettes et la lecture des étiquettes n’est pas évidente. Voici un article pour aider à les décrypter. Les limites données correspondent aux recommandations internationales fournies par le rapport de la FEDIAF, collectif d’experts en nutrition, pour un chien adulte en bonne santé.

Cet article simplifie au maximum les recommandations actuelles pour vous donner des généralités, mais en réalité, il faudrait vérifier une étiquette et les pourcentages qu’elle mentionne en fonction de l’apport calorique de l’aliment à examiner et des besoins énergétiques du chien qui les mange. Une analyse de ration devrait donc être individuelle !

Pour aller plus loin, nous vous invitons à consulter l’article plus complet : comment choisir de bonnes croquettes pour son animal?

Si vous cherchez des alternatives aux croquettes, consultez notre article sur la ration ménagère. Enfin, les idées reçues en nutrition canine et féline vous guideront peut-être dans vos choix en cassant des croyances infondées.

N’hésitez pas à apporter la photographie de votre sac de croquettes en consultation (constituants analytiques et liste d’ingrédients) et précisez-le au moment de la prise de rendez-vous afin que nous puissions prendre le temps nécessaire pour en parler avec vous et vous conseiller au mieux.

LES CONSTITUANTS ANALYTIQUES

Les protéines

Elles sont très importantes dans le régime alimentaire des chiens qui sont des carnivores à tendance omnivore. Les dernières recommandations pour un chien adulte en bonne santé conseillent un taux de protéines au moins supérieur à 25%. En revanche, il n’existe pas de valeur supérieure à ne pas dépasser. Une fois les besoins de votre animal couverts, le surplus sera de toute façon éliminé dans les selles et fera augmenter la quantité d’un déchet décelable dans le sang, appelé « urée », et traité par les reins. Il faut donc absolument privilégier la qualité à la quantité, et s’appliquer à couvrir le besoin de votre animal, sans chercher la surdose.

Les protéines étant constituées d’un enchaînement d’acides aminés, certaines marques vont raisonner sur la proportion de chaque acide aminé pour couvrir les besoins de l’animal pour chacun d’eux. Une façon de reproduire un peu la protéine « idéale » si vous voulez. Le taux de protéines n’est alors plus interprétable (il est souvent plus bas d’ailleurs) et c’est alors l’aminogramme qu’il faut analyser. En pratique, les petites marques n’ont pas les moyens financiers de réaliser des aminogrammes et les grands groupes sont frileux pour les divulguer.

Il convient donc de retenir que le taux de protéine seul ne veut pas dire grand-chose.

Les matières grasses

Ou lipides. Généralement, elles sont comprises entre 12 et 18%. Les matières grasses fournissent une énergie facile et peu chère comme les glucides, mais il ne faut jamais perdre de vue que le besoin protéique de l’animal doit toujours être couvert, sans quoi, il aura du mal à réguler sa satiété et des carences délétères abimeront son organisme au long cours. De plus, le taux de matières grasses contenues dans l’aliment de votre chien doit être adapté en fonction de son activité physique et de sa corpulence. Si votre chien commence à prendre du poids, il vaut peut-être mieux choisir une gamme avec un taux de MG plus faible.

Humidité, cendres et cellulose

Le taux d’humidité d’une croquette chien, lorsqu’il n’est pas mentionné sur l’étiquette est estimé autour de 10%. Le taux de cendres ou de minéraux résulte en partie de la combustion de carcasses, mais aussi de l’ajout de minéraux. Il doit rester inférieur à 9% selon les recommandations. En pratique, nous vous conseillons plutôt un taux avoisinant les 7-8%. Enfin, la cellulose correspond aux fibres insolubles qui sont indispensables à un bon transit. Un excès ou un manque de fibres ne manqueront pas de créer des désordres digestifs (flatulences, selles molles ou liquides, constipation).  En pratique, leur taux est faible pendant la croissance et va augmenter au cours de la vie de votre animal. Pour un chien adulte, le taux de cellulose doit être inférieur à 5%.

Les glucides

Depuis plusieurs années, ils ont mauvaise presse et on leur fait la chasse. Energie peu coûteuse par rapport aux protéines, ils permettent de rassasier votre animal, et à la croquette d’avoir sa forme et sa texture. Le chien est tout à fait capable de les digérer grâce à son amylase pancréatique et salivaire. Ils sont indispensables au traitement de certaines pathologies et à limiter pour d’autres. Il ne faut donc pas les diaboliser absolument ! Ils ne sont pas mentionnés sur l’étiquette, mais pour les calculer et avoir une explication plus complète, je vous invite vivement à lire la partie qui leur est dédiée dans l’article « comment choisir de bonnes croquettes pour son animal ? ».

Il n’y a actuellement aucune recommandation (ni minimale, ni maximale) concernant le taux de glucides pour les carnivores domestiques (chien comme chat).

Le phosphore et le calcium

Le phosphore constitue un marqueur de la qualité des protéines dans l’aliment (on en reparlera un peu plus loin). Nous vous recommandons de ne pas dépasser un taux de 1% – 1,1% dans un aliment pour chien adulte en bonne santé, car le phosphore en trop forte concentration engendre des problèmes rénaux sur le long terme. A l’inverse du taux de cellulose, le taux de phosphore doit diminuer à mesure que votre chien vieillit. Il est ajouté en supplément dans un aliment chiot, car il sert à la croissance osseuse et son apport dépend de la quantité de calcium dans l’aliment.

Plus le phosphore est bas, plus les protéines sont de bonne qualité et bien assimilables par l’organisme (moins elles utilisent de carcasses ou de farines animales). Si l’étiquette de l’aliment que vous avez choisi pour votre chien ne mentionne pas le taux de phosphore, ce n’est pas bon signe !

Pour un aliment adulte, le rapport calcium/ phosphore doit être proche de 1.

Les acides gras essentiels

Les Omégas 3 et Omégas 6 mentionnés sur l’étiquette, sont des acides gras essentiels nécessaires au bon fonctionnement de l’organisme (reins, cœur, cerveau, peau, articulations, etc.) Il vaut mieux privilégier un apport en omégas 3 d’origine animale (DHA, EPA par exemple) qui seront plus profitables que ceux d’origine végétale (graines de lin par exemple). Le rapport entre les omégas 6 et 3 permet de vérifier qu’il y a suffisamment d’omégas 3 par rapport aux omégas 6 et de bien réguler l’inflammation dans le corps. Pour que l’équilibre soit respecté, le rapport Omégas 6/Omégas 3 doit être inférieur à 8 selon les recommandations officielles. En pratique, essayez de viser un rapport inférieur à 4.

LA LISTE D’INGREDIENTS

La liste d’ingrédients est aussi très importante car les aliments ne sont pas tous aussi bien tolérés les uns que les autres chez le chien. Par exemple, les légumineuses (pois, lentilles, etc.) peuvent donner un inconfort digestif (ballonnements, flatulences, diarrhée), alors que le riz, lui est une source d’amidon facilement digestible.  Choisissez un aliment à composition constante, c’est-à-dire mentionnant la protéine animale utilisée (poulet, bœuf, canard, etc.) et évitez le terme « viandes » qui signifie que la composition de la croquette peut varier en fonction des prix du marché.

Les intolérances et sensibilités sont à caractère individuel, mais méfiez-vous des aliments qui contiennent des ingrédients absorbants l’eau et les gaz comme du charbon, de l’argile, du yucca, etc. Ils peuvent laisser suspecter que la digestibilité de l’aliment n’est pas optimale.

Enfin, gardez un œil critique sur les très longues listes d’ingrédients qui mentionnent des éléments rares ou exotiques en infime quantité (moule verte, myrtille, etc.). Il s’agit surtout de marketing sans réel bénéfice, à ces doses-là, pour la santé de votre animal.

LA DENSITE ENERGETIQUE DE L’ALIMENT

Elle est souvent mentionnée en Kcal/100g ou Kcal/kg. La plupart du temps, elle est calculée et non mesurée sur l’aliment fini car ce serait trop coûteux. Elle doit correspondre au besoin énergétique de votre animal qui va dépendre de son âge, de sa race, de son activité physique, de sa corpulence et de son statut reproductif (stérilisé ou entier). Si elle est trop élevée, une petite ration suffira à couvrir les besoins de votre animal, et il risque d’avoir trop faim et donc d’être en surpoids. Elle est importante pour calculer la ration précise pour votre animal.

Pour évaluer la corpulence de votre chien, je vous renvoie à l’article la gestion du poids chez le chien.

JUGER DE LA FIABILITE DU FABRICANT

Le rapport protéines/phosphore et le taux de cendres

Le packaging vous promet un beau filet de poulet, un saumon entier ou des ingrédients frais. Ces deux éléments vont vous permettre d’évaluer la qualité de l’aliment.

Le rapport protéines/ phosphore est un marqueur de la qualité des protéines. Lorsqu’il est inférieur à 25, les protéines sont de très mauvaise qualité, entre 25 et 30 elles sont de qualité médiocre, entre 30 et 35, elles sont de qualité acceptable et lorsqu’il est supérieur à 35, les protéines sont de bonne qualité.

Attention toutefois, ce rapport n’est pas interprétable pour un aliment chiot, artificiellement supplémenté en phosphore et en calcium pour les besoins liés à la croissance osseuse.

Le taux de cendres (ou minéraux) sur un aliment adulte varie en fonction de la quantité de minéraux bien sûr mais aussi en fonction de la quantité de carcasses utilisées dans l’aliment. S’il dépasse les 8%, on peut estimer que la qualité n’est pas au rendez-vous.

Respect de la législation

Si on trouve sur le paquet de l’aliment les mentions « 100% naturel », « sans sous-produits animaux », ou la photographie d’un filet de poulet, d’un rôti, d’un saumon entier ou d’aliments pour humains, le fabricant utilisent forcément des allégations mensongères d’une part, et ne respecte pas la législation française d’autre part. Il s’agit uniquement d’arguments marketing. Pour en savoir plus, je vous renvoie au paragraphe correspondant dans l’article « comment choisir de bonnes croquettes pour son animal ? »

Conclusion

La nutrition est un sujet passionnant mais dont le flot d’informations déversées sur internet rend la maîtrise très difficile. Comme pour la nutrition humaine, il est possible de lire tout et son contraire. N’hésitez pas à aborder le sujet avec nos vétérinaires en consultation afin de vous guider dans vos choix ou de répondre à vos questions. Pour aller plus loin, je vous invite à consulter les autres articles de nutrition sur notre site.

Vous pouvez également consulter :

  • Le blog du Dr Géraldine Blanchard, vétérinaire spécialisée en nutrition, sur le site www.cuisine-a-crocs.com,
  • Ecouter les podcasts « La truffe dans la Gamelle » du Dr Charlotte Devaux, elle aussi spécialisée en nutrition
  • La chaîne Youtube « Nutrition Vétérinaire » du Docteur et Maître de conférences en nutrition Sébastien Lefebvre à l’école Vétérinaire de Lyon.

Article rédigé et documenté par le Dr. Hébert

Tous droits réservés à la clinique du chien vert. Reproduction interdite.