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Accueil d'un chat à la maison

Qu'il s'agisse de votre premier chat ou non, l'étude du comportement de l'espèce féline a beaucoup évolué ces dernières années. Cet article aborde les soins médicaux à prévoir à l'arrivée d'un chat ou d'un chaton dans votre foyer, ainsi que les grands thèmes essentiels sur lesquels vous pouvez vous interroger : Comment et avec quoi le nourrir ? Comment aménager son espace de vie pour respecter ses besoins physiologiques et éviter les troubles du comportement? Comment lui apprendre à aimer sa boîte de transport, et bien d'autres choses. Bonne lecture!

GÉNÉRAL

DV Perrine Hébert

1/11/202226 min read

Introduction : les particularités de l’espèce féline

C’est une espèce parfois bien plus indépendante que ce que les propriétaires pensent, et un animal qui masque beaucoup ses symptômes et faiblesses, rendant parfois une maladie invisible aux yeux de la famille avec qui il vit, et malheureusement, un diagnostic trop tardif. Mais sa relative indépendance ne signifie pas pour autant que vous pouvez prendre un chat et le laisser 12h par jour seul enfermé à la maison! Votre chat a besoin d’interactions, de combler ses besoins d’activités physique et mentale, en plus de ses autres besoins fondamentaux. Ses habitudes comportementales et alimentaires sont très différentes de celles des chiens également. C’est un animal très curieux et joueur, taillé pour la chasse et la prédation, dont le non-respect des besoins physiologiques peut vite rendre la vie très difficile à ses propriétaires. Mais c’est aussi une espèce qui dort beaucoup, en moyenne 15 heures par jour par cycle de 3-4 heures. Enfin, le chat a également un statut de proie, en plus de celui de prédateur, ce qui en fait un animal un peu craintif parfois. Toutes ces particularités comportementales nécessitent quelques connaissances pour que la cohabitation avec votre chat se passe au mieux.

Non, le chat n’est pas un « petit chien »

  1. A quel âge et où adopter un chat?

Il est encore possible de trouver facilement des portées de chatons cédés de façon totalement illégale entre particuliers. Vous penserez certainement faire une bonne affaire en récupérant un de ces minuscules chatons gratuitement. Pourtant, pour la bonne sociabilisation et la bonne acquisition des auto-contrôles, nous recommandons de laisser le chaton jusqu’à l’âge de 12 semaines avec sa mère et ses frères et soeurs lorsque c’est possible (au grand minimum 9 semaines) .

En pratique, les chatons souvent donnés ou trouvés plus tôt peuvent présenter des troubles comportementaux par défaut d’apprentissage, de sociabilisation ou d’acquisition des auto-contrôles, assez embêtants par la suite.

Aussi, n’hésitez pas à adopter par le biais d’associations ou de refuges, qui regroupent et sauvent souvent des chats de tout âge qui cohabitent ensemble et qui sont donc dotés de meilleurs auto-contrôles de la morsure et de la griffure la plupart du temps. D’autre part, les bénévoles de ces associations sauront vous renseigner sur le caractère du chat qui vous fait craquer, et parfois vous conseiller un chat dont le caractère correspondra mieux à votre mode de vie.

De plus, c’est l’assurance d’avoir un chaton qui a déjà été examiné par un vétérinaire pour connaître son état de santé, qui a également été identifié, vacciné, et parfois même déjà été stérilisé.

Enfin, il est également possible d’adopter un chat adulte, pensez-y, quand on veut éviter la case course-poursuite et nouvelle décoration typiquement féline, qui sont indissociables de l’arrivée énergique d’un jeune chaton à la maison.

N’oubliez pas également que ces institutions permettent de lutter efficacement contre la pullulation de chats errants, qui ont une espérance de vie réduite par absence de soins et transmission de maladies par le biais de stérilisation de chats « des rues ».

Pour toutes ces raisons, nous ne pouvons que vous encourager à passer par l’une d’entre elles.

Si toutefois, vous trouvez un très jeune chaton isolé, ou une portée non sevrée et sans mère, n’hésitez pas à nous consulter pour adapter au mieux les soins à mettre en place et favoriser les bons apprentissages si vous souhaitez les garder par la suite.

Acquisition des auto-contrôles lors des interactions avec la fratrie, la mère ou d’autres chats.

  1. Dois-je laisser sortir mon chat? A quel âge?

Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse à cette question. Si vous avez la possibilité et le souhait de laisser sortir votre chat, assurez-vous qu’il soit bien habitué à votre maison depuis plusieurs mois avant de le laisser sortir. Dans le cas des chatons, nous recommandons vivement de les garder en intérieur au moins jusqu’à la stérilisation, ou après la puberté, qu’ils soient correctement identifiés, vaccinés pour être protégés de maladies transmissibles de chat à chat, et protégés contre les parasites externes et internes, afin d’éviter de contaminer toute la famille et votre lieu de vie.

Si votre logement est proche d’une route passante, prévoyez de sécuriser votre jardin afin qu’il ne puisse pas en sortir à l’aide de clôtures spéciales, ou d’un parc clos qui lui permette de profiter de l’extérieur sans risque. Cela limitera la possibilité de bagarres avec d’autres chats par la même occasion.

Non, le chat n’est pas un « petit chien »

Si vous habitez en appartement avec un balcon, sécurisez-le à l’aide d’un filet ou d’un grillage pour éviter que votre chat ne tombe. Malheureusement nous voyons encore trop de chats dits « parachutistes » parce que leurs propriétaires les pensaient trop agiles pour ne pas tomber, ou pas intéressés par ce qu’il se passe dehors.

Nota bene: Attention également aux fenêtres oscillo-battantes qui sont extrêmement dangereuses, voire dans certains cas, mortelles, pour les chats s’ils se coincent dedans (asphyxie ou circulation sanguine arrêtée). Il existe également des systèmes pour empêcher que votre chat ne reste coincé.

  1. Quels soins et frais à prévoir pour mon chat?

Le chat a gagné le coeur des propriétaires avec le temps et n’est désormais plus relégué à la simple chasse des rongeurs à l’extérieur de la maison. La qualité des soins, et donc l’espérance de vie ont considérablement progressé ces dernières années pour l’espèce féline. Il est donc important d’imaginer que même si vous avez trouvé, ou qu’on vous a donné un chaton gratuitement, il y a des soins à prévoir pour assurer sa santé, sa sécurité, et la vôtre par la même occasion: A commencer par les traitements anti-parasitaires externes (puces, tiques, etc.) et internes (vermifuge pour les parasites intestinaux).

Ensuite, et à minima l’identification et la stérilisation à ne réaliser qu’une seule fois au cours de la vie de votre petit compagnon.

La vaccination, bien que non obligatoire, est vivement conseillée, et ce même pour un chat d’intérieur strict. En revanche, les protocoles ne sont pas les mêmes pour un chat qui n’a pas accès à l’extérieur, ou pour un chat qui sort.

Nous allons détailler ces différents points par la suite.

Il est possible de budgétiser les frais à prévoir sur la première année de vie de votre chat et d’établir un plan de santé qui permet d’échelonner les paiements. Par la suite, il peut être intéressant de se renseigner sur les assurances de santé qui vous permettent, selon les forfaits, de rembourser une proportion plus ou moins importante des soins sur votre animal. Il en existe de nombreuses sur le marché actuellement dont certaines bénéficient même de la télétransmission ( Santévet, Bulle Bleue, Jim&Joe), ou de l’avancée des frais via le système PAYVET par exemple.

A l’heure où la médecine et les capacités de soins progressent à vitesse grand V, ainsi que l’espérance de vie de nos animaux de compagnie, cela permet une meilleure prise en charge de l’animal pour les soins très onéreux, comme les chirurgies orthopédiques (fracture ou rupture des ligaments croisés) et autres accidents ponctuels, mais aussi la prise en charge de maladies chroniques sur le long cours (maladies endocriniennes, dermatologiques, cancéreuses, etc.).

  1. Les assurances de santé animale
  1. Les vaccins
  • Typhus, Herpèsvirose, Calicivirose, et Leucose

Ces maladies virales sont très courantes, contagieuses et parfois mortelles. Il est donc important de protéger votre animal selon un protocole vaccinal adapté.

Le typhus (gastro-entérite fréquemment mortelle) et le coryza (maladie féline touchant toute la sphère ORL (nez, yeux, bouche) liée à une association de virus comme l’herpès et le calicivirus, entre autres) sont des maladies dues à des virus extrêmement contagieux et résistants dans l’environnement, qui peuvent être transmises à tous les chats, y compris ceux vivant exclusivement en intérieur, par le biais de nos vêtements, nos sacs et nos semelles de chaussures.

La vaccination contre la leucose, elle, est recommandée pour les chats en contact avec d’autres congénères (chats vivant en partie à l’extérieur, expositions félines, reproduction, etc.)

La vaccination peut être mise en place dès l’âge de 8 semaines, à raison de 2 ou 3 rappels (à 8, 12 et 16 semaines d’âge) selon l’âge auquel le protocole de vaccination a été commencé (Recommandations internationales rédigées par la WSAVA, World Small Animal Veterinary Association). De récentes études ont montré que les anticorps maternels interfèrent encore avec la mise en place de l’immunité du chaton entre 8 et 12 semaines d’âge. Il faut donc renforcer cette immunité avec une injection à 16 semaines d’âge au moins.

Les premiers rappels ont lieu 12 mois plus tard, puis tous les ans à tous les trois ans en fonction du mode de vie de votre chat.

  • Rage

Ce vaccin n’est pas non plus obligatoire sauf pour passer une frontière, ou dans certaines compagnies de transport, et n’est légalement valide que s’il est certifié sur un passeport unique lié au numéro d’identification également unique de votre animal (puce électronique ou tatouage).

La première injection se fait à l’âge de 12 semaines et doit être renouvelée tous les ans, 2 ans ou 3 ans en fonction des laboratoires.

Si vous prévoyez de voyager avec votre animal, les formalités varient en fonction du pays de destination et il faut parfois s’y préparer presque 6 mois à l’avance pour remplir toutes les conditions. Pour connaître ces formalités et ne pas vous retrouver coincé, vous pouvez consulter le site AnivetVoyage, et vous renseigner auprès de l’ambassade du pays de destination.

  1. Dépistage sanguin du Sida et de la Leucose féline (test Fiv/felV)

Le sida félin et la leucose sont deux maladies virales transmissibles par contact avec les congénères (voie sexuelle et effractions cutanées lors des griffures et des morsures essentiellement) mais ils peuvent aussi, malheureusement, être transmis directement de la mère au chaton lors de la gestation.

Ce deux maladies sont immunodéficientes, c’est à dire qu’elles s’attaquent au système immunitaire du chat, et raccourcissent ainsi l’espérance de vie de votre animal. De plus, le chat porteur peut parfois présenter un risque de transmission aux autres chats si le propriétaire est multi-possesseur, ou si le chat a accès à l’extérieur et qu’il a des contacts avec d’autres chats.

Il est donc important de dépister votre chaton à partir de l’âge de 4 mois au moins, pour éviter toute interférence avec les anticorps maternels encore présents chez un chaton plus jeune. Ce test se réalise avec une prise au sang isolée, ou lors du bilan sanguin pré-anesthésique recommandé avant l’anesthésie nécessaire à la stérilisation.

  1. Identification

L’identification des chats est une obligation légale après l’âge de 7 mois (loi de 2012 – article L212-10). L’absence d’identification est désormais passible d’une amende pouvant s’élever à 750€ depuis décembre 2020 (décret 2020-1625).

L’identification consiste à la mise en place d’un insert électronique sous la peau, dans le cou de votre animal. La puce électronique ne se voit pas, et se lit à l’aide d’un appareil spécial. Sa lecture donne accès à numéro unique qui est attribué à votre animal et enregistré sur l’ICAD (site national qui permet d’enregistrer et de centraliser les informations liées au numéro de puce de votre animal, telles que votre adresse, votre numéro de téléphone, sa description physique, son nom, etc.) Elle peut se faire dès la première consultation pédiatrique sans anesthésie, ou au moment de la stérilisation, sous anesthésie pour plus de confort si votre animal n’a pas accès à l’extérieur d’ici là.

Comme l’insert électronique n’est pas visible sur votre animal, nous proposons également de tatouer la lettre « P » comme « Puce » dans son oreille droite lors de l’anesthésie pour sa stérilisation si vous le désirez.

Rappelons toutefois que tout animal doit normalement être cédé déjà identifié, qu’on vous le donne ou que vous l’achetiez, avec un certificat de cession, un certificat vétérinaire de santé et une identification valide.

Crédits Photo: AdobeStock

  1. Certificat d’engagement et de connaissance

La loi visant à lutter contre la maltraitance animale promulguée en novembre 2021 rend obligatoire depuis le 1er octobre 2022, la signature d’un certificat d’engagement et de connaissance pour tout acquéreur d’un animal de compagnie (chien, chat, furet, lapin) 7 jours avant l’adoption. Ce certificat a pour but de sensibiliser le futur propriétaire aux besoins physiologiques, comportementaux et médicaux de l’animal qu’il s’apprête à adopter, l’obligation de son identification, et les implications financière et logistique que la détention d’un animal entraîne.

Ce certificat est obligatoire, même pour les dons entre particuliers. Un décret à venir fixera bientôt les sanctions prévues si ces conditions préalables à l’adoption ne sont pas respectées, ou si le certificat n’est pas conforme.

Le certificat peut être remis par le cédant qui doit s’assurer que la signature a bien eu lieu au moins 7 jours avant l’adoption par l’acquéreur, mais également par un éleveur, un vétérinaire, un membre d’une association de protection animale ou refuge.

Voici deux modèles de certificats. Vous pourrez trouver des informations complémentaires mises à jour sur ce site gouvernemental.

Certificat_engagement_et_de_connaissance_LOOF Download

CERTIFICAT-SENSIBILISATION-CHAT-v2 Download

  1. Vermifuges

Il est conseillé de vermifuger votre chaton contre les parasites internes tous les mois jusqu’à l’âge de 6 mois. Si par la suite, votre chat a accès à l’extérieur, il faut maintenir une vermifugation trimestrielle au minimum.

Pour un chat d’intérieur strict, une vermifugation ponctuelle reste nécessaire, surtout s’il y a des enfants à la maison ou que votre animal a récemment attrapé des puces.

Le vermifuge peut se donner sous forme de comprimé ou s’appliquer comme une pipette anti-puce, entre les poils à la base du cou, avec parfois un spectre d’action plus large qu’en cachet. Le vermifuge agit dans les heures ou jours suivant l’application. Il n’est pas rémanent contrairement aux traitements contres les parasites externes. Voilà pourquoi certains chats, bons chasseurs, sont parasités malgré le respect du rythme d’administration conseillé tous les 3 mois. En cas de doute, une coproscopie (analyse des selles) est recommandée pour voir si votre animal est infesté ou non.

Attention toutefois, certains parasites internes, comme les protozoaires, ne sont pas traités par les vermifuges classiques mais restent transmissibles à l’Homme. Aussi, si votre chat souffre de désordres digestifs chroniques, parlez-en à la clinique.

  1. Anti-parasitaires externes

Les parasites externes du chat regroupent les puces, les tiques, les poux, la gale (y compris gale des oreilles), aoûtats, cheylétielles et bien d’autres encore. Certains sont visibles à l’œil nu comme les puces et les tiques, mais d’autres non ! Aussi, la protection contre les parasites externes doit être continue toute l’année si votre chat a accès à l’extérieur, ou ponctuelle si votre chat est en intérieur uniquement.

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le chat ne se gratte pas forcément en cas d’infestation s’il n’est pas allergique. Et si la démangeaison est légère, elle peut parfois se confondre avec l’activité de toilettage du chat. Il est donc préférable d’agir en prévention, plutôt qu’après une infestation de votre animal et de votre maison !

Il existe divers moyens de protéger votre chat contre ces parasites : pipettes, comprimés ou colliers.

Certaines pipettes aujourd’hui sont efficaces pendant 3 mois et intègrent parfois même un vermifuge complet pour une meilleure observance en pratique. Certains parasites spécifiques comme les poux du chat, ou les acariens responsables de la gale des oreilles nécessitent un traitement particulier. N’hésitez pas à nous demander conseil à l’accueil !

  1. Stérilisation et puberté

L’âge de la puberté chez le chat dépend de la longueur du jour et de l’augmentation de la luminosité. Elle peut débuter entre 4 et 10 mois selon les races chez la femelle, et 4 à 6 mois chez le mâle. Elle se traduit par un changement de l’odeur des urines, l’apparition de marquage urinaire en petits jets sur des surfaces verticales chez le mâle, ainsi que des fugues et des bagarres occasionnant le plus souvent des abcès et la transmission de maladies (sida du chat, leucose).

Chez la femelle en revanche, elle se traduit par des miaulements intempestifs, des roulades, des fugues par cycles de 10-12 jours suivis de quelques semaines de repos. Attention, la gestation peut survenir dès les premières chaleurs si la femelle a accès à l’extérieur, alors même que la croissance de l’animal n’est pas terminée, ce qui entraîne de graves conséquences et laisse parfois même des séquelles.

La stérilisation est le premier rempart pour protéger votre chat des maladies infectieuses, des tumeurs et autres maladies hormono-dépendantes. Par exemple, le risque de tumeur mammaire pour une chatte ayant été stérilisée avant ses premières chaleurs est quasiment nul.

La stérilisation permet également de limiter la prolifération de chats errants qui ne reçoivent pas les soins nécessaires, et participe aussi à la diminution du taux d’abandon d’animaux, et à la préservation de la petite faune sauvage décimée par l’augmentation du nombre de chats en France.

L’idée de laisser une chatte avoir une portée avant de la faire stériliser pour son « bien-être » est encore assez répandue dans l’opinion publique et sur internet, mais est pourtant totalement fausse, car basée sur l’anthropomorphisme. Une gestation n’est pas nécessaire au bien-être de votre chatte. La stérilisation permet de réduire la taille du territoire de votre chat lorsqu’il a accès à l’extérieur.

chat errant en défaut de soins.

crédit photo depositphotos Elwynn

Appauvrissement de la petite faune sauvage lié à l’activité de chasse de chats même correctement nourris

Des pays proches de la France comme la Belgique, ont déjà statué sur le sujet en rendant la stérilisation de tous les chats obligatoires avant l’âge de 5 mois depuis le 1er novembre 2017. Et cette mesure semble porter ses fruits, car le nombre d’euthanasies de chats n’ayant pas trouvé d’adoptants en refuge a diminué de moitié depuis !

Si la stérilisation chirurgicale est la meilleure option pour les particuliers, il existe cependant des solutions pour retarder l’apparition de chaleurs en milieu professionnel. En revanche, l’utilisation de la pilule contraceptive chez la chatte est à proscrire absolument car elle induit quasi systématiquement des infections de l’utérus (pyomètre) ou des tumeurs mammaires, parfois même après une seule prise.

La stérilisation peut être réalisée à n’importe quel âge, mais de récentes études ont montré qu’une stérilisation précoce (avant l’âge de 4 mois) permet une meilleure prévention de l’obésité chez le chat, car à cette période, le chat est encore en plein pic de croissance, donc son métabolisme est élevé et la masse grasse, encore rare. D’autre part, la stérilisation avant la première imprégnation hormonale limite aussi, comme nous l’avons expliqué plus haut, le risque de maladies hormono-dépendantes telles que les tumeurs mammaires chez la femelle par exemple, et le risque de marquage urinaire par exemple, chez le mâle.

Bien, maintenant que nous avons abordé toute la partie soins, voyons un peu comment accueillir votre chat à la maison dans de bonnes conditions.

  1. Alimentation et boisson

Le chat est un carnivore strict. Il a un besoin protéique élevé. Aussi, ses croquettes doivent avoir un taux de protéines en conséquence, et de bonne qualité pour être facilement assimilables. Toutefois, son alimentation doit également contenir d’autres macro et micronutriments pour éviter toute carence. Un chat ne peut se nourrir uniquement de viande! L’aliment doit également être adapté au stade physiologique (croissance, adulte, sénior, stérilisé ou non), et à la corpulence de votre chat, ainsi qu’à une éventuelle pathologie qui nécessiterait un régime spécifique (insuffisance rénale, diabète, etc.).

Le chat effectue naturellement 10 à 15 petits repas par jour et tolère mal les longs jeûnes. Il est donc recommandé de laisser accès à un peu de nourriture dans une gamelle ludique ou un jouet distributeur pour favoriser l’activité par le biais de la recherche de nourriture, et lutter contre l’ennui. A l’inverse, le fait de limiter l’accès de votre chat à sa nourriture en ne distribuant que deux repas par jour sans lui laisser autre chose entre ces deux repas, peut favoriser l’apparition de troubles comportementaux tels que les agressions par prédation par exemple.

Pour aller plus loin au sujet de l’alimentation, n’hésitez pas à consulter notre article sur la gestion du poids chez le chat, ainsi que celui sur les idées reçues en nutrition canine et féline.

Et bien entendu, nos vétérinaires restent à votre disposition pour répondre à vos questions en consultation!

Le chat est par ailleurs une espèce qui boit relativement peu. Il est donc essentiel de favoriser sa bonne hydratation par le biais d’une alimentation mixte humide et sèche, c’est-à-dire pâtée, mousses ou bouchées ET croquettes, dès le plus jeune âge de votre animal, afin de prévenir un certain nombre de problèmes (cristaux urinaires, problème rénal, etc.) et assurer un meilleure satiété : Et oui, la pâtée étant riche en eau (environ 85% d’humidité), elle occupe plus de volume dans l’estomac, et est 3 à 4 fois moins calorique à poids équivalent que les croquettes (environ 5% d’humidité).

Le chat n’étant pas un grand adepte de la nouveauté, n’hésitez pas à opérer une diversification alimentaire dès son plus jeûne âge et si possible, avant l’âge de 6 mois, pour faciliter les potentiels changements d’alimentation par la suite si nécessaire, ainsi qu’à toujours effectuer une transition alimentaire sur au moins une semaine à 10 jours, à chaque changement d’aliment pour éviter les troubles digestifs.

Laissez-lui toujours une gamelle d’eau fraîche, renouvelée tous les jours, ou une fontaine à eau pour favoriser la prise de boisson. En effet, les chats ont du mal à percevoir la surface d’une eau immobile et choisiront préférentiellement de l’eau courante (exemple du chat qui vous demande à boire au robinet).

  1. Organisation de l’espace de vie

On vit chez son chat et non l’inverse.

Il faut absolument accepter cette idée car certains chats ont moins de capacité d’adaptation à l’environnement de leurs propriétaires que d’autres, et des troubles comportementaux difficiles à vivre peuvent rapidement apparaître (griffades, marquage urinaire, etc.)

Ainsi, l’espace de vie doit être bien organisé et compartimenté pour qu’il respecte au mieux ses besoins physiologiques, afin d’éviter l’apparition de ces troubles. L’espace de vie du chat est naturellement composé de différents champs territoriaux qui sont généralement bien distincts les uns des autres.

  1. Zone de repos

Installez-lui plusieurs lieux de repos douillets, à l’écart de l’agitation de la vie de famille dans un espace ouvert ou confiné (cachette) selon sa préférence, ou encore en hauteur, au chaud l’hiver, et au frais l’été, et surtout loin de la litière et des gamelles. En moyenne, un chat peut avoir 5 zones de repos différentes. Respectez si possible les lieux de repos qu’il choisit de lui-même ou proposez-lui des alternatives plus confortables pour l’inciter à changer sans le contrarier.

Les zones de repos sont souvent encadrées par des zones de griffades pour dissuader d’autres animaux de les utiliser. Pensez une fois encore à observer votre chat et à placer des supports adéquats aux bons endroits pour éviter qu’il n’abîme vos meubles.

L’activité de toilettage du chat peut à la fois avoir lieu dans une zone de repos ou dans une zone d’activité. Cette activité occupe 4% de la journée du chat. Toute modification du comportement de toilettage (augmentation ou diminution) doit vous alerter et être signalée au vétérinaire. Elle peut être liée aussi bien à un problème médical (douleur buccale, arthrose, faiblesse liée à une pathologie) qu’à un trouble comportemental (anxiété, dépression).

  1. Zone d’élimination ou de propreté

L’acquisition de la propreté est relativement facile et rapide chez le chat, surtout s’il est resté suffisamment longtemps au contact de sa mère. Comme expliqué plus haut il est conseillé d’avoir une litière de plus que le nombre de chats à la maison, et également au moins une litière par étage. Pour un chat, ce sont donc deux litières préférentiellement découvertes, spacieuses et nettoyées absolument tous les jours, à installer dans un endroit calme mais pas trop, et généralement surtout pas coincée dans un petit coin car le chat aime bien « partager » cet aspect de sa vie en surveillant ce qu’il se passe (vulnérabilité lors de l’élimination qui nécessite une surveillance de l’environnement).

Cette zone doit être éloignée des autres champs d’activité du chat et surtout de celle de l’alimentation et de la boisson ! Evitez également la proximité avec des appareils électroménagers bruyants comme la machine à laver, qui pourraient effrayer votre chat et l’empêcher d’utiliser sa litière. Parfois également, la trappe d’une litière à couvercle peut décourager votre chat de l’utiliser si celle-ci se rabat sur lui et vient lui taper les fesses lorsqu’il en sort ou qu’il y rentre.

Les critères du chat pour choisir une zone d’élimination sont la capacité du substrat à absorber les urines, la propreté ou une odeur qui le stimule (certains produits ménagers), et la possibilité de pouvoir surveiller son environnement tout en étant au calme. Voilà pourquoi certains chats vont préférer votre couette ou votre canapé si le bac à litière, son emplacement, sa propreté ou encore la nature du substrat ne lui conviennent pas!

Vous pouvez tester différents types de substrats afin de sélectionner celui que votre chat préfère, et en mettre une couche suffisante pour que votre chat puisse gratter et recouvrir ses déjections. La litière agglomérante a pour avantage de former des « cailloux » faciles à retirer une fois que votre chat a uriné, malgré tout l’intégralité du bac doit être nettoyé régulièrement, et parfois même changé quand les odeurs persistent dans le plastique devenu poreux.

Si votre chat a tendance à faire toujours au même endroit, en dehors la litière, vous pouvez essayer de déplacer celle-ci à proximité de ce lieux, de lui proposer un bac plus grand, moins haut, ou un substrat différent, bref de varier les paramètres, pour essayer de l’attirer de nouveau vers cet endroit.

Attention, toute punition du chat en cas de malpropreté, même si cette dernière est exaspérante pour beaucoup d’entre nous, ne fait qu’aggraver l’anxiété de votre chat, dégrader votre relation, et de ce fait diminuer considérablement sa propension à retrouver un comportement d’élimination normal. N’hésitez pas à prévoir une consultation comportementale avec un vétérinaire pour essayer de trouver la source du problème.

Enfin, si votre chat devient malpropre subitement, il est toujours utile de vérifier qu’il ne souffre pas d’un problème médical avant d’envisager une cause comportementale. Il faut donc envisager un rendez-vous à la clinique rapidement.

Nota Bene: La miction (l’action d’uriner) est à ne pas confondre avec le marquage urinaire. Lors de miction, le chat s’accroupit et urine sur des surfaces horizontales, tandis qu’en cas de marquage, le support est vertical, la queue généralement droite et frétillante, et est parfois accompagné de miaulements

crédit photo: La Compagnie des Animaux

  1. Zone d’alimentation et de boisson

La zone de repas du chat n’est pas nécessairement isolée mais doit être protégée, en hauteur par exemple, s’il y a des enfants ou des chiens à la maison, pour qu’il puisse manger tranquillement. L’alimentation peut aussi faire partie de la zone d’activité si vous utilisez des jouets distributeurs comme le pipolino ou la balle slim cat pour combler le besoin de jeu de votre chat. Comme pour les autres champs territoriaux, vous pouvez proposer plusieurs options à votre chat en disposant plusieurs gamelles dans la maison par exemple, et voir laquelle il utilise préférentiellement.

Pensez toutefois à adapter l’emplacement de sa nourriture au stade de vie de votre chat, en facilitant son accès avec une petite marche ou un carton vide si votre animal commence à montrer des hésitations pour sauter, monter ou descendre (signes d’inconfort potentiellement liés à l’apparition d’arthrose)

Cette zone doit obligatoirement être éloignée de la zone d’élimination sous peine d’apparition de troubles comportementaux. Vous ne mangeriez pas dans vos toilettes, votre chat non plus!

  1. Zone d’activité (jeux, chasse, Observation)

La prédation est inscrite dans le patrimoine génétique du chat. Il est donc essentiel de pouvoir lui offrir de quoi combler cet instinct par le biais d’aménagements, de gamelles ludiques, de jouets, ou d’interactions avec vous, d’autant plus si votre chat n’a pas accès à l’extérieur. Le chat se lassant assez rapidement des jouets statiques, vous pouvez privilégier les jouets animés, alliant ou non distribution de l’aliment, ou utiliser des jouets comme les cannes à pêche, ou les plumeaux pour jouer avec lui. Internet regorge également d’idées d’aménagement intérieurs comme des parcours muraux pour permettre à votre chat de se dépenser.

position d’affût

exemples d’enrichissement du milieu intérieur

Cette zone comprend aussi des postes d’observation (de la famille ou de l’extérieur), souvent en hauteur (escaliers, hamac à chat à ventouses sur une vitre, arbre à chat près d’une fenêtre, etc.)

Une fois encore, attention, si vous habitez en étage, sécurisez bien les fenêtres ouvertes (filets, grillage) ou le balcon si votre animal peut y avoir accès. De même en ce qui concerne les fenêtres oscillo-battantes. Je vous renvoie ci-dessus, au paragraphe « dois-je laisser sortir mon chat? »

Concernant les jeux avec votre chat, prenez l’habitude d’utiliser un jouet et de ne pas chahuter avec les mains. Si l’excitation monte trop, cessez toute interaction jusqu’au retour au calme du chat, puis reprenez avec une énergie moins intense. A force de répétitions, le chat apprendra à mieux gérer son niveau d’excitation et cela évitera tout débordement qui pourrait finir en morsure ou en griffure.

Dans les interactions avec les plumeaux, cannes à pêche, bouchons attachés à une ficelle, etc; il est essentiel de laisser votre chat attraper le jouet de temps en temps afin de ne pas favoriser le développement d’agression redirigée par frustration.

Vous pouvez également trouver des jouets animés qui stimuleront votre chat, surtout s’il vit strictement en intérieur, même en votre absence.

Exemples de jouets animés:

  1. Zones de passage entre les différents champs territoriaux

Bien que le chat y passe peu de temps, ce sont des zones très importantes sur lesquelles le chat marque fréquemment en se frottant le visage contre les meubles par exemple. Les phéromones déposées lors du frottement du visage du chat servent à l’apaiser et le rassurer car le chat emprunte quasiment toujours les mêmes chemins pour passer d’une zone à l’autre. Aussi, prenez garde si vous changez de mobilier ou la disposition des meubles, cela peut être perturbant pour votre chat et source de stress.

Par ailleurs, faire ses griffes est un comportement naturel du chat, au même titre que le mordillement chez le chien. Il est donc primordial de lui offrir la possibilité de griffer un support pour éviter tout accident sur votre canapé ou le papier peint. Certains chats préfèrent les supports horizontaux, d’autres verticaux. Variez également les matières (poteaux en sisal, griffoir en carton, bûche de bois posée au sol ou fixée verticalement) et OBSERVEZ.

C’est vraiment le mot-clé pour un chat bien dans ses pattes, vous l’aurez compris non?

  1. Savoir décrypter le comportement de son chat
  1. Les signaux de communication du chat

Apprenez à reconnaître les différents signaux de communication de votre chat pour réagir au bon moment, cesser une action qui le met mal à l’aise, le rassurer quand il a peur, ou éviter de se faire griffer ou mordre tout simplement, et ainsi forger une relation d’amour et de confiance!

chaton apeuré

chat joueur

  1. La punition chez le chat

La punition physique quelle que soit sa forme (tape sur le nez, prendre son chat par la peau du cou, l’asperger avec de l’eau,etc.) chez le chat est à proscrire totalement, elle ne permet pas au chat d’apprendre quoi que ce soit. Pire, elle dégrade votre relation et abîme la confiance qu’il peut avoir en l’humain, et augmente significativement le risque d’agression comme le conclut cette étude scientifique:

  1. La gestion du stress

Le stress dans cette espèce peut prendre des proportions très importantes allant d’un simple isolement, une modification de comportement qui ne vous inquiète pas plus que ça, à de la malpropreté, des marquages (griffes, urines, selles), du léchage compulsif, mais aussi de l’auto-mutilation, des troubles du comportement alimentaire, et parfois des agressions gravissimes sur les membres de la famille de l’animal, humains comme animaux.

La non gestion du stress et la progression des symptômes sont des causes majeures d’abandon de l’animal ou de demandes d’euthanasie.

Encore une fois, la punition de votre chat, lors de malpropreté par exemple, ne peut qu’aggraver le stress déjà exprimé par votre animal, certes de façon invisible pour un oeil non averti dans les premiers temps, et compliquer le retour à une situation normale.

Il est donc essentiel de consulter dès les premières modifications du comportement de votre chat, même si ces modifications ne sont, à ce stade, pas dérangeantes pour vous (dépilation liée au léchage compulsif par exemple).

Dépilation liée à l’anxiété chez un chat.

Crédits photo Muriel Marion Zoopsy

Concernant la gestion du stress en consultation vétérinaire, cela commence chez vous, dès la mise dans la boîte de transport pour venir en clinique. En effet, le transport est souvent une source de malaise importante chez le chat. La clinique du Chien Vert met tout en œuvre pour s’adapter au comportement de votre chat et limiter son stress. Retrouvez tous nos conseils dans le paragraphe ci-après.

  1. Comment bien transporter mon chat ?

Je vous invite à consulter notre article dédié au transport du chat

Conclusion

Des sources intéressantes et fiables pour aller plus loin:

En nutrition:

  1. Dr Charlotte Devaux sur facebook

  2. Pour des rations ménagères équilibrées: Dr Géraldine Blanchard

Pour les conseils généraux approuvés par un comité expert

Société internationale de Médecine Féline (ISFM) : conseils de soins pour chats

Article rédigé et documenté par le Dr. Hébert

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