Introduction
Cet article a pour but d’aider les propriétaires de chiens qu’ils soient chiots ou adultes, dans les apprentissages de base à la maison. Il existe bien entendu des centaines de méthodes différentes et celle-ci n’est pas meilleure qu’une autre. Elle a simplement été approuvée par expérience personnelle et a pour vocation de vous aider à mettre en place quelques principes d’éducation positive pour les apprentissages courants que nous abordons souvent lors des consultations de primovaccination chiot. Ces consultations étant longues et riches en informations, je vous propose un résumé dans cet article.
Je ne peux que vous conseiller de lire l’article en entier bien entendu car de nombreuses sections se recoupent. Toutefois, comme il est très long, vous pouvez également vous reporter au sommaire pour consulter le paragraphe désiré.
Pour les propriétaires ayant plusieurs chiens, je vous conseille vivement de travailler vos chiens séparément pour avoir des conditions de concentration optimale. L’idéal étant que le chien qui ne travaille pas ne vous voit pas pour ne pas perturber votre séance par sa frustration.
L’éducation dès le plus jeune âge, si elle bien menée, permet d’éveiller votre chiot, de construire une relation de confiance et de complicité avec lui. Si vous adoptez un chien adulte, il est tout à fait possible de suivre ces conseils également, il faudra peut-être simplement les adapter en fonction du comportement du chien en réponse à vos demandes et peut-être aussi en fonction des traumatismes qu’il a pu connaître, ou de ses expériences passées en général.
Le but de l’éducation est de renforcer les comportements désirés, qu’ils soient proposés naturellement par le chien, ou au contraire acquis par apprentissage, et d’éteindre les comportements indésirables. Gardez toutefois à l’esprit qu’il est quasiment impossible d’éteindre totalement un comportement naturel du chien. Par exemple, les mordillements chez le chiot. L’éducation aura donc pour but dans ce cas d’apprendre au chien ce qu’il a le droit de mordiller ou non et de rediriger son attention, comme nous le verrons plus loin.
II. Comprendre le langage de votre chien
Avant de commencer, il est essentiel de savoir reconnaître les signaux de communication de votre chien (stress, peur, apaisement, menace, etc.) pour savoir quand arrêter un exercice et ainsi toujours éduquer son chien dans le respect et la confiance, afin d’obtenir toute sa motivation et sa coopération.
Signes d'inconfort sur ces photos: chien qui détourne la tête avec le blanc des yeux visible, se lèche les babines. Oreilles en arrière et baillement.
III. Les outils pour réussir
Les récompenses
Elle est obligatoire pour entretenir la motivation de votre animal. Il est primordial d’identifier ce qui fait le plus plaisir à votre chien. Le plus souvent, il s’agit de récompenses alimentaires, mais parfois aussi de jeu (balle par exemple). Notez qu’il est rare que la caresse soit suffisante. Des caresses, votre chien en a de toute façon, et certains n’aiment pas cela plus que ça contrairement à ce que son maitre croit.
Lors d’un nouvel apprentissage, la récompense doit être systématique et survenir dès la première ébauche du comportement souhaité pour mettre votre chien sur la bonne voie. Ce n’est qu’une fois l’apprentissage acquis, que la récompense peut devenir aléatoire, et ce tout au long de la vie de votre chien, pour qu’il continue de répondre à vos demandes dans l’attente et l’espoir d’obtenir sa récompense. Ne perdez jamais de vue qu’un chien est un éternel opportuniste. S’il ne trouve pas d’intérêt à exécuter ce que vous lui demandez, il finira tôt ou tard par le faire à peu près, voire plus du tout, ou seulement s’il n’y a rien de plus intéressant à faire.
La valeur de la récompense : Il est important de pouvoir hiérarchiser ce qui plait le plus à votre chien (Par exemple: croquette habituelle < biscuit pour chien industriel < dé de fromage < dé de jambon) afin de garder sa motivation si la difficulté de l’exercice augmente.
Il ne s’agit pas de faire le même exercice pendant une demi-heure avec un chiot car vous perdrez sa concentration et sa motivation. Pour un bon apprentissage, les séances doivent être courtes, variées et répétées régulièrement. Vous verrez qu’au fur et à mesure, votre chien proposera de plus en plus de nouveaux comportements spontanément. Soyez patients et renforcez uniquement la bonne réponse sans jamais vous énerver. Vous ne feriez que lui faire perdre l’envie de vous proposer de nouvelles choses.
La durée des séances
La difficulté des séances
Il est important d’augmenter progressivement la difficulté de l’exercice pour éviter les situations d’échec. Par exemple, pour travailler le rappel, commencez dans un environnement peu stimulant comme la maison, ou le jardin. Une fois le rappel parfaitement maîtrisé dans cet environnement, recommencez dans un environnement avec plus de distractions, l’objectif ultime étant que votre chien puisse revenir quand vous l’appelez alors qu’il y a d’autres chiens dans les parages.
Saisir le bon moment
N’essayez pas d’obtenir une réponse parfaite avant de récompenser. Encouragez chaque ébauche de bonne réponse avec une friandise immédiate. Ensuite, vous pourrez devenir plus exigeant.
L’entraînement au clicker peut permettre de « marquer » plus précisément le bon comportement. Pour cela, il faut déjà « armer » le clicker au préalable, en faisant comprendre au chien qu’un click = une friandise. Puis lors des séances d’éducation, clickez dès l’ébauche du bon comportement et récompensez derrière.
Que faire en cas d'échec ?
Si votre chien ne propose pas la bonne réponse, il est probable qu’il n’ait pas compris votre demande ou que l’objectif à atteindre soit trop compliqué.
Essayez de mieux décomposer l’exercice. Par exemple, si le harnais lui fait peur, focalisez-vous déjà sur le fait de passer la tête volontairement dans un anneau très lâche formé par une écharpe ou une grande laisse qui n’enserrent pas le cou du chien. Puis serrez la boucle au fur et à mesure, et enfin réessayez avec le harnais à grand renfort de récompenses à chaque fois que votre chien fait preuve de bonne volonté.
Revenir aux bases : Si votre chien n’arrive pas à comprendre votre demande malgré tout, revenez sur un exercice connu et maîtrisé qui pourra être récompensé afin de ne pas générer une frustration et un désintérêt de sa part. Vous réessaierez plus tard, lors des prochaines séances
Le niveau d'exigence
Votre exigence doit être adaptée à l’âge de votre chien, à son niveau de dressage et de motivation. Si votre chien est déjà bien avancé en éducation, votre exigence peut être plus importante. En effet, si vous récompensez l’approximation du comportement désiré, votre chien sera seulement « à peu près » éduqué et vous obéira uniquement si ce qu’il avait prévu de faire est moins intéressant.
La cohérence
Utilisez un mot unique par exercice. Toujours le même. Pour tous les membres de la famille. Plus vos phrases seront courtes, mieux elles seront comprises.
IV. L'aide des éducateurs
Les méthodes d’éducation ont énormément évolué dans les dernières décennies, parallèlement aux dernières découvertes concernant le comportement de nos animaux de compagnie. Aussi est-il important de s’entourer de professionnels avec des méthodes respectueuses et des connaissances récentes. Exit les colliers étrangleurs, les martinets et autre punitions physiques, les notions de hiérarchie et de dominance inter-spécifique (manger après vous, ne pas monter sur le canapé, etc.). Si vous tombez sur un professionnel qui utilise encore ces méthodes et ces notions, je vous conseille de trouver quelqu’un d’autre.
Outre l’aide apportée pour décrypter le comportement d’un chien et vous aider à instaurer un cadre sain pour de meilleures relations avec votre chien, les éducateurs en positif font soit des cours collectifs par âge (école du chiot) ou niveau d’éducation, ou ont à disposition un réseau de propriétaires de chiens permettant des balades collectives canines (il existe aussi quelques groupes de balades collectives sur les réseaux sociaux).
Ces activités sont essentielles pour dépenser et travailler la sociabilisation de votre chien dès son plus jeune âge.
V. Couvrir les besoins de son chien
Avant même de l’éduquer, il faut veiller à couvrir les besoins de votre chien. Ses besoins de dépense physique, mais aussi ses besoins de dépense intellectuelle. Cela passe donc aussi par l’apprentissage de l’ennui, de la solitude et de l’autonomie.
Couvrir les besoins de votre chien, c’est l’emmener se promener, lui accorder du temps de qualité et des interactions sociales que ce soit avec l’humain ou avec ses congénères.
Nos animaux domestiques passent déjà une bonne partie de leur journée seuls à attendre que l’on rentre du travail pour la plupart. Vous devez donc impérativement lui offrir un moment privilégié à votre retour à la maison, tous les jours. Une promenade, si possible avec une partie en liberté, pour se dépenser, renifler, marquer. Toutes ces activités sont essentielles pour le bien-être de votre chien.
Les interactions sociales peuvent être un moment de jeu (balle, frisbee, jeu d’intelligence), d’apprentissage (travailler un nouveau tour, ou retravailler des choses déjà vues y compris la marche au pied ou le rappel par exemple), de câlins ou de toilettage (brosse), etc. Il peut également s’agir de donner rendez-vous à un copain-chien dont vous connaissez le propriétaire pour une séance de jeu entre congénères.
Cependant, dans le cadre de l’apprentissage, il est important d’envisager ce type d’interactions dans de bonnes conditions afin que ces moments soient agréables pour tout le monde. N’essayez pas de demander de la concentration à votre chien directement à votre retour à la maison. Il est joyeux, il aura d’abord besoin de vous retrouver et de se dépenser.
Concernant la dépense intellectuelle, beaucoup de jeux d’intelligence sont accessibles à des prix raisonnables dans les animaleries. Ils permettent à votre chien de réfléchir pour accéder à une ou plusieurs friandises cachées à l’intérieur du jouet. L’utilisation du flair du chien est également une activité qui lui demande beaucoup de concentration. C’est pourquoi le pistage ou mantrailing, même amateur, est une excellente activité pour dépenser intellectuellement votre chien. Beaucoup de stages sont désormais accessibles au public dans toutes les régions de France. Enfin, travailler ou retravailler quelques minutes par jour divers apprentissages pour votre chien avec friandises à la clé, permettra d’augmenter sa capacité de concentration et sa propension à proposer spontanément de nouvelles choses lorsque vous voulez lui apprendre quelque chose de nouveau. Cela peut passer du simple changement de positions (assis, couché, debout), à des petits tricks amusants comme « roule », « rampe » ou le « pan, t’es mort ! », mais aussi à des apprentissages utiles comme vous rapporter un objet (clés, chaussons, etc.).
Jeux avec des congénères, promenades, pistage, détection, apprentissages de nouveaux tours, nosework sont autant d'activités qui dépensent votre chien physiquement et mentalement
Tapis de fouille et puzzle feeders pour stimuler l'intelligence de votre chien
Avoir un collier et une laisse n’est pas du tout naturel pour le chien. Il est probable qu’il tire dans la direction opposée si vous exercez une traction dans un sens. C’est pourquoi, personnellement, je travaille toujours la marche au pied en liberté, le suivi naturel et la désensibilisation à la laisse et au collier avant de commencer la marche en laisse. Bien sûr, dans quelques cas d’urgence, vous serez obligé d’exercer une traction sur la laisse pour l’empêcher d’aller dans un endroit dangereux, comme une route par exemple. Aussi, je vous invite à toujours vérifier votre matériel avant même de sortir de l’enceinte de la maison : votre collier doit être suffisamment ajusté pour qu’il ne passe pas par-dessus la tête de votre chien, même en cas de forte traction (réaction de peur, écart). Dans l’idéal, je vous conseille même des harnais à double point d’attache, un sur le poitrail, un sur le dos, avec une laisse à deux mousquetons pour avoir deux points d’ancrage sur votre chien en cas de réaction brutale. Cela permettra d’éviter qu’il ne vous échappe malencontreusement.
Commencez par travailler en liberté dans le jardin ou dans un espace clos la marche à côté de vous sur quelques pas en donnant l’ordre « au pied » par exemple, tout en tenant une friandise à hauteur du nez de votre chien. Récompensez au bout de quelques pas et recommencez, recommencez, recommencez. Une fois que votre chien vous suit pendant au moins une minute ou deux, vous pourrez passer à l’étape marche en laisse après la désensibilisation à la laisse et au collier.
Personnellement, je laisse systématiquement un collier à mes chiens, même au repos à la maison, avec une médaille comportant leur nom, leur numéro de puce, et un numéro de téléphone. Passés les premiers grattages liés à la nouveauté, le collier est généralement très bien accepté et la désensibilisation se fait d’elle-même. Je vous conseille toutefois d’éviter les colliers en nylon qui peuvent brûler à force de frottement, ainsi que tous les colliers réglables en tissu ou les colliers tressés qui vont se détendre et passer par-dessus la tête du chien. Privilégiez les colliers en cuir ou assimilé (non extensible) qui permettent un ajustement parfait en rajoutant des trous si nécessaire et qui n’irritent pas la peau.
Vous pouvez, dans un premier temps, laisser une cordelette légère d’environ 80 cm, attachée au collier de votre chien, traîner derrière lui sous surveillance, par petites sessions d’un quart d’heure ou de demi-heures, pour qu’il s’habitue à cette chose étrange qui vient lui caresser le dos, ou parfois s’emmêler dans ses pattes, ou se coincer dans les meubles. Réitérez l’exercice jusqu’à ce qu’il ne soit plus paniqué quand la laisse le touche ou qu’elle se coince, et qu’il soit à l’aise en cas de légère tension (main douce qui suit le mouvement du chien). La désensibilisation est alors terminée.
Concernant le choix de la laisse, je vous déconseille les laisses à enrouleur, même pour les chiens de petits gabarits, qui sont peu pratiques à manier et n’apprennent pas à votre chien à marcher sans tirer. J’affectionne plus les laisses dites « 3 points » qui comportent deux mousquetons à chaque extrémité, et des anneaux d’attache permettant de régler la longueur de la laisse selon le besoin.
Une fois la marche au pied en liberté acquise, il est très simple de passer à la marche en laisse, car l’attention de votre chien est focalisée sur vous. La seule chose qui change cette fois, c’est que votre chien est relié à vous par le biais de la laisse.
Si le chien tire en avant, je vous conseille de vous arrêter ou de faire demi-tour autant de fois que nécessaire. Dès que votre chien a marqué l’arrêt et qu’il n’y a plus de tension sur la laisse, refaites quelques pas en répétant « au pied », ordre que vous aurez travaillé au préalable comme dans le paragraphe ci-dessus. Faites des sessions courtes récompensées par un peu de liberté et de « non-travail » où votre chien peut renifler, marquer et trottiner où bon lui semble. Cette méthode peut être assez longue, et si elle est insuffisante sur votre chien, je vous conseille de passer à l’étape suivante.
Si la technique de l’arrêt ou du demi-tour est insuffisante, je vous recommande d’investir dans un harnais avec un point d’attache sur le poitrail et un point d’attache sur le dos, qui doit être lui aussi parfaitement ajusté. Il en existe des multitudes comme le Truelove Country Plus, le Rabbitgoo, l’Animalin, etc. Lorsque votre chien marche correctement c’est la partie de la laisse attachée sur le dos qui prime, contact détendu, souple et sans tension. Récompensez régulièrement avec une friandise de courtes séquences (d’abord 10 mètres, puis 20, puis 30, etc.). En revanche, si votre chien tire, prenez le relai avec la partie de la laisse attachée au poitrail (d’où l’intérêt d’avoir une laisse avec deux mousquetons) : La traction induite par le chien va l’obliger à tourner vers vous grâce au point d’ancrage sur le poitrail. Associez chaque demi-tour vers vous et relâchement de la tension à l’ordre au pied. Si le chien ne tire plus sur quelques mètres, récompensez généreusement.
IX. Les mordillements
Les mordillements constituent un comportement tout à fait naturel chez le chiot, car c’est leur principal mode d’interactions avec le reste de la portée et leur mère. Les mordillements vont également s’accentuer pendant la période de changement de dentition (passage des dents de lait aux dents permanentes), soit à partir de l’âge de 3-4 mois chez le chien et jusqu’au milieu ou à la fin de la puberté. Il est donc important que vous intégriez que vous ne pourrez pas faire totalement disparaître ce comportement. En revanche, vous pourrez apprendre à votre chien ce qu’il a le droit de mordiller ou pas.
Lorsque le chiot vous mordille, vous ou un autre membre de la famille, c’est un appel au jeu, il sollicite ainsi votre attention (comme les aboiements, ou le fait de vous sauter dessus). Il est donc nécessaire de lui apprendre que ce n’est pas la bonne façon de vous solliciter. Comment ? En ne répondant absolument pas à ce type de sollicitations. Comme pour les aboiements, vous allez ignorer totalement le chien qui vous agrippe le pantalon ou vous mordille les mains, soit en restant immobile, soit en vous déplaçant lentement et dans le calme, sans un regard pour votre chien, sans une parole et surtout sans le repousser avec les mains car tout ceci signifie pour lui qu’il a réussi à attirer votre attention, et donc que les mordillements fonctionnent.
En contrepartie, dès les premières secondes d’interruption de ce comportement, parce qu’il s’arrête de lui-même, parce qu’il a été distrait, ou une pour une autre raison, il faut lui accorder l’attention qu’il recherche ! Sans pour autant augmenter trop son degré d’excitation mais instaurez un contact visuel, physique, parlez-lui, caressez-le, jouez même, par l’intermédiaire d’une peluche, d’une grosse corde ou d’une balle à faire rouler doucement sur le sol.
Pour travailler les aboiements, il s’agit tout d’abord de comprendre pourquoi votre chien aboie ?
Est-ce par excitation au moment où vous attrapez la laisse pour le sortir, au moment où vous préparez sa gamelle, ou lorsque vous rentrez après une longue absence ?
Est-ce par peur lorsque des inconnus voudraient s’approcher de lui pour le caresser, ou lorsque vous le laissez seul à la maison ? Je vous renvoie pour cela au paragraphe sur l’apprentissage de la solitude ainsi que celui sur la désensibilisation.
Est-ce lorsqu’il aperçoit un autre chien au loin ? Auquel cas il peut s’agir soit d’agressivité liée un défaut de sociabilisation, de frustration car il n’a pas accès à son congénère pour aller jouer, ou de peur également liée à un défaut de sociabilisation. Je vous renvoie pour cela au paragraphe sur la sociabilisation.
Enfin, aboie-t-il en courant le long du portail toute la journée ? Dans ce cas, votre chien manque probablement d’activité physique et mentale. Il s’ennuie. Je vous renvoie pour cela au paragraphe s’intitulant couvrir les besoins de son chien.
Chaque situation va donc nécessiter un apprentissage un peu différent. Dans le cas d’un chiot, il s’agit souvent d’excitation ou de jeu. Il convient alors de leur apprendre que pour obtenir notre attention, ils doivent être calmes. L’apprentissage peut être très rapide si vous êtes précis et que vous tenez bon sur les premiers jours.
Tout d’abord, restez parfaitement indifférent à ses vocalises. Ne lui accordez aucune attention, même un regard. Si les vocalises s’accompagnent d’un chien qui vous saute dessus, déplacez-vous lentement sans le repousser avec les mains (cela constitue un appel au jeu pour le chien).
Si le chien s’arrête parce qu’il voit que cela n’a pas d’emprise sur vous, parce qu’il s’est fatigué ou parce que quelque chose d’autre l’a distrait, récompensez immédiatement avec une friandise et accordez lui l’attention tant recherchée une petite minute, puis repartez. Vous pouvez également associer un mot au fait qu’il arrête d’aboyer disant d’une voix guillerette « oui c’est bien silence + nom du chien».
Recommencez dès que la situation se représente. Il va s’arrêter de plus en plus rapidement.
Si le chien ne se calme pas de lui-même alors que vous l’avez ignoré quelques minutes, vous pouvez l’isoler dans une petite pièce peu stimulante (couloir, wc) dans laquelle il ne peut pas vous voir et attendre qu’il se calme (les premières fois, cela va prendre un moment, et il est probable que les premières minutes, il fasse encore plus de bruit !).
Restez à proximité, ouvrez-lui, récompensez-le et accordez-lui de l’attention dès quelques secondes de calme dans un premier temps. Ne soyez pas trop exigeants au départ, c’est la répétition de la séquence « tu ne calmes pas – tu n’as plus mon attention / tu es isolé versus tu es calme – je m’occupe de toi » qui va lui permettre de comprendre ce que vous attendez de lui.
Attention toutefois aux renforçateurs indirects comme le fait de lui dire » chuuuuuuut », de lui attraper le museau pour lui fermer la bouche, ou de le toucher de manière générale, car l’attention que vous accordez à votre animal dans ces moments là est un puissant encouragement à recommencer à aboyer pour vous faire vous baisser à sa hauteur, le toucher ou lui parler quand les aboiements surviennent pour attirer votre attention.
Le secret de la réussite est de réagir toujours de la même façon, au bon moment, et de répéter la séquence complète.
La socialisation, c’est exposer son chien aux différents stimuli qu’il va rencontrer dans sa vie et lui faire découvrir le monde (les bruits de la ville, de la campagne, de la maison comme l’aspirateur, le sèche-cheveux par exemple). La socialisation concerne également les autres espèces : chats, poules, rongeurs, etc. Ainsi que l’espèce humaine (jeunes enfants si vous n’en avez pas à la maison, personnes âgées avec une canne, bref, tout ce qui peut sembler inhabituel pour le chien). La période de socialisation est très courte et court jusqu’à l’âge de 16 semaines (soit 4 mois). Au-delà, il sera plus compliqué que votre chien n’ait pas peur des nouveaux stimuli. Une fois la socialisation faite, elle est acquise pour la vie.
La sociabilisation en revanche, c’est le fait de rendre votre chien sociable, c’est-à-dire qu’il acquière la capacité de vivre en groupe, qu’il s’agisse d’autres chiens, ou d’humains (s’adapter à la vie de famille). Elle se travaille tout au long de la vie du chien, car la désociabilisation vis-à-vis de ses congénères est malheureusement tout à fait possible : Si vous prenez l’habitude de vous crisper et de tirer sur la laisse chaque fois qu’un chien arrive en face, que vous empêchez votre chien d’aller voir son congénère, ou que vous vous fâchez, votre chien va associer la présence d’autres chiens au stress, à la peur, et à un panel de choses négatives (voire la punition comme le coup de collier dans les cervicales par exemple). Il va alors développer un comportement de méfiance puis d’agressivité vis-à-vis de ses congénères.
Si vous ne pouvez aborder le contact avec un autre chien dans le calme, en liberté ou avec une laisse détendue pour ne pas biaiser le langage corporel de votre propre chien, je vous conseille de vous faire encadrer par un professionnel pour désamorcer la désociabilisation de votre chien qui est en bonne voie et pouvoir rétablir des bases de communication saines.
La sociabilisation est essentielle dès le plus jeune âge du chien. D’abord, concernant sa propre espèce : communication avec les congénères, acquisition des autos-contrôles et des codes propres à l’espèce canine. Cette sociabilisation est à maintenir tout au long de la vie du chien si vous voulez avoir un chien détendu qui ne vous arrache pas le bras à chaque fois qu’il voit un chien sur le trottoir d’en face, ou éviter les bagarres, attaques et accidents.
Comme expliqué précédemment, elle peut se réaliser grâce aux écoles du chiot, ou par le biais de promenades collectives canines encadrées par un professionnel, ou avec des propriétaires avertis, aux chiens équilibrés. L’autre avantage de croiser d’autres chiens régulièrement, c’est que cet évènement sera moins extraordinaire pour lui s’il est devenu une habitude. Il sera donc beaucoup plus facile de le faire revenir si son besoin social est régulièrement couvert.
Attention, cependant, il y a une petite subtilité : Sociabiliser ne signifie pas forcer le contact.
Notamment pour les chiens peureux. Il est essentiel de respecter le rythme du chien et enseigner à ses enfants ou aux personnes que l’on croise dans la rue et qui veulent caresser votre chiot trop mignon, que le chien n’a pas forcément envie de contact. Pour interpréter les signaux de votre chien je vous renvoie au paragraphe comprendre le langage de votre chien.
La désensibilisation consiste à augmenter la tolérance de votre chien à un stimulus ou une situation qu’il juge inconfortable ou qui lui fait peur, mais également à le rendre indifférent dans des situations qui génèrent excitation ou frustration.
Pour ce faire, il convient de décomposer la situation problématique en petites séquences à travailler au fur et à mesure jusqu’à ce que votre chien soit parfaitement à l’aise.
Exemple : si votre chien craint le bruit et la foule, ne commencez pas par l’emmener au marché. Vous obtiendrez l’effet inverse de celui escompté !
Commencez par travailler dans un endroit rassurant pour votre chien comme la maison, avec des stimuli progressifs comme de la musique de plus en plus forte au fur et à mesure des séances, des bruits désagréables comme taper sur des casseroles, d’abord dans la pièce à côté puis de plus en plus proche.
Également avec le bruit de la brosse à dent électrique, le sèche-cheveux ou l’aspirateur. Si votre chien reste calme et immobile, arrêter le bruit et récompensez à la voix et avec une friandise. Au contraire, s’il est déjà paniqué, rajoutez une étape au processus : trouvez un stimulus moins fort, augmentez la distance par rapport à votre chien et réessayez jusqu’à ce que votre chien ne réagisse pas.
Vous pouvez également lui proposer une occupation agréable pendant l’exercice comme un Kong® fourré avec de la pâte de viande ou du kiri, un tapis de léchage avec de la pâtée, pour l’inviter à se détendre plus facilement et ne pas focaliser son attention sur l’objet de ses peurs. Votre chien doit être capable de manger en présence du stimulus, si ce n'est pas le cas, cela signifie qu'il est trop stressé et qu'il faut mieux décomposer l'exercice et descendre d'un palier de difficulté.
Une fois ces différentes étapes parfaitement maitrisées, essayez les rassemblements de personnes tout en restant d’abord à bonne distance (marché, proximité d’école au même moment que les récréations, parc fréquenté, etc.). Placez-vous suffisamment loin pour que votre chien soit à l’aise, récompensez et essayez de réduire la distance au fur et à mesure
Contrairement à ce vous croyez peut-être, le medical training ne va pas uniquement rendre service à votre vétérinaire. Il va également vous permettre d’effectuer les premiers soins à la maison, en cas de blessure (évaluer l’urgence, désinfecter, faire un pansement), mais aussi la bonne réalisation des soins du quotidien (nettoyer les oreilles, couper les griffes) et l’administration des traitements (donner des comprimés, mettre des gouttes dans les yeux ou dans les oreilles).