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Comment choisir de bonnes croquettes pour son animal ?

Il existe de très nombreuses marques de croquettes et en choisir une adaptée à son animal n’est pas chose facile quand on n’est pas formé en nutrition animale. Cet article est là pour vous aider à choisir des croquettes de bonne qualité.

NUTRITION

DV Perrine Hébert

2/10/20227 min read

Il existe de très nombreuses marques de croquettes et en choisir une adaptée à son animal n’est pas chose facile quand on n’est pas formé en nutrition animale.

Par ailleurs, on trouve aujourd’hui quantités d’informations sur internet dont beaucoup ne sont absolument pas fondées sur des arguments scientifiques valables, et pourtant relayées par des centaines d’utilisateurs soucieux de la santé de leur animal. Elles peuvent être très anxiogènes et il devient très difficile de faire le tri pour démêler le faux du vrai.

Cet article est un complément de l’article « Aide à la lecture d’étiquette d’un aliment pour chien adulte » pour approfondir certains points concernant la nutrition de votre animal grâce à la synthèse des dernières publications scientifiques.

Vous pouvez également compléter votre lecture par l’article « les idées reçues en nutrition canine et féline » afin de casser des croyances infondées.

Si vous souhaitez la meilleure alimentation possible pour votre animal, il faudra envisager de passer à la ration ménagère. Toutefois, les croquettes peuvent constituer un très bon compromis, et pour certaines pathologies, c’est parfois le seul choix possible!

INTRODUCTION
  1. LES CONSTITUANTS ANALYTIQUES
  1. Les protéines

Elles sont très importantes dans le régime alimentaire des chiens qui sont des carnivores à tendance omnivore. Les dernières recommandations pour un chien adulte en bonne santé conseillent un taux de protéines au moins supérieur à 25%. En revanche, il n’existe pas de valeur supérieure à ne pas dépasser. Une fois les besoins de votre animal couverts, le surplus sera de toute façon éliminé dans les selles et fera augmenter la quantité d’un déchet décelable dans le sang, appelé « urée », et traité par les reins. Il faut donc absolument privilégier la qualité à la quantité, et s’appliquer à couvrir le besoin de votre animal, sans chercher la surdose.

Les protéines étant constituées d’un enchaînement d’acides aminés, certaines marques vont raisonner sur la proportion de chaque acide aminé pour couvrir les besoins de l’animal pour chacun d’eux. Une façon de reproduire un peu la protéine « idéale » si vous voulez. Le taux de protéines n’est alors plus interprétable (il est souvent plus bas d’ailleurs) et c’est alors l’aminogramme qu’il faut analyser. En pratique, les petites marques n’ont pas les moyens financiers de réaliser des aminogrammes et les grands groupes sont frileux pour les divulguer.

Il convient donc de retenir que le taux de protéine seul ne veut pas dire grand-chose.

  1. Les matières grasses

Ou lipides. Généralement, elles sont comprises entre 12 et 18%. Les matières grasses fournissent une énergie facile et peu chère comme les glucides, mais il ne faut jamais perdre de vue que le besoin protéique de l’animal doit toujours être couvert, sans quoi, il aura du mal à réguler sa satiété et des carences délétères abimeront son organisme au long cours. De plus, le taux de matières grasses contenues dans l’aliment de votre chien doit être adapté en fonction de son activité physique et de sa corpulence. Si votre chien commence à prendre du poids, il vaut peut-être mieux choisir une gamme avec un taux de MG plus faible.

  1. Humidité, cendres et cellulose

Le taux d’humidité d’une croquette chien, lorsqu’il n’est pas mentionné sur l’étiquette est estimé autour de 10%. Le taux de cendres ou de minéraux résulte en partie de la combustion de carcasses, mais aussi de l’ajout de minéraux. Il doit rester inférieur à 9% selon les recommandations. En pratique, nous vous conseillons plutôt un taux avoisinant les 7-8%. Enfin, la cellulose correspond aux fibres insolubles qui sont indispensables à un bon transit. Un excès ou un manque de fibres ne manqueront pas de créer des désordres digestifs (flatulences, selles molles ou liquides, constipation). En pratique, leur taux est faible pendant la croissance et va augmenter au cours de la vie de votre animal. Pour un chien adulte, le taux de cellulose doit être inférieur à 5%.

  1. Les glucides

Depuis plusieurs années, ils ont mauvaise presse et on leur fait la chasse. Energie peu coûteuse par rapport aux protéines, ils permettent de rassasier votre animal, et à la croquette d’avoir sa forme et sa texture. Le chien est tout à fait capable de les digérer grâce à son amylase pancréatique et salivaire. Ils sont indispensables au traitement de certaines pathologies et à limiter pour d’autres. Il ne faut donc pas les diaboliser absolument ! Ils ne sont pas mentionnés sur l’étiquette, mais pour les calculer et avoir une explication plus complète, je vous invite vivement à lire la partie qui leur est dédiée dans l’article « comment choisir de bonnes croquettes pour son animal ? ».

Il n’y a actuellement aucune recommandation (ni minimale, ni maximale) concernant le taux de glucides pour les carnivores domestiques (chien comme chat).

  1. Les acides gras essentiels

Les Omégas 3 et Omégas 6 mentionnés sur l’étiquette, sont des acides gras essentiels nécessaires au bon fonctionnement de l’organisme (reins, cœur, cerveau, peau, articulations, etc.) Il vaut mieux privilégier un apport en omégas 3 d’origine animale (DHA, EPA par exemple) qui seront plus profitables que ceux d’origine végétale (graines de lin par exemple). Le rapport entre les omégas 6 et 3 permet de vérifier qu’il y a suffisamment d’omégas 3 par rapport aux omégas 6 et de bien réguler l’inflammation dans le corps. Pour que l’équilibre soit respecté, le rapport Omégas 6/Omégas 3 doit être inférieur à 8 selon les recommandations officielles. En pratique, essayez de viser un rapport inférieur à 4.


  1. LA LISTE D'INGREDIENTS

La liste d’ingrédients est aussi très importante car les aliments ne sont pas tous aussi bien tolérés les uns que les autres chez le chien. Par exemple, les légumineuses (pois, lentilles, etc.) peuvent donner un inconfort digestif (ballonnements, flatulences, diarrhée), alors que le riz, lui est une source d’amidon facilement digestible. Choisissez un aliment à composition constante, c’est-à-dire mentionnant la protéine animale utilisée (poulet, bœuf, canard, etc.) et évitez le terme « viandes » qui signifie que la composition de la croquette peut varier en fonction des prix du marché.

Les intolérances et sensibilités sont à caractère individuel, mais méfiez-vous des aliments qui contiennent des ingrédients absorbants l’eau et les gaz comme du charbon, de l’argile, du yucca, etc. Ils peuvent laisser suspecter que la digestibilité de l’aliment n’est pas optimale.

Enfin, gardez un œil critique sur les très longues listes d’ingrédients qui mentionnent des éléments rares ou exotiques en infime quantité (moule verte, myrtille, etc.). Il s’agit surtout de marketing sans réel bénéfice, à ces doses-là, pour la santé de votre animal.

  1. LA DENSITE ENERGETIQUE DE L'ALIMENT

Elle est souvent mentionnée en Kcal/100g ou Kcal/kg. La plupart du temps, elle est calculée et non mesurée sur l’aliment fini car ce serait trop coûteux. Elle doit correspondre au besoin énergétique de votre animal qui va dépendre de son âge, de sa race, de son activité physique, de sa corpulence et de son statut reproductif (stérilisé ou entier). Si elle est trop élevée, une petite ration suffira à couvrir les besoins de votre animal, et il risque d’avoir trop faim et donc d’être en surpoids. Elle est importante pour calculer la ration précise pour votre animal.

Pour évaluer la corpulence de votre chien, je vous renvoie à l’article la gestion du poids chez le chien.

  1. JUGER DE LA FIABILITE DU FABRICANT
  1. Le rapport protéines/phosphore et le taux de cendres

Le packaging vous promet un beau filet de poulet, un saumon entier ou des ingrédients frais. Ces deux éléments vont vous permettre d’évaluer la qualité de l’aliment.

Le rapport protéines/ phosphore est un marqueur de la qualité des protéines. Lorsqu’il est inférieur à 25, les protéines sont de très mauvaise qualité, entre 25 et 30 elles sont de qualité médiocre, entre 30 et 35, elles sont de qualité acceptable et lorsqu’il est supérieur à 35, les protéines sont de bonne qualité.

Attention toutefois, ce rapport n’est pas interprétable pour un aliment chiot, artificiellement supplémenté en phosphore et en calcium pour les besoins liés à la croissance osseuse.

Le taux de cendres (ou minéraux) sur un aliment adulte varie en fonction de la quantité de minéraux bien sûr mais aussi en fonction de la quantité de carcasses utilisées dans l’aliment. S’il dépasse les 8%, on peut estimer que la qualité n’est pas au rendez-vous.

  1. Respect de la législation

Si on trouve sur le paquet de l’aliment les mentions « 100% naturel », « sans sous-produits animaux », ou la photographie d’un filet de poulet, d’un rôti, d’un saumon entier ou d’aliments pour humains, le fabricant utilisent forcément des allégations mensongères d’une part, et ne respecte pas la législation française d’autre part. Il s’agit uniquement d’arguments marketing. Pour en savoir plus, je vous renvoie au paragraphe correspondant dans l’article « comment choisir de bonnes croquettes pour son animal ? »

CONCLUSION

La nutrition est un sujet passionnant mais dont le flot d’informations déversées sur internet rend la maîtrise très difficile. Comme pour la nutrition humaine, il est possible de lire tout et son contraire. N’hésitez pas à aborder le sujet avec nos vétérinaires en consultation afin de vous guider dans vos choix ou de répondre à vos questions. Pour aller plus loin, je vous invite à consulter les autres articles de nutrition sur notre site.

Vous pouvez également consulter :

  • Le blog du Dr Géraldine Blanchard, vétérinaire spécialisée en nutrition, sur le site www.cuisine-a-crocs.com,

  • Ecouter les podcasts « La truffe dans la Gamelle » du Dr Charlotte Devaux, elle aussi spécialisée en nutrition

  • La chaîne Youtube « Nutrition Vétérinaire » du Docteur et Maître de conférences en nutrition Sébastien Lefebvre à l’école Vétérinaire de Lyon.

Article rédigé et documenté par le Dr. Hébert

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